Etude comparative de la séroprévalence des marqueurs VIH, VHB et VHC des dons de sang

Le principal objectif des mesures de sécurité transfusionnelle est de réduire les risques immunologiques et infectieux pour les receveurs. La recherche des marqueurs viraux chez les donneurs de sang permet d’écarter les produits sanguins contaminants en vue de réduire la transmission des principaux virus transmissibles par transfusion aux receveurs [1, 2, 3]. La surveillance épidémiologique des marqueurs permet de garantir davantage de sécurité [4,5,6]. Une étude effectuée en France dans la région Nord Pas de Calais sur les contre-indications au don de sang et des marqueurs biologiques en fonction des types de collecte a montré que le taux de marqueurs positifs est plus élevé dans les sites fixes et les entreprises et qu’il est plus bas dans les lycées et les universités [7, 8]. Au Mali, l’approvisionnement en produits sanguins basé sur différents types de collectes (collecte en cabine fixe, et collecte mobile) est assuré par deux (02) types de donneurs : les donneurs familiaux ou de compensation et les donneurs volontaires. Selon le rapport d’activité du CNTS de Bamako en 2013, sur 45932 poches collectées 31 876soit environ 70% provenaient des dons familiaux ou de compensation contre 14 056; 82,5% des dons de sang ont eu lieuen cabine fixe contre seulement17,52% en collecte mobile[9]. La prévalence des principaux marqueurs transmissibles par transfusion chez les donneurs de sang à Bamako en 2013était estimée à2,14 % pour le VIH ; 17,43% pour leVHB et 3,05% pour leVHC[9]. Les collectes mobiles s’intensifient et aucune étude n’a été effectuée pour déterminer le taux des marqueurs positifs au niveau de ses différents sites. Si ces collectes s’avèrent être une source de donneurs présentant une séroprévalence des principaux virus transmissibles moins élevée, plus d’efforts au niveau santé publique devront alors être consentis pour les optimiser au Mali.

Répartition géographique

VIH

Aucune région du monde n’est épargnée par l’épidémie VIH/SIDA mais la prévalence de l’infection par leVIH ainsi que l’incidence des nouvelles infections sont particulièrement élevées dans les pays à ressources limitées (PRL) des zones tropicales[22, 17]. Environ 35 millions de personnes infectées par leVIH vivent dans le monde et plus de 70% de ces personnes vivent en Afrique Sub-saharienne[10]. On estime que 2,3 millions de personnes ont été infectées en 2013.Selon les estimations cela représente une diminution de 33% par rapport au nombre de personnes nouvellement infectées en 2001 qui s’élevait à 3,4 millions[10]. La prévalence au Mali était de 1,1% de la population totale en 2013 (EDSV)[25]. Les prévalences des coinfections VIH-VHB et VIH-VHC sont estimées respectivement à 2-4 millions et 4-5 millions dans le monde[10, 19].

➤ Modes de transmission :
Si le VIH a été isolé dans la plupart des liquides sécrétés par l’Homme, seuls le sang, les produits sanguins, le sperme, les sécrétions cervico-vaginales et lait maternel ont été incriminés dans sa transmission.

– Transmission sexuelle :
Elle constitue le principal mode de transmission de la pandémie. Le VIH se transmet par relations homo et hétérosexuelles. La transmission hétérosexuelle est celle qui domine dans les pays en développement [17, 20]. Elle se fait par l’intermédiaire des muqueuses buccales, vaginales, ou rectales lorsqu’elles entrent en contact avec des sécrétions sexuelles ou du sang contenant du virus. Lors d’une pénétration vaginale, le risque de transmission d’un homme séropositif à une femme séronégative est supérieur à celui qui existe d’une femme séropositive à un homme séronégatif [22, 10].La pénétration anale multiplie le risque par trois[17].

– Transmission sanguine :
C’est la voie la plus directe de transmission.La contamination se fait par transfusion sanguine ou par injection de dérivés sanguins, non contrôlés (sang total, plasma frais, concentré globulaire). Sur les 164 pays ayant fourni des données sur le dépistage des infections à transmission transfusionnelle, notamment les marqueurs du VIH, l’hépatite B, et de l’hépatite C, 5 pays à revenu élevé, 21 pays à revenu moyen et 13 pays à revenu faible ont signalé être dans l’incapacité de réaliser le dépistage d’une ou plusieurs de ces infections pour l’ensemble de leurs dons de sang [21]. Ceci est particulièrement préoccupant, étant donné la persistance de taux de prévalence élevé du marqueur du VIH dans les dons de sang de nombreux pays à revenu faible ou moyen[21].

– Transmission verticale :  
La contamination de l’enfant se fait essentiellement par la transmission mère-enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou en post natal. La gravite de la maladie et la charge virale élevée chez la mère augmentent lerisque de transmission qui est de 30 à 40 % en l’absence de mesures prophylactiques[17].

L’administration bienconduite d’ARV à la mère pendant la grossesse réduit considérablement ce taux de transmission. La quasi-totalité des cas d’infection pourrait être évitée si l’on pratiquait à temps des interventions pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant. Les autres modes de transmission (sexuelle, post-transfusionnel ou par usage de matériels souilles) sont rares chez l’enfant.

