Au niveau mondial, notre île présente une megadiversité floristique et faunique fossile et vivante. La répartition de cette diversité varie suivant les régions et les sites du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest en passant par le centre de Madagascar. En général, presque toutes les espèces des plantes et animaux existants sont endémiques. Les prosimiens comprennent des lémuriens y compris les prosimiens africains: les loris et les tarsiers. Plus de 9/10ème des espèces de prosimiens actuelles sont endémiques de Madagascar; jusqu’à maintenant, beaucoup de chercheurs étrangers collaborent avec les Universités malgaches pour rechercher d’autres nouvelles espèces, et en 2006, MITTERMEIER et al.28 publient dans le livre «lemurs of Madagascar» 5 familles, 15 genres et 71 espèces de lémuriens. Cette haute endémicité est due à l’isolement géographique de Madagascar.
Les modifications et la destruction des habitats naturels sous l’effet de l’homme et les dégâts naturels sont parmi les plus importants facteurs de risque d’extinction des espèces malgaches. En effet, cette richesse en biodiversité est actuellement menacée.
DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE
CLIMAT
Le type de végétation associé au Parc National Ranomafana est caractérisé par des forêts humides tropicales. (GRENFELL, 1995) .
Les données climatiques (température et précipitation) sur les tableaux 1 et 2 page 74 ont été obtenues au sein du bureau ANGAP Ranomafana. Ce sont les valeurs moyennes mensuelles de la précipitation et de la température durant l’année 2005 (année de notre étude) et 2003. Elles ont été enregistrées par l’agent de l’ANGAP dans la station de Talatakely (site d’étude).
La température
D’après GRENFELL, (1995) , les températures moyennes varient de 14°C à 20°C avec un minimum et un maximum respectivement de –1°C à 37°C dans le Parc, mais la moyenne annuelle dans le site est de 21°C (WRIGHT, 1995; ATSALIS, 1998) et 21.7°C selon GRENFELL, (1995) . En 2005 (année de notre étude), les mois de décembre et novembre sont les plus chauds avec une température moyenne de 31°C et Juillet est le mois le plus froid avec 7°C la moyenne dont la moyenne annuelle est de 18.9°C .
La pluviosité
La précipitation est abondante. Il pleut dix mois sur douze avec une hauteur de 2038.8mm. La précipitation annuelle varie de 2300mm – 4485mm d’après WRIGHT, (1998) ; ATSALIS, (1999) ; TAN (1999a) et 2458mm selon RAHAJANIRINA, (2000) . La pluie est extrêmement variable d’une année à l’autre en fonction de pressions tropicales et des cyclones.
A Talatakely, durant l’année d’observation (2005), les pluies mensuelles sont élevées de Décembre en Mars; mais elles sont faibles aux mois de Juin, Août et Octobre. La moyenne mensuelle est de 209.77mm .
L’humidité relative
L’humidité relative est toujours élevée et se trouve entre 76% à 85% au cours de l’année (RAHAJANIRINA, 2000) , suivant NOROSOARINAIVO (2000) elle est comprise entre 45% et 98%.
Le régime du vent
Sous l’influence directe de l’alizé qui est un vent chaud et humide provenant du Sud-Est, les pluies sont abondantes. (RAHAJANIRINA 2000).
MILIEU ABIOTIQUE
Situation géologique
La région de Ranomafana appartient au vieux socle cristallin métamorphisé qui affleure largement dans l’Ouest de l’axe d’Ambohimanga-Sud Ifanadiana. (RAHAJANIRINA, 2000) .
Sol
Le sol trouvé dans le Parc et dans les zones périphériques dérive des roches métamorphiques avec une composition granitique. Il est de nature acide avec un pH=3,6 à 5,0. C’est un sol pauvre en nutriments mais riche en Aluminium d’où une faible fertilité (JOHNSON, 1994 ; TURK, 1995) .
BIODIVERSITE
A cause de sa grande superficie, la densité biologique totale de la faune et de la flore reste encore indéterminée selon GRENFELL (1995) . La faune et la flore du Parc sont très diverses et beaucoup sont uniques au monde.
