Etude anatomo-clinique et bactériologique sur des cas suspects de colibacillose aviaire

La filière avicole du Sénégal comprend l’aviculture traditionnelle (rurale) et l’aviculture industrielle dite moderne ou intensive. Le désengagement de l’Etat avait permis à l’aviculture intensive de connaître un véritable envol jusqu’à la mise en application du tarif extérieur commun (TEC) de l’union économique et monétaire ouest africain (UEMOA, 2009). La mesure d’interdiction de toutes importations de viandes et des produits de volailles, décidée par les autorités sénégalaises, en 2005, pour éviter les foyers de grippe aviaire, a profité sans conteste à l’aviculture moderne du pays. Les élevages modernes se concentrent principalement à la périphérie des grandes villes du pays, principalement, Dakar, Thiès et Saint-Louis. Ils sont estimés à 13,2 millions de sujets, dont 13,7% pondeuses et 86,3% chair pour un chiffre d’affaires de 89,41 milliards de FCFA en 2008 (CNA, 2008).

Quant à l’aviculture traditionnelle, elle est le fait des petits producteurs qui la pratiquent à domicile ou dans les vergers. On la retrouve dans l’Ouest du pays (Thiès, Tivaoune, Mbour et Diourbel), au centre du pays (Kaolack, Kaffrine, Nioro), et au sud du pays (Kolda, Vélingara, Sédhiou). Selon la direction de l’élevage, l’aviculture traditionnelle totalisait, sur deux années consécutives (2006 et 2007) 27millions de volailles (DIREL, 2007). L’aviculture constitue une activité porteuse de croissance et de lutte contre la malnutrition en milieu rural avec plus de 30% de l’offre du sous-secteur traditionnel (FAO, 2006). Le système dit moderne emploie plus de 10 000 personnes et procure à l’économie nationale près de 40 milliards de FCFA par an (DIREL, 2007). Malheureusement, les exploitations avicoles sont confrontées à de nombreux problèmes sanitaires. C’est le cas des infections à Escherichia coli qui représentent, à l’heure actuelle, l’une des plus importantes causes de pertes économiques dans le secteur avicole. Par ailleurs, certaines souches d’E. coli peuvent présenter un risque pour la santé publique.

Afin d’approfondir les connaissances sur cette affection au Sénégal, cette étude a été menée et dont l’objectif général est de faire des investigations anatomo-clinique et bactériologique sur des cas observés sur le terrain.

L’ELEVAGE AVICOLE AU SENEGAL

Au Sénégal, il existe deux catégories de volailles en élevage avicole: les races importées et les races locales. Cette distinction épouse la division de l’aviculture dans le pays en deux grands systèmes: l’aviculture urbaine et périurbaine qui exploite des sujets importés et l’aviculture dite familiale ou traditionnelle qui élève des volailles de races locales.

Système d’élevage traditionnel

L’aviculture traditionnelle est le fait des petits producteurs qui la pratiquent à domicile ou dans les vergers. Elle se pratique partout à l’intérieur du pays à des fins commerciales dans les marchés hebdomadaires, et à l’occasion des fêtes de fins d’année ou familiales. L’aviculture traditionnelle totalisait 27 millions de volailles sur deux années consécutives (2006 et 2007), (DIREL, 2007).

Habitat
Il n’existe pas d’habitats appropriés pour les volailles élevées ; cependant certains aviculteurs procurent aux oiseaux des abris pour la protection contre des intempéries et des prédateurs. Ces abris peuvent être constitués par des caisses en bois, de futs métalliques coupés en deux, de petites cases en banco au toit de chaume, etc. L’architecture et le matériel de construction sont traditionnels, avec insuffisance d’aération et obscurité quasi-totale. Il s’agit seulement d’un abri utilisé la nuit pour les oiseaux et sans distinction d’âge et parfois comme pondoir.

Espèces élevées
La principale espèce élevée est Gallus gallus domesticus, appelée, poule locale ou poule domestique. La poule locale est un animal très rustique, vigoureux, s’adaptant facilement aux variations de l’environnement (froid, chaleur, pluie, disette, etc.). Ses caractéristiques zootechniques sont faibles par rapport aux races importées. Par exemple, la poule adulte dépasse rarement 1kg de poids vif, et le coq 1,5 kg.

La couleur plumage est très variée ; on trouve le rouge, le gris, le noir, le blanc, et toutes les autres combinaisons de couleur possibles. La poule locale pond 50 à 60 œufs par an et 90 à 100 œufs si l’alimentation est améliorée (LE GRAND, 1988).

Alimentation
Les volailles vivent totalement en liberté. L’une des caractéristiques essentielles de l’aviculture traditionnelle est que les volailles trouvent elles- mêmes leur nourriture dans et autour des concessions. Quelques fois un appoint en céréales est distribué le matin à l’ouverture et/ou le soir au retour vers le poulailler.

