L’étude des animaux peut être envisagée à différents niveaux d’intégration, aussi indispensables les uns que les autres. L’étude et l’organisation des écosystèmes revêtent actuellement un aspect fondamental dans la connaissance des facteurs d’altération des habitats et de la biodiversité. La connaissance des zones humides ne peut être envisagée qu’après étude de leur fonctionnement global. Pour la convention de Ramsar, les zones humides sont définies comme des étendues de mares, de fagnes, de tourbières ou d’eaux artificielles ou naturelles, permanentes ou temporaires, où les eaux sont stagnantes ou courantes, douces, saumâtres ou salées, y compris, des étendues d’eaux marines dont la profondeur à marée basse n’excède pas les 6 mètres (Skinner & Zalewski, 1995).
Ces habitats couvrent environ 6 % de la surface de la terre et jouent plusieurs rôles dans les équilibres naturels: rôle tampon dans la régulation des eaux pluviales, réserve d’eau exploitable par l’homme, régulateur méso-climatique, banque de gènes, réserve biologique, maintien des nappes phréatiques. Les zones humides constituent non seulement des stations de reproduction et d’hivernage pour des millions d’oiseaux mais aussi pour des espèces d’insectes de l’embranchement des arthropodes avec les arachnidés et les crustacés .
Les eaux douces qui font partie de l’hydrosphère ont une grande importance dans l’économie mondiale; comme source de minéraux et de poissons, comme artère de navigation ou comme lieu de villégiature. Mais la qualité des eaux a connu ces dernières années, différents problèmes à cause des rejets industriels non contrôlés, l’utilisation intensive des engrais chimiques dans l’agriculture ainsi que l’exploitation excessive des ressources en eaux. L’ensemble des organismes vivants peuplant un habitat est l’expression synthétique des facteurs écologiques qui conditionnent le milieu. L’analyse de la composition faunistique permet donc une évaluation de l’état de ce milieu, toute perturbation provoquant des modifications plus ou moins marquées des communautés vivantes qu’il héberge.
Description générale et localisation du Parc National d’El-Kala (PNEK.)
Le Parc National d’El-Kala (PNEK) est l’un des plus grands parcs nationaux d’Algérie et de Méditerranée occidentale. Il a été créé par décret, le 23 juillet 1983 et depuis 1990, il est classé Réserve de la Biosphère dans le réseau des réserves du programme MAB (Man And Biosphère) de l’UNESCO. Il regroupe neuf communes entièrement contenues dans la Wilaya d’El Taref (Wilaya issue du découpage administratif de l’année 1985). Cette réserve intégrale s’étend sur une superficie de 76000 ha, soit 26 % de l’espace de la Wilaya. Le parc est naturellement limité au Nord par le littoral Méditerranéen, à l’Ouest par le système dunaire de Righia et les plaines d’Annaba, à l’Est par les frontières Algéro-Tunisiennes et au Sud par les contreforts des monts de la Medjerda (Djebel Ghorra). Ce territoire est caractérisé par l’existence de cinq grands types d’habitats de haute valeur écologique. L’habitat forestier, les zones humides (les Lacs: Oubeïra, Tonga et des Oiseaux sont classés stations Ramsar), l’habitat rupicole, l’habitat dunaire et l’habitat littoral. Caractérisé par une importante mosaïque d’écosystèmes, le PNEK abrite une richesse faunistique et floristique diversifiée. Ses coordonnées géographiques sont 36’52 latitudes Nord et 8″27 longitude Est, au niveau de la ville d’El-Kala .
Caractères géologiques et géomorphologiques
Selon Joleaud (1936), le substratum géologique de la région présente essentiellement des terrains datant du tertiaire et du quaternaire.
Formations secondaires
Elles sont schisteuses plus ou moins argileuses de couleur bleue ardoise avec des passages calcaireux est une microfaune d’âge sénonien supérieur. Ces formations affleurent en plusieurs endroits surtout dans la forêt d’El-Ghorra (Menzel beldi), au niveau du Cap Rosa, sur la rive Ouest du lac Tonga au lieu-dit (Daia Zitouna) et à El Ayoune au lieu dit Oued Djenane (Benyacoub et al., 1998).
Formations tertiaires
Elles sont surtout représentées par les éléments de l’éocène moyen qui est caractérisé par les argiles de Numidie sur une épaisseur de 300 m environ. Ces argiles occupent les fonds de vallées, les bordures de plaines, par l’éocène supérieur qui est caractérisé par les grès de Numidie qui se déposent sur les argiles sur 150 m d’épaisseur. Présents au niveau des monts d’El-Kala, ils sont généralement couverts de forêts de chêne liège, et enfin par le Miocène qui est caractérisé par les sables, conglomérats, argiles rouges ou grises, localisés particulièrement dans la région Sud-Est (Benyacoub et al., 1998).
