Etude bibliographique de cyperus articulatus L

L’homme a toujours recherché et utilisé les plantes, non seulement à des fins domestiques et alimentaires, mais encore dans un but thérapeutique. Confronté à la maladie, c’est dans son environnement immédiat et le plus accessible qu’il a cherché les remèdes à ses maux. C’est à son profit et souvent à ses dépens qu’il a appris à connaitre les qualités bienfaisantes ou nocives des végétaux. Il a ainsi acquis une connaissance poussée des vertus des plantes et il fait correspondre une catégorie à chacun de ses besoins. Par exemple, chez les Egyptiens, le parfum était utilisé pour des fins métaphysiques et cosmiques et lesindiens en faisaient une utilisation religieuse [1]. A cette connaissance globale des vertus des plantes, se superpose de nos jours celle des huiles essentielles, grâce au progrès de la chimie et de la technologie. Beaucoup de travaux sont réalisés dans ce sens, du fait de l’importance incontestable des huiles essentielles dans divers secteurs économiques, comme par exemple, l’industrie de la parfumerie et de la cosmétique, l’industrie alimentaire, l’industrie pharmaceutique et plus particulièrement, la branche de l’aromathérapie qui utilise leurs propriétés bactéricides et fongicides. Les études visent aussi bien les espèces végétales faisant déjà l’objet d’une exploitation que celles, non encore exploitées, susceptibles d’intéresser les producteurs et les industriels. La détermination de la composition chimique des huiles essentielles permet de les caractériser, de mettre en évidence une éventuelle spécificité locale et d’en évaluer la qualité. Notre choix sur cette plante a été guidé par l’utilisation quasi générale et fréquente de Cyperus articulatus L. au Sénégal et dans la plupart des pays de la sous-région mais également par son caractère aromatique très distinctif. Notre but est de connaître la composition chimique des rhizomes de cette plante en fonction de sa provenance et de son usage local.

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE Cyperus articulatus L

Définition générale des huiles essentielles 

Les huiles essentielles sont des substances huileuses, volatiles et odorantes, ce qui les différencie des huiles fixes. Elles se forment dans un grand nombre de plantes comme produits du métabolisme secondaire [2]. On peut les extraire de certaines plantes aromatiques appelées couramment plantes à essence. Le terme essence quant à lui, souligne le caractère visqueux et hydrophobe de ces substances, le terme « essentielle » comme caractéristique principale de la plante à travers ses exhalations [3]. Selon Naves [4], les huiles essentielles ne sont que des mélanges de divers produits issus d’une espèce végétale .Cette définition est restrictive car elle ne tient pas compte des produits obtenus par expression à froid du péricarpe ou zeste de fruit de citrus. D’après la 8éme édition de la pharmacopée française en 1965, l’huile essentielle est définie comme étant un produit de composition généralement assez complexe des principes volatils contenus dans les végétaux. Depuis la 9éme édition en 1972, la pharmacopée n’utilise plus que le terme : huile essentielle. Quant à la norme AFNOR NF T 75-006, elle la définit comme étant le produit obtenu soit par entrainement à la vapeur d’eau de la matière première végétale, soit par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe des citrus, soit par distillation à sec. Elle sera séparée par la suite de la phase aqueuse par des procédés physiques [5]. Les huiles essentielles occupent une place considérable sur le marché de la pharmacie des produits d’hygiène, de la parfumerie, de l’industrie cosmétique ainsi que de nombreux secteurs de l’agro-alimentaire.

Classification

Le Cyperus articulatus L. est classé selon l’ordre suivant :
REGNE : Végétal
EMBRANCHEMENT: Magnoliophytae
CLASSE : Liliopsida
ORDRE : Cypérales
FAMILLE : Cypéracées
GENRE: Cyperus
ESPECE: articulatus L.
Noms vulgaires : Souchet odorant, Souchet articulé.
Noms vernaculaires : Wolof : gowé, gawé
Sérer : yig
Poular : gowé .

Description botanique 

C’est une herbe à souche vivace, chaume et rhizomateuse (Figure 1). Les tiges sont cylindriques et dressées atteignant 1,75 m de haut et 8 mm de diamètre, la base étant plus grosse que l’extrémité avec des anneaux transversaux renforçant régulièrement la tige sur toute sa longueur.

