Orientation des supports utilisés par les trois groupes
Le support horizontal représente respectivement 47,19% (Groupe Alafady), 32,91% (Groupe Bambou) et 30,56% (Groupe Bambou). La faible oblique est 23,72% (Groupe Alafady), 32,84% (Groupe Bambou) et 18,83% (Groupe Vatobe). L’oblique représente aussi 10,17% (Groupe Alafady), 12,74% (Groupe Bambou) et 27,75% (Groupe Vatobe). Le vertical est de l’ordre de 12,35% à 16,52% et la forte oblique 4,99% à 10,51% (figure 23). Il y a une variation significative entre l’orientation des supports utilisée par les trois groupes (KW=49,84 ; ddl=2 et p=0,001). Alors, l’hypothèse nulle H06 est rejetée et l’hypothèse alternative H1 est acceptée. Ces variations peuvent être possibles reliés à la forme des habitats dans le territoire de chaque groupe
Noms des espèces végétales consommées
Durant notre travail, les équipes ont trouvés qu’Eulemur flavifrons mange 19 espèces végétales, dont Sapium melanostrictum est le plus consommé avec une proportion de 81,48 %. Il se nourrit aussi Ficus Cocculifolia Baker (5,25%) et Mucuna horrida (3,86%) alors que, les autres espèces sont en très faible quantité (annexe 18). Sa consommation des espèces végétales peuvent-être influencé par la saison et le milieu d’étude ainsi que la disponibilité des sources de la nourriture.
Comportement par rapport à l’orientation des supports
Le support horizontal et la faible oblique sont les plus fréquentés par l’espèce lors du repos. Pendant l’alimentation, l’espèce utilise le support horizontal et la faible oblique, tandis qu’elle préfère la faible oblique et la verticale au cours du déplacement (tableau 1) En comparant avec les résultats trouvés par Razafimanantsoa en 1998, Eulemur fulvus rufus préfère les supports horizontaux au moment de l’alimentation tandis que les obliques ou les horizontaux lors du déplacement alors que Propithecus verreauxi verreauxi a choisi les supports verticaux et anguleux quand elle se déplace et se nourrit. Sa préférence peut-être lié par la disponibilité alimentaire et celle de l’habitat, le mode de locomotion et la posture, la taille de l’animal ainsi que la pression des prédateurs.
UTILISATION DES SUPPORTS
Orientation des supports L’espèce préfère le support horizontal (36,82%) que la faible oblique (25,02%), l’oblique (17,04%), la verticale (13,85%) et le fort oblique (7,26%) (figure 20). En 2015, Razafindramoana a détecté que l’orientation et la proportion des supports utilisées par Eulemur flavifrons sont répartis en horizontale (74,40%), en oblique (23,02%) et en verticale (2,57%). En examinant les deux résultats détectés par Razafindramoana et notre équipe, ceux-ci prouvent qu’Eulemur flavifrons a choisi le support horizontal. Néanmoins, sa préférence peut varier selon la disponibilité des supports dans la forêt ainsi que le mode de locomotion et la posture. Cependant, il y a une différence entre les trois troupes sur l’utilisation des orientations des supports (figure 23). Ce fait peut-être à cause de la forme de la végétation dans chaque territoire.
Dimension des supports Les supports les plus utilisés par l’espèce sont la petite (56,47%) et la moyenne (36,78%) (figure 21). En 1998, Razafimanantsoa a trouvé qu’Eulemur. fulvus rufus utilisait les supports de petite taille et Propithecus verreauxi verreauxi fréquentait les arbres de taille intermédiaire et grande. Touts ces faits indiquent que l’usage des dimensions des supports dépend le poids de l’animal. Entre les trois groupes, il existe une variation sur la préférence des dimensions des supports (figure 24). Comme dans l’orientation, sa variation est valable à cause de la forme des habitats dans chaque territoire.
