Les premiers pas d’interne en médecine ne sont pas de tout repos : nouvelle fonction, nouvelles responsabilités, parfois nouvelle ville… Cela nécessite de trouver de nouveaux repères et surtout des réponses à nos nombreuses questions! Ces interrogations peuvent être satisfaites auprès des aides-soignantes, infirmières, cadre de santé, co-internes plus expérimentés et séniors, sans oublier les patients. Néanmoins, il existe de nombreuses situations où l’interne devra trouver une réponse par lui-même en puisant dans ses connaissances, son expérience, ainsi qu’en consultant la littérature scientifique et médicale : à partir des bases de données reconnues (ex : pubmed), mais aussi les livres médicaux (ex : Guide thérapeutique 2017 de Léon et Gabriel Perlemuter). Toutefois, cela n’est pas sans écueil : l’interrogation des bases de données nécessite d’avoir accès à un ordinateur ou un smartphone avec accès internet (ce qui n’est pas le cas à tout moment) sans compter le temps nécessaire pour trouver l’information pertinente. Quant aux livres, aussi adaptés soient ils, ils n’en restent pas moins lourds, encombrants et surtout figés, nécessitant le rachat de nouvelles éditions successives qui peuvent parfois avoir du contenu déjà périmé dès leur sortie. L’intégration du contenu médical dans une application mobile constitue une alternative intéressante pour répondre à 2 nécessités : 1) l’accès facile et rapide à un contenu médical de qualité, fiable et mis à jour régulièrement pour suivre l’évolution des connaissances médicales ; 2) un encombrement le plus minimal possible. En effet, l’essor et la démocratisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) depuis les années 1990-2000 ont considérablement modifié la vie des professionnels de santé, notamment depuis l’avènement du smartphone, popularisé par le lancement de l’iPhone en 2007. Le smartphone cumule de nombreux avantages : facilité d’utilisation, faible encombrement permettant de l’emmener en tous lieux… Ces caractéristiques permettent une grande disponibilité et accessibilité à l’information médicale souhaitée en tout lieu et à tout moment.
Etats des lieux des NTIC en France
Equipement et utilisation des NTIC dans la population française
Selon une étude du Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC) publiée en 2016 [1], le taux d’équipements des smartphones en France augmente exponentiellement (17% en 2011 à 65% en 2016 chez les 12 ans et plus) contrairement à celui du téléphone mobile qui demeure stable (90% en 2014 et 92% en 2016). L’équipement en tablettes est en très forte progression (4% en 2012 à 40% en 2016). A l’opposé, le taux d’équipement en ordinateurs est quasi-stable (82% depuis 2012). L’équipement smartphone-tablette-ordinateur est devenu plus répandu que l’équipement smartphone-ordinateur (30% vs 29%). Toutefois, 11% des français ne possèdent aucun des 3 équipements précités. Le taux d’équipement en smartphones est très élevé dans la tranche d’âge 12-39 ans pour fléchir chez les plus de 40 ans. Ce taux d’équipement est proportionnel au niveau d’étude, à la taille de l’agglomération de résidence ainsi qu’aux revenus .
Les trois principales utilisations du smartphone par ordre décroissant sont : la navigation internet (55%), le téléchargement d’applications (48%) et l’utilisation de services de géolocalisation (42%). L’utilisation d’internet (quel que soit l’outil utilisé –ex : smartphone, tablette, ordinateur-) est de plus en plus chronophage : 18h par semaine en 2016 contre 13h en 2012. A titre de comparaison, les français passent environ 20h par semaine devant la télévision (durée stable depuis 2012).
En conclusion, les 2/3 des français sont équipés en smartphones sur lesquels ils passent de plus en plus de temps pour surfer sur internet ou télécharger des applications mobiles.
Utilisation des smartphones par les médecins
Selon le 4ème baromètre Vidal [2] de l’utilisation des smartphones par les médecins réalisé en Novembre 2015, ces derniers sont mieux équipés en smartphones et tablettes que la population française (smartphone : 85% vs 65% ; tablette : 57% vs 40%). Il en est de même pour l’équipement en ordinateur au cabinet médical (96% vs 82%). Le smartphone le plus répandu est l’iPhone (60%) suivi des smartphones sous Android (35%). Néanmoins, la part de marché de l’iPhone s’érode au bénéfice d’Android (iPhone : 71% en 2012 vs 60% en 2015 ; Android : 18% en 2012 vs 35% en 2015). Les médecins utilisent leur smartphone principalement pour la navigation internet (88%, stable depuis 2012) et l’utilisation d’applications mobiles (58%, stable depuis 2012). Comme mentionné plus haut, ces utilisations ont aussi été décrites dans la population française dans l’étude du CREDOC. Les médecins utilisateurs d’applications médicales possèdent entre 1 et 3 applications (61%), mais 10% des médecins en ont 10 et plus. Les applications les plus utilisées sont celles permettant l’accès aux bases de données médicamenteuses (88%) suivi des applications évaluant les interactions médicamenteuses (46%). A noter que la plupart des applications d’accès aux bases de données médicamenteuses (ex : Vidal, Base Claude Bernard) proposent aussi l’évaluation des interactions médicamenteuses. Les trois principales perspectives de développement souhaitées par les médecins sont des applications d’accès aux bases de données médicamenteuses (12%), d’aide à la prescription (6%) et d’aide à la décision ou aide au diagnostic (6%). La labellisation par une autorité de santé ou la recommandation par une société savante médicale sont des arguments forts pour la confiance des médecins dans une application mobile de santé. Les applications mobiles conceptualisées par les sociétés savantes médicales et les médecins universitaires sont celles qui inspirent à priori le plus confiance (74% et 62%). En conclusion, les médecins sont très bien équipés en smartphones et ont une utilisation identique à la population générale française (navigation internet et applications mobiles). Les médecins sont friands des applications médicales permettant l’accès aux bases de données médicamenteuses mais souhaiteraient aussi avoir accès à des applications d’aide à la décision, idéalement faite par un de leurs pairs et recommandée par une société savante.
