Etat des lieux de la domestication des chiens dans la commune urbaine d’antananarivo

Les chiens ont été domestiqués par l’homme il y a 15000 ans [1]. L’un comme l’autre se sont progressivement adaptés à cette relation, jusqu’à devenir étroitement interdépendants. Pendant des millénaires, le chien a été principalement considéré comme un animal utilitaire (auxiliaire de berger, gardien, aide à la chasse). Des fonctions qui se sont précisées et diversifiées au fil du temps puisque l’on parle aujourd’hui d’animaux de métier, de chiens pisteurs, policiers, de chiens d’aide et d’assistance, d’animaux co-thérapeutes (assistance aux personnes âgées et handicapées).

Actuellement, le chien excède dans son social d’animal de compagnie [2]. Celui qui partage la vie quotidienne, fait partie de la famille et de la maison. Devenu un lubrifiant dans les relations sociales, le chien fait diminuer les tensions dans la famille, en créant un intérêt commun, il aide à maintenir le contact [4]. Dans le monde entier, les chiens de garde prennent la première place dans l’élevage canin [5]. Dans les pays développés, le nombre de la population canine est assez élevé avec une densité de 1 pour 5 habitants aux Etats-Unis et une moyenne de 1,5 chiens par foyer en France qui se situe au 5ème rang des pays d’Europe en terme de population canine [6-8]. Dans ces pays, le chien a acquis le statut d’animal de compagnie, sauf au Nicaragua, il est encore utilisé dans la chasse [9, 10]. En parallèle avec cette nouvelle utilité, l’alimentation des chiens a aussi évolué. De la simple alimentation ménagère (reste de table, céréale), elle est passée à une alimentation industrielle (croquette, pâté). Les chiens ne sont plus considérés comme des carnivores mais sont largement assimilés à des poules qui se nourrissent principalement d’aliment industriels [11, 12].

En Afrique, les chiens sont surtout entretenus à des fins utilitaires [13] et 0,8% des chiens à propriétaires se contentent des fouilles dans les poubelles [14], tandis que les chiens sauvages mangent des veaux, lapins, poissons et de volailles [11]. L’élevage canin à Madagascar se développe de manière spectaculaire. En effet, la fréquence de la population habitant à Antananarivo ayant au moins un chien se situe à 55,6% et le nombre maximal de chiens par foyer est de 8. Pourtant la raison pour laquelle cet élevage devient de plus en plus en vogue reste mal connue. Face à cette croissance démographique canine, l’alimentation disponible sur le marché connait le même essor et les différents moyens pour soigner les animaux (produits de vermifugation et de douchage, vaccins) sont devenus des produits de qualité. Malheureusement 9,2% des chiens à propriétaires dans la ville d’Antananarivo seulement prennent à la fois une alimentation industrielle et une alimentation ménagère [15] et rares sont les chiens qui reçoivent des soins adaptés au travail qui leur est attribué.

Pour notre étude, il a été voulu de savoir quelles sont les raisons qui amènent les gens à domestiquer un chien ? Et qu’est-ce qui fait que les soins données soient différents d’un chien à l’autre. Pour apporter des réponses à ces questions, la présente étude, intitulée « Etat des lieux de la domestication des chiens dans la commune urbaine d’Antananarivo » a pour finalité de mettre à la disposition des décideurs les informations manquantes concernant la domestication des chiens à Madagascar qui permettront la mise en place de normes d’élevage des chiens correspondant au contexte existant.

LA DOMESTICATION

Définition de la domestication

Classiquement, un animal domestique est celui qui, élevé de génération en génération sous la surveillance de l’homme, a évolué de façon à constituer une espèce, ou pour le moins une race, différente de la forme sauvage primitive dont il est issu [16]. La domestication (du latin domus, maison) est de ce fait un processus par lequel des êtres vivants (autres que l’homme) recueillis à l’état naturel s’adaptent à un habitat particulier créé à leur intention par l’être humain. En d’autre terme, c’est un procédé qui consiste à amener une espèce sauvage sous gestion humaine [17]. C’est l’action que l’homme exerce sur les animaux, ne serait-ce qu’en les élevant. En se les appropriant et en les utilisant pour son agrément ou la satisfaction de ses besoins, l’homme les transforme.

