Etiologie d’une hypértransaminasémie
PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
Aspartate aminotransférase
L’aspartate aminotransférase (ASAT) anciennement appelée transaminase glutamique oxaloacétique (TGO, GOT), essentiellement localisée dans le muscle strié, cardiaque ou squelettique, mais aussi dans le foie (dans la mitochondrie à 90%), sa demi-vie est de 17 heures, ce qui explique dans les situations aigues, le retour plus rapide à la normale de l’ASAT que de l’ALAT.Il existe 2 types d’aspartate aminotransférase, une cytoplasmique (GOT1), une mitochondriale (GOT2).
Alanine aminotransférase
L’alanine aminotransférase (ALAT), anciennement appelée SGOT ou transaminase glutamique pyruvique (TGP ou GPT), localisée presque exclusivement dans le cytoplasme des cellules parenchymateuses du foie. Elle siège aussi dans les muscles et sa demi vie est de 47 heures. Récemment deux isoformes de L’ALAT chacune codée par un gène différent, ont été identifiés chez l’homme avec une expression tissulaire distincte au niveau d’ARNm.
ALAT1 est principalement exprimé dans l’intestin, le foie, les reins et le cœur tandis que ALAT2 est principalement exprimée dans le muscle, le cerveau, les reins et le foie.(20)
Méthode de mesure
L’activité sérique des transaminases est quantifiée par des méthodes spéctrophotométriques.
En biochimie avec le spectrophotomètre il existe deux principales méthodes de dosage :
-La méthode colorimétrique :
Cette méthode est basée sur l’intensité de coloration des substances à doser ou des paramètres
à doser .La lecture se fait par densitomètre optique .La densité optique (D.O) de la préparation est en rapport étroit avec la concentration du paramètre à doser.
– La méthode cinétique :
Elle est basée sur le temps de réaction en terme de disparition ou d’apparition des paramètres
ou des substances ou leur dérivés dans le milieu réactionnel.
Valeurs normales
La mesure de l’activité sérique des transaminases dans une population normale ne suit pas une distribution gaussienne, mais plutôt une courbe logarithmique. Les limites de références sont définies à partir d’un échantillon de population sélectionnée en tenant compte des critères d’exclusion. Ces valeurs normales sont différentes d’un laboratoire à l’autre du fait de la technique de dosage, mais aussi de la taille de l’échantillon de population témoin considérée ou du fait de variations démographiques ou géographiques. Elles diffèrent aussi selon l’âge et les facteurs héréditaires.Le seuil d’exclusion des dons du sang est fixé par le législateur et par site transfusionnel.Il est régulièrement corrigé par rapport à la population témoin locale (17).
variations pathologiques
L’augmentation des transaminases dans le sang signe d’une cytolyse, c’est-à-dire une destruction cellulaire, principalement dans le coeur ou le foie. La définition de la cytolyse hépatique est anatomopathologique. Cela va de la perméabilité membranaire jusqu’à la nécrose, lésion la plus grave, en passant par l’œdème et l’apoptose.On distingue, de façon arbitraire, deux grandes situations :
1. La cytolyse aiguë :
L’activité des transaminases est supérieure à 10 fois la normale avec une durée qui varie de quelques jours à quelques semaines. Cette situation, finalement relativement rare, est représentée essentiellement par les hépatites virales.
2. la cytolyse chronique :
Là encore elle est définie de façon un peu arbitraire. L’activité des transaminases est inférieure à 10 fois la normale et peut durer des mois, voire des années. Cette situation est fréquente et pose des problèmes courants et quotidiens au praticien. La concentration des transaminases dans le sang s’élève au cours de l’infarctus du myocarde et de façon très importante, au cours des hépatites aigues (d’origine virale, médicamenteuse ou toxique).
Leur taux s’élève également en cas de maladie atteignant les voies biliaires et au cours des cancers du foie. Un rapport ASAT/ALAT supérieur à 2 traduit le plus souvent une hépatite alcoolique. Bien que L’ASAT et L’ALAT augmentent toutes les deux lorsqu’une maladie altère l’intégrité des cellules hépatiques, L’ALAT est plus spécifique du foie. De plus, les augmentations d’activité de L’ALAT persistent d’avantage que celles de l’ASAT. .
Donc Une augmentation de transaminases peut indiquer un infarctus du myocarde, une affection hépatique, une dystrophie musculaire et des lésions tissulaires .Une augmentation de l’activité de l’ALAT dans le sérum est quasi spécifique d’une atteinte du parenchyme. (1.).
PARTIE PRATIQUE :MATERIEL ET METHODE
Les bonnes pratiques du dosage des ALAT
Cette analyse consiste à doser les ALAT et à interpréter le résultat obtenu par rapport à un seuil d’exclusion des donneurs (S.E.D.) défini comme la limite supérieure de la normale.
