Etat des lieux sur les troubles anxieux de l’adulte

Selon l’OMS, les troubles anxieux constituent les plus courants de tous les troubles mentaux, avec une prévalence au cours de la vie entière de 16 à 29% et touchent préférentiellement les femmes (2 fois plus que chez les hommes) [1, 2]. Ils ont également un impact économique majeur [3]. Les troubles anxieux sont des sentiments intenses et prolongés de peur et de détresse qui sont hors de proportion avec la menace ou le danger réel. Les sentiments de peur ou de détresse entravent le fonctionnement de la vie quotidienne .

CONSIDERATIONS GENERALES 

DEFINITIONS

Les troubles anxieux ont été désignés auparavant sous le terme de « névrose ». La névrose est une affection chronique secondaire à un conflit psychique ; d’expression physique et/ou psychique ; sans cause organique lésionnelle ; reconnu par le sujet comme pathologique ; n’altérant pas gravement le sens de soi et de la réalité [5]. Les termes suivants méritent quelques éclaircissements :

Peur
C’est une réaction émotionnelle induite par un danger réel et objectif qui permet la fuite ou l’affrontement .

Anxiété
C’est une émotion physiologique qui possède un rôle adaptatif face aux stimuli soudains, inhabituels ou menaçants provenant de l’environnement, qui s’exprime dans trois registres : psychologique, comportementale et somatique et qui devient pathologique lorsqu’elle est trop intense, inadaptée hors de proportion avec ses causes et/ou entraine un handicap social ou professionnel du fait de ses conséquences .

Angoisse
C’est la forme à expression somatique de l’anxiété [8]. L’angoisse normale éclaire l’esprit et le pousse vers la création. L’angoisse pathologique, elle, l’entrave dans sa pensée et ses actions et menace de l’anéantir [9]. L’angoisse et l’anxiété désignent surtout une réaction à quelque chose qui vient du dedans et non plus à un danger situé à l’extérieur, dans la réalité .

Ainsi, les troubles anxieux désignent un ensemble d’affections caractérisées par une anxiété excessive ou persistante qui entraîne une souffrance subjective permanente ou entrave le fonctionnement de la vie quotidienne du sujet .

PSYCHOGENESE

– En 1769 : apparition dans le vocabulaire médical du terme de « névrose », par le médecin écossais William Cullen, désignant les maladies sans lésions organiques [7].
– En 1869 : Grâce à un nouveau regroupement symptomatique à large spectre, l’américain Georges Miller Beard décrit la « neurasthénie »
– En1895 : Distinction par Freud de la névrose d’angoisse de la neurasthénie et la relie à des perturbations de la vie sexuelle [7].
– En 1967 : Laplanche et Pontalis définissaient le terme de névrose par une« affection psychogène où les symptômes sont l’expérience symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis entre le désir et la défense »
– En 1980 : Sous l’influence du mouvement de l’association américaine de psychiatrie sont apparues de nouvelles classifications purement descriptives, et de nos jours le concept de névrose a disparu des classifications internationales.

D’où la naissance des classifications américaines (DSM) et de l’OMS (CIM10) qui sont des outils de recherche exempt de tout préjugé théorique .

Dans son évolution, la classification des névroses se déroule comme suit :

– Selon la théorie freudienne : l’anxiété s’intègre à la nosographie des névroses.

On décrit généralement :
– D’abord une forme basale : la névrose d’angoisse où les mécanismes de défense sont relativement simples et l’angoisse par conséquent plus directe, moins neutralisée et compensée.
– Ensuite, trois névroses fortement « structurées » :
o La névrose phobique (hystérie d’angoisse) : où l’angoisse est engagée dans un système idéo-affectif symbolique (agoraphobie, phobie des couteaux, etc…)
o La névrose hystérique (hystérie de conversion) où l’angoisse est neutralisée dans son déguisement dans des expressions psychosomatiques artificielles
o La névrose obsessionnelle où l’angoisse est remplacée par un système d’actes interdits ou de pensées magiques forcées [12].
– Selon les classifications actuelles : l’anxiété est repérée par un modèle descriptif .

(Sous-tendu par la réponse aux traitements et un modèle comportemental) .

– Axe I : troubles cliniques, catégorie troubles anxieux
– Axe II : troubles de la personnalité .

Selon le DSM III, les troubles névrotiques, sont répartis sur l’Axe I en 5 catégories :

– Troubles anxieux (incluant le Trouble Panique, le Trouble Anxieux Généralisé, l’Agoraphobie avec ou sans attaque de panique, les Phobies sociales, les phobies simples)
– Troubles somatoformes
– Troubles dissociatifs
– Troubles psychosexuels .