Hauteur des supports Le lémur aux yeux turquoise préfère le bas canopée (76,26%) (figure 22). Ce dernier est la hauteur adéquate par Eulemur fulvus rufus pendant le jour et le haut canopée durant la nuit (Razafimanantsoa, 1998). Notre étude a été effectuée durant le jour. Notons que le résultat concernant la hauteur des arbres utilisée durant le jour par l’espèce est conforme à celui de Razafimanantsoa en 1998 car les deux espèces appartiennent à la même famille LEMURIDAE. C’est pourquoi, l’usage du bas canopée a pour but essentiellement d’éviter les prédateurs surtout les prédateurs aériens, mais, cela dépend de la disponibilité et la répartition des habitats. Aucune dissemblance n’a été remarqué entre les trois groupes sur l’utilisation des hauteurs des supports (figure 25) Sa ressemblance peut-être un des défenses contre les prédateurs.
Alimentation
Les parties consommées par Eulemur flavifrons sont notamment 89,38% de fruits suivi de la feuille (8,80%), de l’eau (1,21%) et d’autre aliment (0,61%) (figure 26). Par rapport à l’étude de Polowinski & Schwitzer en 2009, la consommation de fruit (52,3%) et feuille (47,7%) est très différente que notre résultat. La consommation de fruit (43,30%) est aussi très différente par l’étude de Razafindramoana en 2015. Les résultats que nous avons trouvés confirment qu’Eulemur flavifrons est un animal frugivore. Par ailleurs, il est possible que cette différence soit causée par la répartition et la disponibilité alimentaire, soit par la taille de leur territoire soit par la saison et le milieu d’étude soit par le défrichement de l’habitat. En ce qui concerne la prise d’eau, en forêt sèche et en saison sèche, elle est importante pour la survie des animaux. Ces derniers complètent aussi leur besoin en eau en trouvant de nouvelles sources lorsque les composés de leurs aliments ne suffisent pas. (Tarnaud ,2002). Lors du travail, les équipes ont observé aussi la consommation de la terre. Chez les chimpanzés et d’autres primates, la géophagie est la possibilité d’éviter les carences alimentaires (Hladik, 2002). Il en est de même chez Eulemur fulvus en Mayotte, la consommation de terre est peut-être motivé par la recherche de sels minéraux (Tarnaud, 2002). Elle joue aussi un rôle important à l’équilibre physiologique et celui de tous les nutriments (Hladik, 2002;) ainsi que d’inhibiteur en réduisant la toxicité (Tarnaud ,2002). C’est pourquoi, il est nécessaire de faire une étude plus approfondie sur les composants biochimiques de l’alimentation d’Eulemur flavifrons.
ETUDE DES HABITATS
Le lémur aux yeux turquoise vit dans une forêt pluristratifiée avec une canopée semi-ouverte ou très ouverte et formée par des végétations à ligneux hauts et à ligneux bas. Il vit également dans un habitat ayant une très bonne régénération (3273,68% à 6800%) dont la densité est très serrée (6500 à 9500 individu/hectare) et riche en espèce floristique (67 à 81 espèces) (annexe 16). D’après les études effectuées par de nombreux auteurs, Eulemur flavifrons s’adapte à différents types d’habitat, y compris ceux qui sont affectés par les pressions anthropiques. Il se trouve généralement dans les forêts primaires plus ou moins dégradées et les forêts secondaires ou bien dans les forêts caducifoliées du Nord-Ouest de Madagascar (Petter & Andriatsarafara, 1987, Rabarivola et al., 1991, Andrianjakarivelo, 2004, Randriatahiana & Rabarivola, 2004, Mittermeier et al., 2006, 2010). Cette recherche confirme donc la flexibilité de cette espèce de lémuriens en termes d’utilisation d’habitat. Mais, sa préférence peut-être liée à la disponibilité ainsi que la forme de la forêt dans leur territoire et le domaine vital.
