L’abattoir se définit comme étant un établissement public ou privé, permettant de préparer les viandes issues des carcasses d’animaux abattus ; de traiter les coproduits (les éléments du 5ième quartier), de soumettre tous ces produits à une inspection sanitaire et de salubrité afin de préserver le consommateur contre les risques de santé publique ; et aussi déterminer la qualité commerciale de ces produits (Langtar, 2009).
De par toutes ces fonctions, l’abattoir joue un rôle majeur dans l’approvisionnement en viande des populations, mais aussi dans l’exploitation et la valorisation des animaux d’élevage. S’agissant des professionnels de la viande, ceux-ci bénéficient de tous les équipements nécessaires à la préparation de leurs animaux. A cet effet, l’abattoir est également l’outil économique générant des revenus, aussi bien pour les exploitants des abattoirs que pour les différentes catégories socioprofessionnelles (bouchers, charcutiers, producteurs, éleveurs, etc.) qui touchent au métier du bétail et de la viande.
Au Cameroun, le secteur de l’élevage s’impose actuellement comme une valeur sure et énorme de l’économie du pays. Il participe ainsi à près de 165 milliards de francs CFA à la formation du Produit Intérieur Brut(PIB) et procure des revenus à peu près de 30% de la population rurale. Le pays possède ainsi plusieurs abattoirs qui sont au nombre de cinq (5) sur l’ensemble du territoire national. Il s’est doté récemment de deux abattoirs modernes dont un est situé à Ngaoundéré avec une capacité d’abattage de 250 têtes de bovins par jour et celui de Yaoundé d’une capacité d’abattage similaire au précédent.
En plus du système moderne, nous avons le système traditionnel représentés par les aires d’abattage ; on en dénombre cinquante-quatre (54) sur toute l’étendue du territoire national. Elles sont caractérisées par la faiblesse et l’irrégularité des abattages, le sous-équipement (eau insuffisante, absence de système d’évacuation des eaux usées), un service vétérinaire non permanent, un faible niveau d’éducation des bouchers (FAO, 2013).
GENERALITES SUR LES ABATTOIRS
CADRE GEOGRAPHIQUE, ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL DU CAMEROUN
PRESENTATION GENERALE DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN
De forme grossièrement triangulaire, la République du Cameroun est située au fond du Golfe de Guinée, entre le 2èmeet le 13èmedegré de la latitude Nord. Cette république marque la séparation entre l’Afrique Occidentale et l’Afrique Centrale, entre la cuvette du Congo, du Niger et du Tchad. Ouverte sur l’Océan Atlantique par l’embouchure du Wouri, elle est limitée au Sud par la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo ; à l’Est par la République Centrafricaine. Elle s’adosse sur le Nigéria à l’Ouest et touche au Nord le Tchad. Nous pouvons donc dire que le Cameroun partage ses frontières avec le Tchad, le Nigéria, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon. Cette situation au centre du continent africain explique la variété de ses paysages et des types humains rarement rencontrés ailleurs. C’est toute l’Afrique dans un triangle ou tout simplement l’Afrique en miniature, (Debel, 1980).
Comme il se présente dans la figure 1, le territoire Camerounais est découpé en unités administratives hiérarchisées. En ce moment, le Cameroun compte 10 régions, 58 départements, 360 arrondissements placés respectivement sous l’autorité des gouverneurs, préfets et sous-préfets (Institut national des statistiques, 2015).
L’ENVIRONNEMENT GEOGRAPHIQUE
Situation géographique du Cameroun et milieu physique
Le Cameroun s’étend entre le deuxième et le treizième degré de latitude Nord d’une part, et entre le huitième et le seizième degré de longitude Est d’autre part. Le pays esquisse un triangle rectangle dont l’hypoténuse s’étire du Lac Tchad au Golfe de Guinée sur 1500 km et la base de l’Océan Atlantique à la frontière avec la République Centrafricaine sur 800 km, soit une superficie totale de 475650 km², dont 466050 km² de superficie continentale et 9600 km² de superficie maritime.
Le Cameroun est dominé par 3 grands domaines climatiques :
● Le domaine équatorial, qui s’étend du deuxième au sixième degré de latitude Nord, est caractérisé par de fortes précipitations pouvant atteindre en moyenne 2000mm de pluies et avec une température se situant autour de 25 degrés Celsius.
● Le domaine soudanien, s’étendant du 7ème au 10ème degré de latitude Nord. Ici les précipitations sont de 1000mm de pluies durant l’année et la température est en moyenne de 22 degré Celsius avec une saison sèche longue d’environ six mois.
