Etude analytique des dosages d’hormones thyroïdiennes au laboratoire de biochimie médicale de l’UCAD

La glande thyroïde du fait des hormones qu’elle sécrète, constitue un organe important du système métabolique de l’organisme. En effet, un dysfonctionnement de cette glande se répercute sur tous les tissus cibles des hormones thyroïdiennes [1]. Autrefois décrite comme rare en Afrique, la pathologie thyroïdienne est diversifiée et comporte des difficultés aussi bien dans le diagnostic que dans la prise en charge [2]. L’examen clinique est primordial en endocrinologie car marqué par sa grande richesse sémiologique, cependant la plupart des signes ne sont pas spécifiques et peuvent manquer notamment aux stades initiaux de la maladie d’où l’intérêt de réaliser des examens complémentaires [3]. Le bilan hormonal thyroïdien vient en appoint à l’examen clinique de la glande thyroïde dans le but de confirmer les situations d’euthyroïdie, d’hyperthyroïdie ou d’hypothyroïdie mais également d’assurer une surveillance de la dysthyroïdie [4]. Ces dernières années, l’amélioration des techniques de dosages radioimmunologiques des hormones thyroïdiennes et l’avènement du dosage de la TSHus (Thyroid Stimulating Hormone ultrasensible) ont fait reculer les difficultés diagnostiques de diverses dysthyroïdies [1]. Le laboratoire de biochimie médicale de la FMPO dispose de méthodes de dosages immunométriques automatisés. C’est dans ce cadre que l’on a effectué une étude analytique rétrospective du bilan hormonal thyroïdien dans le laboratoire sur une période de 06 ans allant de 2009 à 2014 dans le but :
➨ d’évaluer la fréquence du bilan thyroïdien en fonction de l’âge et du sexe ;
➨ de déterminer la répartition des dysthyroïdies en fonction de l’âge et du sexe ; et enfin
➨ d’analyser les « discordances » biologiques observées dans les résultats du bilan hormonal thyroïdien.

La glande thyroïde vient du grec thyreoeides qui signifie « en forme de bouclier » : en effet la glande thyroïde a la forme des boucliers des guerriers grecs. Il s’agit d’une glande endocrine située à la base du cou et agissant sur le métabolisme de la plupart des cellules de l’organisme, elle est indispensable à la vie et sa fonction essentielle est la synthèse des hormones thyroïdiennes .

GLANDE THYROÏDE

Anatomie descriptive 

C’est une glande unique, médiane, située dans la région cervicale antéroinférieure en avant de la partie supérieure de la trachée (deuxième et troisième anneaux trachéaux) et des parties latérales du larynx .

Le corps thyroïde a grossièrement la forme d’un H ou d’un papillon avec les ailes latérales correspondant aux lobes gauche et droit et un corps les unissant : c’est l’isthme thyroïdien. L’isthme porte de façon inconstante un prolongement vertical ascendant la pyramide de Lalouette ou lobe pyramidal [9].

Le corps thyroïde est de couleur rougeâtre, de consistance souple et élastique à surface lisse légèrement mamelonnée car parfois interrompue par des sillons surtout à la jonction isthme-lobes latéraux. La glande thyroïde mesure six centimètres de large et sa hauteur prise sur ses lobes latéraux est de six centimètres, elle pèse en moyenne 30 grammes [5, 10, 11]. Elle est richement vascularisée.

Vascularisation – innervation

Artères 
La thyroïde est un organe irrigué par deux artères principales :
❖ l’artère thyroïdienne supérieure qui naît de l’artère carotide externe ;
❖ l’artère thyroïdienne inférieure provenant du tronc thyro-cervical.

Veines 
Le drainage veineux de la glande est assuré par trois veines principales :
❖ la veine thyroïdienne supérieure qui se draine dans la veine jugulaire interne le plus souvent par l’intermédiaire du tronc thyro-lingo-pharyngofacial ;
❖ la veine thyroïdienne moyenne qui se jette directement dans la veine jugulaire interne ;
❖ la veine thyroïdienne inférieure se drainant dans la veine brachiocéphalique.

Lymphatiques

Le drainage lymphatique est important à connaître notamment pour la prise en charge chirurgicale des cancers thyroïdiens. En effet 70% des cancers papillaires très lymphophiles s’accompagnent d’une atteinte ganglionnaire. Les vaisseaux lymphatiques sont satellites des veines thyroïdiennes. Deux groupes ganglionnaires principaux sont ainsi individualisés : les compartiments central et latéral. Le drainage lymphatique se fait par les chaînes spinales, cervicales transverses, jugulo-carotidiennes, récurrentielles et médiastinales supérieures.

Innervation

La thyroïde est innervée par des fibres adrénergiques et cholinergiques ayant respectivement pour origines le ganglion sympathique cervical et le nerf vague.

Histologie

Le parenchyme thyroïdien est formé de lobules résultant de la coalescence des follicules thyroïdiens qui sont l’unité fonctionnelle de la thyroïde. Chaque follicule est formé d’une assise de cellules épithéliales, les thyréocytes, limitant une cavité centrale remplie de colloïde. Le colloïde est un gel semi-visqueux contenant de la thyroglobuline (Tg) et d’autres protéines iodées et les hormones thyroïdiennes y sont stockées. Les thyréocytes ont un aspect qui varie selon leur degré d’activité. En effet, en cas d’hyperactivité, ils augmentent de volume alors qu’en cas d’hypoactivité ils deviennent cubiques voire aplatis.

