Les différents types d’institutions
Une institution définit un établissement d’hébergement et de soins où résident essentiellement des personnes très âgées [1]. En France, plusieurs types d’instituts sont disponibles pour les personnes âgées. Parmi ceux-ci, il existe :
l’accueil de jour
l’hôpital de court séjour
l’hôpital de jour gériatrique
l’unité de soins longue durée
le foyer logement
les services de soins de suite
l’EHPAD, anciennement maison de retraite
Evolution de la population âgée en France
Selon INSEE, 12,6 millions de personnes étaient âgées de 60 ans ou plus en 2005. En 2050, les personnes âgées de 60 ans et plus seront environ 22,3 millions, soit une hausse de 80% en 45 ans. Parmi les 12,6 millions de personnes âgées de 60 ans et plus, 3 millions sont âgées de 80 ans et plus. Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes ; les plus de 90 ans représentent près de la moitié. Depuis 1960, le nombre d’octogénaires a plus que triplé et devrait encore être multiplié par 2,4 à l’horizon de 2050. A cette date, on prévoit 7,3 millions de personnes âgées de 80 ans et plus, qui auront en outre une espérance de vie plus élevée .
Le revenu des personnes âgées
Il me semble essentiel, avant de commencer mon étude, de m’intéresser au budget des personnes âgées. En effet avec l’âge, les coûts de santé sont plus importants ; le coût de l’hébergement notamment dans des institutions comme les EHPAD est conséquent et le revenu d’un retraité est plus faible que celui d’une personne active. Ce critère de financement sera à prendre en compte dans la troisième partie consacrée aux solutions pour une meilleure prise en charge. Je constate d’après l’étude du DREES (enquête annuelle auprès des caisses de retraites) que la moyenne des pensions de retraite toutes catégories confondues est de 1216 € brut en 2010, ce qui assez faible même si la tendance est à la hausse (1,9 % de plus qu’à la fin de 2009). La moitié de cette hausse provient de la revalorisation légale des pensions appliquée par chaque caisse de retraite, l’autre moitié est due à l’effet de noria, c’est-à-dire le remplacement des retraités les plus âgés, décédés en cours d’année, par de nouveaux retraités disposant généralement de carrières salariales plus favorables [9] [10].
Evolution de la presbyacousie : son impact
La presbyacousie met longtemps à avoir des conséquences tangibles mais lorsqu’elles apparaissent elles sont parfois graves. A partir de 35 dB HL le retentissement est visible. Il s’agit d’une entrave à la communication, d’un isolement, d’une dépression plus ou moins latente et de troubles caractériels. L’une des évolutions qui retient aujourd’hui l’attention consiste dans le retentissement cognitif de la surdité. Les désafférentations peuvent poser de redoutables problèmes diagnostiques et thérapeutiques lorsque la surdité est associée à des troubles cognitifs et en particulier à la maladie d’Alzheimer.
Solution existante : Le SAMID (Service d’Aide aux Malentendants Institutionnalisés ou Dépendants)
Le Service d’Aide aux Malentendants Institutionnalisés ou Dépendants (SAMID) a été créé par les laboratoires d’audiologie Renard en 1997. Il intervient directement auprès des institutions [19]. En fonction des besoins et des contraintes de chaque établissement, le SAMID propose un projet individualisé qui prend en compte son statut, sa capacité d’accueil,la population de ses résidents, son niveau de médicalisation, son organisation du travail… Cette action, organisée par un audioprothésiste du laboratoire Renard et coordonnée par une assistante du SAMID, repose sur la mise en place d’un programme de formation pour l’équipe de l’établissement (nettoyage, mise en place de l’appareil et des piles etc.). L’objectif du SAMID est de mettre en place les moyens d’un suivi prothétique individualisé pour chaque patient appareillé du laboratoire Renard vivant en institution. Ce service fait partie du suivi prothétique du patient ; il est donc gratuit. La fréquence et la nature des contrôles sont adaptées à chaque patient et une fiche individuelle de suivi est complétée lors de chaque contrôle prothétique ; cela permet d’analyser l’évolution du patient, les conditions de port de son appareillage et le bénéfice qu’il en retire. Le SAMID accompagne et soutien donc ses patients dans le port de son appareillage auditif afin de favoriser leur communication et leur vie sociale. Depuis 1997, une soixantaine de maisons de retraites a bénéficié d’une formation du SAMID dans la région nord.
