Etat nutritionnel et comportements alimentaires des femmes allaitantes

La nutrition occupe une place importante dans l’accomplissement du bien être d’un individu. Pour Madagascar, le but de la Politique National de Nutrition (PNN) consiste à « assurer le droit de la population Malagasy toute entière à une nutrition adéquate en vue d’améliorer la survie des enfants et de leur permettre un développement maximal de leurs potentialités physiques et intellectuelles ainsi que de promouvoir la santé et le bien être des mères et des adultes » .

La nutrition maternelle s’avère particulièrement importante dans la mesure où la santé et l’état nutritionnel des enfants en dépendent. Les femmes par le biais de l’allaitement maternel, assurent la croissance et le développement des nourrissons, d’où l’intérêt d’avoir une mère allaitante en bon état nutritionnel. Parmi 15 pays d’Afrique subsaharienne, Madagascar est le premier à avoir une proportion élevée de mères de petite taille (8,3 %) et de poids insuffisant (20,6%) (2). Selon les enquêtes Démographiques et sanitaires de Madagascar, 20,4% des femmes en âge de procréer se trouvent en déficience énergétique chronique en 1997 [2]. Cette proportion reste presque stationnaire et se situe aux environs de 19% en 2003–2004. La carence en micronutriments comme le Fer qui se présente sous forme d’anémie chez les femmes allaitantes atteint 39% .

Afin de contribuer à l’amélioration de la situation nutritionnelle des femmes allaitantes dans notre pays, identifier les comportements qui peuvent être favorables à un meilleur état nutritionnel des femmes allaitantes s’avère important. Dans cette optique, la présente étude a été menée. Elle a eu lieu dans la commune urbaine d’Antsiranana et vise essentiellement à :
– évaluer l’état nutritionnel des femmes allaitantes,
– identifier les comportements alimentaires des femmes allaitantes, décrire la pratique traditionnelle malgache « MIFANA » ou parturition,
– proposer des suggestions en fonction des résultats de l’étude.

GENERALITES

DEFINITIONS

La nutrition humaine
La nutrition se définit comme étant l’ensemble des processus par lesquels les organismes vivants utilisent pour assurer leur vie, leur croissance, le fonctionnement normal de leurs organes et de leurs tissus ainsi que la production d’énergie. Elle est en relation constante avec l’équilibre interne du corps (3).

Aliment
L’aliment est la forme concrète que prend un nutriment ou que prennent plusieurs nutriments combinés tel que l’homme les trouve dans la nature ou tel qu’il les produit. Les aliments nous procurent l’énergie nécessaire à la croissance, à l’activité physique, ainsi qu’à l’accomplissement des fonctions essentielles de l’organisme (respiration, activité mentale, régulation thermique, circulation sanguine et digestion). Les aliments nous fournissent aussi les matériaux qui aident à construire et entretenir le corps et à le rendre résistant aux maladies(4).

Selon leur fonction, les aliments sont distingués en 3 groupes :
– les aliments énergétiques : fournissent de l’énergie et contiennent beaucoup de glucides et lipides. Tels que : les céréales, les tubercules, les beurres, margarines et huiles ;
– les aliments constructeurs, bâtisseurs ou réparateurs : les aliments riches en protéines tels que la viande, les légumineuses, les poissons, les volailles, le lait et les produits laitiers ;
– les aliments protecteurs : les aliments riches en vitamines et minéraux à savoir les légumes et fruits(5).

Nutriments
Les nutriments sont les substances alimentaires assimilables directement et entièrement par les cellules de l’organisme : les glucides, les lipides et les protides.

Les micronutriments
Les minéraux et les vitamines constituent les micronutriments. En règle générale, une alimentation équilibrée diversifiée apporte suffisamment de micronutriment lorsque les apports énergétiques sont supérieurs à 1500kcal/j. Ils sont facilement couverts par la consommation d’aliment courant [6].

La ration alimentaire 

C’est la quantité d’énergie moyenne qu’un individu doit journalièrement consommer pour être en bonne santé et mener une vie active. La ration alimentaire devrait obéir aux trois lois nutritionnelles, à savoir :
– la loi de la diversification alimentaire : il faut consommer chaque jour ou habituellement une variété des 3 groupes,
– la loi qualitative : que les besoins en énergie et en nutriments soient satisfaits ;
– la loi de l’équilibre nutritionnel : loi selon laquelle 10 à 20% des calories proviennent des protéines, 30 à 35% des lipides et environ 50 à 60% proviennent des glucides (5).

Etat nutritionnel
L’état nutritionnel se définit comme l’état de santé de l’organisme résultant de l’ingestion, de l’absorption et de l’utilisation des aliments ainsi que des facteurs pathologiques.

Besoins nutritionnels
Ce sont les aliments qu’une personne doit manger par jour et par prise pour couvrir les dépenses de l’organisme tels que les besoins énergétiques, les besoins protéiques et les besoins lipidiques. Les besoins nutritionnels correspondent aux nutritions nécessaires en quantités et qualités, pour l’entretien, le fonctionnement métabolique et physiologique, le maintien des réserves d’un individu en bonne santé (6).

BESOINS NUTRITIONNELS

Pour les femmes non enceintes et non allaitantes 

Les besoins énergétiques des femmes non enceintes et non allaitantes sont résumés dans le tableau ci-dessous (Apport journalier recommandé de nutriments pour les populations d’Afrique) (7).

Pour les femmes allaitantes
Les femmes ont besoin d’une nourriture abondante pendant l’allaitement pour supporter l’effort supplémentaire imposé à l’organisme. Les nouveau-nés eux même aussi ont besoin d’être nourris en qualité et en quantité. Quand une femme allaite son enfant, elle doit pouvoir satisfaire non seulement ses propres besoins nutritionnels, mais aussi ceux du nourrisson.

Il faut accroître les apports alimentaires quotidiens pour soutenir l’allaitement (13).
– Dans les premiers 6 mois suivant la naissance il faut 675kcal/jour de plus en consommant un repas de plus par jour et une portion de plus de l’aliment de base (riz, manioc, patate douce, maïs).
– De 6 a 12 mois après l’accouchement, il faut 460kcal/jour en consommant un repas de plus par jour.
– Supplémenter en vitamine A (une dose de 200.000UI) dès que possible après l’accouchement mais pas plus tard de huit semaines. Continuer la prise de fer acide folique si non terminée pendant la grossesse.
– Adopter une alimentation variée et équilibrée en quantité et en qualité et utiliser le sel iodé dans l’aliment.

Une alimentation équilibrée 

Une alimentation variée et équilibrée devrait fournir chacun des 7 éléments suivants :
1. Aliment de base : il s’agit généralement de céréales (riz, maïs, blé) ou de racine (manioc, patate douce) qui fournissent des féculents. Ils sont la principale source d’énergie.
2. Aliment d’origine animale (viande, poissons, œufs…) : ils sont riche en protéines de bonne qualité, en fer et en zinc. Le foie contient également de la vitamine A et de l’acide folique. Le jaune d’œuf est une source de protéines de bonne qualité et de vitamine A, mais ne contient pas de fer.
3. Produit laitiers : le lait, le fromage et le yaourt sont des sources de calcium, de protéines, d’énergie et de vitamine B.
4. Légumineuse : comme les petits pois, haricot, poids du cap, lentilles, arachides et soja sont riches en protéines et en fer. Il faut aussi consommer des aliments riche en vitamine C (tomate, citron, fruits, légumes verts) afin d’augmenter l’absorption du fer.
5. Fruit et légume de couleurs jaune/orange (carotte, potiron, citrouille, mangue, papaye…etc.) ou vert foncé (brèdes, épinards, feuille de manioc) ils sont riches en carotènes, les carotènes sont des précurseurs de la vitamine A, c’est-à-dire des formes inactives de vitamine A que le corps peut convertir en forme active.
6. Les huiles et graisses végétales et animales sont des sources de vitamines et des concentrés d’énergie.
7. Sel iodé.

Bien que le Subcommitee on Nutrition during Lactation (1991) recommande que la mère qui allaite absorbe environ 2700 calories par jour (environ 500 calories de plus qu’une femme qui n’est pas enceinte et qui n’allaite pas), les études ont conclus que les femmes qui allaitent absorbent en fait entre 2200 calories. Pour une mère de taille moyenne qui allaite, la consommation minimale devrait être de 1800 calories par jour .

La ration calorique nécessaire à une mère qui allaite est influencée par ses réserves personnelles et son activité. Bien qu’il soit souvent recommandé que la mère qui allaite consomme 500 calories de plus par jour, les recherches indiquent que cette recommandation s’est peut être trop élevée pour des nombreuses mères. Par exemple, une mère moins active qu’une autre aura besoin de moins de calories par jour. Une mère qui s’est bien alimentée pendant la grossesse peut puiser tant dans les réserves qu’elle s’est constituée que dans les aliments dont elle se nourrit chaque jour afin de répondre à ses besoins énergétiques. Par ailleurs, une femme qui ne s’est pas bien alimentée pendant la grossesse peut avoir besoin de manger davantage. Les recherches indiquent également que le métabolisme de la mère peut être plus efficace pendant la lactation, diminuant possiblement son besoin d’énergie supplémentaire provenant de la nourriture .

L’alimentation variée de la mère peut être un avantage pour son bébé allaité puisqu’elle modifie le gout de son lait. Le bébé expérimente une variété de goût qui le prépare aux aliments solides servis à la table familiale lorsqu’il sera plus âgé. Cette variété dans le goût du lait explique peut être pourquoi les enfants ayant été allaités ont tendance à connaitre moins de problèmes d’alimentation lorsqu’ils grandissent (17). En règle générale, les mères qui se nourrissent bien n’ont pas besoin de prendre des suppléments vitaminiques pendant l’allaitement, la meilleure façon d’obtenir les substances nutritives dont elle a besoin est d’avoir une alimentation équilibrée. La femme doit aussi éviter de boire de l’alcool et de fumer tout au long de la période de l’allaitement, ces habitudes sont nocifs pour le bébé et perturbe le mécanisme de la lactation (18). Pour améliorer l’apport énergétique, le tableau n°5 qui suit peut aider les femmes à consommer des aliments saines et équilibrés pendant la grossesse et l’allaitement .

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
1. DEFINITIONS
2. BESOINS NUTRITIONNELS
3. MALNUTRITION MATERNELLE
4. L’ALLAITEMENT MATERNEL
5. MESURE DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES
6. LA PARTURITION (« MIFANA »)
METHODOLOGIE
1. CADRE DE L’ETUDE
2. TYPE D’ETUDE
3. PERIODE D’ETUDE
4. POPULATION D’ETUDE
5. MODE D’ECHANTILLONNAGE
6. TAILLE D’ECHANTILLONNAGE
7. VARIABLES ETUDIEES
8. MODE DE COLLECTE DONNEES
9. CONSIDERATIONS ETHIQUES
10. MODE D’ANALYSE DES DONNEES
11. LIMITE DE L’ETUDE
RESULTATS
1. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
2. ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES
3. CONNAISSANCES ET PRATIQUES SUR L’ALIMENTATION
4. PARTURITIONS
DISCUSSIONS
1. ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES ALLAITANTES
2. COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DES FEMMES ALLAITANTES
3. PARTURITION
SUGGESTIONS
1. LES SITUATIONS A AMELIORER
2. LES SOLUTIONS PROPOSEES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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