METABOLISME DES HORMONES THYROÏDIENNES 

La thyroïde est une glande endocrine parce qu’elle sécrète les hormones thyroïdiennes qui sont déversées dans la circulation générale pour agir au niveau des tissus cibles. Les hormones thyroïdiennes sont la 3, 5, 3’-tri-iodothyronine ou T3, la 3, 5, 3’, 5’-tétraiodothyronine ou thyroxine ou T4 et la thyrocalcitonine. Elles possèdent une structure organique commune : la thyronine dérivant de l’acide aminé tyrosine et comprenant deux cycles phénols réunis par un pont diphényl-ether. Les hormones T3 et T4 ne diffèrent que par le nombre et la position des atomes d’iode qu’elles possèdent .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. GLANDE THYROÏDE
1. Anatomie descriptive
2. Vascularisation – innervation
2.1. Artères
2.2. Veines
2.3. Lymphatiques
2.4. Innervation
3. Histologie
II. METABOLISME DES HORMONES THYROÏDIENNES
1. Biosynthèse des hormones thyroïdiennes
1.1. Captation des iodures
1.2. Oxydation des iodures
1.3. Organification de l’iode
1.4. Couplage des iodotyrosines
1.5. Stockage et sécrétion hormonale
2. Distribution ou Transport hormonal
3. Catabolisme
4. Régulation de la biosynthèse
4.1. Régulation extrinsèque
4.1.1. Rôle de la TSH et de la TRH
4.1.2. Rôle des hormones thyroïdiennes
4.2. Régulation intrinsèque ou autorégulation thyroïdienne : rôle de l’iodure
5. Effets biologiques des hormones thyroïdiennes
5.1. Modes d’action cellulaire
5.2. Effets sur le métabolisme
5.3. Effets sur la croissance osseuse
5.4. Effets sur le système nerveux : maturation et connexion neuronales
5.5. Effets sur les viscères
III. EXPLORATIONS BIOLOGIQUES DE LA GLANDE THYROÏDE
1. Dosages statiques
1.1. Dosages des hormones thyroïdiennes
1.1.1. Méthodes de dosage de la TSH
1.1.2. Sensibilité et valeurs de référence de la TSH
1.1.3. Variations artéfactuelles du dosage de la TSH
1.1.4. Méthodes de dosages des hormones libres
1.1.5. Sensibilité et valeurs de référence de la T4L
1.1.6. Sensibilité et valeurs de référence de la T3L
1.1.7. Variations artéfactuelles du dosage des hormones libres
1.1.8. Interférences médicamenteuses
1.1.9. Variations physiologiques des hormones thyroïdiennes
1.1.10. Variations pathologiques des hormones thyroïdiennes
1.2. Dosage des protéines vectrices
1.3. Dosage des anticorps antithyroïdiens
1.3.1. Anticorps anti-thyroperoxydase
1.3.2. Anticorps anti-thyroglobuline
1.3.3. Anticorps anti-récepteurs TSH
1.4. Dosages chimiques de l’iode
1.4.1. Iodémie
1.4.2. Iodurie des 24 heures
1.5. Thyroglobuline circulante
1.6. Etudes génétiques
2. Exploration dynamique
2.1. Test de freinage par la T3
2.2. Test de stimulation à la TRH
IV. DYSTHYROÏDIES
1. L’hyperthyroïdie
1.1. Définition
1.2. Syndrome de thyrotoxicose
1.3. Biologie
1.4. Etiologies
1.4.1. Maladie de Basedow
1.4.2. Nodule hypersécrétant
1.4.3. Hyperthyroïdies auto-immunes hormis la maladie de Basedow
1.4.4. Hyperthyroïdies secondaires
1.5. Surveillance biologique d’une hyperthyroïdie traitée
2. L’hypothyroïdie
2.1. Définition
2.2. Signes cliniques
2.2.1. Le syndrome d’hypométabolisme
2.2.2. Les troubles cutanéo-phanériens avec infiltration cutanéomuqueuse
2.3. Biologie
2.4. Etiologies
2.4.1. Hypothyroïdies centrales
2.4.2. Hypothyroïdies périphériques (TSH augmentée)
2.5. Surveillance biologique d’une hypothyroïdie traitée
V. INFLUENCE DES AFFECTIONS NON THYROÏDIENNES SUR LA GLANDE THYROÏDE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. TYPE D’ETUDE
III. CADRE DE L’ETUDE
IV. CRITERES D’INCLUSION ET DE NON INCLUSION
V. MATERIEL
1. Petit matériel
2. Appareil
VI. RECUEIL DES DONNEES
VII. METHODOLOGIE
1. Conditions préanalytiques
2. Dosages hormonaux (TSH3, FT4 et FT3)
VIII. ANALYSES STATISTIQUES DES DONNEES
IX. RESULTATS
1. Caractéristiques de la population
2. Fréquence du bilan hormonal en fonction de l’âge et du sexe
3. répartition des dysthyroïdies en fonction de l’âge et du sexe
3.1. Dosages de T3L
3.2. Dosage de T4L
3.3. Dosage de TSHus
4. « Discordances » biologiques observées dans les résultats du bilan hormonal thyroïdien
DISCUSSION
CONCLUSION

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