Végétation et constitution floristique
RAHAJANIRINA (2000) a dit que la végétation climatique de cette région est une forêt dense humide. Il y a deux types de forêt climatique à Ranomafana selon l’altitude :
-dans la partie Est entre 400 et 800m d’altitude, il s’agit d’une forêt dense humide de basse altitude à Anthostema et à Myristicaceae. Les espèces abondantes sont Canarium sp (Burseraceae), Sloanea sp (Elaeocarpaceae), Ficus sp (Aspleniaceae)
-dans la partie Ouest entre 800 et 1200m d’altitude, il s’agit d’une forêt dense humide de moyenne altitude. Il s’agit également d’une forêt à mousse à sous bois herbacé. Les espèces dominantes appartiennent aux genres Polycias, Schefflera (Araliaceae), Weinmannia (Cunoniaceae), Eugenia (Myrtaceae), Symphonia (Guttiferaceae), Medinilla (Malestomataceae) .
Constitution faunique
a)Les Mammifères
Les Primates
Selon le rythme d’activité, il existe 12 espèces de lémuriens dont 5 nocturnes et 7 diurnes à savoir :
❖ Les lémuriens nocturnes:
Microcebus rufus (Microcèbe roux) LESSON, 1840
Lepilemur microdon (Lepilémur à petites dents) FORSYTH MAJOR, 1894
Avahi laniger (Avahi laineux oriental) GMELIN, 1788
Cheirogaleus major (Grand cheirogale) E.GEOFFROY, 1812
Daubentonia madagascariensis (Aye-aye) GMELIN, 1788
❖ Les lémuriens diurnes:
Eulemur rubriventer (Lémur à ventre roux) GEOFFROY, 1850
Eulemur rufus (Lémur à front roux) AUDEBERT, 1799
Hapalemur griseus (Petit hapalémur) LINK, 1795
Hapalemur aureus (Hapalémur doré) MEIER et al., 1987
Prolemur simus (Grand hapalémur) GRAY, 1871
Propithecus edwardsi (Propithèque à Milne-Edwards) GRANDIDIER, 1871
Varecia variegata variegata (LémurVari) KERR,1792 .
Les non primates
-Les Carnivores
On trouve 6 espèces de carnivores dans le parc y compris les carnivores rares:
Eupleres goudotieit, Galidictis fasciatae et les autres sont: Fossa fossana, Cryptoprocta ferox, Galidia elegans, Mungotictus sp.
-Les Insectivores
On a 11 espèces d’Insectivores à Ranomafana,:Tenrec ecaudatus, Setifer setosus, Hemicentetes semipinosus, Hemicentetes nigriceps, Microgale dobsoni, Microgale talazaci, Microgale gracilis, Microgale thomasi, Microgale cowani, Microgale taiva, Limnogale mergulus.
-Les Chauves Souris ou les Chiroptères
Le Parc Ranomafana présente 8 espèces de chiroptères y comprise la chauve souris rare à pied ventouse: Myzopoda aurita qui n’existe qu’à Madagascar .Les autres sont Pteropus rufus; Myotis goudoti; Eptesicus capensis; Miniopterus chereibersi; Roussetus madagascariensis; Tadarida leucostigma; Eiledon sp
-Les Rongeurs
Voici les rongeurs endémiques rencontrés dans le Parc:Eliurus webbi; Elurus tanala, Nesomys rufus; Nesomys audeberti; Brachyotarsomys albicauda; Macrotarsomys sp .
b) Les Oiseaux
111 des 257 espèces d’oiseaux de Madagascar ont été trouvées dans la région de Ranomafana; dont la majorité sont endémiques.
c) Les Reptiles et les Amphibiens
Actuellement, 117 espèces des reptiles et Amphibiens sont connues dans le Parc qui se répartissent comme suit: 64 espèces de Grenouilles, 23 espèces de Serpents, 12 espèces de Caméléons, 18 espèces de Lézards .
d) Les Poissons
A cause de l’introduction des espèces non endémiques vers les années 1940 et 1950, et de la carence relative en éléments nutritifs trouvés dans les rivières et les chutes d’eau à pic, le milieu aquatique dans le Parc ne supporte pas une grande diversité ou biomasse d’espèce de Poissons (GRENFELL, 1995) .
e) Les Insectes
Il y a 97 espèces de Papillons vivants.