Succès des applications mobiles en France
Près de 10 millions d’utilisateurs ont téléchargé au moins 1 application mobile en Décembre 2016, tandis que sur l’année 2016 environ 1,8 milliards d’applications ont été téléchargées en France. Les parts de marché des plateformes dans la population française au 4ème trimestre 2016 sont principalement réparties entre Android (68%) et iOS (22%) [3]. Il faut noter que ce ratio est inversé chez les médecins avec une majorité de smartphones sous iOS (60% en 2015) .
Données sur les applications mobiles de santé (mHealth apps)
Dans ce contexte, le développement d’applications médicales a connu un essor certain. En 2016, il existe plus de 120 000 applications mobiles de santé sur l’App Store et plus de 100 000 sur le Google Play. Les ¾ des applications sont développées sur les 2 plateformes. Les éditeurs d’applications mobiles sont principalement des entreprises n’appartenant pas au monde de la santé (55%), les institutions et l’industrie de la santé ne représentant respectivement que 15% et 28% des éditeurs. Au sein de l’industrie de la santé, les éditeurs d’applications mobiles sont les fabricants d’appareils médicaux (20%), les entreprises de télésanté (18%) suivi par les structures hospitalières à égalité avec l’industrie pharmaceutique (14%). Les principales cibles des éditeurs sont les patients atteints de maladies chroniques(56%), les personnes pratiquant une activité sportive (33%) et les médecins (32%). Dans 85% des cas, le développement des mHealth apps fait intervenir un membre appartenant au corps médical. Les buts principaux des éditeurs sont l’amélioration de l’état de santé de la population (53%) à quasi égalité avec l’intérêt pécuniaire (52%) suivi de près par la collecte des données (51%). Néanmoins, peu d’éditeurs gagnent de l’argent avec les mHealth apps : 45% n’avaient pas revenus et 17% moins de 10 000$ par an. Malgré tout, 17% des éditeurs ont un revenu entre 10 000 et 100 000$ par an et 18% entre 100 000 et 5000 000$ par an. Enfin, 3% des éditeurs ont des gains supérieurs à 5 000 000$ par an.
Avantages d’une application mobile
Facilité d’utilisation
Une application mobile pour smartphones permet de concentrer au creux de la main une très grande quantité d’informations accessibles de manière simple si l’application est suffisamment ergonomique. Cela permet de réduire l’encombrement du contenu scientifique et de rendre consultable à tout moment et en tous lieux les données pertinentes pour la pratique quotidienne de l’hépato-gastro-entérologie, que ce soit au lit du malade ou entre deux consultations voire en cours de consultation. L’amélioration qualitative des smartphones avec la démocratisation des écrans tactiles de bonne qualité permet le développement d’applications mobiles agréables à utiliser. Pour ces raisons, l’application mobile me semble être le média idéal pour un accès rapide à des données médicales validées.
Diffusion facilitée et contenu évolutif
Etant donné le taux élevé d’équipement en smartphones des médecins (85% [2]), une application mobile en HGE permettrait de diffuser facilement le savoir et d’informer un grand nombre d’internes et de médecins d’une manière plus rapide que les médias traditionnels (livres, revues de spécialités). Enfin, en cas d’erreur dans le contenu, celui-ci peut être corrigé et mis à jour facilement à distance.
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Table des matières
Introduction
Etats des lieux des NTIC en France
Avantages d’une application mobile
Exemples d’applications mobiles de santé
Objectif de ce travail
Matériels et méthodes
Les étapes de réalisation d’une application mobile (hors élaboration du contenu)
Rédaction du contenu
Risques médico-légaux
Résultats
Cahier des charges
Budget
Elaboration du contenu
Histoire du projet
Nom de l’application
Données techniques de l’application et base de données
Design de la charte graphique de l’application mobile
Organisation de l’interface et contenu de l’application
Vérification de l’utilisateur au premier lancement de l’application : projet
abandonné
Discussion
Résultat principal
Intérêt de l’application
Forces de l’application
Limites
Quelques pistes pour réduire les coûts de développements
Conclusion
Perspectives de l’application « GastroHelp »
Autres perspectives
Références bibliographiques
Annexes
Logo de GastroHelp
Charte graphique de GastroHelp
Arborescences de l’application
Lien vers le contenu