A l’instar du cinéma, de la photographie ou de la musique, la médecine se numérise. Il s’agit là d’une transformation naturelle car l’outil informatique est un précieux instrument intimement lié à notre travail quotidien. Le dossier médical a lui aussi muté pour devenir numérique à l’aube du XXIème siècle. A l’heure d’internet, il devient partagé. En effet le patient bénéficie d’une offre médicale polyvalente sur des sites multiples, et la coordination des soins impose la tenue d’un dossier médical exhaustif, commun et sécurisé entre thérapeutes.
Le DMP permettrait théoriquement de :
– Diminuer les risques iatrogène, et allergique du patient. Il permettrait aussi de connaitre ses traitements et limiter le nomadisme médical grâce aux comptes-rendus des consultations.
– Diminuer les coûts en évitant la prescription d’imageries et bilans biologiques redondants.
– Optimiser le suivi des patients polypathologiques en accédant directement aux comptes-rendus hospitaliers.
– Laisser à chaque patient la possibilité de consigner ses volontés concernant le don d’organes, sa fin de vie, et ses personnes de confiance.
Définition du DMP
Le dossier médical correspond à un ensemble de documents physiques et numériques retraçant l’histoire médicale d’un patient. Pour cela les politiques de la santé ont orienté les praticiens vers une informatisation des structures de soins. Notons en guise d’illustration le déploiement du forfait structure qui encourage l’utilisation accrue de l’outil informatique au quotidien (1) et (13) ou la création de messageries sécurisées telles qu’Apicrypt®. A l’heure actuelle, le dossier médical peut être conservé soit dans une base de données locale soit dans une base de données accessibles à distance par exemple via internet. A l’échelle nationale le Dossier Médical Partagé a pour objectif d’offrir des dossiers médicaux complets ouverts aux différents professionnels de santé via le web. Utilisons la définition donnée par le site www.dmp.fr: Le Dossier Médical Partagé (DMP) est un carnet de santé numérique qui conserve et sécurise vos informations de santé […]. Il vous permet de les partager avec votre médecin traitant et tous les professionnels de santé qui vous prennent en charge, même à l’hôpital.
Accéder au DMP
Pour les professionnels, il existe 2 possibilités d’accéder au DMP :
-Détenir une carte CPS, donc être médecin « thésé », avoir les codes de cette carte, posséder la carte vitale du patient, avoir le terminal adapté connecté à internet, avoir un logiciel adapté, avoir l’accord oral du patient. Si toutes ces conditions sont réunies, vous parviendrez à vous connecter au DMP.
-Il existe une option « bris de glace » pour les urgences et médecins du centre 15. Pour les patients : Ils doivent être en possession de tous les éléments suivants pour se connecter :
-Leur « identifiant de connexion » composé de 4 lettres et 4 chiffres, fourni lors de la création du DMP et non modifiable.
-Le mot de passe composé d’au moins 8 caractères, comportant des chiffres, des lettres dont au moins une en majuscule et des caractères spéciaux.
-D’un téléphone portable ou adresse mail pour recevoir un code unique pour valider sa connexion, il disposera alors de 3 minutes pour renseigner ce code .
Pour ne pas dire que la simple consultation d’un DMP soit ardue, nous dirons que la CNIL a sécurisé son accès .
Problématiques
Depuis novembre 2018 nous sommes les témoins d’une avancée concernant la gestion des données médicale avec le redéploiement du DMP. Cet outil promet une réponse à de nombreux enjeux de santé publique. Or, pour tenir ses promesses le DMP doit être utilisé par les médecins. Sans quoi, il restera un gouffre financier. La question qui se pose est la suivante : ce nouvel instrument est-il intégré en 2020 à la pratique médicale ? Pour répondre à cette interrogation, nous allons nous intéresser à l’utilisation sur le terrain du DMP par les acteurs majeurs du suivi des patients au long cours, à savoir les généralistes. Comme énoncé précédemment, pour les besoins de cette thèse, nous restreindrons l’étude aux généralistes installés dans l’Hérault. Nous étudierons dans un second temps, les profils des utilisateurs et non-utilisateurs du DMP, à quelle fréquence ce dernier est consulté, quels sont les éléments motivant et limitant son utilisation.