Formations quaternaires
Elles sont constituées pour la plupart de dépôts marins et fluviaux. Les limons, sables et galets sont des dépôts fluviatiles déposés par les oueds Kebir, Mellila et Bougous. Les dépôts marins éolisés sont des amas dunaires issus de l’érosion par la mer des falaises gréseuses, alors que les dépôts actuels sont des alluvions formant le fond des oueds (Benyacoub et al., 1998).
Relief
Le relief du parc national se compose d’une série de dépressions, dont certaines sont occupées par des formations lacustres ou palustres, et des hautes collines aux formes variées. On y observe des dômes, des escarpements, et des alignements de crêtes généralement couverts par une végétation dense (De Belair, 1990). Du nord au sud, on distingue:
– Un cordon dunaire littoral qui s’étend d’Ouest en Est sur une longueur de 40 km et se prolonge vers le sud jusqu’au pied du Djebel Segleb. Il est formé essentiellement de sables quaternaires. En se dirigeant de la mer vers l’intérieur des terres, quatre degrés de formations dunaires peuvent être identifiés (Joleaud, 1936): la plage à sable blanc et dunes littorales dans la partie occidentale, les dunes sublittorales à sable gris à l’Est et enfin les dunes intérieures à sable rougi par les dépôts d’oxyde de fer plus à l’Est. On reconstitue en fait, de la mer vers l’intérieur des terres, un gradient de degrés de fixation ou de fossilisation des dunes.
– Les dunes mortes sont les plus anciennes, donc les plus éloignées de la mer. Elles sont colonisées par une végétation dense (Chêne Kermès). Bien stabilisées même en cas de destruction du couvert végétal par le feu, elles sont remises en mouvement lorsque l’homme y intervient par l’exploitation immodérée du sable et la destruction de tout le chevelu racinaire qui constitue son principal élément de cohésion (Benyacoub, 1993). Les principales dunes sont celles du Cap Rosa, de Mezira, et de la Messida.
– Les plaines sublittorales : elles présentent un relief plat ondulé marqué surtout par les dépressions lacustres et marécageuses (Lacs: Tonga, Mellah, Oubeïra). L’altitude n’y dépasse pas 60 m.
– Les montagnes telliennes à ce niveau s’élève une partie du versant Nord de la chaîne de la Medjerda dont l’altitude moyenne est de 1100 m. Le point culminant est le Djebel Ghorra à 1202 m. Les monts de la Medjerda, dont les lignes de crête sont approximativement orientées Ouest-Sud-Ouest, Est-NordEst, ont subi des phénomènes de torsion qui ont brutalement incurvé leur direction générale vers le Nord-Est. On observe des prolongements vers la mer de ce mouvement du relief en deux points particuliers: le Cap Rosa et le Cap Segleb. Par ailleurs, le relief de la région se caractérise par un pendage important. En effet, 9 % des pentes faibles, 11 % des pentes moyennes et 80 % de pentes fortes à très fortes, constituent un trait majeur de la physionomie d’un paysage que l’on qualifiera donc de montagneux (Benyacoub et al., 1998), .
Description des différents habitats du Parc national d’El-Kala
Selon Benyacoub et al., (1998) le PNEK présente six habitats principaux:
Les tourbières
Conséquence d’une pluviométrie ancienne élevée, les tourbières sont des marécages acides où se forment des sols tourbeux. Les principaux éléments arborés (saule, aulne) sont en mélange avec des magnocariçaies à Cyperus, Scirpes et Carex. Cet écosystème unique présente une grande diversité d’espèces végétales. Avec environ 80 espèces dont une dizaine sont rares et/ou confinées à la seule région d’El-Kala. Les principales tourbières recensées au niveau du Parc se situent au Nord-Est de l’Oubeïra à Demet Rihane 5 ha, Bou Merchen 30 ha, Ain Khiar 20 ha, lac Tonga 35 ha, lac Mellah 20 ha, lac Bleu 0.5 ha et lac Noir 5 ha.
