Etre et/ou devenir professeur de langue 

Enseignant et comédien, un même métier ?

« En général, lorsqu’un enseignant entre en classe, lorsqu’un acteur monte sur scène, ils laissent ou croient laisser à la porte de la sall e ou en coulisses leurs difficultés personnelles. Ils sont mus par un surplus d’énergie qui transforme quelque peu leur comportement. » ( Runtz-Christan, 2000, p. 86)

La mise en scène, un parcours qui prépare à la représentation.

Dans cette citation, Edmée Runtz-Christan admet qu’il existe un parallèle évident entre le métier d’enseignant et celui de comédien. Nous allons d’abord en effet énoncer les lieux d’un établissement scolaire dans lesquels le professeur évolue en comparaison au x pièces d’un théâtre que le comédien parcourt.
Prenons la salle de classe, il s’agit d’une pièce le plus souvent de forme rectangulaire ayant une disposition que l’on appellera «traditionnelle ». Nous avons tous en tête une salle de classe ayant un tableau sur un des quatre murs devant lequel est disposé le bureau du professeur, face aux nombreux bureaux des élèves. Une ligne, une barrière est alors presque perceptible entre le professeur et ses élèves. Ils ont chacun leur espace de chaque côté de cette délimitation.
En comparaison, la scène de théâtre fait face également à de nombreux sièges ; et entre cette scène et cette multitude de fauteuils, une frontière se dessine tant sur le plan horizontal que vertical. En effet, la scène de théâtre se situe à un niveau plus élevé que le niveau des spectateurs. L’objectif étant que chaque spectateur puisse voir et entendre les artistes correctement.
A une époque, dans les salles de classe, le professeur faisait cours sur une estrade, dans l’optique que tous les élèves puissent voir leur enseignant et puissentl’entendre, l’optique était également à une époque plus ancienne de marquer une rupture dans la relation professeur-élève ; de renforcer, dans l’espace, l’écart entre les deux parties.
Avant d’entrer sur scène ou dans la classe, le comédien et le professeur passent par différents sas.
Le premier, la loge ou la salle des professeurs, est un endroit où les deux professions se retrouvent avec leurs pairs. Là, ils se préparent pour leur représentation, pour leur cours ; ils discutent avec leurs collègues de leur travail ou de leur vie personnelle. Cet endroit est un sas qui prépare de façon progressive à passer de la sphère privée à la sphère professionnelle.
Puis de la loge à la scène, il y a les coulisses comme de la salle des professeurs à la salle de classe, il y a les couloirs.
Des couloirs où les deux professions croisent leurs collègues respectifs ; là, sur le chemin vers la scène, vers la salle, ils se préparent, se mettent en condition.
Le comédien va rentrer pleinement dans son personnage, aller faire le tour du plateau afin de vérifier ses accessoires, peut-être même reproduire ses déplacements afin de se les remémorer une dernière fois.
Le professeur va penser au cours qu’il va donner, préparer ses photocopies, organiser sur son bureau ses papiers, se refaire le déroulement du cours imaginé dans sa tête.
Le professeur entre-t-il, lui aussi, dans un personnage ?
Cette préparation est nécessaire au professeur comme au comédien pour se « mettre dans le bain » de ce qui va suivre. Peut-on alors dire que tout ce que va faire ou dire le professeur ou le comédien est préparé, travaillé en amont ? Peut-il laisser une place au naturel, à l’imprévu? Comment gère-t-il l’équilibre entre ce qui est prévu et ce qui ne l’est pas ?

Une posture, naturelle ? travaillée ?

