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L’évolution des réseaux 5G
La cinquième génération de technologie sans fil représente le visage changeant de la connectivité. Conçue pour une vitesse et une capacité accrue, la 5G a le potentiel d’étendre considérablement la façon dont les données seront traitées et transportées, et permettra un large éventail de nouveaux cas d’usage, qui vont bien au-delà du smartphone, déjà visé par les technologies 3G et 4G.
Trois grandes catégories d’usages définies par l’UIT (sous le terme IMT-2020), avec leurs exigences respectives, sont en train d’émerger et permettraient de répondre aux besoins à venir :
• mMTC – Massive Machine Type Communications : communications avec une grande quantité d’objets, permettant de répondre à l’augmentation exponentielle de la densité d’objets connectés avec des besoins de qualité de service variés ;
• eMBB – Enhanced Mobile Broadband : connexion en ultra haut débit en outdoor et en indoor, avec uniformité de la qualité de service, même en bordure de la couverture radio des cellules ;
• uRLLC – Ultra-reliable and Low Latency Communications : communication ultra-fiable pour les besoins critiques avec une très faible latence, pour une réactivité accrue.
Le premier domaine dédié aux objets connectés (mMTC) englobe tous les usages liés à l’Internet des objets. Ces services nécessitent une couverture étendue, une faible consommation énergétique et des débits relativement restreints. L’apport annoncé de la 5G par rapport aux technologies actuelles réside dans sa capacité à connecter des objets répartis de manière très dense sur le territoire.
Le domaine de l’ultra haut débit (eMBB) concerne toutes les applications et services qui nécessitent une connexion toujours plus rapide, pour permettre par exemple de visionner des vidéos en ultra haute définition (8K) ou de « streamer » sans-fil des applications de réalité virtuelle ou augmentée.
Enfin, les communications ultra-fiables à très faible latence (uRLLC) regroupent toutes les applications nécessitant une réactivité extrêmement importante ainsi qu’une garantie de transmission du message. Ces besoins se retrouveront principalement dans les transports (temps de réaction en cas de risque d’accident, par exemple), dans la médecine (permettant des pratiques radicalement nouvelles, telles que la télé-chirurgie) et dans l’industrie 4.0 (pilotage à distance des outils, assistance à la maintenance via la réalité augmentée, modification en temps réel de l’outil de production, meilleure maîtrise de la « Supply Chain »).
La 5G devra transmettre les données avec un débit accéléré, environ 10 fois supérieur à celui de la génération précédente, avec une latence réduite entre 1 et 10ms, soit 10 fois inférieure à celle de la 4G et avec une fiabilité de 99.999%, désignant le taux de succès de la transmission sans erreur d’un paquet de données dans une fenêtre de 1 ms. En outre, lors de l’usage des équipements, nous pouvons nous attendre également à un doublement de l’efficacité énergétique dès 2021, jusqu’à une amélioration d’un facteur 10, voire 20, en 2025. Cette efficacité énergétique accrue est très attendue par opérateurs télécoms [1].
Par ailleurs, et selon le dernier rapport d’Ericsson sur la mobilité, le trafic mondial de données mobiles dans le monde, qui a atteint environ 51 Exabytes1 (EB) par mois à fin 2020, devrait progresser d’un facteur d’environ 4,5 pour atteindre 226 EB par mois en 2026. Ericsson prévoit que 54% du trafic total de données mobiles seront acheminé par les réseaux 5G, voir Figure 3 [4].
Spécifications des bandes de fréquences pour les communications 5G point-à-point
Atténuation atmosphérique
Une comparaison est alors dressée entre les différentes technologies d’antennes, à la lumière des exigences des antennes point-à-point « Backhaul », afin de faciliter le choix de la technologie la plus adaptée, selon trois fonctionnalités : mono-bande, double-bande et compatibilité avec un dispositif d’auto-alignement.
Un exemple de solution d’antenne directive classique fonctionnant en bande D – l’antenne parabolique – est présentée, illustrant le savoir-faire de RFS, avec les résultats des mesures réalisées sur le premier prototype fonctionnant dans cette bande.
Enfin, une matrice de choix est établie en fonction des différents critères, permettant de converger vers la solution d’antenne réseau transmetteur. Une étude approfondie de la littérature est alors menée sur les cellules unitaires utilisées dans les réseaux transmetteurs, et le choix de la structure retenue est détaillé et justifié.
