Soutenance mémoire
ETAT GENERAL DES RECHERCHES SUR LA FAUNE ICHTYOLOGIQUE ET SUR LES TORTUES D’EAU DOUCE CIBLES DU CMK
Reconnu parmi les pays ayant une grande biodiversité et face aux pressions et menaces qui pèsent sur l’environnement, Madagascar a renforcé son engagement pour le sauvegarde de l’environnement depuis 2003. La protection des zones humides fait partie de cet engagement. Renfermant aussi un système aquatique lentique (marais et lacs) et lotique (fleuves et rivières), ces zones abritent également une richesse en faune aquatique comme les poissons et les tortues.
Concernant la faune ichtyologique, 173 espèces d’eau douce dont 71 endémiques sont répertoriées à Madagascar (Froese & Pauly, 2017). La faune ichtyologique malagasy est considérée comme pauvre en espèce, riche en endémicité et généralement d’origine marine (Kiener, 1963).
Pour le cas du CMK, il comporte le lac Kinkony qui est le deuxième plus grand lac après Alaotra. Il abrite des espèces euryhalines comme le requin (Kiener, 1963) et dulçaquicoles qui renferment des espèces endémiques. C’est le cas de notre espèce cible Paratilapia polleni décrite premièrement par Bleeker en1868. Depuis 2005, des études ont été menées sur la faune aquatique dans le CMK et a permis de constater qu’à lui seul, le lac Kinkony contenait 33 espèces de poissons (Raminosoa, 2004) .
En ce qui concerne le genre Paratilapia, des études et des projets ont déjà été effectués. En particulier:
– l’étude De Rham & Nourissat en 2002 sur les Cichlidés endémiques de Madagascar : il s’agit de la distribution du Paratilapia et d’autres espèces de poissons sur la grande île.
– le Mémoire de Tsilavina Ravelomanana en 2006 sur l’essai de réintroduction d’une espèce de CICHLIDAE endémique de Madagascar Paratilapia sp. ou Fony dans les étangs du Parc Zoologique d’Ivoloina, Toamasina. C’est une étude sur l’essai de réintroduction de juvéniles de Paratilapia sp. Fony importés des Etats-Unis d’Amérique. Les objectifs étaient de faire l’importation des poissons, suivre l’évolution de leur population et approfondir l’étude de leur biologie et écologie.
– le Mémoire de Raffaëlla Andriantsoaharinanahary en 2015 sur l’étude des éléments fondamentaux écosystémiques du grand lac du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza, Antananarivo, en vue de la conservation de Paratilapia sp. endémique de Madagascar. A la suite de ces projets, il est constaté que la description et les comportements des espèces de Paratilapia à gros points et à petits points ne sont pas encore bien définis, tandis que leur distribution est devenue restreinte. Les gros et les petits points sont de couleur claire (blanche ou bleu en générale) qui recouvrent leur corps et qui permettent la distinction entre les deux espèces de Paratilapia. Par la suite, ces lacunes d’information nous ont menés à l’initiation de cette étude préliminaire d’extension de l’aire de distribution de Paratilapia à petits points vulnérable selon le statut de l’UICN 2017.
MATERIELS ET METHODES
MILIEU D’ETUDE
Localisation et description des stations
Le Complexe Mahavavy-Kinkony est localisé à l’Ouest de Madagascar, dans l’exprovince de Mahajanga, région Boeny et s’étendant sur une superficie de 302000 ha. Sept stations ont été visitées. Il est à noter qu’on a visité les mêmes stations de la dernière descente (2015) pour bien voir l’évolution du suivi.
Lac Kinkony
Le lac Kinkony est le deuxième lac le plus grand de la grande île après le lac Alaotra. On y a exploré trois stations.
a) Antobimafana (S: 16°10’23,3″ E: 045°50’59,7″ Alt: 10 m):
L’eau est profonde (d’environ 5m), de couleur rougeâtre. La rive est généralement bordée de Bismarckia nobilis. Le fond est constitué de sable et d’argile. Utilisée comme zone de pêche et d’usage domestique pour l’Homme. Il est utilisé comme zone d’abreuvage des animaux.
b) Mamahana (S: 16°12’55,0″ E: 45°54’57,7″ Alt: 6 m):
L’eau est peu profonde (1,5 m), de couleur rougeâtre. Présentant quelques Phragmites sp. Le substrat est formé de sable et beaucoup de vase. Utilisée comme zone de pêche et d’usage domestique pour l’homme, zone d’abreuvage des animaux et source d’eau pour l’irrigation des champs de culture.
c) Marofandroboka (S: 16°06’21,3 E: 45°51’49,9″ Alt: 11 m):
L’eau est peu profonde (3m), de couleur verdâtre. Le substrat est formé par de l’argile avec peu de sable. Quelques pieds de Phragmites sp. sont présents dans l’eau. Utilisée comme zone de pêche et de quelques activités domestiques. Lieu d’abreuvage des animaux.
