Soutenance mémoire
Nomenclature des tortues
Les tortues font parties du Super-ordre des Anapsidea qui sont des Reptiles caractérisés par l’absence de fosses temporales et par la présence des membres courts, qui sont tenus en position horizontale par rapport à leur corps (Grassé, 1976). Elles se trouvent dans l’Ordre des Testudines ou Chélonia, celui-ci est subdivisé en deux Sous-ordres : les Cryptodires et les Pleurodires. Le Sous-ordre des Cryptodires renferme les espèces de tortues primitives qui replient latéralement le cou pour faire entrer la tête à l’intérieur de la carapace. Ce Sous-ordre est composé d’espèces terrestres, aquatiques et marines. Il représente la majorité des espèces de tortue et possède 11 Familles : Chelydridae, Emydidae, Testudinidae, Geoemydidae, Platysternidae, Carettochelyidae, Trionychidae, Dermatemydidae, Kinosternidae, Cheloniidae et Dermochelyidae (Zug, 1993 ; Reptile-database, 2016). Le Sous-ordre des Pleurodires englobe les espèces qui rétractent leur cou vers l’arrière en le courbant en forme de « S » pour faire entrer la tête dans la carapace. Ce Sousordre regroupe trois Familles : Chelidae, Pelomedusidae et Podocnemididae qui sont répertoriées dans lřHémisphère Sud (Zug, 1993 ; Reptile-database, 2016). Le Sous-ordre des Pleurodires se trouve uniquement dans l’Hémisphères Sud. Actuellement, lřOrdre des Chélonia regroupe environ 335 espèces de tortues (Turtle Taxonomy Working Group, 2014) qui peuvent vivre en milieu tropical, en zone aride et même désertique (Radinsky, 1987).
Dimorphismes sexuels
La différence morphologique notable entre les deux sexes ne peut être observée qu’à partir de certain âge. Chez les mâles adultes la queue est plus grosse et plus longue et le cloaque est plus loin de la base de la queue. Cette disposition est probablement liée à l’accouplement car elle facilite l’intromission du pénis du mâle dans le cloaque de la femelle. Le mâle a une taille plus grande, un plastron bombé vers l’intérieur et une ouverture anale plus large (Leuteritz, 2002 ; Devaux, 2010). Tandis que chez les femelles, le plastron est plat et permet ainsi d’avoir plus d’espace disponible pour le développement des œufs (Grassé, 1976).
Croyances reliées à Astrochelys radiata
Les tortues occupent une place importante dans la vie spirituelle et culturelle dans cette partie du Sud-Ouest malgache. Cependant, l’origine du tabou sur les tortues à Madagascar n’est pas claire. Chaque tribu a sa propre version de l’histoire. Pour les Tandroy deux explications semblent être les plus courantes (Lingard et al., 2003) :
1- La première est celle racontant lřhistoire dřun Tandroy qui avait deux femmes. L’une était Tandroy et l’autre Antanosy. La première femme n’a pas voulu partager avec la deuxième, un sokake que le mari a rapporté. Elle a alors caché l’animal sous son lambahoany en s’asseyant dessus. Mais, dans un mouvement imprévisible l’animal a mordu la femme qui en mourut. Après le choc la famille a voulu prévenir les autres contre cet animal mais la honte les a poussés à modifier la version. Ainsi, un autre fait a été inventé et c’est l’histoire la plus courante qui explique l’origine du fady des Tandroy jusqu’à ce jour. Dans ce récit, la femme a décidé de faire cuire elle-même la tortue. Mais ne sachant pas comment faire, elle n’a pas tué la tortue avant de la mettre dans la marmite. Ce geste a été fatal pour toute la famille car cela a cassé le seul pot en argile qu’elle possédait. A partir de ce jour, les Tandroy n’ont pas de manger du sokake.
2- La deuxième explication est tirée de l’histoire dřune femme morte. Un jour, aux obsèques d’une femme qui a vécu très longtemps, ses enfants l’avaient enveloppée dans un vêtement de qualité exceptionnelle et unique en son genre. Peu de temps après ils ont vu une femme porter exactement le même vêtement. Après avoir été interpellée, cette femme déclarait que c’était son vêtement et qu’elle ne connaît même pas leur mère. En allant vérifier la tombe de celle-ci, ils étaient étonnés de voir qu’elle était ouverte. Au lieu de trouver la dépouille de leur mère ils ont vu deux étranges animaux qui étaient méconnus de la tribu jusqu’à ce jour. Ils en ont conclu que c’est sa réincarnation. Désormais, la tortue était considérée comme l’esprit des ancêtres et devait être respecté. Selon le Père Calvin à la mission catholique de Beloha, c’est la vraie origine du fady des Tandroy mais de nos jours les gens ne connaissent que la première histoire.