L’acoumétrie Vocale (test de la voix chuchotée)
Ce test est basé sur la perception de phrases émises à voix chuchotée à une distance de 3 mètres (sans lecture labiale) qui permet de détecter les altérations de l’audition. Une étude du GRAP santé réalisée par Séverine LEUSIE a comparé l’acoumétrie vocale à l’audiométrie tonale afin d’en déterminer la fiabilité [21].
Méthode utilisée : L’Étude comparative porte sur 207 sujets institutionnalisés âgés de 60 ans minimum. Les sujets ont été évalués dans un premier temps par une acoumétrie vocale faite de 8 questions posées à 3 mètres, lèvres cachées. Une audiométrie tonale au casque a ensuite été réalisée pour chaque sujet sans connaître les résultats de l’acoumétrie vocale. Les résultats de l’acoumétrie vocale ont été comparés à ceux de l’audiométrie tonale, avec un seuil de référence de 21 dB HL pour la définition d’une déficience auditive (Gold Standard – BIAP 02/1bis) afin de mesurer sa sensibilité et sa spécificité [17]. L’acoumétrie vocale présente, au seuil d’audiométrie tonale 21 dB, une sensibilité élevée mais une spécificité faible, ce qui est acceptable pour un test de dépistage. Sur 207 patients institutionnalisés, 90,3% ont une altération de l’audition et devraient donc avoir recours à un avis ORL. Comparée à l’audiométrie tonale qui nécessite un matériel spécifique, des compétences appropriées et un temps de réalisation plus long, l’acoumétrie vocale pourrait permettre à tous les cliniciens de disposer d’une méthode rapide de dépistage de la surdité facilement utilisable en pratique clinique quotidienne, après un court apprentissage. L’acoumétrie vocale me semble donc être un très bon test clinique de dépistage de l’hypoacousie, facilement utilisable par les gériatres et les généralistes à l’entrée des résidents en institutions. Dans l’étude du GRAP santé, plus de 90% des patients institutionnalisés de 60 ans ou plus ont une altération de l’audition, ce qui inciterait à la réalisation systématique d’un dépistage des troubles auditifs chez les patients.
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Table des matières
Introduction
I. Généralités et statistiques
1. Les différents types d’institutions
a) L’accueil de jour
b) L’hôpital de court séjour
c) L’hôpital de jour gériatrique
d) Le foyer logement
e) L’unité de soins de longue durée
f) Le service de soins de suite
g) L’EHPAD (établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes)
2. Le « troisième » et « quatrième âge »
a) « A partir de quel moment est-on une personne âgée ? »
b) Notions liées au 4ème âge
c) Données épidémiologiques
d) Le revenu des personnes âgées
e) Les tarifs et les aides financières en EHPAD
II. Surdité et Grand âge : la presbyacousie
1. Définition
a) Caractéristiques et symptômes
b) Evolution de la presbyacousie : son impact
c) Les trois stades de la presbyacousie
2. L’étude ACOUDEM du GRAP Santé
a) Objectifs de cette étude
b) Résultats
III. Etude de l’audition en institution
1. Présentation de mon étude
2. Réalisation de l’étude
a) Organisation des maisons de retraite
b) Réalisation d’otoscopie : Statistiques sur le nombre de bouchons de cérumen
c) Dépistage auditif en institution
d) Statistiques sur le nombre de personnes appareillées
e) Entretien et suivi prothétique au sein de l’institution
f) Aides à la communication
IV. Solutions pour une meilleure prise en charge des patients en institution
1. Solution existante : Le SAMID
2. Création d’un protocole de prise en charge en institution
a) 1ère étape : Désignation d’un référent « audio »
b) 2ème étape : Dépistage de l’audition, en institution
c) 3ème étape : mise en place de la « carte de d’accompagnement du patient »
d) 4ème étape : Création d’Amplikit – Formation pour le personnel soignant
3. Autre solution : un « appareillage institutionnalisé »
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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