« La voix, chez l’enseignant comme chez le comédien, a un statut quelque peu particulier puisqu’elle introduit un effet de dédoublement. Le clivage entre la voix professionnelle et la voix personnelle crée une incertitude : doit-on parler en tant que professeur ou e n tant qu’individu? » (Runtz-Christan, 2000, p.23)
La voix, le regard et la gestion de l’espace sont trois éléments extrêmement importants pour les deux métiers mis en parallèle ici.
La voix d’abord est le moyen par lequel nous pouvons communiquer, le verbal est déterminant pour les enseignants tout comme pour les comédiens. Par lavoix, ils peuvent transmettre un savoir, un message, des émotions.
Afin que le message puisse atteindre chacun des élèves, chacun des spectateurs, le professeur comme le comédien se doit de placer sa voix. Qu’est-ce que placer sa voix ?
Nous entendons, ici, le fait de projeter sa voix avec l’intention d’agir sur un auditoire : l’intéresser, lui passer un message, le convaincre ; savoir nuancer sa voix dans le but d’insister sur certains mots, certaines expressions.
Le para-verbal est « une composante de la communication non verbale qui permet d’envisager ce qui est relatif à la voix, tout en excluant une analyse sémantique. Les études traitant du para-verbal s’intéressent au ton, à l’intonation, au rythme d’un énoncé. Mais aussi aux pauses, c’est-à-dire aux périodes de latences entre les mots. » (Delmas, 2010)
Dans son article, Hugues Delmas ici précise bien que le para-verbal exclut une analyse sémantique du message. La voix n’est plus vue comme le support du message, mais seulement comme un moyen de véhiculer un quelconque message.
En effet, on peut dire la même phrase de façons différentes en lien avec les émotions. La voix peut-elle alors se transformer ? La voix peut-elle devenir la voix de quelqu’un d’autre? Existe-t-il une voix professionnelle et une voix personnelle pour le professeur comme pour le comédien, comme semble l’affirmer Edmée Runtz-Christandans la citation ci-dessus ? Et si cette dualité existe, la voix professionnelle peut-elle devenir alors la voix personnelle ? Comment peut-elle « empiéter » sur le terrain du privé ?
Comment gérer ces deux voix ? Peut-on qualifier cette évolution de formation, de déformation professionnelle ?
Le regard et la gestion de l’espace peuvent être associé s ici.
Ces deux phénomènes non verbaux ont rapport au corps de l’enseignant. Comment se tenir face à un groupe, face à un groupe d’élèves?
Le contact visuel est un premier élément important lorsque l’on se tient face à un groupe, à un public.
Au théâtre, lorsque le comédien s’adresse au public, qui est lui dans le noir, il va chercher des regards et les « attraper » ou le metteur en scène va faire le choix de demander au comédien de balayer la salle du regard en ayant le regard juste au dessus de la tête des spectateurs s’il ne veut pas croiser les regards attentifs du public.
En classe, le professeur peut avoir ces mêmes « techniques ». Il peut en effet lui aussi balayer la classe en regardant juste au dessus de ses élèves. Cependant le risque ici est de créer une non-communication, un non-échange. Les élèves sont là présents etattentifs (en attente) et recherchent un lien, un échange avec le professeur. Ils cherchent le regard. La communication passe par le regard, dans la vie de tous les jours, le contact visuel est nécessaire à une bonne communication, il en est quasiment la base.
Les deux professions sont donc amenées à travailler sur le regard vers et pour un public.
En parallèle, les enseignants comme les comédiens doivent « accepter d’être regardé[s] par les autres » , apprendre à se laisser regarder. Un travail sur leur corps est également nécessaire. En effet, ils ne doivent pas être bloqués par tous cesyeux rivés sur eux-mêmes avant tout. Comment gérer ce corps, essence même de notre être ?
Lorsque nous évoquons la gestion de l’espace, nous prenons en compte la mise en place des tables et chaises des élèves et la méthode de travail du professeur à l’intérieur decette « mise en scène », mais également la posture que le professeur adopte lorsqu’il se tient devant le groupe classe ; la gestion de son corps dans l’espace.

L’échange, une relation artificielle ?

« Au théâtre, on est là pour partager des émotions. […] C’est après la pièce qu’on peut parler avec les gens du sujet, pendant la pièce c’est d’abord les émotions.»
Au théâtre, l’échange est différé. Un spectateur ne peut intervenir lors de la pièce s’il ne comprend pas une réplique par exemple. Cependant, il peut réagir dans le sens de rire, d’être ému, de s’étonner; mais le comédien ne va pas arrêter son jeu pour autant. Le comédien, sur scène, dans la peau de son personnage, va entendre les réactions, va sentir le public ; mais n’en tient pas compte. Il faut jouer la pièce en suivant le texte et la mise en scène répétée, travaillée en amont.
La notion de « quatrième mur » au théâtre exprime clairement ce phénomène. Notion inventée par André Antoine , cependant bien avant lui mais sans le nommer de cette manière, Denis Diderot, dans le Discours sur la poésie dramatique , avait formulé l’idée qu’un mur virtuel devait séparer les acteurs des spectateurs : « Imaginez sur le bord du théâtre un grand mur qui vous sépare du parterre ; jouez comme si la toile ne se levait pas. » (1758, chapitre 11). Cette citation est tout à fait explicite, « jouez comme si la toile ne se levait pas », comme s’il n’y avait pas de spectateurs de l’autre côté de ce mur imaginé, comme s’ils étaient seuls sur scène.
Et si le théâtre intégrait pleinement les spectateurs dans le jeu ?
Le théâtre-forum pratiqué par la comédienne Katina Loucmidis, est une nouvelle conception qui répond presque à ces attentes évoquées. Le spectateur regarde une pièce se jouer sous ses yeux une première fois, puis les acteurs rejouent la scèneet là, le spectateur est invité par le meneur de jeu à arrêter la scène à n’importe quel moment pour venir lui même mettre en scène un nouveau scénario qui n’en serait que meilleur, plus juste pour les différents personnages de la scène.
Dans ce cadre-là, le spectateur devient à son tour lui aussi acteur. Cette nouvelle forme de théâtre qualifiée de « théâtre de l’opprimé» est née dans les favelas de Sao Paulo grâce à
Augusto Boal, homme de théâtre brésilien. Le but de ce théâtre est de rendre le spectateur acteur afin qu’il prenne conscience de l’enjeu du sujet proposé, des causes et des conséquences du scénario mais également qu’il prenne conscience qu’il y a toujours des solutions à apporter.
En classe, le professeur est en constante interaction avec les élèves. Différents schémas sont d’ailleurs envisageables.

