Etude chimique de l’éspece aristotelia chilensis (molina) stuntz

Prévention de la sécheresse oculaire

Règles d’hygiène

Il est possible de prévenir le syndrome de l’œil sec en adoptant de bonnes habitudes au quotidien, comme éviter de recevoir de l’airdirectement dans les yeux, utiliser un humidificateur, abaisser le chauffage, porter des lunettes de soleil, réduire le nombre d’heures où l’on porte des verres ou des lentilles de contact, éviter de fumer, s’éloigner des atmosphères polluées, réduire le temps d’exposition aux écrans, faire attention aux médicaments susceptibles d’entrainer une sécheresse des muqueuses et enfinmettre des lunettes protectrices à la piscine, le chlore étant irritant pour les yeux. Il est donc nécessaire d’adopter un mode de vie sain associé à une alimentation complète, équilibrée et une activité physique régulière.

Compléments alimentaires

Nombreuses sont les causes qui peuvent amener au vieillissement prématuré des yeux. Pour y remédier, il est possible de consommer des CA. Ceux-ci ont la particularité de contenir un ensemble de composés organiques visant à améliorer le confort de vie des patients, notamment ceux qui souffrent d’une sécheresse oculaire.
Il existe plusieurs constituants favorables à la vision, parmi lesquels on retrouve la vitamine A, l’acide ascorbique ou vitamine C, la vitamine E, le zinc, le cuivre, le magnésium, le sélénium, et des acides aminés comme la tyrosine, la cystéine, ainsi que des caroténoïdes et du glutathion, ou encore des acides gras insaturés en oméga 3.
En effet, pour optimiser les fonctions oculaires, un apport en vitamine A s’avère essentiel. Elle est bénéfique pour les muqueuses de l’œilet son absorption est favorisée par le zinc. La vitamine A participe au développement des cellules à mucus et favorise l’expression des mucines à la base du glycocalyx (couche de la muqueuse profonde à base de mucine) qui sont impliquées dans la stabilité du film lacrymal. Ainsi, la vitamine A permet le soulagement et la cicatrisation des irritations de la cornée.
Les vitamines C et E permettent d’anticiper les risques de cataracte et de certaines maladies liées à l’âge.
Les acides gras insaturés en oméga-3 réduisent le phénomène de dégénérescence maculaire, alors que les aliments contenant des caroténoïdes à l’instar de la lutéine et de la zéaxanthine, assurent la protection du cristallin et de la rétine.
Les CA peuvent se prendre en prévention, par cures discontinues de préférence, ou à vie. Nous citerons à titre d’exemple quelques CA délivrés sur le marché français : Arkolutéine®, Dioptec®, Nutrof®, Preservision®, Visiobiane®, Visiocare® et l’huile d’argousier omega-7 (cf. annexe n°1). Aristotelia chlilensis (Molina) Stuntz pourrait se positionner comme une plante intéressante dans la sécheresse oculaire. Nous en faisons une présentation botanique dans la partie suivante.

Place dans la systématique végétale

Deux méthodes principales de classification reconnues à l’heure actuelle permettent de positionner les Angiospermes*, ou plantes à fleurs et à fruits au sein du vivant. Il s’agit des classifications morphologiques d’une part (Site internet n°12), basées sur des caractères observables de l’appareil végétatif, mais surtout reproducteur, et les classifications phylogénétiques d’autre part, fondées sur des caractères morphologiques ou anatomiques et des caractères moléculaires, permettant l’analyse et la compréhension de relations de parenté entre les individus (Henning, 1950).Certaines divergences sont observées selon que l’on s’appuie sur un type de classification ou bien sur l’autre.
Un groupe de chercheurs anglosaxons reconnu par la communauté scientifique internationale pour la classification phylogénétique des plantes à fleurs, est le groupe APG (Angiosperm Phylogeny Group).
La dernière version de la publication de leurs travaux est la 4 ème version datant de 2016 (APG IV). C’est celle que nous utiliserons dans ce travail (Chase et al., 2016).
En ce qui concerne Aristotelia chilensis (abréviation A. chilensis), nous présentons un tableau comparatif de sa position systématique selon les deux types de classification.