Lacs satellites
a) Beloha (S: 15°55’00,7″ E: 45°59’41,8″ Alt: 24 m):
L’eau est peu profonde (1,5 m) et de couleur jaunâtre. La rive est constituée de la végétation suivante : Bismarckia nobilis, Cyperaceae et Nymphaea stellata. Encore utilisée comme zone d’abreuvage des animaux, de pêche pour certaines personnes malgré son statut de noyau dur.
b) Katondra (S: 16°13’36,4″ E: 046°02’26,8″ Alt: 12 m):
L’eau est profonde (d’environ 7m) et claire. La rive est bordée de la plante aquatique Phragmites sp. et de forêt secondaire. Utilisée comme zone de pêche et d’usage domestique pour l’homme. Il est utilisé comme zone d’abreuvage des animaux.
c) Maliolio (S: 16°00’34,5″ E: 45°48’21,6″ Alt: 33 m):
L’eau est profonde (d’environ 3m), de couleur verdâtre. La rive est bordée de Bismarckia nobilis et de végétation herbeuse. Le substrat est formé d’argile et de peu de sable. Utilisée comme zone de pêche de temps en temps, et une zone d’abreuvage des animaux.
d) Tsiambara (S: 15°55’05,3″ E: 45°59’26,2″ Alt: 21 m):
L’eau est profonde (d’environ 6 m) et transparente. Le substrat est formé par du sables et des limons. La rive est bordée de Cyperaceae et de Nymphaea stellata. Utilisée comme zone de pêche, d’usage domestique, d’abreuvage des animaux et source d’eau pour l’irrigation des champs de culture.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. ETAT GENERAL DES RECHERCHES SUR LA FAUNE ICHTYOLOGIQUE ET SUR LES TORTUES D’EAU DOUCE CIBLES DU CMK
II. MATERIELS ET METHODES
II-1. MILIEU D’ETUDE
II-1-1. Localisation et description des stations
II-1-2. Evolution du climat durant les années 2015 et 2016
II-2. Collecte de données
II-2-1. Paramètres physico-chimiques de l’eau
II-2-2. Capture, identification et mensuration des poissons
II-2-3. Collecte des données sur les tortues d’eau douce
II-3. Traitement et Analyse des données
II-3-1. Analyse des paramètres physico-chimiques
II-3-2. Richesse spécifique
II-3-3. Fréquence de capture
II-3-4. Abondance relative (AR)
II-3-5. Diversité spécifique et équitabilité
II-3-6. Similarité des stations
II-3-7. Structure du peuplement ichtyologique
II-3-8. Capture par unité d’effort (CPUE)
II-3-9. Evaluation du stock de poissons
II-3-10. Analyse en Composant Principal
II-3-11. Analyse de proximité des stations
II-3-12. Evaluation des menaces sur les stations choisies
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1. Paramètres physico-chimiques de l’eau
III-2. La faune ichtyologique
III-2-1. Richesse spécifique
III-2-2. Fréquence de capture des espèces
III-2-3. Abondance relative
III-2-4. Diversité spécifique et équitabilité des stations
III-2-5. Similarité des stations
II-2-6. Structure du peuplement ichtyologique des sept stations
III-2-7. Capture par unité d’effort (CPUE)
III-2-8. Stock de poissons
III-3. Suivi des tortues d’eau douce
III-3-1. Richesse spécifique
III-3-2. Structure de la population de Pelusios castanoides
III-4. Etude préliminaire de l’introduction de Paratilapia polleni
III-4-1. Corrélation entre les espèces et les paramètres physico-chimiques de l’eau
III-4-2. Affinité des stations par rapport aux espèces de poissons et les paramètres physico-chimiques de l’eau
III-4-3. Menaces et pressions enregistées au niveau des stations
IV. DISCUSSIONS
IV-1. Paramètres physico-chimiques de l’eau
IV-2. Faune ichtyologique
IV-2-1. Richesse spécifique
IV-2-2. Abondance relative et fréquences de capture des espèces de poissons
IV-2-3. Evaluation du stock
IV-2-4. Structure du peuplement
IV-3. Tortue d’eau douce
IV-4. Etude préliminaire de l’introduction de Paratilapia polleni dans les autres stations
IV-4-1. Analyse en Composantes Principales
IV-4-2. Faisabilité de l’introduction de Paratilapia polleni dans les autres stations
IV-4-3. Pressions et menaces
IV-5. Limites de la méthode de suivi
V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