Abreuvement
Cet aspect est le plus souvent négligé. Certains aviculteurs n’en distribuent presque jamais, d’autres le font mais très irrégulièrement. Le plus souvent il n’y a pas d’abreuvoir. S’il ya distribution d’eau, elle se fait dans des morceaux de canaris cassés et dans des pots abandonnés dans la cour de la maison. Quelquefois, les volailles doivent se contenter des eaux usées dans les rigoles ou les flaques d’eau.

Système d’élevage moderne

Le système élevage moderne se concentre principalement à la périphérie des grandes villes du pays, principalement à, Dakar, Thiès, et à Saint-Louis (Figure 1). Ce secteur prend son envol à la suite de l’interdiction de toutes importations de viandes et des produits de volailles, décidées par les autorités sénégalaises depuis 2005, dans le cadre de l’épidémio-surveillance de la grippe aviaire. Les productions locales de poussins chair, au cours de l‘année 2007, ont été estimées à 11.149.249 poussins de chair et celles des futures pondeuses à 1.637.869 sujets en 2008 (CNA, 2008).

Différents types de production

Il existe deux types de production : production des œufs de consommation et production de la viande de volaille et les poussins.

Production des œufs de consommation

La production nationale d’œufs de consommation est estimée par :

• des informations recueillies par le Centre National d’Aviculture (CNA) auprès des industriels de la filière sur la production locale de poussins d’un jour et d’aliment.
• des relevés statistiques mensuels du Service Vétérinaire du Port et de l’Aéroport sur les importations des reproducteurs et l’exportation de poussins, d’œufs à couver et de viande de volailles.
• de la Direction de la Statistique et de la Prévision pour les prix. Cette production a été calculée à partir des mises en place de poussins ponte entre mars 2005 et juin 2007, et qui ont permis de déterminer un effectif moyen de pondeuses en production qui est de 1.637.869.

La production nationale d’œufs de consommation a été de 418 millions œufs en 2007. Elle a connu une hausse de 47 millions œufs en valeur absolue par rapport à l’année 2006 ; (CNA ; 2007).

DOMINANTES PATHOLOGIES EN AVICULTURE AUTRES QUE LES COLIBACILLOSES 

Ces pathologies sont nombreuses et sont divisées en quatre groupes : les maladies virales, les maladies bactériennes, les maladies parasitaires et autres affections diverses.

Les maladies virales

Souvent, ce sont les pathologies les plus redoutables, car le traitement curatif est inexistant.

La maladie de Newcastle (pseudo peste aviaire)
Elle est la première cause de mortalité en aviculture rurale. C’est une maladie infectieuse virulente, très contagieuse commune à de nombreuses espèces d’oiseaux domestiques et sauvages, transmissible à l’homme dans certaines conditions. Elle est due à un paramyxovirus et se caractérise par une pneumonie, une encéphalite et des troubles digestifs. Les lésions les plus caractéristiques sont représentées par des pétéchies sur le cœur, le proventricule succenturié et le cloaque. La forme foudroyante tue les poussins dans les proportions impressionnantes, jusqu’à 100% et quand elle est déclarée tout traitement s’avère inutile (HABYARIMANA, 1994). Les mesures de prévention sont appliquées au niveau de l’élevage lorsqu’un foyer est déclaré, les moyens de lutte sont l’abattage et la destruction des cadavres, la désinfection des bâtiments et du matériel, destruction de la litière et interdiction de la zone contaminée. Les mesures prophylactiques médicales utilisent des vaccins à virus vivants et des vaccins à virus inactivés.

La maladie de Gumboro

La maladie de Gumboro, décrite pour la première fois en 1962 aux Etats Unis, est une maladie infectieuse, contagieuse, transmise par un virus de genre Birnavirus, spécifique de l’espèce poule. En raison de l’atteinte de la bourse de Fabricius, cette maladie est également appelée bursite infectieuse. Depuis sa découverte près du village de Gumboro dans l’Etat de Delaware aux Etats Unis, cette maladie a été observée dans la plupart des pays du monde dès que la densité avicole devient importante. Aujourd’hui, elle pose de sérieux problèmes. Environ 20% des cas observés au laboratoire de I’ISRA à Dakar sont des cas de maladie de Gumboro, avec des mortalités variant entre 6 et 22% ; dans les cas les plus graves observés sur des lots de poulettes, elle peut atteindre 70% (BA, 1994).

La prévention de la maladie repose sur des mesures sanitaires et médicales. La prophylaxie sanitaire en élevage atteint, vise à isoler et éliminer la bande atteinte puis à maitriser l’hygiène des bâtiments par l’application d’un nettoyage et d’une désinfection.