f) Les Araignées
Ce Parc contient environ 350 espèces d’Araignées.
g) Les crustacés
Six espèces sont endémiques et une espèce d’écrevisses du genre Astacoïdes est unique au monde. Ces espèces sont exploitées par la population locale pour être vendues dans les restaurants, au marché et le long des routes nationales 25 et 45.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE
I.1- CLIMAT
I.1.1- La température
I.1.2- La pluviosité
I.1.3- L’humidité relative
I.1.4- Le régime du vent
I.2 – MILIEU ABIOTIQUE
I.2.1- Situation géologique
I.2.2- Sol
I.3 – BIODIVERSITE
I.3.1- Végétation et constitution floristique
I.3.2- Constitution faunique
II- HISTORIQUE
II.1- HISTORIQUE DU PARC
II.1.1- Origine de la population de la région
II.1.2- Histoire du village Ranomafana
II.1.3- Historique du Parc
II.1.4- Les principales activités des villageois
II.2- SITE D’ETUDE
III- MATERIELS ET METHODES
III.1- MATERIELS
III.1.1- Matériels de travail
III.1.2- Matériels biologiques
III.1.3- Description des espèces étudiées
III.1.3.1- Position systématique
III.1.3.2- Noms vernaculaires
III.1.3.3- Distributions géographiques
III.1.3.4- Caractères morphologiques et spécifiques
III.1.3.5- Reproduction
III.1.3.6- Structure sociale
III.1.3.7- Régime alimentaire
III.1.3.8- Prédateurs
III.1.3.9- Statut de conservation des espèces
III.2- METHODOLOGIE
III.2.1- LIEU D’ETUDE
III.2.1.1- Localisation géographique du Parc
III.2.1.2- Localisation du site
II.2.2- COLLECTE DES DONNEES
II.2.2.1- Période d’observation
II.2.2.2- Groupes étudiés
II.2.2.3- Méthode d’identification des individus
II.2.2.4- Mode d’observation
II.2.2.5- Enregistrement instantané
II.2.2.6- Stratification de la forêt
III.2.3- ANALYSE STATISTIQUE
III.2.3.1- Calcul des pourcentages
III2.3.2- Calcul de la moyenne
III.2.3.3- Test Chi carré de Pearson
III.2.3.4- Test de similarité entre deux échantillons
III.2.3.5- Quelques rappels sur les paramètres utilisés
III.2.3.6- Test de FISCHER-SNEIDECOR ou test ”F”
III.2.3.7- Test de STUDENT ou Test «t»
IV- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1- ETUDE DES ACTIVITES GLOBALES CHEZ LES TROIS ESPECES
IV.1.1- Répartition des activités générales chez les trois espèces
IV.1.1.1- Année 2005
IV.1.1.2- Années 2003 et 2005
IV.1.2- Répartition des activités générales de chaque espèce année 2005
IV.2- FREQUENTATION DES NIVEAUX FORESTIERS AU COURS DU DEROULEMENT DES ACTIVITES en 2005
IV.2.1- L’utilisation des strates chez les trois espèces en 2005
IV.2.2- Fréquentation des niveaux forestiers adoptés pour chaque activité année 2005
a) Hapalemur griseus
b) Hapalemur aureus
c) Prolemur simus
IV.3-ETUDE DE L’ACTIVITE ALIMENTAIRE ANNEE 2005
IV.3.1- Similarité alimentaire entre les trois espèces année 2005
IV.3.2- Alimentation chez les trois espèces
IV.3.2.1- Taux d’alimentation par mois pour chaque espèce en 2005
IV.3.2.2- La fréquence de consommation de bambous et non bambous année 2005
IV.3.2.3- La consommation de bambous et non bambous en 2003 et 2005
IV.3.3- Consommation de bambous
IV.3.3.1- Comparaison de préférence aux espèces de bambous chez les trois espèces en 2005
IV.3.4- Les non bambous
IV.4- ETUDE DE LA PROXIMITE FAMILIALE DE CHAQUE GROUPE ETUDIE en 2005
– Prolemur simus
– Hapalemur griseus
– Hapalemur aureus
– Hapalemur aureus III
– Hapalemur aureus II
IV.5- ETUDE DE LA MORPHOMETRIE
V-DISCUSSION
CONCLUSION