Genre Aristotelia

Description historique : C.L. L’Héritier de Brutelle

Le genre Aristoteliaest dédié au grand philosophe grec appelé Aristote (Site internet n°19). Miers fut le premier botaniste en 1868 à remarquer une ressemblance entre Aristotelia et Valleaet décida donc d’inclure Aristoteliaau sein de la famille des Elaeocapaceae.
Ce genre contient 18 espèces et fut décrit par Charles Louis l’Héritier de Brutelle dans son ouvrage Stripes novae, aut minus cognitae, quas descriptionibus et iconibus, en 1784 (cf. fig. 3). Sa description comprenait des caractères spécifiques au genre Aristotelia, à savoir un calice* quinquepartite*, une corolle constituée de 5 pétales, des étamines au nombre de 15, un ovaire supère, surmonté de 3 stigmates et des baies trilobées (Site internet n°18).
Ce dernier avait choisi comme espèce type Aristotelia macqui, espèce qui se révélera être un synonyme de Cornus chilensis(Cornaceae), décrite par Juan Ignacio Molina en 1782, et renommée souslegenre Aristotelia(Elaeocarpaceae) par Stuntz en 1914 (Stuntz, 1914 ; William, 1914).

Espèce Aristotelia chilensis

Aristotelia Chilensis (Molina) Stunt z, est une espèce endémique du Chili que l’on observe entre lesrégions de Coquimbo (région administrative IV du Chili) et d’Aysén (régionadministrative XI). A l’instar du Canelo (Drimys winteri), du Laurel (Laurelia sempervirens) et de l’Araucaria (Araucaria araucana), le « Maqui » est un arbre sacré du peuple Mapuche, littéralement « gens de la terre » (du mapudungun (langue Mapuche) « Mapu » pour « terre » et « che » pour « gens »). Outre son utilisation dans l’alimentation et la médecine traditionnelle, il revêt donc une dimension éminemment spirituelle et la place qui lui est donnée autour du « rehue », totem Mapuche symbolisant la connexion entre la terre et le ciel, n’en est que l’illustration.

Nomenclature

Noms vernaculaires : peu connue en dehors de l’Amérique du Sud, l’espèce est appelée localement Macal. Quant au fruit, il possède plusieurs noms vernaculaires ou locaux : Maqui, Maquei, Maki, Clon, Coclon, Queldron, Queldón, Quellón, Quëlon, Ach, et Koelon (Schmeda-Hirschmann et al., 2019). Nomenclature scientifique: Aristotelia chilensisadmet comme basionyme Cornus chilensis(décrit par Molina en 1782).
L’espèce possèdede nombreux synonymes. Nous pouvons citer Aristotelia glabra(espèce décrite par Miers), Aristotelia glandulosa (décrite par Ruiz & Pavón), Aristotelia lucida(décrite par Salisbury), Aristotelia macqui (décrite par L’Héritier), Aristotelia macqui var. alpestris (décrite par Reiche), Aristotelia macqui var. andina(décrite par Philippi), Aristotelia macqui var. brachystyla(décrite par Kurtz), Aristotelia macqui var. leucocarpa (décrite par Dimitri) et Beaumaria macqui (décrite et validée par Steudel) (Site internet n°26).

Distribution géographique

A. chilensisa été découvert au Chili au milieu du XIX ème siècle par Claude Gay, botaniste français. Il a été domestiqué par les peuples autochtones, appelés Mapuches, il y a plusieurs centaines d’années. L’espèceest cultivée actuellement principalement dans le sud du Chili (la région volcanique de Valdivia, Quellón et Aysén), en Argentine et en Patagonie (cf. fig. 4) pour la consommation de ses baies (Víctor & Bernardo, 2011 ; Araos, 2015 ; González et al.,2015).