Matériel
Portoir pour tubes à hémolyse.
Tubes à hémolyses.
Micropipettes réglables. (accumax pro de 5-50 μl, socorex 20 μl-200 μl ,5 μl -50 μl, et 1000 μl).
Embout pour micropipettes.
Etuve. (WTC binder).
Spectrophotomètre. (Climat plus).
Coffret de réactifs pour le dosage. (Labkit pour la méthode colorimétrique et Elitech pour la méthode cinétique).
Distribution des échantillons :
Utiliser un cône neuf pour chaque échantillon.
vérifier le volume affiché sur la micropipette.
s’assurer de l’exactitude du volume prélevé.
éviter les bulles d’air.
Détermination du taux des ALAT
Méthode colorimétrique
Lire en mode multistandards si le spectrophotomètre possède cette propriété, ce mode est programmé de manière permettant la conversion directe des DO obtenues en concentration. Sinon lire en mode absorbance puis convertir les D.O en concentrations en utilisant la courbe d’étalonnage tracée pour chaque lot de réactif Le résultat est exprimé quantitativement en U.I/l et est interprété par rapport à un S.E.D.
Méthode cinétique
Lire en mode cinétique si le spectrophotomètre possède cette propriété. Ce mode est programmé de manière à calculer les différences d’absorbances entre deux DO consécutives (Délta A) puis on calcule la moyenne des (Délta A) qu’on multiplie par 1746 pour obtenir la concentration.
Activité (U/L) = ∆ A x 1746
Le facteur 1746 est donné par le fournisseur. Il tient compte des conditions techniques à savoir, la température d’incubation (37°C) et la longueur d’onde choisie pour la lecture (340nm).
Sinon on lit en mode absorbance et on fait les calculs nous même.
Le résultat est exprimé quantitativement en U.I. /l et est interprété par rapport à un S.E.D.
Contrôle quotidien interne propre au laboratoire
Il s’agit d’échantillons obtenus par dilution d’échantillons positifs ou de réactifs témoins positifs de la trousse de façon à obtenir
-Un témoin dont la concentration est proche du seuil de détection de la technique utilisée.
-Un témoin dont le taux en ALAT est compris entre le S.E.D. femmes et le S.E.D.
Les activités obtenues pour ces échantillons de contrôle doivent être comprises dans un intervalle de plus ou moins 10% par rapport à la valeur attendue ;
Ils sont à utiliser systématiquement sur chaque série. Ils participent à la validation des résultats d’analyse de chaque plaque et permettent de suivre la variabilité de l’analyse, de détecter les dérives, d’en rechercher l’origine et de les corriger.
L’exploitation des densités optiques doit être paramétrée afin de permettre une validation de la linéarité du dosage et de ses limites de détection. Pour les valeurs supérieures au seuil de linéarité indiqué par le fabriquant, il faut refaire le dosage avec l’échantillon dilué et tenir compte du facteur de dilution lors du calcul des concentrations.
Le contrôle doit également prendre en compte l’éventuel effet de zone après une consommation rapide du substrat dans les cas d’hyper-transaminasémie., il convient de refaire le dosage après dilution des échantillons suspects.Il doit également repérer les sérums opalescents qui devront être re-contrôlés après traitement particulier.
Il convient également de s’assurer que la soustraction du blanc réactif a été effectuée.
Transcription des résultats
La transcription des résultats est une étape très importante. Le plus grand soin doit lui être apporté pour assurer son exactitude. Les données ne doivent être enregistrées que par des personnes habilitées. L’identification des échantillons à tester doit être réalisée systématiquement par lecture du numéro imprimé sur l’étiquette de chaque échantillon.
Chaque résultat doit être enregistré d’abord sur une fiche de paillasse puis reporté sur un registre. Le registre de transcription, présent dans le laboratoire comporte toutes les données nécessaires pour chaque échantillon :
Le numéro de don
Le type d’analyse
La date de l’analyse
Les noms et les numéros de lots des réactifs
L’identification des témoins utilisés
la référence du lecteur utilisé
L’identité du manipulateur
la valeur seuil, le résultat brut et le résultat net.
L’opérateur doit calculer les valeurs seuils, valider chaque support de réaction à l’aide des témoins et des contrôles ainsi que le déroulement effectif de la réaction et interpréter les échantillons en termes de résultats nets. Ces résultats nets sont de type Normale, Réactif initial, Réactif répétable ou Invalide.
Invalide lorsqu’il n’est pas validé soit en raison du déroulement de l’analyse biologique, soit par l’analyse des témoins et contrôles précités.