La prophylaxie médicale comporte :
o Chez les parents : la vaccination se fait avec un vaccin vivant à la 2éme semaine et 6éme semaine puis un rappel entre 10éme et 18éme semaine avant l’entrée en ponte avec un vaccin inactivé.
o Chez les poussins : la vaccination se fait avec un vaccin à virus atténué à J1 et/ou entre J14 et J21 dans l’eau de boisson selon le statut immunitaire des parents. Si les poussins sont issus de parents vaccinés, la vaccination se fait à J21.

Autres programmes chez les poussins issus de parents non vaccinés :
-J1 : vaccin vivant et vaccin inactivé, puis à J20 vaccin vivant.
-J1 : vaccin vivant et inactivé puis à J12 vaccin vivant et à J28 vaccin vivant.

La maladie de Marek

La maladie de Marek est une maladie spécifique des poules provoquée par un virus Herpès. Elle constitue un grave problème économique car elle persiste dans les élevages contaminés. Cette maladie, caractérisée par le développement de tumeurs, se déclare chez les volailles adultes et touche surtout les poules pondeuses. En 1997, 21% des cas observés au laboratoire de I’ISRA à Dakar chez les poules pondeuses ont été des cas de maladie de Marek (BA, 1994) Les lésions caractéristiques de la maladie de Marek sont les tumeurs sur le foie, la rate, les nerfs et les reins. Quelque fois, on note des lésions cutanées à la base des plumes sous forme de petits nodules de quelques centimètres de diamètre. Une fois la maladie déclarée, il n’existe aucun traitement, comme pour toutes les maladies virales. La prévention est le seul moyen de lutte. Elle repose sur la vaccination des pondeuses au couvoir et la revaccination des poussins à leur arrivée dans l’élevage.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : L’ELEVAGE AVICOLE AU SENEGAL
l.1 Système d’élevage traditionnel
l.1.1 Habitat
l.1.2 Espèces élevées
l.1.3 Alimentation
I.1.4 Abreuvement
l.2 Système d’élevage moderne
l.2.1 Espèces élevées
l.2.2 Différents types de production
l.2.2.1 Production des œufs de consommation
l.2.2.2 Production des viandes de volailles et de poussins
l.3 Importance socio-économique de l’aviculture au Sénégal
CHAPITRE II : DOMINANTES PATHOLOGIES EN AVICULTURE AUTRES QUE LA COLIBACILLOSE
ll.1 Les maladies virales
ll.1.1 La maladie de Newcastle (pseudo peste aviaire)
ll.1.2 La maladie de Gumboro
ll.1.3 La maladie de Marek
ll.1.4 La bronchite infectieuse
ll.1.5 La variole aviaire
ll.1.6 L’encéphalomyélite aviaire
ll.1.7 L’anémie infectieuse virale aviaire
ll.2 Les maladies bactériennes
ll.2.1 La salmonelloses
ll.2.2 Le coryza infectieux
ll.2.3 Le choléra aviaire ou pasteurellose
ll.2.4 Maladie respiratoire chronique (MRC)
ll.3 Les maladies parasitaires
ll.3.1 Les parasitoses externes
ll.3.2 Les parasitoses internes
ll.4 Les autres affections diverses
ll.4.1 Le picage
ll.4.2 Le syndrome ascite poulet de chair
CHAPITRE III : COLIBACILLOSES AVIAIRES
lll.1 Définition
lll.2 Historique
lll.3 Espèces affectées
lll.4 Importance
lll.5.Répartition géographique
lll.6 Etiologie
lll.6.1 Bactérie responsable
lll.6.1.1Morphologie et structure
lll.6.1.1.1Morphologie
lll.6.1.1.2 Structure
lll.6.1.2 Caractères biochimiques et classification
lll.6.1.2.1 Caractères biochimiques
lll.6.1.2.2 Classification
lll.6.1.3 Caractères culturaux
lll.6.1.4 Pouvoir pathogène
lll.6.1.5 Pouvoir antigène
lll.6.1.6 Pouvoir immunogène
lll.6.1.7 Résistance de la bactérie aux antibiotiques
lll.7 Epidémiologie
lll.8 Pathogénie
lll.9 Etude clinique
III.9.1 Incubation
III.9.2 Symptômes et lésions
III.9.2.1. Symptômes généraux
III.9.2.2 Symptômes locaux et lésions macroscopiques
III.9.2.3 Lésions microscopiques
lll.10 Evolution
lll.11 Diagnostic
lll.11.1 Diagnostic sur le terrain
lll.11.2 Diagnostic bactériologique
lll.11.3 Diagnostic histologique
lll.12 Méthodes de lutte
lll.12.1 Prophylaxie
lll.12.1.1 Prophylaxie sanitaire
lll.12.1.2 Prophylaxie médicale
lll.12.2 Traitement
lll.12.2.1 Antibiogramme et Antibiothérapie
lll.12.2.2Traitement adjuvant
CONCLUSION

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