La quête d’une identité professionnelle

Etre et/ou devenir professeur de langue

« Se construire un personnage à partir de soi- même. […] On a tous, tout en soi, sauf que c’est à des degrés différents.»
La plupart des gens parlent de « vocation », d’être «fait pour ce métier » lorsqu’il s’agit de l’enseignement. Et si nous étions destinés à enseigner ? Et si, dès notre naissance ou dès nos premiers pas à l’école, nous savions que ce métier était pour nous?
Naît-on professeur ? Le devient-on ? Quelles sont les causes de ce choix ? Le sait-on vraiment ? Peut-on réellement expliquer, mettre en mots notre désir si profond d’enseigner?
Si l’on part du postulat que l’on « naît professeur », que l’on «est professeur » alors les personnes en reconversion professionnelle se seraient trompées de voie pendant toutes ces années ?
Est-ce que l’on naît, ce que l’on est ? Est-ce que l’on est, ce que l’on naît ? Comment devient professeur ? Comment se construire une identité professionnelle ?
Il y a d’abord les moyens propres à chacun, nous pouvons ainsi penser à l’entourage qui travaille dans cet environnement et qui permet donc de découvrir ce métier au plus près. Si l’envie d’être enseignant persiste, une formation s’ouvre à nous et nous invite à découvrir les techniques de l’enseignement tout en travaillant la discipline qui sera par la suite enseignée. Cependant, les futurs professeurs auront beau suivre une même formation, ils n’en sortiront pas grandis de la même manière, car ils ne l’auront pasvécu e de la même manière.
L’identité professionnelle se construit-elle à partir de notre identité personnelle ? Ce qui expliquerait pourquoi chaque professeur est différent même si la formation est commune ?
L’identité professionnelle se construit sur trois niveaux selon Tizou Pérez-Roux. L’identité se construit en rapport à un groupe social, puis à un groupe disciplinaire, puis par affinité et singularité.

La dimension de l’Autre

L’Autre, l’étranger, ces deux termes définissent un être différent de soi-même. Différent ?

L’altérité -terme générique- englobe ces mots ; l’étymologie de l’altérité nous renvoie encore plus loin dans son sens. Altérité vient du latin alteritas : fait d’être autre, d’être distinct. Son antonyme est l’identité.
Le verbe altérer peut aussi être pris en compte ici : modifier dans sa nature, dans sa structure, un corps ; modifier en bien ou en mal.
Lorsque l’on est professeur d’anglais, professeur de langue étrangère, on joue beaucoup sur cette dimension de l’Autre.
D’abord parce qu’elle est l’essence même de notre discipline: une autre langue, une autre culture, une autre vision du monde. Découvrir ces styles de vie différents du nôtre fait grandir l’élève, ouvre son esprit à la tolérance.
Ensuite, le professeur lui-même parle dans une autre langue que sa langue maternelle.
Se sent-il Autre lorsqu’il emploie un langage différent ?
Il a été démontré que la voix change lorsque l’on parle une autre langue, que les mouvements de notre langue –au sens physiologique-, de notre mâchoire se transforment.
D’autre part, les notions de sympathie et d’empathie peuvent être évoquées ici.
Dans l’idée d’empathie et de sympathie, l’Autre occupe une place importante.
En effet, le professeur d’anglais pourrait être tenté d’user de sympathie et de se mettre alors à la place d’un anglophone, il jouerait un rôle, il se mettrait dans la peau d’un Autre.
Le phénomène d’empathie est lui plus nuancé. L’altérité est également présente mais sous un tout autre aspect. La personne empreinte d’empathie comprend l’émotion, le message de l’autre tout en restant elle-même, tout en restant à sa place. Il ne s’agit plus ici de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre pour le comprendre, il s’agit plutôt là de comprendre l’autre avec son appréhension propre, avec ses propres émotions.

Dualité ou congruence ?

« Pour l’enseignant comme pour le comédien, endosser un rôle peut impliquer –selon les courants de pensée ou les écoles- soit une identification totale avec la fonction ou le personnage, soit une prise de conscience de la nécessaire distance entre le rôle et soi. » (Runtz-Christan, 2000, p.100).
Toute la tension entre l’être et le paraître d’un enseignant, d’un comédien, réside ici : dans l’équilibre entre le rôle , le personnage et son être en soi .
Dans l’histoire du théâtre, cette vision de l’être et du paraître a évolué au fil des années, et « selon les courants de pensée et les écoles », comme le dit Edmée Runtz-Christan.
Pour un enseignant, cela va se manifester différemment, c’est lui au cours de sa formation, puis de ses expériences et enfin tout au long de sa carrière qui réajustera l’équilibre entre ce qu’il est et ce qu’il donne à voir.

Lorsque l’identité professionnelle ne correspond pas à l’identité personnelle

Quelles sont les manifestations de cette inadéquation ? Quelles en sont les conséquences pour le professeur, pour les élèves ? pour le comédien, pour son public ?
Au théâtre, on parle souvent du « jouer vrai ». Quel est le sens de cette expression ?
Cet oxymore, en toute apparence, nous fait prendre conscience à la fois du verbe « jouer » et de l’adverbe « vrai ».
Puisque l’on associe souvent le verbe «jouer » à l’univers de l’imagination, du non réel, du faux, peut-on aller jusqu’à considérer le jeu comme quelque chose de faux? quelque chose qui n’est pas vrai?

Alors pourquoi associer « jouer » à « vrai » ?

Au fil des années, de nombreux courants de pensée se sont succédés et ont fait évoluer le jeu des comédiens et la mise en scène des pièces de théâtre. Autrefois, le comédien avait pour consigne de feindre le rire, la colère, la joie. Au temps de la Comedia Del Arte, quand les comédiens portaient des masques définissant leur personnage, ils n’avaient plus besoin de recréer l’illusion de la colère, du rire ou de l’émotion sur leur visage puisqu’ils étaient cachés du public. Le seul moyen de paraî tre en colère passait par les gestes, l’allure et la voix. « La personne est cachée derrière le personnage » , cachée derrière le masque qu’elle porte. Un masque qui nous renvoie à la partie sur la théâtralité au servi ce de l’enseignement.
Un masque,un personnage , une façade que l’on se crée, que l’on se construit dans quel but ?
Se protéger ? De qui ? De quoi ?
Se protéger des autres, ces autres qui posent un regard sur le paraître avant de comprendre l’être.

Se protéger de soi-même ?

Lors du questionnaire, environ 50% des professeurs ont répondu OUI à la question suivante : Ressentez-vous une dualité entre votre identité professionnelle et votre identité personnelle ?
Certains étayent leur propos en donnant des exemples du type « dans des contextes plus difficiles (conflits à gérer) », « on ne doit pas dénaturer notre identité profonde et personnelle », « et [cette dualité] est difficile à gérer certaines fois ».
Ces trois exemples nous montrent que les professeurs interrogés peuvent ressentir une dualité à certains moments. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas eux-mêmes à ces moments précis mais plutôt de manière volontaire. Ce sont eux qui font le choix de paraître autre.
Un des professeurs interrogés a lui nuancé le mot « dualité » en répondant ainsi : « Non je dirais qu’elles sont complémentaires. Etre prof, c’est ce que je suis, même si je n’endosse pas mon rôle à tout moment, il n’est jamais très loin»
Le mot dualité en effet impulse une idée de conflit, d’opposition entre l’identité personnelle et l’identité professionnelle. Ce professeur a jugé pertinent de dire que pour lui/elle, il n’y avait pas de conflit entre ces deux identités mais plutôt une complémentarité.
Que les deux identités formaient l’identité propre à ce professeur. Qu’il/elle a besoin de ces deux facettes pour exister en tant qu’être.

Lorsque les identités professionnelle et personnelle ne font qu’un

« En tant que spectatrice, […], je suis touchée quand j’ai l’impression que la personne et le personnage ne font qu’un.»
Cette citation de Katina Loucmidis résume en effet le ressenti que peut avoir un spectateur au théâtre ou un élève en classe. Une impression de bien-être, de communication, de sincérité.
Au théâtre, le comédien peut construire son personnage à partir de lui-même. Pour reprendre une phrase de Katina Loucmidis « On a tous tout en nous. », en effet, les émotions demandées au comédien sont toutes présentes en lui, que ce soit la colère, la joie, la tristesse, l’étonnement. Ce qu’il lui reste à faire c’est d’aller les chercher au plus profond de son être et de les laisser paraître, transparaître.
Un comédien prépare son rôle, il découvre le personnage par le texte qu’on lui propose, puis par le travail avec le metteur en scène et le travail qu’il doit faire sur lui-même. Comment appréhender un rôle qui est loin de sa propre identité ? Comment faire se coïncider le rôle à jouer et son être en soi ?
Carl Rogers parle de congruence . Il s’agit pour lui d’arriver à faire coïncider les perceptions idéales que l’on a de soi-même avec son vécu, autrement dit la réalité.
Les perceptions idéales que l’on a de soi-même peuvent renvoyer directement aux images que le professeur peut avoir de lui en professeur parfait : toujours de bonne humeur, toujours bienveillant avec ses élèves, toujours juste envers eux et envers lui-même.
Cette image du professeur parfait serait l’image de l’identité professionnelle àacquérir ?
Toujours selon Carl Rogers, la congruence crée un état d’esprit sain, propice à la réalisation de soi.
En effet, l’adéquation de l’identité professionnelle et personnelle permet un bien-être pour l’enseignant ainsi que pour ses élèves. Le professeur peut se réaliser en tant qu’individu ayant son identité propre à lui-même, professionnelle ou personnelle, peu importe, elles se confondent et font renaître l’être en soi.

Conclusion

Etre et paraître : Le professeur de langue joue-t-il un rôle lorsqu’il enseigne une langue et une culture étrangères ?
Un parallèle constant avec le monde du théâtre a permis d’ouvrir ces recherches à l’univers du jeu, du rôle , du masque. En comparant le métier de professeur et celui de comédien, de nombreuses portes se sont ouvertes à nous et nous ont menés vers différents chemins d’exploitation.
La première étape était consacrée aux similitudes pouvant être observées entre les deux professions. Ces explorations se sont montrées intarissables et pleines de sens quant à la réalisation du métier sur le terrain.
Puis, l’idée de devoir se construire une identité professionnelle était totalement reliée à l’idée de l’être et du paraître. Là aussi la construction d’un personnage au théâtre à su éclairer la construction d’une identité professionnelle. Le point de départ pouvant être différent : partir d’un Autre, partir de soi.
Le risque de partir d’un Autre étant de s’enfermer dans un rôle, une identité qui n’est pas notre identité profonde ; alors que si l’on part de son être en soi la question ne se pose plus.
Cependant partir de soi, c’est-à-dire aller chercher au plus profond de son être les émotions, la force que l’on demande, nécessite un dur travail sur soi-même.
Mais il est explicitement énoncé dans la dernière partie que l’adéquation de son identité professionnelle et de son identité personnelle (paraître et être) permet un bien-être et une réalisation de soi.
Ce sujet nous permettrait d’approfondir de façon plus détaillée certains points évoqués afin d’aller encore plus loin dans la réflexion sur le rôle du professeur.
Ce mémoire a été pour moi une réelle source d’inspiration et de réflexion sur mon être et mon paraître. Le stage en responsabilité s’est avéré extrêmement parlant et libérateur quant à ma peur initiale de ne pas être moi-même face aux élèves, ma peur de jouer un rôle, ma peur de mal-être.

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Table des matières
Introduction
I)Enseignant et comédien, un même métier ?
1)La mise en scène, un parcours qui prépare à la représentation
2)La posture, naturelle ? travaillée ?
3)L’échange, une relation artificielle ?
II)La quête d’une identité professionnelle 
1)Etre et/ou devenir professeur de langue
2)La dimension de l’Autre
3)La théâtralité au service de l’enseignement
III)Dualité ou congruence
1)Lorsque l’identité professionnelle ne correspond pas à l’identité personnelle
2)Lorsque les identités professionnelle et personnelle ne font qu’un
Conlusion 
Bibliographie 
Annexes

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