ETAT NUTRITIONNEL DES PATIENTS ATTEINTS DE MALADIE DE PARKINSON IDIOPATHIQUE

Forces et faiblesses de notre étude

           La dénutrition protéino-énergétique est l’ensemble de problème de nutrition liée à un problème d’apport de nutriments ou « endogène » et à une augmentation de l’utilisation des besoins en nutriments, une augmentation de leurs pertes ou à une diminution de leur absorption ou exogène [10]. Elle entraine une qualité de vie médiocre et une mauvaise issue clinique. Les patients ayant une maladie de Parkinson idiopathique ont un risque de malnutrition plus élevé que les personnes de même âge [5]. Un dépistage précoce et une intervention sur la malnutrition et les troubles de la déglutition peuvent améliorer l’issue de ces patients. Mais peu de données sont disponibles pour ces patients à Madagascar surtout concernant la malnutrition. D’où notre étude sur l’évaluation de l’état nutritionnel des patients parkinsoniens par le score MNA et l’établissement de sa relation avec la sévérité de la maladie et des troubles de la déglutition. Elle servira de base de donnée pour les études ultérieures. L’Indice de Masse Corporelle (IMC) et le Mini Nutritional Assessment® (MNA) sont les outils les plus souvent retenus et validés dans la littérature pour l’évaluation de l’état nutritionnel [6, 11]. Nous avons retenu le MNA qui est un score validé sur différentes études internationales et a été prouvé comme un score approprié pour évaluer l’état de nutrition des personnes âgées et les patients [5]. Il est d’utilisation aisée et ne contient pas d’items biologiques, simple, reproductible et standardisé [10]. Le MNA peut être un meilleur outil de dépistage chez les parkinsoniens idiopathiques [12]. Le MNA détecte le risque de malnutrition avant un changement sévère dans la protéinémie [1]. L’IMC manque de sensibilité pour identifier les parkinsoniens dénutris et doit être utilisé avec précaution. Dans d’autres études, une corrélation entre l’IMC et l’évolution de la MPI n’a pas été trouvée [12, 13]. Pour la déglutition nous avons utilisé le SDQ car c’est un score qui est facile et qui ne nécessite pas d’examens paracliniques. Il prend en compte même l’existence de pneumopathie d’inhalation [4]. Mais notre étude présente quelques limites, elle est monocentrique avec un faible nombre de population, faite seulement en intra-hospitalier excluant ainsi les patients qui ne pouvaient pas venir à cause de leurs troubles de la marche. Les scores utilisés comme le MNA comporte des questions à réponses subjectives (comme la perception du patient de son état nutritionnel et de sa santé) qui ne sont pas objectivées par des examens biologiques simples (albuminémie, préalbuminémie, C réactive protéine) nécessaires pour apprécier l’aspect endogène ou exogène de la dénutrition [10] et le SDQ par des examens supplémentaires par un orthophoniste ou par une endoscopie par fibre optique pour l’évaluation de la déglutition ou FEES (Fiberoptic endoscopic evaluation of swallowing) [4].

Recrutements des patients et fréquences des MPI

          Durant cette période d’étude, 41/332 (12,34%) patients diagnostiqués comme ayant une maladie de parkinson idiopathique ont été inclus. Trente-huit (92,68%) ont été retenus avec 20/38 (53%) hommes et 18/38 (47%) femmes donnant une sex-ratio de 1,11. Ils représentaient onze virgule quatre pourcent des patients qui ont fréquenté notre service de Neurologie. Dans l’étude de Okobadejo et al au Nigeria, la fréquence intra-hospitalière de la MPI était de 1.47%. Ils ont eu une prédominance masculine avec un sex-ratio de 3,3/1 [14]. Dans une étude de Rijk en Europe en 1997, ils présentaient une prévalence de 1,6 % et il n’y avait pas eu de prédominance de genre [15]. Et dans celle de Rajput en 1992, la prévalence était estimée à 0,3% de population [4]. Cette différence pourrait s’expliquer par le nombre élevé de patient que l’hôpital d’Okobadejo recevait tandis que le nôtre était juste limité dans le service de Neurologie. Et les autres études étaient faites des dizaines d’années avant la nôtre avec des populations d’études plus larges.