Feuilles

A. chilensis possède un feuillage caduc* ou persistant selon le climat. Les feuilles sont simples, stipulées(stipules rapidement caducs, chevelus ou réduits, plus ou moins glanduleux), à nervation pennée,souvent disséquées* ou laciniées* à l’état juvénile, oblongues* à étroitement elliptiques*, plutôt ovales,de 3 à 7 cm de longueur pour 3 à 4 cm de largeur (jusqu’à 11 centimètres de long pour certainsrameaux), la plupart du temps opposées, moins souvent subopposées ou plus ou moins alternes, essentiellement pétiolées (pétiole* rouge pubescent de 0,5 à 3cm de long), généralementavec une paire denervureslatérales de couleur vert jaunâtre à la base de la feuille et sur la nervure médiane. Les bords sont crénelés*, parfois dentelés au niveau des petites feuilles (cf. fig. 7 et 8). Les jeunes feuilles sont légèrement rougeâtres.

Enjeux de production de l’espèce Aristotelia chilensis

Étant donné la nécessité d’obtenir une production croissante d’A. chilensis, des techniques de multiplication végétative ont été mises en place. Ces méthodes présentent l’avantage d’obtenir des productions élevées, rapides, avec des fruits de qualité. Malheureusement, unmanque de connaissances et de techniques de gestion de production (élagage, fertilisation, lutte contre les mauvaises herbes et les ravageurs, techniques de récolte) entraîne une surexploitation des terres cultivées.
Les techniques de récolte actuelles notamment, qui consistent à enlever les branches pour faciliter la récolte des fruits, endommagent beaucoup la plante, aboutissant tôt outard à une baisse de production qui met en péril l’exploitation commerciale de cette espèce.
Une production de Maqui à partir de graines est possible en réalisant une scarification chimique. Grâce à cette méthode, il est possible d’atteindre une capacité de germination d’environ 90%. En revanche, pour la multiplication végétative, il est recommandé de récolter les boutures apicales au printemps ou en automne, en appliquant des hormones de croissance à une concentration de 1000 ppm, dans un substrat de sable (Víctor & Bernardo, 2011).

Dérivés de l’acide cinnamique

Les acides-phénols en C6-C3 sont des dérivés hydroxylés de l’acide cinnamique, encore appelés acides hydroxycinnamiques. Ces composés sont largement répandus dans le règne végétal, notamment chez Ribes magellanicum, Fragaria patagonica, ou encore Fragaria chiloensis, et ont été isolés pour la première fois à partir des écorces broyées de jeunes tiges de Cannelier (Cinnamomum verum J. Presl ou Cinnamomum zeylanicumBlume) (Barbier, 2014 ; Schmeda-Hirschmann et al.,2019).
Les dérivés de l’acide cinnamique retrouvés dans le Maqui sont : l’acide P-coumarique, l’acide caféique, l’acide férulique et l’acide sinapique(Cespedes et al.,2010 ; Schmeda-Hirschmann et al.,2019).
Nous présentons ci-dessous la structure chimique de chacun d’entre eux.

Anthocyanosides de type delphinidol

La delphinidine-3-O-sambubioside-5-O-glucoside (D3S5G) est l’anthocyanoside le plus important en pourcentage dans le Maqui. Il représente 34% des polyphénols totaux (Escribano-Bailón et al., 2006).
La D3S5G (cf. fig. 21) et la delphinidine-3,5-O-diglucoside (D3G5G) sont toutes les deux spécifiques à A.chilensis selon l’étude menée par Schmeda-Hirschmann et collaborateurs qui avaient étudié 10 espèces de fruits originaires de Patagonie (sauvages ou cultivés). Ces fruits sont la Calafate ( Berberis buxifolia ou Berberis microphylla son synonyme), le Maqui (A.chilensis), la Chaura (Gaultheria mucronata), la Groseille (Ribes rubrum), la Myrte du Chili (Luma apiculata), la Myrte du Chili blanc (Luma chequen), la Myrte argentine ou Huarapo (Myrteola nummularia), le Goyavier du Chili (Ugni molinae), la Fraise cultivée (Fragaria ananassa et ses variétés), et le fruit de Rubus geoides(SchmedaHirschmann et al., 2019).