Réactif initial lorsque le résultat du test mis en œuvre un taux supérieur au S.E.D
Réactif répétable lorsque le résultat est reproductible lors du contrôle effectué sur le même échantillon
L’identification et l’enregistrement doivent permettre une bonne traçabilité. Le registre sert à l’exploitation des résultats et à leur archivage
Validation de la transcription des résultats
Il est nécessaire de prévoir un contrôle supplémentaire pour vérifier l’exactitude de ce qui est enregistré. La lecture et l’interprétation des résultats doivent être faites par deux personnes différentes. Le contrôle doit être effectué par le deuxième opérateur en inversant les rôles.
Une fiche d’anomalie sera remplie pour l’enregistrement et l’analyse des erreurs et pour leur correction. Toutes les défaillances, anomalies ou discordances observées, ainsi que les mesures correctives doivent être consignées.
Personnellement je n’ai pas effectué cette validation.
4. Archivage des supports d’enregistrement :
Les supports d’enregistrement doivent être :
Rangés selon un ordre permettant de retrouver facilement les données
Conservés et protégés contre les dommages accidentels ou volontaires.
Accessibles en vue d’un éventuel audit ou enquête ultérieurs.
Libération des résultats
Consiste à émettre les numéros des dons associés aux résultats validés des tests. En cas d’événement susceptible de remettre en question un résultat, il y a blocage immédiat des produits sanguins labiles correspondants à ce don afin d’empêcher leur distribution et leur utilisation.
Conduite à tenir vis-à-vis du donneur :
Tout échantillon dont le dosage des ALAT est supérieur au S.E.D. peut être re-contrôlé en double, si nécessaire après dilution selon un protocole validé ; ce re-contrôle, s’il est pratiqué, doit être effectué immédiatement ; Ce marqueur ne met en jeu qu’un dosage en tant que dépistage sans analyse complémentaire de spécificité .
Lorsqu’un don présente un taux d’ALAT supérieur au S.E.D., le donneur est informé et convoqué pour re-contrôle et orienté vers un service de soins spécialisé en cas de suspicion d’une pathologie.
En l’absence de suspicion de pathologie, le donneur est contrôlé par le laboratoire de qualification du don et exclu provisoirement du don du sang jusqu’à ce que son taux d’ALAT soit inférieur au S.E.D, sur au moins un prélèvement de contrôle.
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Table des matières
Introduction générale
Présentation du laboratoire d’accueil
1- Description
2-Organigramme du CRTS Fès
3-Rôle du CRTS de Fès
4-Bref aperçu sur les activité du CRTS
5-Population étudié
Partie bibliographique
I.Rappel biochimique
1. Aspartate aminotransférase
2.Alanine aminotransférase
II.Rappel physiologique
1.Signification sémiologique
1.1.Infarctus du myocarde
1.2Hépatite aigues
III. Historique
IV. Méthode de mesure
V. valeurs normales
VI. variation physiologique
1.Elevation des transaminases
2.Dimunition des transaminases
VII. variations pathologiques
1.cytolyse aigue
2.cytolyse chronique
-Le foie et la fonction hépatique
VIII .Etiologie d’une hypértransaminasémie
1.Interprétation classique
2. Etiologies en fonction du degré d’élévation des transaminases
2.1 Elévation importante des transaminases
2.1.1 Hépatites aigues virales
2.1.2 Hépatites médicamenteuses
2.2.3 Hépatites aigues toxiques
2.2 Etiologies d’hypértransaminasémie modéré
Partie pratique : matériel et méthodes
I. Méthodologie de travail
1.Prélévement
2.Contrôle des prélèvement à leur réception au l’laboratoire
3.Centrifugation
4.Manipulation des tubes
5.Condition de conservation
6.Gestion des déchets
II. Les bonnes pratiques du dosage d’ALAT
1.Matériel
2.Distribution des échantillon
3.Déroulement de la technique
3.1 Méthode colorimétrique
3.1.1.Principe
3.1.2.Composition des réactifs utilisés
3.1.3Protocole expérimental
3.2 Méthode cinétique
3.2.1 Principe
3.2.2 Composition des réactifs
3.2.3 Protocole expérimental
III. Détermination du taux des ALAT
1. Méthode colorimétrique
. 2. Méthode cinétique
IV. Interprétation
V. Validation analytique
1.Controle quotidien interne propre au laboratoire
2. Transcription des résultats
3. Validation de la transcription des résultats
4. L’archivage des supports d’enregistrement
5. Libération des résultats
Résultat et discussion
I. la gamme d’étalonnage
II. calcul du S.E .D
III. Etude statistique
Discussion
Conclusion
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