Etat des lieux de l’arboretum de Cedrela de Mandraka

La diminution des forêts naturelles a conduit l’Homme au concept de la sylviculture: plantation de la forêt. Cette plantation peut se présenter de différentes manières, l’arboretum fait partie de ces présentations. Un arboretum forestier est un site d’expérimentations pour une éventuelle vulgarisation d’espèces exotiques dans un pays (BRACHET, 2005). Ces expériences sont portées surtout sur le comportement et la capacité de ces espèces à s’adapter dans ledit milieu. Elles sont choisies pour les différentes qualités qu’elles présentent telle que leur croissance rapide ainsi que les biens et services qu’elles apportent. Le genre Cedrela fait partie de ces essences utilisées en reforestation due à sa croissance rapide (CORBINEAU, 1985). Ce genre regroupe plusieurs espèces dont Cedrela odorata Linnaeus. (MELIACEAE) originaire de l’Amérique Centrale et Cedrela sinensis M.J. Roemer. (MELIACEAE) originaire de l’Asie du Sud-Est (BLASER, 1993). Ces deux espèces possèdent des caractéristiques semblables (Revue Bois et Forêt des Tropiques n°81, 1962).

Depuis 1945, Madagascar a commencé à effectuer des plantations de Cedrela dans différentes régions géographiques, à savoir : la Côte Est et le Sambirano (Nord-Ouest), la montagne d’Ambre, la Falaise de l’Est, le Lac Alaotra et les Hauts Plateaux (influencés par les vents orientaux). La Mandraka, une station située dans la zone climatique des Hauts Plateaux, fût sujette à cette expérience d’arboretum entre 1951 et 1958 (NIYOKINDI, 1984). Depuis 1986, la gestion de la station de Mandraka a été placée sous l’égide de l’ESSA-Forêt. Le site est transformé en site écotouristique en 2000. Puis, en 2012, une valorisation non extractive par le biais de l’éducation environnementale et l’écotourisme a été entreprise. Et enfin, le lancement officiel du site SAHA MAINTSOANALA fût effectué en 2014, avec la collaboration de l’association Imaintsoanla (créée en 2013) (RAKOTOMALALA, 2015).

Les suivis sylvicoles sont nécessaires pour apprécier l’évolution d’un peuplement. Cependant, depuis la mise en place de l’arboretum, les suivis sylvicoles ont toujours manqués (NIYOKINDI, 1984). Les peuplements du genre Cedrela ont donc subi de grandes pertes, car ils ont été laissés à eux-mêmes (NIYOKINDI, 1984). Des inventaires opérés entre 1985 et 1992, ont montré une très nette diminution du nombre de pieds du peuplement de Cedrela ; certaines parcelles n’existaient même plus, alors que d’autres ont envahi des parcelles inoccupées (ROBISOA et al, 2008). L’état de l’arboretum de Cedrela reste donc méconnu actuellement. Or, un arboretum est un site d’expérimentations, donc son état devrait être connu continuellement. Et le genre Cedrela pourrait apporter des biens et services écosystémiques très intéressants tel que du bois très léger et durable pour la menuiserie, la fabrication de meubles (ébénisterie ou meuble courant), pour la construction de maison ou de bateau (bordé et pont de navires de courses) et les emballages pour différentes sortes de produits (cigare, allumette), de l’ombrage et une protection de brise vent pour les cultures de cacao et de café, et des produits pharmacopées traditionnels : les racines et les écorces réduisent les fièvres et les douleurs ; les graines ont des propriétés vermifuges, elles expulsent les vers de l’intestin (Orwa et al, 2009; TROPIX 6.0, 2008).

Etat des connaissances

Milieu d’étude

Situation géographique et administrative

Le site éducationnel et écotouristique de Mandraka se trouve sur la première falaise orientale de Madagascar. Il se localise entre les latitudes Sud 18°53’ et 18°55’, et les longitudes Est 47°54’ et 47°56’. Il se trouve à 65Km d’Antananarivo sur la Route Nationale n°2. Il couvre une superficie totale de 36 hectares et se localise à une altitude moyenne de 1200 mètres.

Historique

Auparavant, Mandraka était constituée de Végétation continue mais les cultures sur brûlis de l’Homme l’a dégradé, ce qui a provoqué des glissements de terrain. En 1930, la station de Mandraka a été classée en réserve domaniale de 93,5 ha de forêt par un arrêté du Service Provincial des Eaux et Forêts dans le but d’éviter ces glissements. La chasse et la collecte de produits non ligneux étaient encore autorisées à cette époque.