Ancêtre du chien
Connaître les origines du chien (Règne : Animal, Embranchement : Chordé, Classe : Mammifère, Ordre : Carnivore, Famille : Canidé, Genre : Canis, Espèce : Canis lupus) permet de mieux comprendre ses comportements en les comparant à ceux de ses ancêtres ou en les replaçant dans leur contexte originel bien éloigné du mode de vie domestique actuel de nos compagnons. Plusieurs hypothèses ont été émises quant aux ancêtres possibles du chien : parmi toutes les espèces de canidés, trois, le coyote (Canislatrans), le chacal (Canis aureus) et le loup (Canis lupus) ont des similarités morphologiques particulièrement importantes avec le chien. Cela fait bien longtemps que le chien ne se conduit plus en prédateur sauvage. Animal domestique par excellence, le chien a suivi l’homme dans toutes ses conquêtes. Il est établi que l’ancêtre du chien est le loup. En effet, cette hypothèse est soutenue par des études anatomiques et expérimentales. D’après ces études, les loups de petit gabarit originaire d’Asie seraient les ascendants des chiens [18].

Histoire de la domestication

Domestication du loup

Il semblerait que le loup était prédisposé à la domestication et que le lien étroit existant entre l’homme et le chien résulterait de la coévolution qui a débuté par les similitudes de fonctionnement entre l’homme et le loup. La relation entre humain et canidés sauvages est très ancienne. Durant la préhistoire, l’homme et le loup ont vécu dans un même environnement et de ce fait, se sont adaptés à des conditions écologiques similaires. Cette similitude entre l’homme et le loup serait à l’origine de l’association solide entre ces deux espèces. Selon la théorie Darwinienne, l’adaptation aux facteurs écologiques est l’élément clé qui entraîne les changements évolutifs [19]. C’est de cette association durable qu’est né le chien. Ainsi, lors de l’apparition de l’agriculture, le chien s’est adapté à l’alimentation humaine plus riche et acquière la capacité de digérer l’amidon. En 2013, une étude génétique a mis en évidence que le chien domestiqué a de nombreux gènes impliqués dans le développement du cerveau (favorable à la recherche des restes des repas humains) et la formation d’amylases (favorable à la digestion de l’amidon qui est rare dans le régime carné du loup) lui permettant de découvrir une nouvelle niche écologique au milieu des premières colonies humaines [20, 21].

Points communs entre humains primitifs « Chasseurs- cueilleurs » et loups

Les chasseurs-cueilleurs et les loups ont plusieurs points communs : ils appartenaient à des espèces sociables, ils partageaient le même habitat et se nourrissaient des mêmes proies [22]. Cela étant, ils vivent en groupe sur un territoire au sein duquel, il existe une relation de dominant et de dominé. Cette relation détermine le rôle et les privilèges de chacun en fonction de son rang. Pour la recherche de nourriture, les deux espèces sortent de leur territoire. Consommateurs de viandes, l’un et l’autre ont su s’organiser pour chasser des proies. Le comportement de chasse implique deux éléments clés à savoir la division du groupe en chasseurs et non-chasseurs et le partage des proies entre les différents membres du groupe. Les similitudes écologiques entre ces deux espèces ont grandement facilité la domestication du loup par l’homme et ont permis d’établir par la suite un lien durable entre l’homme et le chien.