Les rhizomes de la plante qui renferment la partie essentielle des huiles essentielles sont assez durs et nécessitent souvent un semi broyage préliminaire pour une meilleure obtention de l’huile essentielle. Ils sont très caractéristiques par leurs articulations en petites boules et par leur odeur pénétrante poivrée-musquée. Les feuilles sont réduites à des gaines appliquées contre la tige avec des ombelles à pédoncules irréguliers ; les bractées de l’involucre sont courtes d’environ l cm de long .

Habitat

On le retrouve en Afrique tropicale et subtropicale. En Amérique, il est commun dans les marais (Figure 3) et forme de vastes peuplements dans les zones inondées dans les sols saumâtres lagunaires, dans les régions à mangrove [8] notamment dans l’estuaire du Saloum qui est situé sur le littoral sénégalais à environ 150 km au sud de Dakar. Il correspond à la zone comprise entre la lagune de Joal-Fadiouth et la limite nord de la Gambie (Figure 4). À cheval sur les régions administratives de Kaolack, Fatick et Thiès, il constitue la marge septentrionale de la mangrove des rivières du sud [10-13]. On le retrouve également dans l’estuaire du fleuve Sénégal. Les zones estuariennes et lagunaires des régions intertropicales abritent des formations littorales particulières de mangrove, de marais lacustres et de terres adjacentes périodiquement inondées ( Figure 3). Ce sont des écosystèmes d’une grande richesse et diversité biologique [13-14].

Utilisations traditionnelles 

Les organes utilisés sont les rhizomes, très caractéristiques par leur odeur pénétrante poivrée-musquée. Ils sont vendus couramment sur les marchés où ils sont recherchés par les femmes qui les portent en colliers à la fois comme parure et comme charme attirant les convoitises masculines. De par son odeur très spéciale, les femmes sénégalaises l’utilisent très couramment pour parfumer l’air des chambres. C’est un parfum très rare africain et est plus connu au Sénégal sous le nom de « Thiouraye  » c’est-à-dire encens (Figure 5).Il s’agit d’une recette sénégalaise ancienne et secrète composé d’un mélange d’herbes, de bois, de fleurs, de résines, d’huiles et de parfums et donne ainsi un parfum doux et agréable. Le mélange imprègne votre maison d’un parfum unique et inoubliable et reste un produit authentique du Sénégal.

Cette utilisation est d’ailleurs très appréciée par les hommes qui le considèrent ainsi comme une source d’excitation. Jeunes ou vieillissantes, les femmes s’en servent aussi en ceintures, disposées à même la peau au niveau de la région pelvienne, pour exciter le sens génésique des amants et des époux défaillants ou abstinents. Cette aromathérapie aphrodisiaque est, nous a-t-on assuré, en voie de disparition; mais dans les villages et campements de l’intérieur du pays où la tenue vestimentaire est encore sommaire, on note la persistance de cette pratique, particulièrement dans l’ethnie toucouleur. Les mêmes tubercules, après séchage et pulvérisation, sont quelquefois utilisés plus classiquement, pour combattre les céphalées, en inhalations sèches et applications frontales [8]. En décoction, ils sont utilisés pour traiter les maux de ventre, la constipation, les infections respiratoires et contre l’épilepsie. La poudre mouillée, en application sur la peau, soigne la migraine, les fièvres infantiles et le rhumatisme [8]. La poudre mouillée de ces tubercules est utilisée en inhalation contre les migraines [8,17-19]. Dans la région amazonienne, les rhizomes formant les tubercules de Cyperus articulatus L. connu comme « priprioca » sont utilisés pour traiter de nombreuses maladies [20] et s’avèrent également actifs sur les décharges épileptiformes [21]. Des utilisations médicinales similaires sont faites de la même plante par les indiens de l’Amazonie [22].