1- les antennes à alimentation directe, à savoir les réseaux d’éléments rayonnants imprimées, ceux-ci alimentés par des lignes micro-ruban, les réseaux de fentes basés sur des guide d’ondes, les réseaux de cornets et les réseaux de CTS (Continuous Transverse Stub).
2- les antennes focalisantes ou quasi-optiques, notamment les lentilles, les réseaux transmetteurs, les réseaux réflecteur et les paraboles.
– Les réseaux phasés alimentés par lignes micro-rubans
– Les réseaux de fentes alimentées par guide, ceux-ci pouvant être constitués de cornets, fentes, et d’autres structures de guides d’ondes rayonnantes.
Un réseau linéaire d’antennes, généralement caractérisé par des lois d’amplitude et phase, fait appel à des pastilles, ou « patchs », mais aussi d’autres motifs imprimés, produisant le comportement de dipôles rayonnants. Ces éléments peuvent être excités par des lignes microrubans, par des sondes coaxiales ou encore par des lignes à fentes.
Les réseaux d’antennes patchs sont largement utilisés en raison de leur faible encombrement, de leur faible poids, d’un coût peu élevé, et de leur fabrication aisée. Cependant, ils présentent certains inconvénients, notamment la faible bande passante et les pertes diélectriques et métalliques en particulier haute fréquence, une relative faible tolérance aux erreurs de fabrication et une influence accrue des ondes de surface. Une solution pour limiter les pertes diélectriques et l’influence des ondes de surfaces consiste à choisir un substrat avec une faible tangente de perte et une épaisseur très fine, mais cela conduit à réduire d’avantage la bande passante.
La Figure 13 présentent la variation du gain isotrope d’un réseau de N éléments à 150 GHz, en tenant compte des pertes de transmission des lignes microruban (en dB/λ), et la compare à la directivité idéale d’un réseau (sans pertes). Nous pouvons observer que le gain du réseau microruban décroît au-delà d’un certain nombre d’éléments, en raison de la perte diélectrique accrue. On constate également une réduction de l’efficacité lorsque la fréquence augmente, ce qui constitue l’inconvénient majeur des réseaux d’antennes patchs imprimés alimentés par des lignes.
La Figure 14 présente la disposition d’un réseau de patchs microruban de 16 x 16 = 256 éléments alimenté par le réseau d’alimentation en arborescence à 35 GHz avec un gain maximal mesuré de 28.5 dBi [16]. Ce type de réseau d’alimentation offre une meilleure bande passante par rapport à ceux alimentées en série.
En substance, les réseaux d’antennes imprimées ont pour vocation des gains et des bandes passantes relativement modestes, la montée en gain étant sanctionnée essentiellement par les pertes diélectriques.
Les principaux types de réseaux basés sur des guides d’ondes sont :
• les réseaux constitués de cornets,
• les réseaux constitués de fentes,
• les réseaux de guides d’ondes intégrés au substrat (SIW),
• les réseaux CTS (Continuous Transverse Stub).
Leur analyse détaillée est décrite dans les sections suivantes.
Un réseau de 8 x 8 cornets, fonctionnant à 150 GHz et constitué de cornets échelonnés étudié dans la référence [19], offre un gain de 32 dBi (ouverture physique rayonnante de 30 mm × 30 mm), correspondant à une efficacité d’ouverture de 28% et une bande passante de 29.5 %, voir Figure 16 (a).
La Figure 16 (b) présente les vues 3D et 2D de la cellule unitaire à cornet échelonné. Chaque cornet est constitué de 20 marches d’une épaisseur de 0,34 mm et de 3 marches d’une épaisseur de 0,2 mm, rendant sa réalisation difficile et coûteuse. Le réseau principal d’alimentation en arborescence est composé de nombreux diviseurs de puissance à quatre voies en forme de H, interconnectés à un guide d’ondes WR6 (1,25 × 0,4 mm2).
Un autre exemple d’un réseau de cornets à 140 GHz est proposé dans la référence [20]. Afin d’avoir un gain plus élevé, cette antenne contient 16 × 16 éléments rayonnants, distribués sur un panneau de 68.5 ×82.2 × 10.1 mm3, voir Figure 17. La bande passante de cette antenne est de 25.3%, avec un gain maximal de 40.7 dBi.
