L’eau est une richesse, à la fois précieuse, fragile et limitée, qui n’a pas toujours fait l’objet d’une gestion cohérente et rationnelle : pollution des eaux, curage, destruction des habitats avec des impacts importants sur les écosystèmes aquatiques mais aussi sur les ressources en eau potable. Une prise de conscience européenne de ces risques, a permis la mise en place de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau en 2000 (2000/60/DCE). Cette directive impose aux pays européens l’atteinte du bon état écologique et chimique de l’ensembles des eaux (de surfaces, souterraines, côtières et les plans d’eau) dans les horizons de 2015. Le Montison, petit cours d’eau affluent de l’Indre, ne déroge pas à la règle. Le Syndicat d’Aménagement de la Vallée de l’Indre (SAVI), sur l’ensemble de son territoire dont la compétence eau lui a été déléguée, effectue une étude et met en place des actions dans l’objectif d’atteinte de ce bon état. Le Montison sur sa partie aval est sous la responsabilité du SAVI. L’objectif de mon stage a été l’état initial du Montison, la mise en place d’indice de suivi et les propositions de gestion dans l’objectif d’atteinte du bon état.
Localisation
L’environnement physique
les précipitations
La répartition mensuelle des précipitations à Tours montre une distribution régulière des pluies avec toutefois à l’automne et en hiver une pluviométrie plus abondante. L’été est plus sec (moins de 55mm/mois). En Indre et Loire, la précipitation annuelle avoisine les 679mm pour un total de 165 jours (http://www.meteofrance.com).
Les températures
La courbe des températures de Tours est typique des climats océaniques tempérés avec des températures moyennes mensuelles peu importante (amplitude faible entre les mois les plus chauds et des plus froids). Le mois le plus froid est celui de janvier (3,9°C), alors que le maximum estivale est atteint en juillet (18,9°C) (http://www.meteofrance.com).
Vents dominants
La rose des vents établie à la station météorologique de Tours montre que les vents dominants viennent du sud-ouest et du nord-est. Ces vents ont des vitesses comprises entre 1,5 et 4,5 m/s (53,5% des observations à Tours) (LGV Sud Europe Atlantique, 2007).
Le Montison et son Bassin Versant
Le réseau hydrographique
Situé dans le bassin Loire Bretagne (28% du territoire national), le Montison est un affluent de l’Indre au niveau d’Artannes sur Indre (37) (Annexe 1, A) dont la source d’origine n’a pas été localisée sur la carte IGN. Toutefois, le long du linéaire, quelques petites sources alimentent le cours d’eau (Figure 2). Le bassin versant du Montison couvre une surface d’environ 44 km² pour près de 61 km de linéaire dont seulement 7,8 km ont été définit comme cours d’eau par la DDAF.
Hydroécorégion
Le Montison est situé sur la table Calcaire (hydroécorégion niveau 1), et plus précisément, sur la table calcaire Sud Loire (N° 41, niveau 2).(Annexe 2, C et D)
Masse d’eau
La Directive Cadre sur l’Eau (2000/60/DCE) impose une unité de réflexion et d’évaluation : la Masse d’Eau : unité hydrographique (eau de surface) ou hydrogéologique (eau souterraine) cohérente, présentant des caractéristiques assez homogènes et pour laquelle on peut définir les mêmes objectifs. La France compte près de 4250 masses d’eau contre 9756 en Angleterre et au Pays de Galles (Heri, 2008). Le Montison, en raison de son rang de Strahler inférieur à 3 et d’une surface bassin versant supérieur à 10 km², est considéré comme un très petit cours d’eau (TPCE) codé FRGR2150 (code de la masse d’eau) ou encore nommé TP9 en raison du cas général de l’hydroécorégion table calcaire. On peut aussi nommer le Montison comme très petite masse d’eau (TPME). Cette TPME est nommée « le Montison et ses affluents depuis la source jusqu’à la confluence avec l’Indre (Comité de bassin Loire Bretagne, 2007). Ce n’est toutefois pas une masse d’eau principale, il est contenu dans un bassin versant supérieur à 10 km² (le bassin de l’Indre) et le drain principal conflue avec une masse d’eau principale (GR0351c) : l’Indre entre Courcay et la Confluence avec la Loire, (cours Heri, 2008). Le Montison, est un cours d’eau non domanial. C’est à dire qu’il ne fait pas partie du domaine public ; au contraire il est soumis au régime de droit privé. Ainsi, le riverain est propriétaire des berges et du lit jusqu’au milieu du cours d’eau selon les articles L215-1 à 6 du Code de l’Environnement.
La géologie
Le bassin versant du Montison repose sur des couches allant du Crétacé supérieur au Jurassique et enfin au Dogger. Localement, ces couches peuvent être entaillées par le lit du cours d’eau et sa plaine alluviale ou masquées par des couches géologiques d’origine détritiques plus récentes : sables, limons etc.). Ce secteur étudié repose essentiellement sur les formations du Crétacé supérieur (formations argilo-siliceuses du Sénonien puis formations crayeuses du Turonien) sur lesquelles se sont développées des bassins lacustres à la sédimentation carbonatée (calcaires lacustres de Touraine, épais d’environ 6 m à Sorigny). Localement, ces formations sont à leur tour recouvertes par des épandages de sables et de graviers continentaux peu épais (4 m d’épaisseur au maximum) datés du mio-pliocène. (Annexe 3, D) (Inconnu, 2007).
