Au Burundi, le secteur agricole est la pierre angulaire de l’économie nationale et familiale et demeure la source de croissance des autres secteurs de la vie nationale ; il est le garant de la sécurité alimentaire des populations (BURUNDI /MINAGRIE, 2014). Selon le Ministère de l’Agriculture et de l’élevage en 2011, le secteur de l’élevage contribue significativement au Produit Intérieur Brut (PIB) et joue un rôle moteur pour la croissance économique, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté (BURUNDI /MINAGRIE, 2011). C’est ainsi que pour une bonne valorisation des animaux d’élevage et un approvisionnement des populations en viande saine et de qualité, il faut reconnaitre le rôle important de l’abattoir.
GENERALITES SUR L’ELEVAGE AU BURUNDI
Présentation générale de la République du Burundi
Le Burundi est divisé en 18 provinces (figure1) et 119 communes. La capitale, Bujumbura, est également la ville la plus peuplée. La province nouvellement formée est celle de Rumonge en 2015. Elle a été formée à partir des portions de la province de Bujumbura-rural et Bururi. La capitale politique est Gitega.
Localisation géographique et caractéristiques climatiques du pays
Le BURUNDI est un pays enclavé situé dans la région des Grands Lacs de l’Afrique de l’Est à 1.200 Km de l’Océan Indien et à 2.200 Km de l’Océan Atlantique. Sa superficie totale est de 27.834 Km2 . Au sud-ouest, Il est bordé par le lac Tanganyika dont la superficie et la profondeur maximale sont respectivement de 32.900 km2 et de 1.433 m (Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement du Burundi, 2001). Il est situé entre 28°50’ et 30°53’ de longitude Est et 2°20’ et 4°28’ de latitude Sud. Le Burundi fait frontière avec le Rwanda au Nord, la Tanzanie à l’Est et la République Démocratique du Congo à l’Ouest (BURUNDI/IGEBU, 2006). Le relief est très accidenté avec une altitude variant entre 770 m au bord du lac Tanganyika à 2.670 m au point culminant (mont HEHA) de la Crête CONGONIL. Cette Crête s’abaisse du Nord vers le Sud et constitue la ligne de partage des eaux entre le bassin des fleuves CONGO et NIL (BURUNDI/MINAGRIE, 2003).
Le pays jouit d’un climat tropical tempéré par l’altitude et ses onze (11) régions naturelles peuvent être regroupées en trois (3) zones d’importance très inégale :
– une zone à faible pluviométrie, à longue saison sèche (6 mois) et de faible altitude (<1.000 m) qui couvre 7% du territoire dans sa partie Ouest et NordOuest.
– une zone à pluviométrie moyenne, à saison sèche d’une durée inférieure à 5 mois et d’altitude moyenne (1.000 m et 1.500 m) qui occupe 24% du territoire à l’Est et au Nord.
– une grande zone centrale d’altitude élevée (1.600 à 2.400 m) avec une pluviométrie abondante et une courte saison sèche de 3 mois qui occupe plus des 2/3 du pays.
Situation démographique
Le Burundi est l’un des pays d’Afrique de l’Est le plus densément peuplé. Il est caractérisé par une forte croissance démographique : la densité moyenne est passée de 225 habitants/km2 en 1990 et 250 habitants/km2 en 2001 à 310 habitants au km2 en 2008 (BURUNDI/ISTEEBU, 2011). Selon le dernier recensement général de la Population et de l’Habitat de 2008 (BURUNDI/ISTEEBU, 2011), le Burundi comptait plus de 8 053 574 habitants avec le sexe féminin qui est représenté par 50,8% contre 49,2% de sexe masculin. C’est une population jeune avec environ 54,3% de la population qui a moins de 18ans. La population est inégalement répartie sur tout le territoire national, présentant ainsi un déséquilibre entre les provinces, variant de 116,5 dans la province de Cankuzo à 474,4 dans celle de Kayanza. Selon la même source, 89,9% de la population est rurale et la population urbaine ne représente que 10,1% (BURUNDI/ISTEEBU, 2011).
