Anatomie du cristallin
Le cristallin fait partie du segment antérieur de l’œil constitué par ( Figure 1 ) :
– la cornée
– l’angle irido-cornéen
– la chambre antérieure
– l’iris
– le corps ciliaire
– et le cristallin.
Le cristallin a un diamètre moyen de 12 mm, est limité entre une calotte sphérique fibreuse résistante et un rideau cilio-zonulo- capsulaire. Le cristallin est une lentille transparente, suspendue entre la face postérieure de l’iris en avant et la surface antérieure du vitré en arrière, par les filaments de système zonulaire, qui le rattache aux procès ciliaires en périphérie. Au repos, la zonule est tendue et le cristallin est réglé pour la vision de loin. Lors de la vision de près, le muscle ciliaire se contracte, la zonule se détend et la convexité du cristallin augmente, ce qui accroît sa convergence. Le cristallin est formé de fibres antéro- postérieures disposées en lamelles concentriques. Il comprend une partie centrale ou noyau et une partie périphérique ou corticale ou cortex, limitée par une capsule ( Figure 2 ). Chez le sujet jeune, le vitré adhère fortement au cristallin par l’intermédiaire d’une membrane hyaloïde.
Radiations ultraviolets B
Plusieurs études ont montré une prévalence élevée d’opacifications cristalliniennes et de cataracte dans les populations fortement exposées aux UV-B ( 3 ). Les données montrent que les UV-B constituent un facteur causal, et qu’une prévention pourrait être possible par le port de chapeaux et de lunettes de soleil ( 2 , 4 ).
Extraction extra-capsulaire du cristallin
Elle consiste à extraire le cristallin en laissant en place la capsule postérieure :
– incision cornéenne ou limbique 100-120° supérieure ;
– ouverture de la capsule antérieure ;
– expulsion du noyau ;
– lavage- aspiration des masses corticales périphériques ;
– si l’implantation est décidée, l’implant sera mis en derrière l’iris ( Figure 4 ) : entre les deux capsules ( intrasacculaire ) ou devant les deux capsules ( les anses reposant dans le sulcus ciliaire ) ;
Avantages :
– elle laisse en place la capsule postérieure donc permet une implantation physiologique de la lentille en chambre postérieure ;
– elle respecte la frontière naturelle entre le segment antérieur et le segment postérieur ce qui diminue les risques de complications rétiniennes postopératoires ( œdème maculaire cystoïde ( OMC ) essentiellement ) ; Inconvénients :
– plus délicat en per-opératoire que l’intra- capsulaire ;
– risque de rupture de capsule postérieure et issue de vitré per opératoire ;
– la capsule postérieure peut s’opacifier secondairement ( cataracte secondaire ) entraînant une baisse d’acuité visuelle gênant la surveillance du fond d’œil, l’ouverture capsulaire se fera plus tard au laser YAG. Elle augmente le risque de survenue d’œdème maculaire cystoïde si la hyaloïde antérieure est rompue au moment où celle- ci est pratiquée.
L’ETIOLOGIE
Les cataractes congénitales représentaient une faible proportion de 1,08% qu’on ne peut pas sous-estimer. Il s’agissait essentiellement des sujets moins de 9 ans ( 20 sur 25 enfants ). Le groupe des cataractes juvéniles constituait 1,55% de nos cas. La cataracte apparaissait plus tardivement et intéressait les sujets jeunes dont la tranche d’âge était de 10 à 29 ans. On avait remarqué que quelques uns d’entre eux présentaient de l’amblyopie ( 0,17% de nos complications ). Le groupe des cataractes traumatiques ( traumatismes contusifs ou perforants ) représentait aussi une faible proportion ( 1,34% ) . Les cataractes traumatiques intéressaient la 2ème décade dans la littérature ( 12 ,13 ,14 ,15 ). Dans notre série, elles touchaient à la fois les sujets jeunes ( moins de 40 ans ) 53,57% et les sujets plus 40 ans ( 46,43% ). La prédominance masculine est notée dans toutes les séries de ZEINEB BENZINA ( 16 ). Notre résultat 92,85% constitué essentiellement de sexe masculin corroborait aussi avec celui de la littérature. Le groupe des cataractes pathologiques représentait 4,46% des cas dans notre série. Il nous était difficile de donner des appréciations sur cette rubrique puisqu’on avait affaire à un dépistage collectif d’une population défavorisée et en majorité rurale, dépistage au cours duquel l’interrogatoire et l’examen ne menaient pas à une réponse évidente sur les causes exactes des cataractes pathologiques ( uvéite, syphilis, diabète, rétinopathie diabétique, prise prolongée de corticoïdes, d’antipaludéens de synthèse ( Fansidar® ), des sulfamides ( Cotrim® ), des diurétiques thiazidiques et certains neuroleptiques ( comme la chlorpromazine ) ( 4 , 17 ) etc. ). Les cataractes préséniles et séniles constituaient 85,31% de nos cas. Dans notre série, à part le facteur lié à l’âge, d’autres facteurs de risque de la cataracte méritent ici d’être soulignés :
– forte exposition au soleil ( aux radiations UV-B ) ( 3 ). Madagascar dispose naturellement un climat ensoleillé 7 mois sur 12 ;
– tabac. Le risque de développer une cataracte est corrélé à la consommation quotidienne et à la durée de l’intoxication tabagique ( 17 ). Il ne paraît pas étrange de voir des malgaches dans certaines localités de prendre de tabac à fumer et surtout à chiquer ;
– alcool. Plusieurs études ont montré une association entre consommation élevée d’alcool et augmentation de risque de cataracte ( 4 ). Les Malgaches fabriquent d’une façon artisanale de l’alcool « taoka gasy » et n’en consomment pas régulièrement ;
– malnutrition et carence en certaines vitamines ou minéraux ;
– autres facteurs inconnus. En effet, nous pensons qu’il existe d’autres facteurs de risque associés à la survenue de cataracte que nous ne sommes pas encore à même d’identifier.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPELS anatomo-physiologiques et cliniques
I.1. Rappels anatomo-physiologiques du cristallin
I.2. Les facteurs de risque de la cataracte
I.3. Les méthodes d’extraction chirurgicale de la cataracte
DEUXIEME PARTIE
II. PATIENTS ET METHODES
II.1. Nos patients
II.2. Méthodes
TROISIEME PARTIE
III. NOS RESULTATS
III.1. Le sexe
III.2. L’âge des patients
III.3. L’étiologie
III.4. Les techniques opératoires
III.5. Les résultats fonctionnels
III.6. Les complications
QUATRIEME PARTIE
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
IV.1. Le sexe
IV.2. L’âge des patients
IV.3. L’étiologie
IV.4. Sur le plan technique opératoire
IV.5. Les résultats fonctionnels
IV.6. Les complications
IV. 7. Les causes de non récupération fonctionnelle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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