Selon le DSM IV-TR, les troubles anxieux sont les suivants :

– Le trouble anxieux généralisé
– Le trouble panique avec ou sans agoraphobie
– L’agoraphobie sans antécédent de trouble panique
– La phobie simple
– La phobie sociale
– Le trouble obsessionnel compulsif
– L’état de stress post-traumatique
– L’état de stress aigu
– Le trouble de l’adaptation
– Le trouble anxieux induit par une substance
– Le trouble anxieux dû à une affection médicale générale
– Le trouble anxieux non spécifié .

EPIDEMIOLOGIE

En Europe, les troubles anxieux représentent le trouble psychiatrique le plus fréquent car chaque année 14 % des Européens développent un trouble anxieux . Ce sont les pathologies les plus fréquentes parmi tous les troubles psychiques, environ deux fois plus fréquentes que les dépressions, vingt fois plus fréquentes que la psychose maniacodépressive, plus de trente fois plus fréquentes que la schizophrénie . L’âge d’apparition est précoce : 15 à 25ans. Le pic de prévalence concerne une population plutôt jeune : entre 25 et 44 ans [13]. Comme facteurs de vulnérabilité, on retrouve : le genre féminin, le niveau social défavorisé, le chômage, le milieu urbain, la situation matrimoniale : non marié, divorcé/séparé, vivant seul ou sans enfants .

Mais les facteurs de risque les plus importants retrouvés ces dernières années sont :
– La présence d’antécédents familiaux ou encore d’antécédents personnels d’anxiété ou de timidité marquée au cours de l’enfance ou de l’adolescence.
– Le fait d’avoir vécu des événements stressants ou traumatisants, comme des mauvais traitements (facteurs précipitants).
– Enfin, la présence d’un trouble psychiatrique et le fait d’être une femme .

ETIOPATHOGENIE

L’étiologie des troubles anxieux semble multifactorielle et aurait des composantes héréditaires et environnementales, comme des évènements stressants survenant pendant l’enfance [16, 17]. Cependant, quatre modèles étiopathogéniques ont contribué aux troubles anxieux :

Modèle psychanalytique
La névrose selon Freud, est une maladie globale de la personnalité impliquant tout à la fois la présence de symptômes, parfois désignés du nom même du mécanisme de défense supposé les induire et d’une organisation pathologique du caractère liée au même type de conflit infantile .

Rôle de l’inconscient

Basée sur la « théorie des forces inconscientes de Freud », dans sa première découverte, Freud a bâti trois instances : le Moi (la personne autonome), le Ca (exigences pulsionnelles), et le Sur-moi (exigences socio-culturelles). La névrose constitue une forme d’adaptation du Moi aux exigences pulsionnelles d’une part (le Ca), socio-culturelles d’autre part (le sur-moi) [11]. Sur le plan psychologique, le Moi ne peut fonctionner normalement qu’en se restreignant, en se rétractant ; une grande partie de l’énergie est employée dans le conflit au détriment des investissements extérieurs. La névrose devient maladie lorsqu’elle entraîne une souffrance intérieure excessive, des limitations et des restrictions trop importantes, surtout dans le champ de la communication avec les autres. En d’autres termes, la maladie est la nécessité d’investir plus d’énergie dans ses conflits psychiques que dans les intérêts pour les autres et le monde extérieur [8]. Ainsi, la névrose ne se réduit pas à un état de faiblesse psychologique, elle est une manifestation de la force des pulsions et de leurs conflits. La névrose déclenche un système de sécurité et de défenses inconscientes, et par là s’établit un équilibre qui rend supportable le conflit entre les pulsions et leur répression .