Systèmes d’élevage au Burundi
Au Burundi, il existe deux (02) types de système d’élevage. Le système semiintensif et le système extensif d’après une étude menée par l’association wallonne de l’élevage (AWE) en 2013. Le système extensif est encore le principal mode de production animale, mais des systèmes semi-intensifs commencent à se développer sous l’effet de la pression démographique et le besoin d’intégrer l’agriculture à l’élevage pour la restauration et le maintien de la fertilité des sols.
Les systèmes d’élevage bovin
L’élevage bovin se répartit en 3 systèmes d’importance inégale (BURUNDI/MINAGRIE, 2003)
❖ le système extensif traditionnel touche la majorité du cheptel bovin national constitué par la race Ankolé, parfois croisée avec du Sahiwal. L’essentiel de l’alimentation provient des parcours naturels généralement à prédominance d’éragrostis. Ce système se trouve surtout dans les zones de moyenne altitude à densité démographique encore modérée, dans les zones de basse altitude et dans les zones pastorales d’altitude.
❖ le système semi-intensif ou intégré est le résultat d’une évolution lente mais irréversible du système extensif. En effet, la diminution des pâturages due à la pression démographique dicte le besoin d’une intensification et d’une intégration agro-sylvo-zootechnique avec plus d’utilisation de fumier et de résidus de récolte.
❖ l’élevage urbain et péri-urbain est un système d’élevage qui s’est développé autour de la capitale et des principaux chefs-lieux de provinces surtout depuis la crise de 1993. Il est caractérisé par une intensification plus poussée de l’élevage notamment par une adoption accrue de la technique de stabulation. La motivation principale des éleveurs de ce système est dans le revenu additionnel qu’il procure.
Les systèmes d’élevage des petits ruminants
Les petits ruminants sont élevés presque exclusivement en mode extensif traditionnel même si un début d’intégration commence à s’observer surtout pour les caprins (BURUNDI/MINAGRIE, 2003).
Les systèmes d’élevage porcin
L’élevage porcin se répartit en trois (3) systèmes : l’élevage traditionnel, l’élevage semi-intensif et l’élevage intensif (BURUNDI/MINAGRIE, 2003).
● l’élevage traditionnel est le système le plus répandu et se rencontre surtout en milieu rural des zones densément peuplées. Les porcs sont en majorité de race locale, mais on rencontre de plus en plus des animaux croisés. L’alimentation est basée sur l’apport de verdure, de restes de cuisine et de résidus de récolte.
● l’élevage semi-intensif est pratiqué par des communautés telles que les écoles, les congrégations religieuses, les camps militaires ainsi que quelques commerçants. Les animaux sont des croisés avec un degré élevé de sang exotique et bénéficient de meilleures conditions d’élevage que dans le système précédent.
● l’élevage intensif est le type d’élevage pratiqué par quelques unités industrielles qui exploitent des races exotiques. Les conditions et les techniques d’élevage sont comparables à celles pratiquées dans les pays développés.
Les systèmes d’élevage avicole
L’élevage avicole se répartit en trois (3) systèmes : l’élevage traditionnel, l’élevage familial et l’élevage intensif (BURUNDI/MINAGRIE, 2003).
● l’élevage avicole traditionnel est largement dominant au Burundi, surtout en milieu rural. Il est présent dans une majorité d’exploitations familiales qui disposent le plus souvent de quelques poules élevées en liberté. L’élevage avicole traditionnel ne dégage pas de revenus importants, mais en revanche, il ne coûte pratiquement rien et ne requiert aucun travail particulier.
● l’élevage familial progressiste est fortement développé autour des chefslieux de provinces. La taille de ces fermettes avicoles est modeste (20 à 100 poules) et les infrastructures sont relativement sommaires. La spéculation principale est la production d’œufs à partir de poulettes de souches pondeuses provenant des centres avicoles ou de certains projets.