Validité interne
Représentativité de l’échantillon
Sur les critères d’âge, type d’exercice, et type de cabinet, notre échantillon n’est pas représentatif des médecins généralistes installés dans l’Hérault. Ceci peut s’expliquer par le faible nombre de réponses. Il n’y a pas eu de relance par mail, les médecins sont souvent sollicités par ce biais, ceci a sans doute limité les retours. Nous aurions pu également augmenter le temps de recueil des données de l’étude afin d’améliorer ce résultat.
Biais de sélection
-L’envoi par mail limite le public visé :1875 médecins généraliste dans l’Hérault, seulement 1043 médecins ont reçu le questionnaire. Pour y pallier, je me suis déplacé dans les cabinets médicaux de la région Ouest Hérault, dans des formations médicales, permettant ainsi l’obtention des 45 réponses sur les 107. Tous les médecins rencontrés ont accepté de remplir le questionnaire. Pour ne pas influencer les réponses j’ai présenté le sujet de notre thèse sans décrire le DMP.
-Notons un vice de sélection car les réponses sont basées sur le volontariat et sont déclaratives donc non vérifiables.
-Concernant l’âge des sondés, les 60-69 ans sont sous-estimés à l’inverse les moins de29 ans et 30-39 ans sont surestimés. Cela peut s’expliquer par les modes de distribution du questionnaire : l’utilisation régulière du mail concerne souvent un public jeune, et les cabinets dans lesquels je me suis déplacé à Montpellier étaient principalement occupés par de jeunes médecins.
-Nous n’avons pas eu de réponse de généralistes hospitaliers (192 médecins selon le CDOM). Je ne me suis pas déplacé dans les hôpitaux pour capter ces praticiens.
-Le questionnaire était long, environ 6 minutes et la formulation des questions peut être trompeuse avec les doubles négations.
Biais d’exclusion
Pour rappel : remplaçants, autres spécialistes et médecins n’exerçant pas dans l’Hérault furent exclus. Six praticiens exercent dans plusieurs cabinets avec donc plusieurs logiciels, leurs réponses sont à pondérer car tous les logiciels ne sont pas équivalents.
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Table des matières
I) Introduction
II) Problématiques
III) Méthodologie
1) Matériel
2) Population étudiée
3) Elaboration du questionnaire
4) Distribution du questionnaire
5) Types d’analyse
IV) Résultats
A. Données démographiques : Description et comparaison avec la population cible
1) Classes d’âge
2) Types d’exercice
3) Lieux d’exercice
B. Utilisation du DMP
1) Utilisateurs
2) Non-Utilisateurs
3) Comparaison des caractéristiques des utilisateurs et non-utilisateurs.
4) Synthèse
C. Analyse des correspondances multiples
D. Classification ascendante hiérarchique
1) Utilisateurs
2) Conclusion concernant les utilisateurs
3) Non-utilisateurs
4) Conclusion concernant les non-utilisateurs
E. Perception du DMP et feins à son utilisation
F. Logiciels-métier
V) Discussion
A. Validité interne
B. Validité externe
C. Résultats de cette thèse
1) Perception du DMP
2) Fonctionnement du DMP
3) Coût du DMP
VI) Conclusion
VII) Annexes
Annexe I : Histoire du DMP
Annexe II : démographie médicale 2020
Annexe III : LOI du 14/04/20 modifiant l’article L. 1111-14
Annexe IV : Aperçu du site dmp.fr
Annexe V : Questionnaire
Annexe VI : Feuilles de calcul de la CAH
VIII) Bibliographie
IX) Abstract
X) Résumé