Mécanismes de défense psychologique 

Chez le sujet normal, ces mécanismes de défenses sont toutes utilisés de manière diversifiée, inconsciemment, pour arriver à une résolution des conflits intrapsychiques. Chez le névrotique, ces mécanismes de défenses deviennent pathologiques lorsqu’ils prennent un caractère fixé et rigidifié en n’étant pas adaptés aux situations vécus par le sujet .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIER PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
I. DEFINITIONS
I.1 Peur
I.2 Anxiété
I.3 Angoisse
II. PSYCHOGENESE
III. EPIDEMIOLOGIE
IV. ETIOPATHOGENIE
IV.1 Modèle psychanalytique
IV.1.1 Rôle de l’inconscient
IV.1.2 Mécanismes de défense psychologique
IV.1.3 Rôle de la vie infantile
IV.2 Modèles comportementaux et cognitivistes
IV.3 Modèle neuropharmacologique
IV.4 Modèle de l’attachement
V. MANIFESTATIONS CLINIQUES COMMUNES
VI. DIAGNOSTICS
VII. EVOLUTION ET COMPLICATIONS
VIII. TRAITEMENT
IX. TYPES DE TROUBLES ANXIEUX ET LEURS SPECIFICITES
IX.1 Trouble anxieux généralisé
IX.2 Trouble panique
IX.3 Troubles phobiques
IX.3.1 Agoraphobie
IX.3.2 Phobies spécifiques
IX.3.3 Phobie sociale
IX.4 Trouble obsessionnel compulsif
IX.5 Etat de stress aigü
IX.6 Etat de stress post-traumatique
IX.7 Trouble de l’adaptation
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
I. METHODOLOGIE
I.1 Cadre d’étude
I.2 Type d’étude
I.3 Période d’étude
I.4 Objectifs
I.5 Paramètres de l’étude
I.5.1 Paramètres dépendants
I.5.2 Paramètres non dépendants
I.6 Considérations éthiques
I.7 Déroulement de l’étude
I.7.1 Critères d’inclusion
I.7.2 Critères d’exclusion
I.7.3 Outils d’analyse des données
I.8 Limites de l’étude
II. RESULTATS
II.1 Résultats généraux
II.2 Résultats spécifiques
II.2.1 Paramètres socio-démographiques
II.2.1.1 Répartition des patients selon l’âge et le genre
II.2.1.2 Répartition des patients selon le milieu de vie
II.2.1.3 Répartition des patients selon la profession
II.2.1.4 Répartition des patients selon la religion
II.2.1.5 Répartition des patients selon le statut matrimonial
II.2.1.6 Répartition des patients selon le nombre d’enfants
II.2.2 Paramètres clinico-biographiques
II.2.2.1 Répartition des patients selon le motif de consultation
II.2.2.2 Répartition des patients selon le mode de début
II.2.2.3 Répartition des patients selon les facteurs précipitant
II.2.2.4 Répartition des patients selon le traitement de premier recours
II.2.2.5 Répartition des patients selon les antécédents personnels médicaux
II.2.2. 6 Répartition des patients selon les antécédents personnels psychiatriques
II.2.2.7 Répartition des patients selon les habitudes toxiques…37
II.2.2. 8 Répartition des patients selon les antécédents familiaux médicaux
II.2.2.9 Répartition des patients selon les antécédents familiaux psychiatriques
II.2.2.10 Répartition des patients selon le type de famille
II.2.2.11 Répartition des patients selon la méthode de parentage reçu
II.2.2.12 Répartition des patients selon la qualité de la relation aux parents
II.2.2.13 Répartition des patients selon l’impact de la circoncision
II.2.2.14 Répartition des patients selon le niveau scolaire
II.2.2.15 Répartition des patients selon le nombre d’amis
II.2.2.16 Répartition des patients selon le résultat scolaire
II.2.2.17 Répartition des patients selon le rang dans la fratrie
II.2.2.18 Répartition des patients selon la qualité de relation aux collatéraux
II.2.2.19 Répartition des patients selon les loisirs
II.2.2.20 Répartition des patients selon l’appartenance à un groupe
II.2.2.21 Répartition des patients selon les facteurs de vulnérabilité
II.2.2.21.1 Répartition des patients selon les types de traumatismes
II.2.2.21.2 Répartition des patients selon les facteurs de vulnérabilité intriqués
II.2.2.22 Répartition des patients selon le nombre de signes fonctionnels
II.2.2.23 Répartition des patients selon le type de signe fonctionnel
II.2.2.24 Répartition des patients selon la qualité du sommeil
II.2.2.25 Répartition des patients selon l’appétit
II.2.2.26 Répartition des patients selon le poids
II.2.2.27 Répartition des patients selon les signes physiques
II.2.2.28 Répartition des patients selon le contact et la présentation
II.2.2.29 Répartition des patients selon l’attention et la concentration
II.2.2.30 Répartition des patients selon les examens paracliniques
II.2.2.31 Répartition des patients selon le diagnostic retenu
II.2.2.32 Répartition des patients selon les pathologies associées
II.2.2.33 Répartition des patients selon le traitement
II.2.2.33.1 Répartition des patients selon le type de psychothérapie
II.2.2.33.2 Répartition des patients selon le type de psychothérapie non structurée
II.2.2.34 Répartition des patients selon la prise de conscience
II.2.2.35 Répartition des patients selon les considérations du trouble
II.2.2.36 Répartition des patients selon l’impact socioprofessionnel
II.2.2.36.1 Répartition des patients selon le nombre d’impact socio-professionnel
II.2.2.36.2 Répartition des patients selon le type d’impact socio-professionnel
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ET SUGGESTIONS
CONCLUSION

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