Caractéristiques des patients parkinsoniens jeunes

             Nous avons eu des patients parkinsoniens jeunes de moins de 50 ans dans 18,42% des cas, l’âge de début était de 43 ans, avec une durée de la maladie d’environ 2,5 ans, une prédominance masculine, une maladie installée, un risque de malnutrition selon le MNA avec un score moyen de 23,64 ; un léger trouble de la déglutition mais un IMC normal. La prévalence de la MPI jeune était de 5% – 10% des patients dans l’étude de Gaba [13]. La fréquence de la MPI jeune (≤ 50 ans) était de 16.3% selon Okobadejo et al, avec une prédominance masculine [14]. Les parkinsoniens idiopathiques jeunes font environ 3–5% des cas de parkinsonisme, ils ont une maladie moins sévère mais une durée de maladie plus longue [26]. Cette différence entre la proportion des parkinsoniens jeunes entre pays développés et en voie de développement est encore à étudier. Chez les jeunes parkinsoniens, la qualité de vie est plus mauvaise que les parkinsoniens âgés avec la sévérité de la maladie, ils ont une durée de la maladie plus longue mais cette qualité de vie s’améliore avec le traitement [26]. Selon la valeur moyenne du score MNA, il n’existait pas une relation significative entre l’âge, la durée de la maladie et l’état nutritionnel des patients parkinsoniens dans notre étude. Mais dans une étude de Shidfar et al., la détérioration de l’état nutritionnel des patients était corrélée avec l’augmentation de l’âge. Les patients avec un état nutritionnel normal étaient moins âgés que ceux avec risque de malnutrition et malnutris [1].

Association MNA et progression de la maladie ainsi que les  troubles de la déglutition

         Par comparaison de moyenne, les patients avec des problèmes de nutrition étaient âgés à 56 ans au début de la maladie, la plupart avait moins de 50 ans ; ils avaient un âge de diagnostic à 60 ans, donc ayant une durée moyenne de la maladie plus élevée avec 4 ans, une maladie plus sévère avec un score de Hoëhn et Yahr à 2,3 et UPDRS à 36, des troubles de la déglutition plus sévère à 9,1 et avec un IMC moins élevé. Par comparaison de proportion, les patients avec des problèmes de nutrition étaient à moins de 50 ans au début de la maladie, donc ayant un délai diagnostique plus élevé, une maladie plus sévère, des troubles de la déglutition plus sévère. Dans une étude de Shidfar et al. par comparaison de moyenne, l’âge moyen de leur population avec des problèmes de nutritions était de 62,5 ans avec une durée moyenne de la maladie à 7,5 ans, une faible valeur de MNA 22 et 15 chez les patients avec H et Y à 3 et 4. Ils ont observé une relation entre l’altération de l’état nutritionnel avec la sévérité de la maladie, le pourcentage de patients avec risque de malnutrition augmente avec la durée de la maladie [1]. Pour l’étude de Sheard et al. par comparaison de proportion, les patients avec MPI malnutris étaient plus vieux (84% vs. 71%) avec une maladie plus sévère (H&Y : 21% vs. 5%), des scores UPDRS II et UPDRS III ainsi que des doses de levodopa plus élevées (Mdn 18 vs. 15 ; 20 vs. 15 ; 10.1 vs. 7.6 respectivement). Un âge de diagnostic, des doses de Levodopa, un score UPDRS III et un IMC élevés, étaient prédicteurs de malnutrition [8]. Nous avons à peu près trouvé les mêmes résultats sauf pour l’IMC et que nos associations étaient non significatives du fait du nombre limité de notre échantillon de population. Les patients ayant une maladie de Parkinson ont tendance à une plus rapide sarcopénie dû à l’âge (perte de masse musculaire, de composition musculaire et de qualité musculaire) par perte de poids inintentionnel et par style de vie sédentaire qui commence tôt dès les 2 à 4 années précédant le diagnostic. Les symptômes moteurs associés à la maladie de Parkinson, eux-mêmes entrainent que les patients ayant une MPI sont moins capables par rapport aux personnes de mêmes âges de faire le shopping, cuire les repas, se nourrir indépendamment. Les symptômes non moteurs et moteurs contribuent à la diminution de quantité ingérée et de perte de poids. Et les médicaments utilisés pour alléger ces symptômes ont une influence sur l’état nutritionnel [19]. Une perte de poids plus rapide a été observée chez les patients avec MPI [23]. La perte de poids et la malnutrition peuvent impacter la progression de la Maladie et accentuent la dyskinésie, le déclin cognitif et l’hypotension orthostatique entrainant déficit fonctionnel et mortalité [22].

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Table des matières

INTRODUCTION
I. METHODES
1.Plan de l’étude
1.1. Type d’étude
1.2. Cadre de l’étude
2. Participants
2.1. Critères d’inclusion
2.2. Critères d’exclusion
3. Variables à étudier
4. Methode de receuil données
5. Analyse statistique
6. Consideration éthique
II. RESULTATS
1. Recrutement
2. Fréquences des patients recrutes
3. Répartition des patients selon les caracteristiques
4. Répartition des patients selon les test therapeutique, traitement et leurs opinions
5. Evolution selon l’age, la duree et les différents scores
6. Répartition des patients selon score MNA
7. Caractéristiques des patients avec MPI jeunes
8. Association score MNA, severite de la maladie et troubles de déglutition
III. DISCUSSION
1. Forces et faiblesses de l’étude
2. Recrutement et fréquence des patients avec MPI
3. Répartition des patients
4. Evolution de la MPI et appréciation des troubles de déglutition
5. Répartition des patients selon le score MNA
6. Caractéristiques des patients avec MPI jeunes
7. Association score MNA, progression de la maladie et troubles de déglutition
8. Propositions et suggestions avec revue de la littérature
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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