Du loup au chien et du chien aux races

Des études ont montré que le loup possède des gènes qui sont liés à la domestication. C’est à partir de ces études que le moment des changements a été découvert dans la génétique canine [23]. Vers la fin du dernier âge glaciaire, il y a 20000 ans, l’homme préhistorique était en concurrence avec les loups. Ils chassaient le même gibier et face à cette situation, les deux espèces étaient obligées à se rencontrer. Avec le passage d’un mode de vie nomade à un mode de vie sédentaire de l’Homme, une collaboration est née entre l’Homme et le chien : le chien permettait à l’Homme de se débarrasser de ses restes alimentaires et il prévenait l’Homme de l’approche d’un prédateur. A partir de là, les hommes ont sans doute recueilli des louveteaux parmi les moins craintifs pour être adoptés pour servir de nourriture ou encore de jouets pour les enfants. Et c’est grâce à un travail de sélection que l’homme a pu garder et faire reproduire les loups les plus dociles. Viande fraîche sur pied et divertissement pour les enfants sont certainement les premières motivations de la domestication. De fil en aiguille, des groupes de loups apprivoisés ont accompagné l’homme dans ses déplacements. Les louveteaux, dépendant de la nourriture donnée, établissaient un lien social de dominant et de dominé et se soumettaient à l’homme. Ils lui ont rendu des services croissants, l’alertant sur la présence d’un danger, lui permettant de repérer un gibier et l’aidant à chasser. En quelques milliers d’années, les loups semblent devenus domestiqués et de ce fait ont perdu leur caractères sauvages mais en ont acquis d’autres [24]. Les premiers loups qui ont commencé à vivre avec les hommes chasseurs- cueilleurs étaient physiologiquement capables, grâce à leur profil hormonal particulier, de supporter le stress de la proximité humaine. De cette différence hormonale sont apparus, des individus matures à un stade de développement équivalent à celui de jeunes loups, on parle alors de néoténie [25]. Le phénomène de raciation a obéi aux mêmes règles: les variations individuelles dans les profils hormonaux ont permis d’obtenir des individus variés à partir du chien primitif et s’est mis en place le phénomène de sélection naturelle. La sélection sur des caractéristiques particulières entraîne inévitablement la modification d’autres aspects, ce qui est probablement à l’origine de la diversité des races. Les différents morphotypes sont alors apparus, découlant de la sélection à partir de différentes caractéristiques liées au processus de développement [25]. Pour la réussite de la domestication du chien, il a fallu que l’homme maîtrise la technique d’alimentation et de reproduction du chien, à contrôler son environnement et son évolution. Il a ainsi développé de puissant moyen d’action sur le chien : le dressage à travers la nourriture, la modification morphologique et comportementale à travers la sélection ou le croisement et la création de nouvelle race en rassemblant des individus de la même espèce mais de variété différente et en ignorant les barrières géographiques, morphologiques ou éthologiques [26].

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. LA DOMESTICATION
I.1. Définition de la domestication
I.2. Ancêtre du chien
I.3. Histoire de la domestication
I.4. Du chien domestique au chien familier
II. LE CHIEN
II.1. Les races de chien
II.2. Le comportement
II.3. Le déterminisme du caractère du chien
II.4. Le développement du chiot
II.5. Le régime alimentaire
II.6. L’Habitat
III. LA PLACE DU CHIEN DANS LE QUOTIDIEN DE L’HOMME
III.1. L’utilité du chien à la préhistoire
III.2. Utilité actuelle des chiens
IV. LA VACCINATION
IV.1. Définition
IV.2. Maladies infectieuses contre lesquelles il faut lutter
IV.3. Calendrier de vaccinations et des rappels
DEUXIEME PARITE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Echantillonnage
I.3. Analyse statistique
I.3.1. Mode d’acquisition et correction des données
I.3.2. Traitement des données
I.3.3. Limite de l’étude
I.3.4. Considération éthique
II. RESULTATS
II.1. Résultats descriptifs
II.1.1. Concernant les foyers
II.1.2. Résultats concernant les responsables des chiens
II.1.3. Résultats concernant les propriétaires des chiens
II.1.4. Résultats concernant les chiens
II.2. Facteurs influençant la domestication des chiens
II.2.1. La race
II.2.2. Les raisons de domestication
II.2.3. Le niveau d’éducation du propriétaire
II.2.4. La situation financière du propriétaire
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *