État des lieux des pratiques de prévention des troubles musculosquelettiques

L’intérêt pour le domaine de la santé au travail, et plus particulièrement les TMS, m’est apparu lors d’un stage au sein d’un service de soins de suite et de réadaptation en traumatologie-orthopédie. J’ai suivi un patient opéré d’une suture de la coiffe des rotateurs. Il avait subi la même opération sur son autre épaule. Ce monsieur travaillait en tant qu’ouvrier dans une usine agroalimentaire. Au fur et à mesure de sa rééducation, il me relatait de nombreuses problématiques de douleur d’épaule parmi ses collègues de travail. Ses propos m’ont amené à m’intéresser aux troubles musculo-squelettiques (TMS). Je me suis questionnée sur les possibles actions qui auraient pu être mises en place avant, pour éviter à ce monsieur d’avoir à subir ces opérations, et plus globalement, ces douleurs. En d’autres termes, quelles mesures de prévention auraient pu êtres mises en place ?

Les TMS

Définition 

Dans une publication de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les TMS sont définis comme « l’atteinte de l’appareil locomoteur, c’est à dire des muscles, des tendons, du squelette, des cartilages, des ligaments et des nerfs. Ces TMS couvrent toutes sortent d’affections, des troubles légers et passagers jusqu’aux lésions irréversibles et aux états chroniques d’incapacité » (6). Le terme de TMS est communément employé pour définir ces atteintes lorsqu’elles sont provoquées, maintenues ou aggravées par l’activité professionnelle.

Physiopathologie

Les TMS sont le résultat d’un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et son exposition aux différentes contraintes. Les lésions provoquées peuvent être aiguë ou chronique. Elles se manifestent par des signes cliniques divers (raideur, maladresse, faiblesses musculaires…) avec une prédominance de la douleur, associée plus ou moins à une gène fonctionnelle (7). L’apparition de la douleur peut être à la fois le premier signe annonciateur de TMS mais également déjà un signe d’atteinte clinique (8). Ces signes peuvent perdurer dans le temps, s’aggraver ou devenir permanents. Les TMS peuvent entraîner alors des incapacités et/ou des handicaps temporaires ou durables.

Les contraintes biomécaniques de l’activité professionnelle ont été longtemps perçues comme la principale cause d’apparition de TMS. De part les études menées à ce sujet, ce phénomène bénéficie d’une meilleur compréhension, et se révèle plus complexe. La survenue des TMS découle de la combinaison de plusieurs déterminants. Ils sont liés à l’individu, à son activité professionnelle et l’organisation de celle-ci, ainsi à qu’à l’environnement physique, psychologique et social dans lequel la personne exerce son activité (9). L’INRS qualifie les TMS d’affections d’origine multifactorielles à composante professionnelle.

On peut distinguer ces facteurs en différentes catégories :
– Les facteurs de risque biomécaniques se traduisent par l’intensité de l’effort fourni lors d’un mouvement, la répétitivité de geste, la durée, le maintien d’une posture, l’amplitude articulaire engagée dans le geste. Les conditions environnementales (froid, humidité, éclairage, espace, organisation du poste de travail) et mécaniques (choc, vibrations, utilisation de certains outils) peuvent y être associées.
– Les facteurs psychosociaux sont les différents risques atteignant l’état psychique et mental des professionnels lors de leur activités. Cela concerne par exemple la nonreconnaissance du travail effectué, l’insatisfaction lié à son travail, le manque de marge de manœuvre et la faible autonomie de l’opérateur, des rapports sociaux dégradés, l’insécurité de l’emploi, la tension engendrée par les délais à respecter, les conflits de valeurs, l’intensité et la complexité du travail…
– Les facteurs organisationnels représentent la possibilité ou non d’entraide entre les opérateurs, l’organisation des pauses au travail, l’alternance entre les tâches, la durée du travail, la dépendance au rythme d’une machine, les mouvements monotones…
– Les facteurs individuels sont les caractéristiques et les ressources intrinsèques à l’individu : l’âge, le genre, l’état de santé (antécédents, comorbidités), la formation à un poste…

Ces facteurs sont reliés entre eux, et de nombreux modèles existent expliquant les mécanismes sous-jacents de la genèse des TMS. En 2016, Y. Roquelaure propose un modèle global pour illustrer les relations entre les facteurs de risques et leurs déterminants (Fig. 1.). Ce modèle met en relation les différents facteurs de risques cités ci-dessus, en y ajoutant l’environnement économique, social et politique. Ce déterminant peut avoir un impact sur les pratiques de management et d’organisation au niveau de l’entreprise, et donc de l’organisation du travail au niveau de la situation de travail d’un individu.

La reconnaissance professionnelle des TMS en France

Dans cette partie, le régime général de l’assurance maladie et le régime agricole de la sécurité sociale agricole seront évoqués, car les travailleurs de l’industrie agro-alimentaire dont cette étude s’y intéresse peuvent être affiliés à l’un des deux selon leur domaine d’activité. En France, il existe un système d’assurance des risques professionnels géré par l’Assurance Maladie, et financé par les employeurs. Cela permet aux salariés du régime général subissant des dommages corporels ou pertes de salaires à cause d’accidents du travail, d’accidents de trajet ou de maladies professionnelles une prise en charge de leur soin ou des compensations financières. Pour les salariés agricoles, un système similaire existe, dont la gestion incombe à la Mutualité Sociale Agricole. Les TMS peuvent survenir lors d’actions brèves de charge importante, qualifiés alors d’accidents du travail (AT). Ils peuvent aussi s’installer au fur et à mesure, à la suite d’une surcharge permanente. Ces pathologies sont reconnues en tant que maladie professionnelle (MP).

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Table des matières

Table des matières
I. Introduction
II. Cadre conceptuel
II.1. Les TMS
II.2. La prévention des TMS
III. Problématique et hypothèses de recherche
IV. Méthode de recherche
IV.1. Choix de la population et méthode de recrutement
IV.2. Choix de l’entretien semi-directif centré
IV.3. Guide d’entretien
IV.4. L’entretien
IV.5. Méthodologie d’analyse des entretiens
V. Analyse des résultats
V.1. Acteurs de la préventions des TMS
V.2. Les démarches de prévention des TMS
V.3. Ressources
V.4. Freins et éléments facilitateurs
V.5. Vision du MK dans la prévention des TMS
VI. Discussion
VI.1. Retour sur les hypothèses
VI.2. Limites et intérêts de l’étude
VI.3. Axes d’amélioration
VI.4. Projection professionnelle
VII. Conclusion
Bibliographie

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