Étendue et importance de la forêt boréale mixte
Étendue et importance de la forêt boréale mixte
La forêt boréale couvre 90 % des terres boisées au Canada, couvrant le pays de la Colombie-Britannique et le territoire du Yukon à Terre-Neuve (Inventaire forestier national, 20 15). La forêt boréale mixte ou mélangée, aussi appelée la zone thermo boréale représente 16% de la couverture forestière totale au Canada (Inventaire forestier national, 2015). Au Québec, on associe la forêt boréale mixte au domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc et la forêt tempérée mixte au domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune (Saucier et al., 2009). Ces territoires constituent une zone de transition entre la forêt feuillue au sud, dominée par l’érable à sucre et la forêt résineuse au nord dominée par la pessière à mousse. Les peuplements mélangés de la sapinière à bouleau blanc se situent approximativement entre le 48e et le 49e degré de latitude au Nord. Dans la région de 1 ‘Abitibi-Témiscamingue, au nord ouest du Québec, des peuplements mélangés sont bien répandus et composés principalement d’essences feuillues intolérantes à 1 ‘ombre, spécifiquement les peupliers faux-tremble (Populus tremuloides Michx.) et baumier (Populus balsamifera L.) et le bouleau blanc (Betula papyrifera), et d’essences résineuses plus tolérantes,dont le sapin baumier (Abies balsamea) (L.) Mill. et les épinettes blanches (Picea glauca (Moench.) Voss) et noires (Picea mariana) (Bergeron et Harvey, 1997). La forêt mixte du Québec jouit d’une importance sociale, écologique et économique (Paquette et Messier, 2011 ). En effet, elle est un lieu privilégié pour des activités récréatives de toutes sortes, qui reposent en grande partie sur la beauté de ses paysages. Sur le plan écologique, la composition de la forêt mixte joue un rôle important dans le maintien de la biodiversité, de 1 ‘habitat pour la faune, des cycles biogéochimiques et de la séquestration du carbone. De plus, la productivité élevée des peuplements mélangés du Québec constitue une source d’approvisionnement cruciale, où l’industrie forestière peut combler ses besoins variés et de qualité. Il est, ainsi, nécessaire de préserver la biodiversité et la composition des peuplements mixtes afin de conserver toutes leurs fonctions (Man et Lieffers, 1999).
Aménagement écosystémique
Depuis 1992, la sylviculture des peuplements mélangés est inscrite au Manuel d’aménagement forestier du Québec (MRN, 1992). « La gestion et l’utilisation des terres forestières du domaine de L’État doivent se faire de façon à maintenir la diversité biologique, la productivité, la capacité de régénération, la vitalité et le potentiel de remplir leurs fonctions écologiques, économiques et sociales » (MRN, 1992). Le maintien de la composition mixte est devenu le principal objectif de l’aménagement afin qu’il soit durable. Or, l’aménagement des peuplements mélangés constitue un défi de taille parce qu’il doit tenir compte d’espèces dont le mode de reproduction, les taux de croissance et de longévité sont différents (Forrester, 2014). De plus, l’aménagement des peuplements mélangés doit tenir compte du fait que la demande industrielle pour les diverses espèces les constituant n’est pas égale. Concrètement, les essences résineuses (et surtout les épinettes) sont beaucoup plus recherchées et donc de plus haute valeur que les feuillus; il arrive même de manquer de «preneurs » industriels pour toute ou une partie de la composante feuillue des forêts mélangées. Dans les peuplements mélangés de la sapinière à bouleau blanc, l’envahissement des essences de lumière, dont le peuplier faux-tremble, et d’autres végétations compétitrices suite aux coupes totales constitue un défi pour la régénération de la
composante résineuse. En effet, le peuplier faux-tremble se reproduit abondamment par drageonnement et sa croissance est très rapide, mais selon Pothier et al., (2004), il entre généralement en phase de sénescence vers 60-64 ans dépendamment des méthodes de calculs décrites par ces auteurs. Par contre, le sapin et l’épinette blanche qui le côtoient présentent une croissance initiale plus lente mais une présence plus longue dans les peuplements mélangés.En dépit de leurs possibilités commerciales respectives, alors que l’épinette blanche et le tremble cohabitent dans les peuplements mixtes, leurs différences inhérentes quant à la régénération, la croissance ainsi que d’autres caractéristiques des deux espèces, rendent difficile de maximiser le rendement total du peuplement en utilisant un traitement de récolte unique. Autrefois, et même encore aujourd’hui, le peuplier faux tremble est une essence de valeur économique moindre par rapport à l’épinette blanche et aux autres essences résineuses en général. Ceci étant dit, le développement technologique dans la transformation du bois et l’évolution des marchés vers l’utilisation de nouveaux produits à base de feuillus dans la construction ont fait en sorte que le peuplier faux-tremble soit devenu très sollicité par l’industrie forestière (Ressources Naturelles Canada, 2014). En effet, le peuplier faux-tremble est actuellement le constituant principal dans la fabrication de panneaux à lamelles orientées (OSB pour Oriented Strand Lumber) qui ont pratiquement remplacé le contreplaqué dans la plupart des constructions des logements du Canada et des États Unis.
