Etre citoyen dans l’Empire romain

La chute des rois

    S’appuyant sur la légende et la réalité, les historiens anciens à l’instar de TiteLive expliquent la chute des rois par la tyrannie des souvenirs étrusques. Ils entendent par là un régime arbitraire, non fondé sur la loi. Tite-Live donne l’exemple de Tarquin le Superbe qui s’est emparé du pouvoir par la force en faisant massacrer son beau – père Servius Tullius : « il court vers sa demeure et les émissaires le rattrapent et le tuent ». Après la prise du pouvoir, Tarquin le Superbe règne par la terreur et rend lui seul, les tendances arbitraires. Ainsi « il fait périr les sénateurs et gouverne sans prendre l’avis du Sénat ». Mais Tarquin le Superbe a causé un déshonneur à Lucrèce qui l’oblige à se suicider : « elle tenait un couteau caché sous sa robe ; elle s’en perça le cœur, s’affaissa sur sa blessure et tomba mourante au milieu des cris de son mari et de son père ». Cette mort est l’acte final de la fin de la Royauté. En effet, voyant le couteau enfoncé dans le cœur de Lucrèce, Brutus le tire de la plaie et le brandit tout ensanglanté en disant : « par ce sang si pur avant le crime du prince, je jure devant vous, ô dieux, de chasser Lucius Tarquin le Superbe, lui, sa criminelle épouse et toute sa descendance, par le fer, le feu, par les moyens qui seront à mon pouvoir, et de ne plus tolérer de rois à Rome, ni eux, ni aucun autre ». Après cette prière, Brutus forma une insurrection secrète contre la famille royale avec l’aide du peuple romain. Devenu vainqueur de la bataille qui l’oppose à Tarquin le Superbe, Brutus chasse la famille royale et proclame la République. A cet effet, il est considéré comme le libérateur du peuple romain de la tyrannie des rois. Ainsi, les deux premiers consuls sont Lucius Brutus et Lucius Tarquin Collatin.

L’organisation sociale

   En plus du patriciat, des clients, de la plèbe et des esclaves qui constituent les classes existantes sous la Royauté, deux nouvelles classes apparaissent sous la République.
 Les chevaliers : Les chevaliers constituent la classe équestre. A l’origine, ce sont les citoyens romains qui pouvaient s’acheter un cheval pour faire partie de la cavalerie romaine. Comme ordre équestre, il regroupe les citoyens qui ont un revenu minimum à 400.000 sesterces. Les chevaliers finissent par devenir les hommes d’affaires de Rome, ils s’occupaient des négoces et des travaux d’adjudication

Le contrôle de la mer Tyrrhénienne

   Les guerres puniques représentent un moment important dans l’histoire militaire de Rome. En effet, elles ont initié les Romains à la guerre sur mer. Elles les ont surtout conduits à mener les opérations militaires et à occuper des territoires en dehors de l’Italie pendant plusieurs années. Deux causes justifient la conquête de la Mer Tyrrhénienne par les Romains. Premièrement il y a l’idée de défense et de crainte d’une attaque de leurs murailles. Et deuxièmement il y a l’idée que les Romains avancent à savoir que : « les guerres apportent butin et gloire aux soldats et à leurs chefs ». Il faut noter que les intérêts des grandes familles orientent aussi parfois la politique extérieure du Sénat. Parmi ces guerres extérieures nous avons :
La guerre contre Tarente (282-272 avant Jésus Christ) : Bien qu’ayant à surveiller au nord ses voisins Etrusques et Gaulois, Rome s’est avancée loin dans le sud pour venir à bout des Samnites. Ce voisinage inquiéta la grande et riche ville grecque de Tarente qui prend la défense des intérêts grecs menacés par les Romains en Italie et par les Carthaginois en Sicile. A l’aide de ses alliés osques et campaniens, Rome a menacé de faire une démonstration militaire dans le golfe de Tarente qui tourne au désastre. Alors Tarente fait appel au roi d’Epire Pyrrhus qui a des éléphants et des qualités de chef de guerre. En effet, celui-ci mène son armée jusque dans le Latium. Mais ses conditions de paix sont jugées trop dures. Alors Rome se raidit dans une résistance qu’encouragent la fidélité de ses alliés et l’alliance étroite avec Carthage. Pyrrhus qui passe deux années en Sicile à combattre les Carthaginois revient en Italie. Mais il se voit paralysé alors par les divisions des Grecs et mis en échec par les Romains. « Il partit en 275. Rome put s’emparer de Tarente grâce au ralliement de l’aristocratie locale ; la ville reçut le statut de ville alliée ». Cette guerre très dure contre Pyrrhus apprend aux Romains à combattre plus savamment et à organiser des camps fortifiés. Elle leur apporte beaucoup et le pillage de Tarente passe pour leur avoir fait connaître la vaisselle luxueuse et la statuaire grecque. Alors maîtresse de la péninsule, Rome commandait à de nombreuses villes maritimes et commerçantes dont elle ne pouvait ignorer les intérêts.
La première guerre punique (265-241 avant Jésus-Christ) : La première guerre punique oppose Rome à Carthage. En effet, l’accord que Rome a signé avec Carthage lui interdisait de commercer en Sardaigne, en Afrique et en Espagne au sud du site de Carthage. Ses navires ont libre accès à toute la Sicile. Dans cette île où Syracuse à été dégagée des menaces carthaginoises par Pyrrhus et son roi Hiéron II24 qui a créé un Etat riche mais fragile. Alors Carthage qui dispose de l’importante base de Lilybée étend son protectorat sur eux. Au bout de quelques années, lassés du contrôle carthaginois, les Mamertins se livrèrent à Rome alors que : « les Romains sortaient tout juste d’une guerre en Etrurie ». Alors le Sénat embarrassé, remet la décision aux comices centuriates qui acceptèrent l’alliance avec les Mamertins et décidèrent de secourir Messine. Ainsi s’engagea la première guerre contre Carthage. Les forces en présence étant pratiquement égales, Rome et Carthage connaissent les mêmes difficultés financières. La guerre dure vingt- trois ans. Le consul Duitius remporta la victoire navale de Mylae qui : « constitue la première victoire maritime de Rome qui éleva en son honneur une colonne rostrale ». Ensuite, après la défaite de Rome en 249 avant Jésus Christ autour de Lilybée, Rome fait un nouvel effort financier, reconstitue sa flotte, écrase au large des îles Egates, une grande flotte punique. La Sicile, où Hiéron demeure l’allié des Romains, deveint pour sa plus grande part une province romaine avec un questeur naval, reçoit en 227 avant Jésus-Christ un statut définitif avec un préteur. Enfin Rome s’empare définitivement de Carthage, de Sardaigne et de l’île voisine de Corse sur laquelle elle n’avait aucun droit.

L’opposition entre patriciens et plébéiens

   En même temps que les conquêtes, Rome est confrontée à un conflit interne qui oppose patriciens et plébéiens. En effet, victimes des inégalités sociales, les plébéiens décident d’entreprendre une lutte contre les patriciens qui les privent de certains droits. Ils vont faire plusieurs sécessions entre 494, 449 et 287 avant Jésus-Christ. Dans leur plate forme revendicative, les plébéiens revendiquent :
 Le droit religieux et juridique : Ils obtiennent satisfaction entre 451 et 450 avant Jésus-Christ avec la publication de la loi des 12 tables qui est le premier texte juridique romain.
 Les droits sociaux notamment le mariage mixte : Les plébéiens obtiennent satisfaction avec la lex Canuleia. C’est ainsi que le mariage entre patriciens et plébéiens est possible. En effet, la loi romaine interdisait le mariage mixte. Mais c’est avec l’avènement de la lex Canuleia que ce mariage est autorisé.
 Les droits politiques : Les plébéiens obtiennent le droit de briguer les différentes magistratures du cursus honorum. En effet, ils ont le droit de postuler et d’être élus comme préteur, édile, consul et questeur.
Les droits économiques : Ils vont revendiquer la répartition équitable des terres et l’allègement des dettes, facteur de leur pauvreté. En effet, en 367 avant Jésus-Christ, les plébéiens obtiennent satisfaction avec les lois liciniennes. En 287 avant Jésus-Christ, date de la dernière sécession, les lois hortensiennes donnent 1/3 satisfactions à toutes les revendications des plébéiens.

La réforme sociale de Tibérius (134-133 avant Jésus Christ)