Malgré ce classement, la forêt naturelle et la forêt d’eucalyptus ont été, vers 1950, illicitement exploitées pour approvisionner Antananarivo en planches et en madriers. Ce qui a conduit à la conversion des 30 ha de cette réserve domaniale en Station Secondaire d’Essais Sylvicoles (SSES n° 19), dont les 12,2 ha sont aménagés en arboretum à partir de 1951, dû à son état très dégradé. En 1986, une convention a été établie entre le Service Provincial des Eaux et Forêts et le Département des Eaux et Forêts de l’ESSA, actuellement appelé la Mention Foresterie et Environnement, afin de réhabiliter et d’entretenir la station. Et depuis, son appellation a changé selon les activités entreprises.
– de 1986 à 1994 : site d’application et de démonstration. En 1990, le Département a procédé à des relevés pluviométriques et à des interventions sylvicoles sur les plantations ;
– de 1994 à 1998 : laboratoire pédagogique où s’effectuent les formations universitaires et paysannes ;
– de 1998 à nos jours : site pédagogique et écotouristique afin d’autofinancer la station et de fournir des travaux à la population riveraine (RAJAONARISOA, 2002 in RAJAONERA et al, 2008 ; ROBISOA et al, 2008 .

Généralité sur le genre Cedrela

Historique

Cedrela est le nom latin de genre cédrel, c’est l’acajou à planches. En 1956, P. Brown (CHEVALIER, 1944) lui a donné ce premier nom, dérivé de celui de cedro (cèdre), sous lequel cet arbre est aussi connu dans les colonies espagnoles. Adanson avait appelé ce genre jonsonia (Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle Volume 5, 1816).

Classification classique

Le genre Cedrela est une plante dicotylédone appartenant à la famille des MELIACEAE. Cette famille est présente en Afrique, en Amérique et en Asie comportant plus de 50 genres et plus de 1 000 espèces. En Amérique latine, 8 genres ont été identifiés dont le genre Cedrela. Selon Pennington, en 1981, il y a sept espèces du genre Cedrela : Cedrela fissilis Velonzo, Cedrela lilloi C. de Candolle, Cedrela montana Moritz Ex Turczaninov, Cedrela oaxacensis C. de Candolle & Rose, Cedrela odorata Linnaeus, Cedrela salvadorensis Standley et Cedrela tonduzii C. de Candolle. Il existe encore d’autres espèces mais ils restent mal connus (VALERA et al, 1998).

Distribution géographique

Cedrela est un genre d’Amérique tropicale, présent dans les forêts tropicales des zones subtropicales ou tropicales humides ou temporairement sèches. Il se rencontre jusqu’à 1200 m d’altitude (VALERA et al, 1998). Il se trouve naturellement dans les forêts du Mexique jusqu’aux îles des Caraïbes, et de l’Amérique Centrale et méridionale au Nord de l’Argentine (GOUVEA et al 2008).

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Table des matières

I. Introduction
II. Etat des connaissances
II.1. Milieu d’étude
II.1.1. Situation géographique et administrative
II.1.2. Historique
II.2. Généralité sur le genre Cedrela
II.2.1. Historique
II.2.2.Classification classique
II.2.3. Distribution géographique
II.2.4. L’espèce Cedrela odorata L. MELIACEAE
a) Caractéristiques dendrologiques
b) Sylviculture
c) Qualité du bois et utilisation
III. Méthodologie
III.1. Recherches bibliographiques
III.2. Collecte des données
III.2.1 Inventaire forestier
a) Carte de base
b) Echantillonnage
c) Données à récolter
d) Les matériels nécessaires
III.2.2 Enquête auprès du personnel du site de Mandraka
III.3. Traitement et analyse des données
III.3.1. Analyse du peuplement sylvicole de Cedrela odorata
a) Analyse structurale
b) Analyse de la régénération naturelle
c) La qualité du peuplement
III.4. Indicateurs pour la vérification des hypothèses
IV. Résultats et interprétations
IV.1. Analyse du peuplement sylvicole de Cedrela odorata
IV.1.1. Analyse structurale
a) Structure floristique : Composition et diversité floristique
b) Structure spatiale
IV.1.2. Analyse de la régénération naturelle
a) Structure floristique : Composition et diversité floristique
IV.1.3. Qualité du peuplement
a) Stabilité
b) Index PHF
IV.2. Population locale vis-à-vis du Cedrela odorata
V. Discussions et recommandations
V.1. Discussions
V.1.1. Méthodologie
a) Echantillonnage
b) Mesures effectuées
c) Limites et contraintes
V.1.2. Résultats
V.1.3. Vérification des hypothèses
V.2. Recommandations
V.2.1. Entretiens sylvicoles
V.2.2. Réhabilitations
V.2.3. Vulgarisation du Cedrela
VI. Conclusion
VII. Bibliographie et Webographie
VIII. ANNEXES

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