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Table des matières
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
PARTIE I : SYNDROME DE L’ŒIL SEC
1. GENERALITES SUR LA SECHERESSE OCULAIRE
2. CAUSES DU SYNDROME DE L’ŒIL SEC
3. TRAITEMENTS DE L’ŒIL SEC
3.1 Traitements par voie externe
3.2. Traitements par voie interne
4. PREVENTION DE LA SECHERESSE OCULAIRE
4.1 Règles d’hygiène
4.2 Compléments alimentaires
PARTIE II : ETUDE BOTANIQUE DE L’ESPECE ARISTOTELIA CHILENSIS (MOLINA) STUNTZ
1. PLACE DANS LA SYSTEMATIQUE VEGETALE
2. FAMILLE DES ELAEOCARPACEAE
3. GENRE ARISTOTELIA
4. ESPECE ARISTOTELIA CHILENSIS
4.1 Nomenclature
4.2. Distribution géographique
4.3. Habitat et cultures
4.4. Appareil végétatif
4.4.1. Habitus
4.4.2. Feuilles
4.5. Appareil reproducteur
4.5.1. Inflorescences
4.5.2. Fleurs
4.5.3. Fruits et graines
5. ENJEUX DE PRODUCTION DE L’ESPECE ARISTOTELIA CHILENSIS
PARTIE III : ETUDE CHIMIQUE DE L’ESPECE ARISTOTELIA CHILENSIS (MOLINA) STUNTZ
1. COMPOSITION CHIMIQUE DES FEUILLES
2. COMPOSITION CHIMIQUE DU FRUIT
2.1. Acides phénols
2.1.1. Dérivés de l’acide benzoïque
2.1.2. Dérivés de l’acide cinnamique
2.2. Flavonoïdes
2.2.1. Anthocyanes
· Anthocyanosides de type delphinidol
· Anthocyanosides de type cyanidol
· Anthocyanosides de type malvidol
· Anthocyanosides de type pétunidol
2.2.2. Flavonols
· Quercétines
· Myricétines
2.2.3. Tanins
3. EXTRACTION,SEPARATION ET DOSAGE DES POLYPHENOLS DANS LE MAQUI
3.1. Extraction
3.2. Séparation des polyphénols
3.3. Dosage des polyphénols
PARTIE IV : PROPRIÉTÉS DU FRUIT D’ARISTOTELIA CHILENSIS: LE MAQUI
1. HISTORIQUE DES USAGES DU MAQUI
1.1. Usage alimentaire
1.2. Usage en médecine traditionnelle
1.3. Usage industriel
2. PROPRIETES DU MAQUI
2.1. Activité antioxydante
2.2. Activité sur le diabète de type II
2.3. Activité cardioprotectrice
2.4. Activité neuroprotectrice
2.5. Activités anti-inflammatoire et analgésique
3. AUTRES PROPRIETES
4. ÉTUDE PHARMACOCINETIQUE
PARTIE V : INTERÊT NUTRACEUTIQUE DU MAQUI
1. RAPPELS DE QUELQUES DEFINITIONS
2. APPLICATION AU MAQUI
2.1. Maqui en tant que nouvel aliment
2.2. Maqui en tant qu’aliment traditionnel
2.3. Maqui et compléments alimentaires
2.3.1. Législation des allégations de santé
2.3.2. Allégation santé oculaire
2.3.3. Conditions de commercialisation d’un complément alimentaire (CA)
3. PRINCIPAUX COMPLEMENTS ALIMENTAIRES COMMERCIALISES A BASE DE MAQUI
4. MAQUI ET SECHERESSE OCULAIRE:ETUDES EXPERIMENTALES
4.1. Expérimentations in vitro et chez l’animal
4.1.1. Études in vitrode Nakamura et collaborateurs (2014)
4.1.2. Études chez l’animalde Nakamura et collaborateurs (2014)
4.2. Expérimentations chez l’homme
4.2.1. Étude pilote de Hitoe et collaborateurs (2014)
4.2.2. Étude clinique de Yamashita et collaborateurs (2019)
5. TRAVAUX PERSONNELS :ETUDE DU LACRYMAQ®
5.1. Composition et intérêts du Lacrymaq®
5.2. Études d’Eurosafe
5.3. Travaux personnels
5.3.1. Matériels et méthodes
5.3.2. Résultats
5.3.3. Conclusion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE

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