   Plutarque raconte que Tiberius , traversant l’Etrurie, avait été effrayé de la misère des campagnes. Il s’inquiétait d’autre part de la croissance du prolétariat romain. En effet, pour lutter contre la misère de la plèbe, il utilisera comme moyen, le lotissement de l’ « ager publicus » italien au profit de la plèbe romaine. L’idée n’était pas nouvelle mais elle s’était toujours heurtée à la résistance des sénateurs, principaux bénéficiaires de l’ « ager publicus ». Pour la mettre en œuvre, Tibérius se fait élire tribun pour 133 avant Jésus-Christ. Il proposa alors une loi agraire. « Celle-ci limite l’occupation de l’ « ager publicus » à 500 jugères par personne (environ 25 ha), avec un supplément de 250 jugères par enfant et peut être un maximum de 1000 jugères » Ces mesures qui frappent l’aristocratie foncière, ne sont pas exigées par un peuple en révolte mais proposées au vote des citoyens par un magistrat noble afin de sauver la cité. Elles se heurtèrent cependant à l’opposition de la nobilitas. Un collègue de Tibérius, le tribun M. Octavius s’oppose à la lecture du projet de loi à l’assemblée. Alors l’affaire fut renvoyée. Une nouvelle assemblée se heurte à une nouvelle intercessio d’Octavius. Un essai de discussion du projet au Sénat, auquel on a renvoyé l’affaire échoue et l’aristocratie reste insensible aux appels de Tibérius. Devant cette opposition et pour assurer le triomphe de ses idées, Tibérius fut conduit de la réforme sociale à la révolution politique. En effet, il fit voter par les comices tributes la déposition d’un tribun : « en faisant valoir qu’il avait agi contre les intérêts du peuple ». Par là, Tibérius portait atteinte à l’un des principes fondamentaux de l’ordre politique de la République romaine : l’inviolabilité des tribuns. Cette innovation politique vise les intérêts supérieurs du peuple que Tibérius place au dessus de l’autorité des magistrats. Cette primauté du peuple, Tibérius l’a reprise à la tradition politique athénienne. Mais elle constitue à Rome une innovation révolutionnaire. C’est ainsi qu’il fait voter la loi agraire dont l’application à été confiée à une commission de triumvirs composée de Tibérius, de son frère Caius et de son beau- père Appius Pulcher. Cette innovation politique traduit nettement l’hostilité des sénateurs qui le menacent. Les élections au tribunat de l’été 133 avant Jésus Christ conduisent Tibérius à de nouvelles atteintes aux règles constitutionnelles. Malgré l’interdiction de réitérer l’exercice d’une magistrature, Tibérius se porte candidat au tribunat pour 132 avant Jésus Christ. Il fait occuper par ses partisans le lieu où doit se faire le vote, ce qui provoque des troubles. Il est alors accusé par le Sénat de prétendre à la Royauté. Une bagarre éclate entre les partisans de Tibérius et les défenseurs de l’ordre sénatorial, au cours de laquelle Tibérius est tué. Après la mort de Tibérius, son frère Caius s’efforce de réaliser les projets de son frère.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : la période républicaine
I°) La chute des rois
II°) La République
A°) L’organisation sociale
B°) Les institutions politiques
B1°) Les différentes magistratures romaines
B1a°) Les magistratures ordinaires
B2°) La magistrature extraordinaire
B3°) Les magistratures de la plèbe : les tribuns de la plèbe
B4°) Les caractéristiques des différentes magistratures
III°) Les citoyens et la citoyenneté
A°) Les citoyens
B°) La citoyenneté
Ba°) L’accès de la cité
Ba1°) Par la naissance
Ba2°) Après la naissance
Photo illustrative de citoyens romains
Deuxième partie : les grands événements qui ont entraîné la crise de la République
I°) Rome à la conquête de la Méditerranée Occidentale
A°) Le contrôle de la Mer Tyrrhénienne
B°) La deuxième guerre punique
II°) L’opposition entre patriciens et plébéiens
III°) Les guerres civiles
A°) L’œuvre des Gracques
1°) La réforme sociale de Tiberius
2) Les réformes politiques de Caius Gracchus
3°) La première guerre civile
4°) La deuxième guerre civile
5°) La troisième guerre civile
Troisième partie : le régime impérial
I°) Auguste fondateur du Principat romain
A°)- Son portrait
B°)- son principat
a)- les pouvoirs d’Auguste
b)-la composition de son administration et ses réformes
C°)- La vie économique de l’Empire d’Auguste
II°)- Les dynasties et les classes sociales
A°) La dynastie julio-claudienne
B°) La dynastie flavienne
C°) La dynastie des Antonins
D°) La dynastie des Sévères
E°) Les classes sociales
a) La classe des hommes libres
b) Les esclaves et les affranchis du prince
III°) La généralisation du droit de cité
1°) Acquisition de la cité par le bienfait de la loi
2°) Les concessions du droit de cité
3°) L’édit de Caracalla
4°) Les conséquences
IV°) Les droits et devoirs des citoyens
A°) Les droits des citoyens
a) Les droits civils (jura privata)
b) Les droits politiques et militaires
B°) Les devoirs politiques et militaires des citoyens
C°) Onomastique du citoyen romain
Conclusion générale
Bibliographie

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