la géomorphologique
Ce bassin s’inscrit sur le plateau de la Haute-Touraine au relief peu prononcé et incliné dans le sens sud-nord. Les altitudes de ce plateau varient de 90 à 120 m exceptées à l’approche des cours d’eau de l’Indre comme le Montison où le plateau s’incline jusqu’à 60m d’altitude. (Inconnu, 2007).
hydrologie
L’ancienne station de mesure de débit (référence K7529010 sur la Banque Nationale de Données pour l’Hydrométrie et l’Hydrologie : http://www.hydro.eaufrance.fr), active entre 1967 et 1985 était située sur le tronçon 36 dont il ne reste aujourd’hui plus que le cadre. Elle mesurait les écoulements venant d’un sous bassin versant du Montison de 14,6 km². Les valeurs données par cette station ne sont représentatifs que de cette portion du bassin et ne peut être généralisé à l’ensemble du Montison. D’autant plus que ce tronçon est assec une partie de l’année alors que la partie en aval du Montison ne l’ai qu’exceptionnellement. Le débit mensuel moyen sur cette station était de 0,065 m3/s. Le maximum des débits moyens mensuels (Annexe 4, G) est atteint en février (0,225 m3 /s) alors que le minimum est atteint au mois d’août (0,007 m3 /s). Le débit d’étiage est très faible, ce qui rend le Montison d’autant plus vulnérable face aux rejets quels soit urbaines ou agricoles. En effet, les pollutions ponctuelles ou diffuses, ne peuvent se diluer dans des débits aussi faible. De ce fait, la période estivale ( juin à octobre) est particulièrement critique pour l’écosystème car directement impacté par les pollutions même de faible quantité et cela sur des kilomètres. Les débits journaliers (Annexe 4, H) nous renseignent sur les débits de crues. Ils nous montrent que les débits de crues restent modérés (Le débit vicennale n’est que 2,7 fois plus élevé que le débit moyen mensuel du mois de janvier). Des informations sur les débits moyens minimums (sur 3 et 10 jours consécutifs) ainsi que sur le débit moyen mensuel sec de récurrence 5 ans (QMNA5) (Annexe 4, I) renseignent sur la présente des assecs une partie de l’année sur la période étudiée de 1967 et 1985 sur ce tronçon. Il n’est pas toutefois possible de le généraliser, ni à aujourd’hui sur le même tronçon, ni à l’ensemble du bassin.
les eaux souterraines
nappes souterraines
Sur la zone d’étude, les nappes suivantes dominent (B. Bejon, DDAF, Communication Personnelle):
• Nappe de la craie : portée par le faciès crayeux du Turonien, drainée par l’Indre sur notre site. Cette nappe est utilisée comme pompage agricole et de captage d’Alimentation en Eau Potable.
• Nappe du Cénomanien, de par son étendue et son épaisseur, elle fait partie des grands réservoirs d’eau souterraine français. Les écoulements sont globalement dirigés de l’est vers l’ouest dans la vallée de l’Indre. Cette nappe sert principalement au captage d’Alimentation en Eau Potable.
• Nappe des calcaires du Jurassique moyen et supérieur est le principal aquifère perméable. Elle constitue la principale ressource en eau souterraine, drainée par les vallées comme celui du Montison. Ce calcaire lacustre est utilisé principalement pour le pompage agricole.
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Table des matières
I Introduction
A Localisation
1 L’environnement physique
2 Le Montison et son Bassin Versant
3 les eaux souterraines
B Contextes réglementaires et politiques
1 Le Contexte politique avant la Directive Cadre sur l’Eau
2 la Directive Cadre sur l’Eau
3 Définition du bon état écologique et comment l’obtenir ?
4 Présentation du SAVI et ses compétences
5 Zones de protection
C Les indicateurs : état initial et suivi
1 Evaluation du linéaire
2 Analyse de la population de macroinvertébrés
3 IPR
4 Analyse physico-chimique et des débits ponctuels
5 Analyse de l’eau
II Matériel et méthodes
A Evaluation du linéaire
B Analyse de la population d’invertébrés
1 L’indice français : IBGN
2 L’indice anglais : RIVPACS (River Invertebrate Prediction and Classification System)
C IPR
D Analyse des débits et de la physico-chimie
E Analyse de l’eau : (en laboratoire)
F Tracés du Montison
1 Carte napoléonienne
2 Carte IGN
G Définition d’un cours d’eau selon le Conseil Scientifique du Conseil supérieur de la
pêche (CSP)
III Résultats
A Evaluation du linéaire
1 Occupation du sol en bordure du cours d’eau
2 Sinuosité
3 Granulométrie
4 Recouvrement de la végétation
5 Hélophytes
6 Type de berge
7 Faune et flore sur le Montison
B Analyse de la population de macroinvertébrés
1 Résultats des IBGN
2 Analyse des traits de vies
C IPR
D Analyse des débits et de la physico-chimie
E Analyse de l’eau : (en laboratoire)
F Tracés du Montison
1 Carte napoléonienne
2 Carte IGN
G Définition d’un cours d’eau selon le Conseil Scientifique du Conseil supérieur de la
pêche (CSP)
IV Discussion
A Comparaison Indice IBGN et l’Indice RIVEPACS
B Etude préliminaire de l’état chimique du Montison
C Etude préliminaire de l’état biologique du Montison
1 l’hydromorphologique
2 la physique
3 l’écologique
D Délimitation du cours d’eau Montison et première conclusion sur le « bon état »
E Propositions de gestion
F Contraintes et limites du projet
Conclusion
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