CONCLUSION
L’étude de l’éthoécologie d’Eulemur flavifrons a été effectuée dans le fragment de la forêt d’Angondrahely-Andamoty, commune Maromandia, Région Sofia, Nord-Ouest de Madagascar. Cette étude permet de connaitre régulièrement les comportements généraux et sociaux ainsi que l’alimentation d’Eulemur flavifrons. Elle permet de connaitre également les supports préférés et la structure générale des habitats fréquentés de celui-ci. Au moment du travail, plusieurs matériels sur terrain ont été utilisées et divers méthodes ont été appliquées tel que la méthode d’Altman (1974), le plot botanique et la relevée linéaire, le collecte des donnés sur la densité, l’utilisation des supports et les coordonnés géographiques. Vingt-sept individus ont été recensés, distribue en trois groupes (groupe Alafady au nombre de sept, groupe Bambou totalisant à huit, groupe Vatobe est 12), dans une surface de 50,05 hectares avec une densité de 0,52 individus/hectare. Les comportements généraux prouvent que le repos occupe un temps très considérable suivi du déplacement et de l’alimentation tandis que l’agression durant les activités sociales. Ensuite, il existe une différence au niveau des comportements généraux et sociaux entre les trois groupes. Les rythmes d’activités généraux et sociaux de la femelle et celles du mâle varient d’un groupe à l’autre. Quel que soit les groupes, les activités générales des deux sexes présentent une dissemblance sauf le groupe Bambou. En plus, les activités sociales sont relativement semblables pour le groupe Alafady et Bambou tandis que qu’elles sont différentes pour le groupe Vatobe. Après cela, en général, l’espèce exploite le support horizontal suivi de la faible oblique avec une dimension petite et moyenne ainsi que sur le bas canopée qui sont liés à la taille de l’animal, le mode de locomotion, la posture et un des systèmes de défense contre les prédateurs. Plus précisément, les comportements par rapport à l’utilisation des supports, l’animal préfère les horizontaux et les faibles obliques ayant une dimension petite et moyenne et sur le bas canopée lorsqu’il est inactif. De plus, Eulemur flavifrons se nourrit de 19 espèces des plantes. C’est Sapium melanostrictum qui est le plus consommé. En plus, il mange beaucoup plus des fruits que des feuilles et des autres aliments. Et puis, Lémur aux yeux turquoise vit dans une forêt pluristratifié de canopée semi-ouverte à très ouverte. Cette forêt est formée par des individus à ligneux hauts et quelques fois à des individus à ligneux bas. Elle a une régénération très bonne, avec une densité très serrée et très riche en espèce végétales, alors la similarité des espèces présente est relativement faible. Cependant, compte tenu de la courte durée de notre travail, il est nécessaire de faire une étude plus approfondie sur les activités, les composants de l’alimentation (étude biochimique) et génétique afin de connaitre s’il y a des consanguinités au niveau de l’espèce et de renforcer la conservation de celle-ci. La situation actuelle de l’habitat de la population d’Eulemur flavifrons dans le fragment de la forêt d’Angodrahely exige des actions urgentes pour sauvegarder l’animal. Quelques recommandations ont été proposées. Les solutions suggérées sont notamment :
– L’intégration de ce site dans le système des aires protégées pour limiter les dégâts causés par l’exploitation forestière irrationnelle en surveillant la forêt et les ressources naturelles;
– La sensibilisation de la population locale en ce qui concerne l’importance de la protection de la biodiversité sur leur vie économique, sociale et santé.
