La qualité et la sécurité alimentaires sont devenues des sujets de préoccupation croissante pour les consommateurs, les producteurs et les décideurs à travers le monde. C’est surtout dans les pays en développement que ces questions se posent avec acuité : par exemple au Sénégal en 2004, il y a eu un déficit céréalier par habitant de 7,1 kg, ce qui a entraîné des importations céréalières s’élevant à 44,8 % de la couverture alimentaire. Malgré tout 16,4% environ des enfants sénégalais ont souffert de faim en 2005(DPS, 2006). Par conséquent, le défi majeur pour les pays en développement est d’assurer la couverture alimentaire pour une population sans cesse croissante. Relever ce défi exige d’accroître la productivité par l’amélioration continue des technologies agricoles sur des terres cultivables de moins en moins disponibles et de moins en moins riches. C’est ainsi que les pesticides sont utilisés comme moyen pour parvenir à la satisfaction des besoins en autosuffisance alimentaire mais aussi en hygiène publique pour la protection des personnes et des animaux.
Malheureusement ces produits chimiques fabriqués intentionnellement pour tuer les organismes dévastateurs sont introduits dans l’environnement et se retrouvent généralement accumulés sous forme de résidus dans les produits agricoles et les aliments. Les pays en voie de développement pour la plupart d’entre eux n’ont pas encore accès aux outils leurs permettant de contrôler la qualité de leur alimentation et ainsi protéger la santé de leurs population et de l’environnement, plus particulièrement les ressources en eau contenant des résidus de pesticides issus de l’agriculture.
Etat des lieux sur la filière pesticide
Face à une augmentation croissante de la population, un grand intérêt s’attache à la nécessité d’une augmentation de la production alimentaire. Cependant, les pertes avant et après récoltes dues aux ravageurs, aux maladies et aux mauvaises herbes représentent une contrainte importante pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire. Au Sénégal, en plus des efforts consentis dans le but de l’autosuffisance alimentaire qui demeure une priorité nationale, un accent particulier est mis par les autorités dans la recherche de techniques de luttes efficaces contre les ennemis des cultures. Parmi celles ci, on peut citer l’utilisation d’agents chimiques dits «Pesticides» qui occupent la première place malgré les recherches activement poursuivies en particulier pour la lutte biologique.
Classification et caractéristiques des pesticides
Définitions et classification
Les pesticides, appelés aussi biocides, biopesticides, produits phytosanitaires, phytopharmaceutiques ou antiparasitaires regroupent plusieurs types de produits chimiques et organiques utilisés pour protéger les cultures et les récoltes des maladies végétales, des mauvaises herbes, et des organismes vivants ravageurs. De plus ce sont des substances qui peuvent exercer une action physiologique sur la croissance des végétaux, mais aussi polluer les sols. Par extension les pesticides sont destinés aussi à l’assainissement des locaux, des matériels et véhicules utilisés pour le stockage ou l a transformation des produits d’origine animale ou végétale. Du point de vue chimique, un pesticide est un produit composé d’une ou d’ association de plusieurs matières actives, de diluants ou charge d’adjuvants qui peuvent augmenter les effets toxiques du produit.
D’après la réglementation commune aux Etats membres du CILSS (Version révisée Décembre 1999), un pesticide est défini comme toute substance ou association de substances destinées à :
– repousser, maîtriser ou contrôler les organismes nuisibles y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales et les espèces indésirables de plantes ou animaux causant des dommages ou se montrant autrement nuisibles durant la production, la transformation, le stockage, le transport ou la commercialisation des denrées alimentaires, des produits agricoles, du bois et des produits ligneux, ou des aliments pour animaux ;
– être administrée aux animaux pour combattre les insectes et les autres endo- ou ectoparasites ;
– être utilisée comme régulateur de croissance des plantes, défoliants, agents de dessiccation, agent d’éclaircissage des fruits ou pour empêcher la chute prématurée des fruits.
Suivant un mode de classification chimique des pesticides basé sur la nature des ravageurs, on trouve des insecticides, des fongicides, des herbicides, des raticides (ou rodenticides), nématicides, corvicides et xyloprotecteurs.
Les pesticides les plus utilisés sont les organochlorés, les organophosphorés et les carbamates.
Caractéristiques générales des pesticides
dispersion des pesticides
Les études sur la dispersion des pesticides dans l’environnement n’ont réellement commencé que depuis une vingtaine d’années lorsque l’on s’est rendu compte que de vastes zones de la biosphère sont contaminée par ces produits (NIANE B., 1990). Les recherches ont été alors mené parallèlement au projet de surveillance dans des laboratoires et dans des conditions naturelles. Il s’agit en effet de connaître :
– les mécanismes responsables de la dispersion ;
– les quantités transportées ;
– la nature chimique des molécules transportées ;
– le comportement des pesticides dans les écosystèmes où ils parviennent ;
– les conséquences écotoxicologiques liées à la dispersion dans l’environnement.
