Etat naturel et répartition des espèces aromatiques

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Phytothérapie

La phytothérapie (du grec phyton = plante et terapeia = soigner) est une science qui désigne le traitement des maladies par les plantes, utilisées dans leur intégrité. Elle ne se présente pas comme un système médical à part entière telle que l’homéopathie, l’acupuncture ou encore l’allopathie. Il s’agit plutôt d’un outil thérapeutique employé par chacun d’entre eux.
Les phytomédicaments existent aujourd’hui sous de multiples formes : teintures mères (macérations de plantes fraîches dans l’alcool), extraits secs, gélule de poudres de plante entière, huiles essentielles, infusions simples ou composées. [50]

Composition chimique et toxicité des huiles essentielles

La composition chimique des huiles essentielles est très complexe avec plus de 100 composés chimiques. [50]
Les principaux constituants d’une huile essentielle sont les terpènes (hémiterpènes, monoterpènes, sesquiterpènes et diterpènes). Ce sont des hydrocarbures qui contiennent une ou plusieurs doubles liaisons C=C. On peut également trouver des alcools, des aldéhydes, des phénols, des cétones, des époxydes, ainsi que des esters et autres dérivés phénylpropaniques. [9, 28]
Les molécules aromatiques présentes dans les huiles étant très puissantes, une ingestion accidentelle peut, selon la sorte et la quantité, générer une toxicité élevée voire un coma et même la mort.
Les huiles essentielles présentant une certaine toxicité sont celles contenant de la cétone comme l’absinthe, l’anis, le fenouil, le romarin, la menthe, le thuya, la sauge officinale.
Par usage oral, il faut éviter l’absorption sur estomac vide et chez les personnes atteintes d’infections des voies digestives hautes. [99]

Etat naturel et répartition des espèces aromatiques

Parmi les 800.000 espèces de la planète, un nombre relativement important synthétise des composants aromatiques. Certaines d’entre elles ne possèdent pas suffisamment de cellules sécrétrices pour être considérées comme des plantes aromatiques. D’autres espèces sont manifestement plus orientées vers cette forme de métabolisme. [50]
Les huiles essentielles se rencontrent dans tout le règne végétal, cependant elles sont particulièrement abondantes chez certaines familles [33] : Conifères, Rutacées, Apiacées (ex-Ombellifères), Myrtacées, Lamiacées, Poacées.
Tous les organes peuvent en renfermer, surtout les sommités fleuries (lavande, menthe…), mais on en trouve dans les racines ou rhizomes (vétiver, gingembre), dans les écorces (cannelle), le bois (bois de rose, santal), les fruits (poivre, orange), les graines (muscade, aneth), les feuilles (romarin, sauge), les tiges (citronnelle) et les bulbes (oignons). [30]

Rôles, propriétés et utilisations des huiles essentielles

Dans la nature, les huiles essentielles jouent un rôle important dans la plante elle-même en tant qu’antibactériens, antivirologiques, antifongiques, insecticides, et sur les herbivores par réduction de leur appétit sur ces plantes. Leurs parfums jouent un rôle attractif pour les insectes pollinisateurs. [11]
On confère aux huiles essentielles des propriétés antioxydantes et antimicrobiennes. [49]
L’intérêt pour les produits naturels dans l’alimentation et dans l’industrie pharmaceutique grandit de jour en jour. On retrouve en abondance les huiles essentielles dans l’industrie pharmaceutique pour leurs effets anti-infectieux,
calmants et antispasmodiques, antiparasitaires, anti-inflammatoires, expectorants, diurétiques, contre les aphtes, gingivites et maux de gorge en faisant les gargarismes et les bains de bouche, stimulants et relaxants en faisant les massages, etc. [30]
Outre l’industrie pharmaceutique, d’autres industries utilisent les huiles essentielles comme produits de bases ou comme additifs. En effet, les huiles essentielles sont présentes dans le processus de fabrication de nombreux produits finis destinés aux consommateurs. Ainsi, elles sont utilisées dans l’agro-alimentaire (gâteaux, biscuits, bonbons, chocolats, chewing-gum, crèmes glacées, jus de fruits, soupe, sauce,…) pour aromatiser la nourriture. Elles sont également utilisées dans l’industrie de la parfumerie, des cosmétiques et de la savonnerie, et dans l’industrie chimique pour la fabrication des adhésifs (colle, scotch, vernis,…). On les utilise aussi dans la fabrication de la nourriture pour animaux, dans la fabrication de tabac pour cigarettes, dans l’industrie automobile, dans la préparation des sprays insecticides,… [21, 30, 65]

Les techniques d’extraction utilisées aux Comores

Deux techniques d’extraction sont utilisées par les manipulateurs comoriens depuis des décennies : il s’agit de l’hydrodistillation et de l’entraînement à la vapeur qui sont deux méthodes voisines.
En effet, ces deux méthodes sont basées sur le même principe, mais on peut distinguer l’hydrodistillation (Figure 2) de l’entraînement à la vapeur (Figure 3) par le fait que dans le premier cas, la matière végétale est directement placée dans l’eau bouillante de la cucurbite, tandis que dans le second cas, on place le matériel végétal sur une grille perforée dans le fond de la cucurbite. [23, 65]
Le principe de ces deux méthodes sera énoncé plus loin (voir 2ème partie).