● Le domaine soudano-sahélien, qui s’étend, quant à lui, au-delà du 10ème degré de latitude Nord et se caractérise par une sèche de sept mois et des précipitations peu abondantes (institut national des statistiques, 2015).
Hydrographie
Le Cameroun est un pays très irrigué. Son réseau hydrographique s’organise de part et d’autre de la dorsale qui joue le rôle de véritable château d’eau d’où prennent source la plupart des rivières et fleuves importants. Ces cours d’eau ont un comportement varié résultant des divers climats régnant dans leur bassin.
Au Cameroun, il existe quatre bassins hydrographiques : le bassin de l’Atlantique, le bassin du Congo, le bassin du Niger et enfin le bassin du Tchad.
Bassin de l’Atlantique
Le bassin de l’atlantique est le plus important. Il comprend trois groupes de fleuves et connait aussi trois régimes hydrologiques :
– Le Wouri, un régime camerounien ;
– le Nyong dans le régime équatorial ;
– le Sanaga qui a un régime mixte.
Bassin du Congo
Le bassin du Congo qui est constitué par le Kadéi, la Mgoko et leurs affluents a un régime équatorial classique et guinéo soudanien.
Bassin du Niger
Le bassin du Niger qui est représenté par la Bénoué et ses affluents, connait un régime tropical.
Bassin du lac Tchad
Le bassin du Lac Tchad est le moins important car il est essentiellement constitué du Logone dans la partie Camerounaise. En raison de son régime qui est aussi de type tropical, pendant la saison de pluies, les eaux du Logone inondent entièrement la vaste zone marécageuse des « Yaérés », donnant ainsi lieu à d’importantes zones de transhumance.
Végétation
Aussi variée que le climat et le relief, la végétation diffère selon les régions. L’on trouve la forêt équatoriale au Sud et à l’Est, la savane à l’Ouest puis la steppe au Nord.
Relief
Il est varié et comprend deux ensembles :
Hautes terres
Elles comprennent deux grands groupes :
❖ La dorsale Camerounaise
La dorsale Camerounaise, chaine de montagne de direction Sud-Ouest/NordEst, est la charnière du relief. Elle est constituée en majorité de massifs volcaniques, avec des reliefs heurtés en pic, dont la plupart sont des volcans actifs. Les points culminants sont le Mont Cameroun (4100 m), le Manengouba (2396 m), les monts Mandara (1450 m) et le Mont Bamboutos qui atteint 2740 m (Bouba, 1988).
❖ Le plateau de l’Adamaoua
Le plateau de l’Adamaoua est étendu mais assez uniforme, à l’exception de quelques massifs volcaniques (Tchabal, Mambila) et quelques lacs de cratère (Tison). Le plateau descend d’une façon abrupte dans la plaine de la Bénoué sur une profondeur d’environ 1000m ; cette descente provoque le ruissellement d’eau de pluie vers les plaines en chutes de plus en plus fortes. Ces chutes donnent naissance à de nombreux fleuves du pays (Sanaga, Bénoué, Logone). C’est pourquoi l’Adamaoua est appelé le « château d’eau » du Cameroun.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : CADRE GEOGRAPHIQUE, ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL DU CAMEROUN
I.1. PRESENTATION GENERALE DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN
I.2. L’ENVIRONNEMENT GEOGRAPHIQUE
I.2.1. Situation géographique du Cameroun et milieu physique
I.2.2. Hydrographie
I.2.2.1. Bassin de l’Atlantique
I.2.2.2. Bassin du Congo
I.2.2.3. Bassin du Niger
I.2.2.4. Bassin du lac Tchad
I.2.3. Végétation
I.2.4. Relief
I.2.4.1. Hautes terres
I.2.4.2. Basses terres
I.3. L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
I.3.1. Situation générale actuelle de l’économie camerounaise
I.3.2. Situation actuelle de l’élevage au Cameroun
I.3.2.1. Importance socio-économique de l’élevage au Cameroun
I.3.2.2. Evolution du cheptel au Cameroun
I.3.2.3. Evolution du nombre de têtes abattues
I.4. L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF (CADRE POLITICOLEGAL)
