ETAT NUTRITIONNEL ET PRATIQUES ALIMENTAIRES DES ADOLESCENTES

Méthodes d’évaluation de l’état nutritionnel

Habituellement, les chercheurs appliquent deux méthodes d’évaluation de l’état nutritionnel :
– les indices anthropométriques,
– la mesure biologique.
Les indices anthropométriques Les indices anthropométriques résultants d’associations de mesures, s’avèrent indispensables pour pouvoir interpréter les mesures ; le poids du corps de toute évidence ne montre aucune signification en lui-même s’il n’est pas associé à l’âge et la taille de l’individu [12]. Cela exige les mesures du poids et de la taille peuvent être associées pour constituer l’indice de Quételet ou Indice de Masse Corporelle (IMC) ou relier le poids, la taille et l’âge grâce à l’utilisation des données de référence [13]. L’IMC est obtenu avec la formule suivante : IMC= Poids (kg) / taille au carré (m).
Mesure biologique La mesure biologique fait référence aux dosages des marqueurs nutritionnels (ex : fer, rétinol, iode, calcium) dans le sang, le plasma, l’urine…. Pour l’enquête nutritionnelle dans une population, cette mesure semble difficile à réaliser à cause de son coût élevé.

Une alimentation équilibrée

                  Une alimentation variée et équilibrée devrait fournir chacun des 7 éléments suivants [15] :
1. Aliment de base: il s’agit généralement des céréales (riz, maïs, blé) ou des racines (manioc, patate douce) qui fournissent des féculents. Ils fournissent la principale source d’énergie.
2. Aliment d’origine animale (viande, poissons, œufs…) : ils contiennent des protéines de bonne qualité, en fer et en zinc. Le foie contient également de la vitamine A et de l’acide folique. Le jaune d’œuf représente une source de protéines de bonne qualité et de vitamine A, mais ne contient pas de fer.
3. Produits laitiers : le lait, le fromage et l’ yaourt sont des sources de calcium, de protéines, d’énergie et de vitamine B.
4. Légumineuse : comme les petits pois, haricot, poids du cap, lentilles, arachides et soja sont riches en protéines et en fer. Il faut aussi consommer des aliments riches en vitamine C (tomate, citron, fruits, légumes verts) afin d’augmenter l’absorption du fer.
5. Fruit et légume de couleurs jaune/orange (carotte, potiron, citrouille, mangue, papaye) ou vert foncé (brèdes, épinards, feuille de manioc) riches en carotènes, les carotènes sont des précurseurs de la vitamine A: (formes inactives de vitamine A que le corps peut convertir en forme active).
6. Les huiles et graisses végétales et animales sont des sources de vitamines et des concentrés d’énergie.
7. Sel iodé.

Malnutrition dans le monde

                   Selon l’étude d’insécurité alimentaire dans le monde par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) en 2015, une personne sur neuf soufre de la sous-alimentation chronique pendant la période 2014-2015. La grande majorité des personnes concernées par la famine vivent dans des pays en développement où 13,5% de la population souffre de sous-alimentation [18]. Les problèmes liés à la malnutrition, la sousalimentation, les carences en micronutriments et l’obésité n’épargnent aucun pays et aucun groupe socioéconomique. L’Asie du sud et sud est montrent une forte population de petite taille suivies de l’Afrique subsaharienne, sa prévalence étant « critique » (≥40%) en Érythrée et au Bangladesh. Plus de 10 % des femmes représentent une de taille inférieure à 145 cm en Inde et au Népal (Asie du Sud et du Sud-Est) et en Bolivie au Guatemala et au Pérou (Amérique latine et Caraïbes) [19]. L’obésité devient un grave problème, qui va en s’accentuant, tant dans les pays industrialisés que dans les pays en développement. D’après les données issues d’un sous-groupe constitué par 10 pays en développement, le pourcentage des filles âgées de 15 à 19 ans ayant une surcharge pondérale oscille de 21 à 36 %. Parmi les pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) les plus hauts niveaux d’obésité en 2007 étaient détenus par quatre pays d’Europe du sud : Grèce, Italie, Espagne et Portugal. L’Inde affiche la plus haute prévalence d’insuffisance pondérale chez les adolescentes, soit 47 % [20]. Selon l’Etude Nationale Nutrition Santé (ENNS), 2006 la prévalence de la maigreur chez les filles de 11 à 14 ans et 15 à 17 ans en France représentent respectivement 4,1% et 10,9% et le surpoids et obésité atteignent respectivement 16,5% et 15,5%. [21] Il a été estimé qu’environ 468 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans soit 30% de la population féminine totale sont affectées par l’anémie dont au moins la moitié du fait d’une carence en fer .En Afrique et en Asie du Sud-Est, la proportion de femmes anémiques se trouve la plus grande (entre 48% et 57%). Dans huit pays, tous situés en Afrique centrale et de l’Ouest, à l’exception de l’Inde, l’anémie touche plus de la moitié des filles âgées de 15 à 19 ans [20].