– Autres modes de contamination :
La place relative des autres modes de transmission (injections thérapeutiques, scarifications et autres pratiques traditionnelles) est peu documentée mais généralement estimée de l’ordre de 10 % des infections en Afrique [17]. Le partage de seringue entre les toxicomanes est l’un des facteurs essentiels de l’extension de l’épidémie du VIH dans plusieurs régions du monde : Russie et Europe orientale, Inde et Indonésie, Chine, les Etats -Unis, le Proche et le Moyen Orient.Elle représente, aux Etats Unis, la deuxième voie de contamination après celle des relations sexuelles entre homosexuels .

Même s’il a été retrouvé dans la salive, les urines, les larmes le liquide céphalo rachidien (LCR) et le liquide broncho-pulmonaire, la transmission du VIH n’est cependant pas automatique à cause de la faible concentration de virus présent dans ces liquides et de la présence éventuelle de composants inactivant les virus. Pour ces liquides le risque de transmission est théorique et les cas anecdotiques publiés ne permettent jamais d’écarter la possibilité de souillure du liquide impliqué par le sang[14].

VHB 

Rappel 

En 1885, les travaux de LURMAN identifient une épidémie comme étant due au virus de l’hépatite B. En 1963 le médecin et chercheur américain Baruch BLUMBERG découvre dans le sérum d’un aborigène d’Australie un antigène qu’il identifiera quatre ans plus tard comme appartenant à un virus responsable de l’hépatite B, appelé dans un premier temps antigène Australia puis antigène HBs.

Le séquençage du génome viral de l’hépatite B faite par les équipes françaises de Pierre TIOLLAIS et Francis GALIBERT en 1979, a permis de fabriquer des tests de détection et de dosage du génome viral dans le sérum. Un dépistage systématique chez les donneurs de sang a pu être mis en place grâce à la découverte de l’antigène pour prévenir la transmission de l’hépatite B par transfusion. La production d’anticorps par l’organisme pour lutter contre l’antigène a ensuite été mise en évidence et cela a permis la mise au point d’un vaccin, commercialisé dès 1981. L’infection par le VHB est cosmopolite. Environ deux milliards de personnes dans le monde sont contaminées par le virus de l’hépatite B, dont plus 350 millions porteurs chroniques. Le VHB est responsable d’1,2 million de décès par an dans le monde [17]. Il existe schématiquement trois (3) zonesde prévalence dans le monde :
– Une zone de très forte prévalence représentée par la Chine, L’Asie du sud-est et l’Afrique sub-saharienne ou la prévalence est supérieure à 8%;
– Une zone de moyenne prévalence composée par l’Europe de l’Est, le Moyen Orient, l’Amérique du Sud avec une prévalence comprise entre 2-7% ;
– Une zone de basse prévalence : Europe de l’Ouest, Australie et l’Amérique du Nord ou la prévalence est inférieure à 2%. La prévalence au Mali est de 14,8% [26].

➤ Modes de transmission :
Les principaux modes de transmission du virus de l’hépatite B sont : la voie parentérale, la voie sexuelle, la transmission verticale .

En Afrique, la transmission se fait essentiellement par voie horizontale dans la petite enfance. Si de nombreux mécanismes sont potentiellement envisageables, cette transmission est principalement due soit à l’allaitement, soit au passage transcutané du virus par des égratignures de certains liquides biologiques (LCR, le liquide pleural, les secrétions sexuelles…) [33].

– La transmission parentérale :
L’exposition à du sang contaminé lors d’injections pratiquées avec du matériel non stérile ou la transfusion de produits sanguins contaminés sont des causes courantes et évitables d’infection par les virus de l’hépatite B et de l’hépatite C [19]. La transfusion de produits sanguins est un important facteur de contamination. Sont largement concernés les personnes polytransfusées, les hémophiles, mais aussi les hémodialysés et les transplantés d’organe. On estime que les injections à risque sont chaque année à l’origine de 21 millions d’infections à virus de l’hépatite B. Une part importante des dons de sang n’est pas soumise au dépistage du virus de l’hépatite B ou ne fait pas l’objet d’un dépistage correct. Le risque de transmission du virus de l’hépatite B par transfusion sanguine non sécurisée peut atteindre 70 % environ, selon le volume de sang transfusé et la charge virale [19].

Certaines pratiques pourraient être à l’origine de contamination : utilisation de matériels tranchants non stériles, les tatouages, percés d’oreille, acupuncture, scarifications rituelles, excision, circoncision, le partage d’objets tranchants, vaccination de masse [17].

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Table des matières

Introduction
1. OBJECTIFS
1.1 Objectif général
1.2 Objectifs spécifiques
2. GENERALITES
2.1 Epidémiologie
2.1.1 Répartition géographique
2.1.2 Caractéristiques virologiques
2.2 PHYSIOPATHOLOGIE
2.3 DIAGNOSTIC
2.3.1 Diagnostic clinique
2.3.2 Diagnostic biologique
2.4 TRAITEMENT
3. Méthodologie
3.1 Cadre d’étude
3.2 Type et période d’étude
3.3 Population d’étude
3.4 Echantillonnage
3.5 Définitions opérationnelles
3.6 Variables mesurées
3.6.1 Variables expliquées
3.6.1 Variables explicatives
3.7 Méthodes des mesures des variables
3.8 Evaluation des marqueurs sérologiques
3.9 Analyse statistique
3.10 Aspects éthiques
4. RESULTATS
4.1 Caractéristiques des donneurs de sang
4.2 Sites de collectes mobiles
4.3 Les prévalences des marqueurs viraux
5. Commentaires et Discussions
6. Conclusion
7. Recommandations
8. Bibliographie
9. Annexes

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