● l’élevage avicole intensif avant la crise faisait apparaître une filière moderne bien structurée autour de Bujumbura, avec des multiplicateurs, des accouveurs, des éleveurs de taille industrielle, des fournisseurs d’intrants et des commerçants. L’élevage dans ces unités industrielles obéit aux mêmes règles et techniques que celles en vigueur dans les pays développés avec toutefois une moindre maîtrise de la situation sanitaire et de la qualité des rations.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE AU BURUNDI
I.1. Présentation générale de la République du Burundi
I.1.1. Localisation géographique et caractéristiques climatiques du pays
I.1.2. Situation démographique
I.2. Systèmes d’élevage au Burundi
I.2.1. Les systèmes d’élevage bovin
I.2.2. Les systèmes d’élevage des petits ruminants
I.2.3. Les systèmes d’élevage porcin
I.2.4. Les systèmes d’élevage avicole
I.2.5. L’élevage cunicole
I.3. Importance socio-économique de l’élevage au Burundi
I.4. Production de l’élevage et la sécurité alimentaire
I.5. Evolution du cheptel au Burundi
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES ABATTOIRS
II.1. Importance des abattoirs
II.2. Typologie des abattoirs (classification)
II.2.1. Abattoirs traditionnels ou tueries ou aires d’abattages
II.2.2. Abattoirs modernes
II.2.3. Abattoirs industriels
II.3. Principes généraux d’implantation, de construction et de fonctionnement
II.3.1. Principes généraux d’implantation
II.3.1.1. Contraintes d’implantation ou inconvénients de l’implantation de l’abattoir (incommodité)
II.3.2. Règles ou principes d’implantation
II.3.3. Principes d’aménagement ou de fonctionnement hygiénique
II.3.3.1. Marche en avant
II.3.3.2. Non entrecroisement des courants de circulation
II.3.3.3. Séparation des secteurs sains et des secteurs souillés (5S)
II. 3.3.4. Mécanisation maximale des transferts de charges
II.3.3.5. Utilisation précoce et généralisée du froid
II.3.4. Plan de masse
II. 3.4.1. Locaux techniques
II.3.4.2. Locaux sanitaires
II.3.4.3. Locaux administratifs et commerciaux
II.3.5. Matériaux de construction
II.3.5.1. Les sols
II.3.5.2. Les murs
II.3.5.3. Plafonds et toitures
II.3.5.4. Voirie
II.3.6. Caractéristiques de l’équipement
II.3.6.1. Dispositif de transfert de charges
II.3.6.2. Appareils de levage
II.3.6.3. Dispositif de préparation des viandes
II.3.7. Dispositifs ou équipements sanitaires
II.3.7.1. Dispositif d’approvisionnement en eau chaude et froide
II.3.7.2. Dispositifs de nettoyage et de désinfection des instruments
II.3.7.3. Nettoyage et désinfection des locaux
II.3.7.4. Dispositifs de lutte contre les insectes et les rats
II.3.7.5. Dispositifs généraux
II.3.7.6. Matériel de pesée
II.4. Préparation des viandes aux abattoirs : cas des bovins
II.4.1. Stabulation
II.4.2. Amenée et contention
II.4.3. Etourdissement
II.4.4. Saignée
II.4.5. Pré-dépouillement et dépouillement
II.4.6. Eviscération
II.4.7. Fente médiale de la carcasse
II.4.8. Nettoyage ou douchage
II.4.9. Le ressuage réfrigéré
CHAPITRE III : HYGIENE DE LA PREPARATION DES ANIMAUX AUX ABATTOIRS
III.1. Hygiène générale
III.2. Sources de contamination selon les 5 (M)
III.2.1. Matière première
III.2.2. Milieu
III.2.3. Matériel
III.2.4. Méthodes
III.2.5 Main d’œuvre (Personnel)
II.3. Mesures préventives selon les 5 (M)
III.3.1. Matière première
III.3.2. Milieu
III.3.3. Matériel
III.3.4. Méthodes et mains d’œuvre
CONCLUSION