Importance de la coupe partielle dans l’aménagement écosystémique
Le terme générique de «coupe partielle » englobe une gamme d’intensités de prélèvement de tiges marchandes et les coupes partielles peuvent être appliquées avec différents objectifs et dans des peuplements ayant des caractéristiques très différentes. Dans le contexte de 1′ aménagement écosystémique, la coupe partielle est interpellée, entre autres, pour maintenir davantage des caractéristiques structurelles et des fonctions écologiques de peuplements naturels complexes et, par le fait même, maintenir plus de diversité naturelle dans des territoires forestiers aménagés (Seymour et Hunter, 1999; Bergeron et al., 2002). Dans ce sens, 1 ‘utilisation de la coupe partielle dans des peuplements mélangés devrait s’inspirer des perturbations secondaires naturelles et de la dynamique propre de ces types de peuplements. Ainsi, comme un analogue au dépérissement graduel de tiges d’essences de lumière suite à leur attente à la maturité, la coupe partielle pourrait contribuer à ouvrir graduellement le peuplement par la récolte de tiges de peuplier et à favoriser l’implantation et la croissance de la régénération des essences résineuses plus tolérantes à l’ombre (Harvey et Brais, 2007). D’après le Conseil canadien des ministres des forêts (2002), la coupe à blanc est le système de récolte le plus pratiqué au Canada depuis des années 1950-1960. Au
Québec, la coupe à blanc proprement dite a été remplacée par la coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS) au début des années 1990 (Harvey et Brais, 2002). Cette opération consiste à récolter tous les arbres marchands du peuplement ( 100 % du volume marchand) tout en protégeant la régénération préexistante et en minimisant les perturbations du sol par le biais de sentiers espacés occupant 25 % (maximum) de la superficie d’un parterre. Groot et al., (2005) affirment que la CPRS est une méthode de coupe adaptée à des peuplements aménagés selon un régime équien. Par contre, ce mode d’exploitation risque de transformer des peuplements de structure inéquienne en structure régulière ou équienne. Contrairement à la CPRS, la coupe partielle pourrait, en principe, contribuer à maintenir l’ensemble de la composition et de la structure des peuplements des mosaïques forestières naturelles (Bergeron et al., 2001 ; Harper et al. , 2002). Le bois, contrairement aux autres matériaux de construction, est un matériau biologique, anisotrope, hétérogène, hygroscopique et instable dimensionnellement et dégradable (Panshin et de Zeeuw, 1980). Cette variabilité rend son utilisation plus complexe. L’étude de la qualité du bois nécessite la compréhension de la variabilité du bois en fonction de ses différentes caractéristiques afin de mieux définir les objectifs et les hypothèses de recherche et de pouvoir interpréter nos résultats. Je propose donc de définir les principales caractéristiques du bois (biologique, anisotropie, et hétérogénéité), et les éléments influents sur sa qualité en fonction de ces différentes
caractéristiques.
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Table des matières
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTES DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
RÉSUMÉ
CHAPITRE I INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE II REVUE DE LA LITTÉRATURE
2.1 Contexte et problématique
2.1.1 Étendue et importance de la forêt boréale mixte
2.1.2 Aménagement écosystémique
2.1. 3 Importance de la coupe partielle dans 1 ‘aménagement écosystémique
2.2 Le bois et ses particularités
2.2.1 Le bois :un matériau biologique
2.2.2 Le bois :un matériau anisotrope
2.2.3 Le bois :un matériau hétérogène
2.3 Qualité du bois
2.3.1 Variabilité physiologique
2.3.1.1 Croissance radiale (accroissement annuel)
2.3 .1.2 Caractéristique physique
2.3 .1.3 Caractéristiques anatomiques
2.3.2 Relation entre l’accroissement annuel et la qualité du bois
2.3.3 Variabilité due aux coupes partielles
CHAPITRE III APPROCHE MÉTHODOLOGIE
3.1 Objectifs et hypothèses
3.2 Aire d’étude
3.2.1 Dispositif expérimental
3.2.2 Échantillonnage
3.3 Analyse des données
3.3.1 Mesure des propriétés physiques et anatomiques
3.3.1.1 Mesure de la largeur et de la masse volumique du cerne
3.3.1.2 Mesure des propriétés anatomiques
3.3.2 Résumé de l’approche méthodologique
3.4 Analyses statistiques
CHAPITRE IV RÉSULTATS ET DISCUSSION
4.1 Statistiques descriptives
4.2 Variations intra-arbres des propriétés physiques et anatomiques du bois
4.2.1 Variation radiale et longitudinale de la largeur des cernes
4.2.2 Variation radiale et longitudinale de la masse volumique du cerne
4.2.3 Variation radiale et longitudinale de la morphologie des trachéides
4.3 Effet des coupes partielles
4.3.1 Croissance radiale (largeur du cerne)
4.3.2 Masse volumique
4.3.3 Morphologie des trachéides
CHAPITRE V CONCLUSIONS GÉNÉRALES
5.1 Récapitulatif.
5.2 Implications pratiques et industrielles
5.3 Limites et perspectives
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
LISTE DES FIGURES
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