La cocciféraie
La cocciféraie s’étend sur plus de 1500 ha dans le cordon dunaire. Ce groupement est préférentiellement confiné aux expositions Nord (Lac Mellah, Forêt du Tonga) et compte essentiellement des espèces psammophiles. L’intérêt du Chêne Kermès est fondamental pour le maintien du cordon dunaire.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I: Généralité
1. Description générale et localisation du Parc National d’El – Kala (PNEK.)
2. Caractères géologiques et géomorphologiques
2.1. Les formations secondaires
2.2. Les formations Tertiaires
2.3. Les formations quaternaires
2.4. Le relief
3. Description des différents habitats du parc national d’El-Kala
3.1. Les tourbières
3.2. La cocciféraie
3.3. Les ripisylves
3.4. Les milieux rocheux et plages
3.5. Le milieu marin
3.6. Les zones humides
4. Hydrographie
5. Eléments de climatologie
5.1. Température
5.2. Pluviosité
5.3. Vents
5.4. Humidité
6. Caractères bioclimatiques
7. Richesse faunistique et floristique
7.1. Richesse faunistique
7.1.1. L’avifaune
7.1.2. L’herpétofaune
7.1.3. L’ichtyofaune
7.1.4. Les invertébrés
7.1.5. Les Mammifères
7.2. Richesse floristique
Chapitre II. Matériel et Méthodes
1. Présentation des stations d’études
1.1. La mare d’EL-Gouréate
1.2. La mare du Mellah
1.3. Le lac Oubeïra
1.3.1. Les paramètres de forme
1.3.2. Le réseau hydrographique
1.3.3.Hydrologie
1.3.4. Caractéristiques morphométriques du lac Oubeïra
1.3.4.1. Localisation
1.3.4.2. Dimensions
1.3.4.3. Bathymetrie
1.4. Le lac Tonga
1.4.1. Caractéristiques du bassin versant
1.4.2. Les paramètres de forme
1.4.3. Le réseau hydrographique
1.4.4. Hydrologie
1.4.5. Caractéristiques morphométriques du lac Tonga
1.4.5.1. Localisation
1.4.5.2. Dimensions
1.4.5.3. Bathymetrie
1.4.5.4. Volume
2. Présentation des Hydracariens
2.1. Relation générale
2. 2. Origines des Hydracariens
2.3. Diversité et classification
2.4. Morphologie externe
2.4.1. Morphologie des larves
2. 4. 2. Morphologie des deutonymphes et des adultes
2.4.3. Evolution des adultes exosquelettes
2.5. Anatomie interne
2.5.1. Système digestif
2.5.2. Système excréteur
2.5.3. Système respiratoire
2.5.4. Système nerveux
2.6. Ecologie de développement
2.6.1. Cycle biologique
2.6.1.1.Œufs
2.6.1.2. Larves
2.6.1.2.1. Sélection du l’hôte et les relations parasitaires
2.6.1.2.2. Choix de sites de sélection, d’engorgement et de dispersion
2.6.1.3. Nymphochrysalis
2.6.1.4. Deutonymphe
2.6.1.5. Imagochrysalis
2.6.1.6. Adulte
3. Techniques d’échantillonnage
4. Préparation des échantillons
5. Mesure des paramètres physico-chimiques
5.1. Détail des expériences
5.1.1. Dosage de l’azote nitreux (les nitrites NO2)
5.1.2. Dosage de l’ammonium NH4
5.1.3. Dosage du phosphate PO4
6. Identification des taxons par méthode biométrique
7. Grossissement des figures
8. Structure et organisation des peuplements
8.1. Abondance (ni)
8.2. Richesse
8.2.1. Richesse totale (S)
8.2.2. Richesse moyenne (s)
8.2.3. La fréquence d’occurrence ou centésimale
9. Les indices écologiques de structure
9.1. Indice de diversité de SHANNON
9.2. L’équitabilité ou équipartition
10. Analyse statistiques des données
Chapitre III. Résultats
1. L’identification taxonomique des espèces
1.1. Famille Pionidae
1.1.1. Piona alpicola
1.1.2. Piona nodata femelle
1.1.3. Hydrochoreutes intermedius
1.2. Famille Hydrodromidae
1.2.1. Diplodontus sp
1.3. Famille Eylaidae
1.3.1. Eylais hamata femelle
1.3.2. Eylais sp
1.4. Famille Hydrachnidae
1.4.1. Hydrachna globosa femelle
1.5. Famille Arrenuridae
1.5.1. Arrenurus batillifer mâle
1.5.2. Arrenurus novus
2. Caractéristiques biométriques
2.1. La mare d’El-Gouréate
2.2. La mare du Mellah
2.3. Le lac Oubeïra
2.4. Le lac Tonga
3. Caractéristiques physiques des stations
3.1. La mare d’El-Gouréate
3.2. La mare du Mellah
3.3. Le lac Oubeïra
3.4. Le lac Tonga
4. Caractéristiques chimiques des stations
4.1. La mare d’El-Gouréate
4.2. La mare du Mellah
4.3. Le lac Oubeïra
4.4. Le lac Tonga
Conclusion générale