I.4.1. Les textes portant création, organisation et fonctionnement des abattoirs
I.4.1.1. Les lois
I.4.1.2. Les décrets
I.4.2. Le cadre institutionnel
I.4.2.1. Le Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF)
I.4.2.2. Le Ministère de l’Eau et de l’Energie (MINEE)
I.4.2.3. Le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED)
I.4.2.4. Le Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT)
I.4.2.5. Le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA)
I.4.2.6. La Société de Développement et d’Exploitation des Productions Animales (SODEPA)
CHAPITRE II : L’IMPLANTATION ET L’EXPLOITATION DES ABATTOIRS
II.1. TYPOLOGIE DES ABATTOIRS
II.1.1. Abattoirs traditionnels ou tueries ou aires d’abattage
II.1.2. Abattoirs modernes
II.1.3. Abattoirs industriels
II.2. PRINCIPES GENERAUX D’INSTALLATION, DE CONSTRUCTION ET D’ORGANISATION DES ABATTOIRS
II.2.1. Principes généraux d’implantation
II.2.1.1. Contraintes d’implantation ou inconvénients de l’implantation de l’abattoir (incommodité)
II.2.2. Règles ou principes d’implantation
II.2.2.1. Site
II.2.2.2. Accès
II.2.2.3. Approvisionnement en eau
II.2.2.4. Evacuation des eaux usées
II.2.2.5. Possibilités d’extension et les clôtures infranchissables
II.2.3. Principes généraux d’hygiène
II.2.3.1. Marche en avant
II.2.3.2. Non entrecroisement des courants de circulation
II.2.3.3. Séparation des secteurs sains et des secteurs souillés
II.2.3.4. Mécanisation maximale des transferts de charges
II.2.3.5. Utilisation précoce et généralisée du froid
II.2.4. Plan de masse
II.2.4.1. Locaux techniques
II.2.4.2. Locaux sanitaires
II.2.4.3. Locaux administratifs et commerciaux
II.2.5. Matériaux de construction
II.2.5.1. Les sols
II.2.5.2. Les murs, plafonds et toitures
II.2.5.3. Voirie
II.2.6. Caractéristiques de l’équipement
II.2.6.1. Dispositif de transfert de charges
II.2.6.1.1. Rails aériens
II.2.6.1.2. Chariots, bacs, plateaux, bandes transporteuses, goulottes
II.2.6.2. Appareils de levage
II.2.6.3. Dispositif de préparation des viandes
II.2.6.3.1. Postes fixes
II.2.6.3.2. File d’abattage
II.2.6.3.3. Pseudofile : mixte
II.2.6.3.4. Chaîne d’abattage
II.2.6.3.5. Plateformes
II.2.6.3.6. Portiques (balancelles), berces et etous
II.2.7. Dispositifs ou équipements sanitaires
II.2.7.1. Dispositif d’approvisionnement en eau chaude et froide
II.2.7.2. Dispositifs de nettoyage et de désinfection des instruments
II.2.7.3. Nettoyage et désinfection des locaux
II.2.7.4. Dispositifs de lutte contre les insectes et les rats
II.2.7.5. Dispositifs généraux : aération, ventilation et éclairage
II.2.7.6. Matériel de pesée
CHAPITRE III : LE FONCTIONNEMENT D’UN ABATTOIR
III.1. IMPORTANCE DES ABATTOIRS
III.2. LE FONCTIONNEMENT DE L’ABATTOIR COMME UNITE TECHNIQUE
III.2.1. Les principes de fonctionnement hygiénique d’un abattoir
III.2.1.1. Inspection sanitaire et de salubrité
III.2.1.2. Nettoyage et désinfection des locaux
III.2.1.3. Réfrigération des produits et sous-produits
III.2.2. Préparation des viandes à l’abattoir
III.2.2.1. Etude générale des opérations d’abattage
III.2.2.2. Etude particulière
III.2.2.2.1. Transport des animaux
III.2.2.2.2. Stabulation
III.2.2.2.3. L’amenée et la contention
III.2.2.2.4. L’étourdissement
III.2.2.2.5. La Saignée
III.2.2.2.6. Habillage
III.2.2.2.7. L’éviscération
III.2.2.2.8. La fente longitudinale
III.2.2.2.9. Inspection
III.2.2.2.10. Douchage, Pesée
III.2.2.2.11. Ressuage réfrigéré
III.3. LE FONCTIONNEMENT DE L’ABATTOIR COMME UNITE ECONOMIQUE
III.3.1. Les partenaires des abattoirs et aires d’abattage au Cameroun
III.3.1.1. Les producteurs
III.3.1.2. Les commerçants de bétail
III.3.1.3. Les intermédiaires
III.3.1.4. Les bouchers
III.3.2. Les activités commerciales
III.3.2.1. Les produits vendus
III.3.2.2. Les prix pratiqués
III.3.2.2.1. Les prix de vente de la viande
III.3.2.2.2. Les frais de traitement des animaux à l’abattoir
CONCLUSION