– Le programme de la reforestation ayant pour objectif d’élargir et de développer la couverture forestière.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
GLOSSAIRES
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES ET SYNTHESES BIBLIOGRAPHIQUE
I-1- POSITION SYSTEMATIQUE
I-2- HISTORIQUE
I-3- DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE
I-4- LOCOMOTION
I-5- RYTHME D’ACTIVITE
I-6- MODE DE VIE ET SOCIAL
I-7- ALIMENTATION
I-8- REPRODUCTION
I-9- DUREE DE VIE
I-10 DISTRIBUTION
I-11- HABITAT
I-12- PRESSION ET MENACE
I-13- STATUT DE CONSERVATION
I-14- ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
II-1- MILIEU D’ETUDE
II-1-1- Localisation géographique
II-2- MATERIELS ET METHODES
II-2-1- Matériels
II-2-1-1- Matériels sur terrain
II-2-1-2- Matériels de traitements des données
II-2-2- Méthodes sur terrain
II-2-2-1- Méthodes de collecte des données
a- Collecte des données comportementales
b- Collecte des données sur l’utilisation des supports
c- Collecte des données sur la densité
d- Collecte des coordonnés géographiques
e- Méthodes botaniques
Relevé linéaire
Plot botanique ou placeau
II-2-3- Méthode de calcul
II-2-3-1- Analyse floristique
a- Indice de similitude des relevés
b- Richesse floristique
c- Taux de recouvrement
d- Formations « pures » de la végétation
e- Taux de régénération
f- Densité
II-2-3-2- Analyse descriptive
II-3-3-3- Statistique analytique
Test de Khi-deux de Pearson
Kruskal Wallis
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1- IDENTIFICATION DES GROUPES ET LA DENSITE DE LA POPULATION
III-2- ETUDES COMPORTEMENTALES
III-2-1- Comportements généraux
III-2-2- Comportements sociaux
III-3- ETUDE COMPARATIVE DES COMPORTEMENTS
III-3-1- ETUDE COMPARATIVE DES COMPORTEMENTS GENERAUX
III-3-1-1- Comportements généraux entre les trois groupes
III-3-1-2- Comportements généraux entre la femelle des trois groupes
III-3-1-3- Comportements généraux entre le mâle des trois groupes
III-3-1-4- Comportements généraux entre la femelle et le mâle du groupe Alafady
III-3-1-5- Comportements généraux entre la femelle et le mâle du groupe Bambou
III-3-1-6- Comportements généraux entre la femelle et le mâle du groupe Vatobe
III-3-2- ETUDE COMPARATIVE DES COMPORTEMENTS SOCIAUX
III-3-2-1- Comportements sociaux entre les trois groupes
III-3-2-2- Comportements sociaux entre la femelle des trois groupes
III-3-2-3- Comportements sociaux entre le mâle des trois groupes
III-3-2-4- Comportements sociaux entre la femelle et le mâle du groupe Alafady
III-3-2-5- Comportements sociaux entre la femelle et le mâle du groupe Bambou
III-3-2-6- Comportements sociaux entre la femelle et le mâle du groupe Vatobe
III-4- COMPORTEMENTS PAR RAPPORT A L’UTILISATION DES SUPPORTS
III-4-1- Comportements par rapport à l’orientation des supports
III-4-2- Comportements par rapports à la dimension des supports
III-4-3- Comportements par rapports à la hauteur des supports
III-5- UTILISATION DES SUPPORTS
III-5-1- Orientation des supports
III-5-2- Dimension des supports
III-5-3- Hauteur des supports
III-6- ETUDE COMPARATIVE SUR L’UTILISATION DES SUPPORTS
III-6-1- Orientation des supports utilisés par les trois groupes
III-6-2- Dimension des supports utilisés par les trois groupes
III-6-3- Hauteur des supports utilisés par les trois groupes
III-7- ETUDES ALIMENTAIRES
III-7-1- Alimentation
III-7-2- Noms des espèces végétales consommées
III-8-ETUDE DES HABITATS
III-8-1- Indice de similitude de relevé
III-8-2- Taux de régénération – Densité – Richesse floristique
III-8-3- Taux de recouvrement et formation «pure » de la végétation
III-8-3-1- Zone Alafady
III-8-3-2- Zone Bambou
III-8-3-3- Zone Vatobe
III-8-4- Zones préférées par les trois groupes
PARTIE IV : DISCUSSIONS
IV-1- IDENTIFICATION DES GROUPES ET LA DENSITE DE LA POPULATION
IV-2- COMPORTEMENTS GENERAUX
IV-3- COMPORTEMENTS SOCIAUX
IV-4- COMPORTEMENTS PAR RAPPORT A L’UTILISATION DES SUPPORTS
IV-4-1- Comportements par rapport à l’orientation des supports
IV-3-2- Comportements par rapport à la dimension des supports
IV-4-3- Comportements par rapport à la hauteur des supports
IV-5- UTILISATION DES SUPPORTS
IV-5-1- Orientation des supports
IV-5-2- Dimension des supports
IV-5-3- Hauteur des supports
IV-6- ETUDES ALIMENTAIRES
IV-6-1- Alimentation
IV-6-2- Noms des espèces végétales consommées
IV-7- ETUE DES HABITATS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIES
ANNEXES
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