Description botanique

Arbre de 3 à 15 m de haut. Feuilles opposées, oblongues-ovales, coriaces, luisantes, de 15 à 20 cm de long et de 8 à 10 cm de large, munies de 3 ou 5 nervures longitudinales. Fleurs unisexuées, blanchâtres, disposées en panicules axillaires et terminales. [3]

Distribution géographique et habitat

Espèce endémique du Sri Lanka (Ceylan) où la culture est industrialisée ainsi qu’en Asie du Sud-Est. La plante est introduite est cultivée dans tous les pays tropicaux.
Comores, Madagascar, Mascareignes, Seychelles : naturalisée en certaines régions afforestées de zone humide. L’écorce des tiges donne la cannelle du commerce, vendue en morceaux enroulés. En culture, les plantes sont coupées tous les trois ans pour obtenir des tiges longues et tendres. [24]

Composition chimique

– Feuilles : flavonoïdes, leucoanthocyanes, stéroïdes, triterpènes, stérols insaturés et des traces d’alcaloides.
– Feuilles, tiges : stérols, phénols, terpènes, tanins, flavonoides. [28]
Remarques :
Le principal composé responsable de l’arôme de la cannelle est le cinnamaldéhyde. [69]
La teneur en huile essentielle de la cannelle varie de 1 à 2%. Les feuilles du cannelier fournissent une essence qui renferme 70 à 95% d’eugénol. [10, 17] Les autres composants majoritaires de la plante sont : le cinnamaldéhyde, le benzaldéhyde, l’amyl-méthylcétone, le phellandrène, le pinène, le cymène, l’acétate de cinnamyle, le cinéole, le linalol, l’aldéhyde cuminique, le caryophyllène, l’ester de l’acide isobutyrique, des dipenténoides, le safrole, le méthyleugénol, le bornéol, le géraniol, l’alpha-terpinéol, l’alcool cinnamique, la cinzeylanine, le cinzeylanol, la (-) épicatéchine, la proanthocyanidine, un polymère de proanthocyanidine et l’arabinoxylane. [66]

Propriétés

L’huile essentielle montre un effet anesthésique local, et présente, in-vitro, une activité cytotoxique (leucémie L1210). D’autres travaux font référence à une activité carminative et à un effet oestrogénique. Elle possède aussi des propriétés relaxantes de la musculature lisse. [64]
Elle présente des propriétés antibactérienne, antidiarrhéique, astringente, tonique du système sympathique et emménagogue. [75]
L’aromathérapie l’utilise également comme antiseptique.

Usage médical

– La poudre d’écorce de la tige ou des feuilles, ajoutée au thé, est fébrifuge et aromatisante.
– La décoction des feuilles par voie orale est employée comme désinfectant des voies urinaires. [3]
– La décoction de la poudre d’écorce est utilisée contre l’anémie [66], et contre les céphalées. [1]

Description botanique

Plante herbacée de 70 cm de haut à feuilles alternes. Puis, sur une autre tige, partant de la racine, une inflorescence compacte, avec des bractées blanches, roses ou violettes, axillant une fleur zygomorphe jaune. Rhizome tortueux comparable au gingembre, mais plus droit, brun pâle. [24]

3. Distribution géographique et habitat

Espèce communément cultivée sous les tropiques. Elle est la principale source de safran de l’Inde. Comores, Madagascar, Mascareignes, Seychelles : elle est cultivée et est parfois subpontanée. [24]

Composition chimique

– Feuilles : polyphénols, triterpènes, stérols insaturés, désoxy-2-sucres.
– Rhizome : phénols, terpènes, stérols, triterpènes, flavonoides. [27]
Remarques :
Dans le rhizome, on trouve une huile essentielle dont le composant principal est le turmérone (50%), riche en monoterpène (bornéol, camphre, terpinène) et en sesquiterpènes (alpha et béta-turmérones, atlantone, curcuménol, zingibérène, curcumène) et des matières colorantes jaunes lesquelles sont des curcuminoides : diaryl-1,7-heptadiène-1,6-diones-3,5 qui sont sous la forme céto-énolique Z,Z. [17, 63]
En revanche, l’huile essentielle des feuilles contient les composants majoritaires suivants : alpha-phellandrène (47,7%), terpinoloène (28,9%), béta-pinène et myrcène (6,3%), limonène et cinéole-1,8 (6,0%), alpha-pinène (2,2%). [40]

Propriétés

Le rhizome présenterait des propriétés anti-tumorales, in vitro. [40]
Le curcuma possède un effet protecteur hépatique et des qualités protectrices du système cardiovasculaire. Le rhizome présente également des propriétés anti-inflammatoires. [78]