Sources approvisionnement en eau

                    La proportion des adolescentes malnutrie est significativement plus importante chez les ménages utilisant de l’eau insalubre pour la préparation des repas (p=0,04). Une des composantes essentielles de l’alimentation des ménages est l’accès à l’eau potable. L’accès à l’eau potable diminue les risques d’exposition aux maladies infectieuses et parasitaires qui figurent parmi les causes immédiates de la malnutrition surtout dans les pays ou le respect de l’hygiène fait défaut. Mais il est bien connu aussi qu’une carence nutritionnelle accroît le risque de contracter une maladie infectieuse courante. La majorité des Malgaches n’a pas accès à l’eau potable. Selon l’EDS 2008-2009, 35% de la population Malgache seulement ont accès de l’eau potable [1].

CONCLUSION

                    L’un des buts de la Politique Nationale de Nutrition est d’assurer le droit de la population Malagasy tout entière à une nutrition adéquate, en vue d’améliorer la survie des enfants et de permettre un développement maximal de leurs potentiels physiques et intellectuels. L’amélioration de la situation nutritionnelle des adolescentes constitue un élément important pour l’atteinte de ce but. Cette étude a permis d’avoir une idée sur l’état nutritionnel et la pratique alimentaire des adolescentes dans la ville d’AmbalavaoTsienimparihy. Le problème de malnutrition chronique touche près d’un tiers de la population étudiée (35,9%). Ce constat attire l’attention sur l’importance des efforts à fournir afin de résoudre le problème de malnutrition chronique. Les données sur les caractéristiques des ménages des filles et sur leur pratique alimentaire ont montrées des facteurs ayant des effets favorables et défavorables à une meilleure diversification alimentaire et à un meilleur état nutritionnel. L’identification de ces facteurs aidera à orienter les interventions pour améliorer la situation nutritionnelle des adolescentes de la zone étudiée. La conduite d’autres études plus approfondies sur le sujet s’avère nécessaire pour déterminer les raisons qui expliquent la pratique alimentaire inadéquate de la population. Compte tenu de la résolution multisectorielle du problème de malnutrition, les recommandations formulées pour améliorer la nutrition des adolescentes sont adressées à plusieurs secteurs. Néanmoins, le secteur de la santé joue un rôle primordial sur la résolution de causes immédiates de ce problème.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL
I. Notion générale sur la nutrition
I.1. Nutrition
I.2. Nutrition humaine
I.3. Ration alimentaire
I.4. Aliments
I.5. Nutriments
II. Mesures de l’état nutritionnel
II.1. Méthodes d’évaluation de l’état nutritionnel
II.1.1. Indices anthropométriques
II.1.2. Mesure biologique
II.2. Enquêtes alimentaires
II.3. Score de diversité alimentaire
II.4. Alimentation équilibrée
III. Situation de la malnutrition
III.1. Malnutrition dans le monde
III.2. Malnutrition en Afrique
III.3. Malnutrition à Madagascar
IV. Nutrition des adolescentes
IV.1. Besoins nutritionnels des adolescentes
IV.2. Etat nutritionnel des adolescentes..
IV.3. Conséquences de la malnutrition des adolescentes
DEUXIEME PARTIE : METHODES et RESULTATS
I. Méthodes
I.1. Caractéristiques du cadre d’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Période étudiée
I.4. Durée d’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Mode d’échantillonnage
I.7. Taille d’échantillonnage
I.8. Variables étudiées
I.9. Mode de collecte des données
I.10.Mode d’analyse des données
I.11. Limite de l’étude
I.12. Considérations éthiques
II. Résultats
II.1. Description d’échantillons
II.1.1. Répartition des adolescentes selon leurs caractéristiques et la résidence des parents
II.1.2. Répartition des adolescentes selon les caractéristiques des ménages
II.2. Les pratiques alimentaires des adolescentes
II.2.1. Informations générales
II.2.2. Petit déjeuner
II.2.3. Déjeuner
II.2.4. Diner
II.2.5. Collations
II.2.6. Aliments tabous
II.2.7. Aliments spécifiques
II.2.8. Scores de diversité alimentaire
II.3. Etat nutritionnel des filles
II.3.1.Selon IMC
II.3.2. Selon la taille
II.4. Déterminant de l’état nutritionnel
II.4.1.Etat nutritionnel et caractéristiques des adolescentes
II.4.2. Etat nutritionnel et caractéristiques des parents
II.4.3. Etat nutritionnel et caractéristiques des ménages
II.4.4. Etat nutritionnel et alimentation
II.5. Déterminant de la diversité alimentaire
II.5.1. Diversité alimentaire et caractéristiques des adolescentes
II.5.2. Diversité alimentaire et caractéristiques des parents
II.5.3. Diversité alimentaire et caractéristiques des ménages
II.5.4. Diversité alimentaire et alimentation
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Etat nutritionnel des adolescentes..
I.1.Etat nutritionnel selon IMC pour âge
I.2. Etat nutritionnel selon la taille
II. Profil alimentaire des filles
II.1. Profil alimentaire
II.2. Diversité alimentaire des adolescentes
III. Déterminants de la malnutrition
III.1. Déterminants de la malnutrition chronique
III.2. Déterminants de la diversité alimentaire
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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