Un réseau phasés de 4×4 cornets à diagramme de rayonnement orientable en bande E (71-76 et 81-86 GHz) avec un gain maximal de 15.2 dBi est proposé présenté dans [21], voir Figure 19.
Généralement, ces réseaux à fentes possèdent deux types d’alimentation : alimentation d’extrémité (alimentation série) ou alimentation centrale (alimentation parallèle). La Figure 20 présente un exemple d’un réseau à fentes monocouche fonctionnant à 25,5 GHz, alimenté en série (a) et en parallèle (b) [22].
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Table des matières
Glossaire
Chapitre 1 : Introduction : le cadre et le contexte de la thèse
1.1. Cadre de la thèse
1.2. L’évolution des réseaux 5G
1.3. Spécifications des bandes de fréquences pour les communications 5G point-à-point
1.4. La portée des liaisons hertziennes en bande millimétrique
1.4.1. Atténuation atmosphérique
1.4.2. Atténuation due à la pluie
1.4.3. Evanouissement de la liaison due au dépointage de l’antenne
1.4.4. Bilans de liaison
1.5. Exigence des antennes « Backhaul »
1.6. Conclusions et présentation des chapitres suivants
Chapitre 2 : État de l’art sur les technologies d’antennes pour les communications point-à-point en bande millimétrique
2.1. Les principales structures d’antennes
2.2. Les antennes à alimentation directe
2.2.1. Les réseaux phasés alimentés par lignes microruban
2.2.2. Les réseaux phasés alimentés par guides d’ondes
2.2.3. Les réseaux Stub transversal continu, ou « CTS »
2.3. Les antennes focalisantes ou quasi-optiques
2.3.1. Les antennes lentilles
2.3.2. Réseaux transmetteurs « Transmitarrays »
2.3.3. Les antennes paraboliques
2.3.4. Réseaux réflecteurs « Reflectarray »
2.4. Choix de la technologie d’antenne
2.5. La cellule unitaire d’un réseau transmetteur
2.5.1. Les cellules à multicouches sélectives en fréquence (MFSS)
2.5.2. Les cellules réceptrices/émettrices (Rx-Tx)
2.5.3. Choix de la cellule unitaire
2.7. Conclusion
Chapitre 3 : Conception et optimisation du « Transmistarray » en bande D
3.1. Introduction
3.2. Principe de fonctionnement du « Transmitarray »
3.2.1. Analyse du réseau transmetteur
3.3. Cellule unitaire à double polarisation linéaire
3.3.1. Architecture
3.3.2. Réponse en fréquence
3.4. Conception du « Transmitarray »
3.4.1. Choix des dimensions de l’antenne
3.4.2. Choix de la cellule centrale
3.4.3. Source focale
3.4.4. Simulation du Transmitarray
3.5. Conclusion
Chapitre 4 : Réalisation et mesures de « Transmistarrays » en bande D
4.1. Introduction
4.2. Réalisation, contrôle et mesures du TA 1600
4.2.1. Contrôle dimensionnel du prototype TA 1600
4.2.2. Dispositif de mesure en chambre anéchoïde
4.2.3. Source focale : le cornet étagé
4.2.4. Antenne complète TA 1600 (40×40 UC’s)
4.3. Réalisation, contrôle et mesures du TA 6400 (80 x 80 UC’s)
4.4. Discussion des résultats et automatisation du code de conception des TA’s
4.5. Conclusion
Chapitre 5 : « Transmitarray » à double bande et à double polarisation linéaire en bandes E et D
5.1. Introduction
5.2. Le choix de l’antenne double bande
5.3. Etat de l’art sur les solutions TA’s double bande
5.4. Contraintes
5.5. Cellule unitaire à double polarisation linéaire en bande E
5.6. Cellules unitaires modifiées en bande D
5.7. Choix des dimensions de l’antenne
5.8. Source focale
5.8.1. Cornet en bande D
5.8.2. Cornet en bande E
5.9. Conception de la lentille en bande D
5.10. Conception de la lentille en bande E
5.11. Solution du TA double bande
5.11.1. Solution de remplacement
5.11.2. Solution hybride
5.12. Conclusion
Conclusion générale et perspectives
Annexe : Procédure d’automatisation de conception avec Visual Basic (VB) script
Bibliographie
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