Usage médical

– Dans les problèmes gynécologiques (pertes blanches) : feuilles toujours utilisées dans des mélanges de plantes dont la plupart viennent du marché
(koba, ail,…) et d’autres qui sont des herbes communes (Ocimum suave, Ocimum canum, Euphorbia hirta).
Décoction du mélange après avoir écrasé le curcuma en poudre puis boire un bol deux fois par jour pendant trois à sept jours. [66]
– Pour soigner les plaies : il est utilisé seul. Poudre de rhizome écrasé ajoutée d’un peu d’eau pour avoir une crème à appliquer sur la plaie après s’être blessé une fois par jour pendant trois jours. [24]
– Le rhizome est aussi utilisé contre la toux. [1]

Description botanique

Herbe semi-crussulante, tiges et feuilles couvertes de poils laineux. Feuilles fines, opposées, largement ovales, arrondies à cunées à la base, courtement acuminées, à bords dentés, très odorantes, de 3 à 5 cm de long et de 2 à 5 cm de large ; 4 à 6 paires de nervures latérales. Pétioles de 1 à 2,5 cm de long. [3] Fleurs blanchâtres regroupées en grappes terminales ascendantes, pyramidales. [66]

Distribution géographique et habitat

Espèce pantropicale, rudérale ou quelquefois cultivée mais se rencontre souvent sur les décombres ou les cases délabrées. [66]

Composition chimique

– Feuilles : phénols, anthocyanes, stérols, coumarines et des traces de flavanes, leuco-anthocyanes et des traces d’anthraquinones libres, et saponosides.
– Tiges/branches : anthocyanes, stérols et des traces de phénols, flavanes. [27]
Remarque :
L’huile essentielle des feuilles est riche en carvacrol (43%), camphre, limonène, triterpènes, sesquiterpènes, flavonoides et acide oxalique. [75]

Propriétés

Les feuilles sont emménagogues.
La plante présente aussi des propriétés antiseptique, fébrifuge, désinfectante digestive et serait un sédatif léger. [75, 95]

Usage médical

– Sédatif des coliques abdominales ; médication de la dysurie et laxatif : décoction de la plante entière par voie orale. [3]
– Antitussif : ingestion du jus des feuilles (mâcher et sucer). [66]
– Traitement des blessures internes et rhumatisme : massage avec la décoction des feuilles.
– Contre l’état grippal : « jus » des feuilles grillées utilisé seul ou en association avec du lait de coco ou de l’huile de coco.
– Contre le paludisme : utilisé dans un mélange de plantes aromatiques. Bain de vapeur avec la décoction du mélange de plantes, chaque plante du mélange étant utilisée équitablement en quantité. [24]
– Contre les céphalées : décoction des feuilles. [1]

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Table des matières

Introduction générale
PARTIE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Présentation des Comores
1. Cadre physique
1.1. Situation géographique et relief
1.2. Climat
1.3. Flore et végétation
2. Cadre socio-économique
2.1. Population
2.2. Activités économiques
2.2.1. Le secteur agricole
2.2.1.1. Les cultures vivrières
2.2.1.2. Les cultures commerciales
2.2.2. L’exploitation forestière
2.2.3. La pêche
2.2.4. L’élevage
II. Les huiles essentielles
1. Historique
2. Quelques définitions
2.1. Plante aromatique
2.2. Essence
2.3. Huile essentielle
2.4. Aromathérapie
2.5. Phytothérapie
3. Composition chimique et toxicité des huiles essentielles
4. Etat naturel et répartition des espèces aromatiques
5. Rôles, propriétés et utilisations des huiles essentielles
6. Les techniques d’extraction utilisées aux Comores
7. Facteurs techniques responsables de la variabilité quantitative et qualitative des huiles essentielles
III. Monographie des plantes aromatiques des Comores
1. Nomenclature botanique
2. Description botanique
3. Distribution géographique et habitat
4. Composition chimique
5. Propriétés
6. Usage médical
IV. Production et Exportations des produits de rente des Comores
1. Production
1.1. La vanille
1.2. Le girofle
1.3. L’ylang-ylang
2. Exportations
2.1. La vanille
2.2. Le girofle
2.3. L’ylang-ylang
3. Marchés des exportations
PARTIE II: ETUDE DE CAS : Essais physico-chimiques sur l’huile essentielle de Cananga odorata Var. genuina
I. Matériels et méthodes
1. Matériel végétal
2. Extraction de l’huile essentielle
2.1. Matériel de distillation
2.2. Distillation proprement dite
3. Détermination des paramètres physico-chimiques de l’huile essentielle
3.1. Préparation de l’échantillon
3.2. Détermination des paramètres physiques (normes AFNOR)
3.2.1. Densité relative à 20°C
3.2.2. Indice de réfraction
3.2.3. Pouvoir rotatoire
3.3. Détermination des paramètres chimiques (normes AFNOR)
3.3.1. Indice d’acide
3.3.2. Indice d’ester
II. Résultats
III. Discussion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes 

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