Composition chimique

Les huiles essentielles de Cyperus articulatus L. présentent une composition chimique très variable en fonction des organes traités, de la période de récolte, des origines et en fonction des méthodes d’extractions utilisées pour réaliser le travail A notre connaissance un certain nombre de travaux ont été réalisés sur cette plante. Nous nous limiterons à quelques-uns :  En 1937, Joly R. [23], a obtenu de la racine séchée du Cyperus articulatus L. 9,43% de résinoïde benzénique donnant 18 à 19% de distillat dans la vapeur d’eau. Il décèle des sesquiterpènes et des alcools sesquiterpéniques à faible odeur indistincte. Martin M.T. et coll. [24] publient en 1988 les résultats de leurs travaux sur l’extrait hexanique des rhizomes du Cyperus articulatus L.en provenance du Cameroun, dans lesquels ils élucident et décrivent la structure du corymbolone, de l’α- et du β-corymbolol. De l’huile essentielle, ils isolent l’isopatchoul-4(5)-èn-3-one et précisent sa structure. Un peu plus tard, ces mêmes auteurs isolent de l’extrait hexanique un nouveau sesquiterpène dicétonique auquel ils donnent la dénomination « mandassidione « . A côté de ce nouveau produit ils décèlent l’isopatchoulénone et le mustakone [25]. Les huiles essentielles d’espèces Cyperus sont généralement constituées par des sesquiterpénoïdes et des traces de monoterpénoïdes, avec le cypérene comme étant le principal hydrocarbure [26]. Chimiquement les sesquiterpènes comme l’articulone et le copaéne [27], ont aussi été isolés des rhizomes de Cyperus articulatus L. Beaucoup d’autres sesquiterpènes comme le caryophylléne, l’eudesmane, le patchoulane et le rotundane sont également présents en tant qu’hydrocarbures et composés oxygénés. Le kubosone et l’isokubusone ont été isolés à partir de Cyperus rotundus [28]. Sonwa et König [29] ont isolé le (-) – norrotundene, le (-) – isorotundene, le cypéra-2,4 (15)-diène et le (+) – cypéradone de Cyperus rotundus. L’α-humulène, l’époxyde de humulène II, le caryophylléne et l’oxyde de caryophylléne ont été isolés de Cyperus tubérosus [30]. De même le Corymbolone a été isolé de Cyperus corymbosus (syn Cyperus articulatus) [31].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I – 1 ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE Cyperus articulatus L.
I – 1 – 1 Définition générale des huiles essentielles
I – 1 – 2 Classification
I – 1 – 3 Description botanique et ethnobotanique
I – 1 – 4 Habitat
I – 1 – 5 Utilisation traditionnelle
I – 1 – 6 Composition chimique
I – 1 – 7 Activités biologiques
I – 2 Méthodes d’obtention des huiles essentielles
I – 2 – 1 Entraînement à la vapeur d’eau
I – 2 – 2 Préparation d’une huile essentielle par hydrodistillation
I – 2 – 3 Extraction par solvant
I – 2 – 4 Procédés utilisant les huiles et les graisses
I – 2 – 4 – 1 Enfleurage
I – 2 – 4 – 2 Digestion
I – 2 – 5 Technique d’extraction par les fluides supercritiques
I – 2 – 6 Technique d’extraction par micro-ondes
I – 3 Méthode d’analyse de la composition chimique des huiles essentielles
I – 3 – 1 La CPG et les indices de rétention
I – 3 – 2 Les couplages CPG-SM, CPG-SM(ICP) et CPG-SM(ICN)
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
II Matériels et méthodes
II – 1 Cadre de l’étude
II – 2 Echantillonnage du matériel végétal
II – 3 Obtention des huiles essentielles
II – 3 – 1 Extraction
II – 3 – 2 Rendement
II – 4 Méthodes de caractérisation physico-chimiques
II – 4 – 1 Densimétrie
II – 4 – 2 Réfractométrie
II – 4 – 3 Polarimétrie
II – 5 Chromatographie en phase gazeuse (CPG)
II – 6 Chromatographie en Phase Gazeuse / Spectrométrie de Masse (CPG/SM)
II – 7 Identification des constituants de l’huile essentielle
RESULTATS ET DISCUSSION
III RESULTATS
III – 1 Rendement en huile essentielle de la plante
III – 2 Caractérisation physico-chimique
III – 3 Composition chimique
IV DISCUSSION
IV – 1 Rendement en huile essentielle de la plante
IV – 2 Caractérisation physico-chimique
IV – 3 Composition chimique
CONCLUSION
REFERENCES

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