3- Pour la tribu Tanalana, une autre histoire est à l’issue de ce tabou. Un jour le Roi a organisé une festivité et a fait collecter beaucoup de tortues. Une femme, qui était assez âgé était fatiguée de rester debout, alors elle a choisi la plus grosse pour s’assoir. Mais en ce moment elle a eu sa menstruation et la tortue en était couverte. En voyant cela le Roi a décrété que la tortue est un animal impur et que personne ne doit plus la toucher. Quoi qu’il en soit, de nos jours la tortue a perdu sa valeur spirituelle et n’est plus respectée. Ce fait a contribué à l’exploitation massive d’A. radiata, alors que la beauté de cette espèce a attiré les touristes dans cette partie de l’île. De nos jours, même les Tandroy collectent des tortues pour les vendre. Il leur arrive aussi de tuer des tortues qu’ils rencontrent dans leurs champs (Pedrono, 2008) parce qu’elles mangent et détruisent leur récolte.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS
I) Localisation géographique du Parc National de Tsimanampetsotse et du site d’étude
II-1) Contexte géologique
II-2) Contexte hydrologie
II-3) Contexte climatique
II-4) Contexte biologique : la faune
III) Connaissances sur les tortues
III-1) Origine du nom « tortue »
III-2) Ancêtres et évolution des tortues
III-3) Nomenclature des tortues
III-4) Distribution historique des tortues de Madagascar
IV) Présentation de la tortue radiée : Astrochelys radiata
IV-1) Position systématique
IV-2) Caractéristiques morphologiques et biologiques
IV-2-1) Carapace
IV-2-2) Corps et membres
IV-2-3) Dimorphismes sexuels
IV-2-4) Reproduction
IV-2-5) Cycle biologique
IV-3) Distribution géographique
IV-4) Statut de conservation
IV-5) Données préliminaires
IV-6) Rappel historique : lien entre Madagascar et la tortue
IV-6-1) Croyances reliées à Astrochelys radiata
IV-6-2) Ampleur du trafic des Chéloniens à Madagascar
CHAPITRE II : RÉGIME ALIMENTAITRE D’Astrochelys radiata
I) Méthodologie
I-1) Richesse floristique de la zone d’étude
I-2) Méthodes utilisées pendant la collecte des données
I-2-1) Liste des plantes nourricières d’Astrochelys radiata
a) Détermination de la quantité de nourritures consommées par un individu d’Astrochelys radiata en une journée
b) Méthode d’identification des plantes
c) Détermination de la fréquence des tortues vues en train de se nourrir
I-2-2) Abondance relative des espèces de plantes consommées et non consommées par Astrochelys radiata à Andranovao
I-2-3) Collecte des échantillons de plantes consommées et non consommées par Astrochelys radiata à Andranovao
I-2-4) Diversité des espèces de plantes consommées par Astrochelys radiata
I-3) Méthodes utilisées au laboratoire
I-3-1) Séchage et broyage
I-3-2) Méthode de détermination des nutriments contenus dans les plantes
a) Mesure de la quantité dřeau dans les plantes
b) Méthodes de mesure de la digestibilité des plantes
c) Méthode de dosage des cendres
d) Détermination des matières azotées ou des protéines brutes
d-1) Minéralisation
d-2) Distillation
e) Extraction des lipides
f) Extraction des glucides
g) Détermination de la quantité en énergie
h) Dosage des polyphénols
Les polyphénols sont des composés chimiques aromatiques portant plusieurs
i) Extraction des alcaloïdes
j) Extraction de tanin
I-4) Analyses statistiques
II) Résultats et interprétations
III) Discussion
CHAPITRE III : STRUCTURE DES POPULATIONS D’UNE ESPÈCE MENACÉE DE TORTUE TERRESTRE (Astrochelys radiata) DANS LE PARC NATIONAL DE TSIMANAMPETSOTSE AU SUD-OUEST DE MADAGASCAR
I) Méthodologie
I-1) Description de la végétation
I-2) Détermination du degré de perturbation de chaque site
I-3) Etude locale de la population dřAstrochelys radiata
I-3-1) Sex-ratio
I-3-2) Répartition des individus selon leur âge
I-3-3) Densité
I-4) Etude régionale de la population dřAstrochelys radiata
I-5) Estimation des densités des tortues
I-5-1) Méthode de « Distance Sampling »
I-5-2) Formule de « King »
I-5-3) Visibilité latérale
I-5-4) Nombre dřindividus par kilomètre de transects parcourus
I-6) Analyse statistique
I-6-1) Statistique descriptive
I-6-2) Test-T
I-6-3) Test dřindépendance chi-deux (X2)
I-6-4) Test de Wilcoxon
I-6-5) Test de Kruskal-Wallis
I-6-7) Test de corrélation
II) Résultats et interprétations
II-1) Description de la végétation
II-2) Caractéristique de la population dřAstrochelys radiata à Andranovao
II-3) Densité dřAstrochelys radiata : Approche locale (Andranovao)
II-3-1) Estimation de la densité par la méthode de distance 4.1
II-3-2) Estimation de la densité par la méthode de « King »
II-3-3) Comparaison des valeurs de la densité obtenues par les trois méthodes : « Distance sampling » , méthode de « King » et nombre dřindividus par kilomètre parcourus
II-4) Densité dřAstrochelys radiata : Approche régionale
III) Discussion
CHAPITRE IV : EXPLOITATION D’HABITATS PAR Astrochelys radiata DANS LES ZONES SUBARIDES DE MADAGASCAR
I) Méthodologie
I-1) Mécanismes de suivi dřAstrochelys radiata par la « radio tracking »
I-1-1) Méthode de fixation dřun émetteur sur la tortue radiée
I-1-2) Mécanisme de suivi (traçabilité) par le « carrousel tracking» :
I-1-3) Principe de triangulation par le radiopistage
I-2) Estimation du domaine vital
I-2-1) Méthode des polygones convexes « MPC »
I-2-2) Méthode de « Kernel adaptive »
I-3) Méthode de détermination de la fiabilité de lřéchantillons
I-4) Description de l’abri d’Astrochelys radiata
I-5) Analyse statistique
I-5-1) Domaine vital
I-5-2) Abri sur les arbres
II) Résultats et interprétation
II-1) Analyse de fiabilité dřéchantillonnages
II-2) Taille du domaine vital
II-3) Caractéristiques des abris d’Astrochelys radiata
III) Discussion
DISCUSSION GÉNÉRALE
CONCLUSION GÉNÉRALE
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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