Le problème est d’autant plus complexe que l’environnement physique est assimilable à un système à t rois compartiments qui sont le siège d’échanges permanents : air, sol et eau, d’où l’intérêt d’étudier ce qui se passe dans ces trois compartiments.
dispersion dans l’atmosphère :
Dans l’atmosphère, les pesticides peuvent être :
– dispersé sur de très grandes distances ;
– dégradés (photodécomposition) ;
– redéposés sur la végétation, les sols ou les plans d’eau par la pluie et le vent.
comportement dans les sols :
Les sols reçoivent directement la plupart des pesticides utilisés en agriculture. Ils jouent un rôle fondamental pour le devenir de ces produits dans l’environnement :
– dégradation induite par rayonnement solaire ou l iée à l’activité enzymatique des microorganismes ;
– diffusion liée aux mouvements de l’eau dans les sols.
pollution des milieux aquatiques
Les milieux aquatiques peuvent être pollués par :
– les pertes importantes de pesticides qui se produisent par négligence lors de la préparation des solutions, leur transport, la vidange ou le nettoyage des appareils de traitement ;
– les accidents de transport ;
– les rejets d’emballages dans les cours d’eau ou leur stockage à proximité immédiate de ces derniers (NIANE B., 1990).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET ANALYSE DES DONNEES DE TERRAIN
I.1: Etat des lieux sur la filière Pesticide
1.1 : Classification et caractéristiques des pesticides
1.1.1 : Définitions et classification
1.1.2 : Caractéristiques des pesticides
1.1.2.1 : dispersion des pesticides
1.1.2.2 : devenir des pesticides dans la nature
1.1.2.3 : toxicité des pesticides
1.2 : Analyses sur la filière
1.2.1 : Importation et production locale
1.2.1.1 : évolution des importations directes de pesticides selon la D.S.I.D
1.2.1.2 : importation par le canal étatique
1.2.1.3 : importation et production par le canal non étatique
1.2.2: Distribution et vente
1.2.2.1: distribution formelle
1.2.2.2: vente à l’informel
1.2.3: Utilisation des pesticides dans les services et lieux
1.2.3.1: les Directions Régionales de Développement Rural
1.2.3.2: la production agricole
1.2.3.3: la production horticole
1.2.3.4: les cultures d’exportation
1.2.3.5: en santé publique
1.2.3.6: en hygiène publique
1.2.4: Elimination des emballages vides
1.2.5: Contrôle des pesticides obsolètes
1.2.6: Formation et recherche sur la filière Pesticide
1.2.7: Organes institutionnels et réglementation sur les pesticides
1.2.7.1: les organes institutionnels
1.2.7.2: la réglementation sur les pesticides
1.2.8: Luttes contre les ravageurs
1.2.8.1: lutte chimique contre les locustes et les sauteriaux
1.2.8.2: luttes intégrée et biologique
1.2.9: Initiatives de sensibilisation
Conclusion partielle
I.2: Les problèmes environnementaux liés aux ressources en eau
2.1 : Eaux usées industrielles
2.2 : Eaux usées domestiques
2.3 : Eaux usées agricoles
2.4 : Eaux de pluie et de ruissellement
Conclusion partielle
CHAPITRE II: Epuration des eaux usées domestiques par la filtration lente sur sable
II.1: Filtration lente sur sable et dispositif expérimental
1.1: La filtration lente sur sable : historique et définition
1.1.1: Historique
1.1.2: Définition
1.2: Le dispositif expérimental
1.3: Les eaux usées
1.4: L’alimentation des fûts et la décantation des eaux usées
II.2: Protocole expérimental
2.1: Le suivi hydraulique
2.1.1: Réglage de la vitesse de filtration
2.1.2: Mesure des pertes de charges
2.2: Le suivi analytique
2.2.1: L’échantillonnage
2.2.2: Les analyses effectuées
II.3: Résultats et discussions
3.1: Les rendements épuratoires
3.1.1: Les matières en suspension (MES)
3.1.2: La DCO
3.1.3: La DBO5
3.1.4: L’azote Kjieldahl total
3.1.5: Le phosphore total
3.2: L’évolution quantitative des facteurs caractéristiques des eaux polluées
Conclusion partielle
CHAPITRE III: Capacité de rétention des pesticides des eaux usées agricoles par la filtration lente sur sable
III.1: Techniques expérimentales
1.1: Dispositif, appareillage et mesures
1.2: Les pesticides utilisés
1.2.1: Le Diuron
1.2.2: Le Maneb
1.2.3: Le Carbofurane
1.3: La préparation des solutions
1.4: Les échantillonnages
1.5: La détermination de l’abattement après filtration des produits étudiés
III.2: Résultats et discussions
2.1: Pour le Diuron
2.2: Pour le Maneb
2.3: Pour le Carbofurane
Conclusion partielle
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES ANNEXES