Etat de l’art sur le développement durable et les ressources hydriques

Le développement socio-économique d’un pays ou d’une région, est un objectif principal de tout gouvernant, mais hélas cela affecte inévitablement les ressources tant du point de vue qualité que quantité. L’évaluation des ressources en eau est d’une importance capitale dans l’économie d’un pays; elle est assez complexe, difficile, mais permet de définir une stratégie, une politique et une vision. Il est désormais largement admis que la mise en place d’un développement durable exige de mettre en équation des préoccupations sociales et économiques avec des préoccupations environnementales en tenant compte du facteur essentiel et limitatif, à savoir l’eau.

Au milieu du XXe siècle, le « développement durable » ne faisait pas partie du vocabulaire des stratégies de développement. Aujourd’hui, on estime que 20% de la population mondiale utilise 80 % des ressources naturelles (COSTERMANS. Dominique, 2003). Depuis une trentaine d’années, notre société a pris conscience de la nécessité de privilégier le développement durable : mieux prendre en compte l’avenir des générations futures, partager les fruits de la Terre .

Il n’y aura pas de développement durable sans une gouvernance sociétale (équitable et raisonnable) gérant l’eau comme un patrimoine commun local mais aussi mondial dont la valeur vitale doit être reconnue de tous (Baudru, Maris, 2002). Il est reconnu donc que, l’eau est un facteur limitant majeur dans le développement socio-économique. La problématique de l’eau est indissociable du développement durable dans la mesure où l’eau doit permettre de répondre aux besoins des générations actuelles sans hypothéquer, la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.

En l’an 2000, les cinq pays méditerranéens du nord de l’Afrique (l’Algérie, l’Égypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie) avaient des problèmes d’eau. À l’horizon 2025, la pénurie d’eau guette cinquante pays dans lesquelles vivent 40% de la population mondiale et la région la plus touchée par cette rareté est celle du bassin méditerranéen (Antoine-Tristan, 2011) et l’Algérie n’en est pas épargnée.

Etat de l’art sur le développement durable et les ressources hydriques

L’eau source de la vie, ressource naturelle, don gratuit de la biosphère est pourtant devenue en quelques décennies un enjeu crucial pour l’humanité. L’eau douce, en effet, ne représente que 3% du stock d’eau mondial, dont 2/3 sont (encore !) en glacier, et 1% seulement en eau douce véritablement utilisable. L’humanité ne dispose que d’un stock d’eau mondial limité qui, certes, se reconstitue, mais sous condition d’une utilisation raisonnée des flux tant en termes de prélèvements quantitatifs qu’en termes d’effluents respectant la qualité de la ressource avant son retour dans le milieu naturel et sans compromettre les usages ultérieurs. Or depuis 50 ans la consommation d’eau dans le monde a triplé et de nombreuses rivières sont transformées en égouts.

La part d’eau disponible pour chaque individu ne peut que diminuer si la population de la planète continue à croître. Le Courrier de l’Unesco (1999) précise : « De combien d’eau un terrien dispose-t-il en moyenne ? D’un volume deux fois plus petit qu’il y a 50 ans. En 1950, les réserves mondiales (après déduction de l’eau utilisée par l’agriculture, l’industrie et les ménages) se montaient à 16 800 m3 par personne et par an. Elles sont aujourd’hui tombées à 7 300 m3 et devraient se limiter à 4 800 m3 dans 25 ans. » Le stress hydrique menace déjà certains territoires : est très élevé si les réserves sont inférieures à 1000 m3 /an/habitant, élevé si elles sont de 1 000 à 2 000 m3 , modéré si elles sont de 2 000 à 5 000 m3 , or l’Afrique et l’Asie sont déjà au seuil de 2 000 m3 (Guesnier Bernard,2012). Le Conseil Mondial de l’eau a dressé un bilan alarmant. Un milliard de personnes ne dispose pas d’une eau potable, saine et accessible, 2,6 milliards ne disposent pas d’évacuation des eaux usées et 6 à 8 millions de personnes meurent chaque année de maladies dues à l’absorption d’une eau polluée impropre à la consommation. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que chaque année environ 450 Km3 (375 millions de litres) d’eaux usées sont rejetés dans les rivières, les lacs et sur les côtes.la dilution et le transport d’une telle quantité de déchets requièrent au minimum 6 000 Km3 (5 milliards de litres) d’eau claire. La FAO estime qu’au rythme actuel, d’ici 40 ans, la masse d’eau de l’ensemble du système des rivières stables sera requise rien que pour diluer et transporter les déchets humains (Olivaux., 2007).

L’accès durable aux ressources en eau est une préoccupation majeure qui concerne tous les pays. Le changement climatique et la croissance urbaine et démographique attendus risquent d’aggraver la situation de stress hydrique qui frappe déjà la plupart des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.

Evolution du concept du Développement Durable 

Le concept de développement durable est formulé pour la première fois de façon sectorielle à la fin du siècle dernier par des écoles de sylviculture françaises et allemandes préoccupées par le risque d’épuisement d’une ressource naturelle difficilement renouvelable. Elles développent alors la notion de « rendement soutenu» traduit en anglais par « Sustainable Management » et retraduit en français par « développement durable ». Depuis le début des années 70, des scientifiques, des économistes, des organisations non gouvernementales, des représentants politiques, etc., s’interrogent sur les limites des ressources naturelles face au processus de la croissance d’après-guerre visant à « produire toujours plus » et face à l’explosion démographique des pays du sud.

La conférence des Nations Unies sur l’environnement humain à Stockholm en 1972 est qualifiée par le premier sommet de la terre. Elle est à la source de la création de la notion du développement durable. L’environnement apparaît comme un patrimoine mondial essentiel à transmettre aux générations futures (Déclaration Stockholm, 1972).

En 1980, l’union internationale pour la conservation de la nature a publié un rapport intitulé « La stratégie mondiale pour la conservation » ou apparaît pour la première fois la notion de « développement durable », traduite de l’anglais « sustainable development ». Par la suite, lors des travaux de la commission mondiale sur l’environnement et le développement, crée en 1983 par l’ONU et présidée par Mme Gro Harlem Brundtland (ancien Premier Ministre de Norvège), a publié son rapport, en1987, intitulé « Notre avenir à tous » que l’on appelle le rapport Brundtland (Brundtland, 1987). Ce rapport a popularisé le concept de Sustainable development traduit d’abord en Français par développement soutenable, puis par le terme consensuel de « Développement Durable ». Dans ce rapport, le développement durable est défini comme : « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les générations futures de répondre aux leurs » et c’est la définition régulièrement utilisée (Michiel et al. 2000). Lors du Deuxième Sommet de la Terre organisé à ″Rio de Janeiro en 1992, il ya eu consécration du terme « développement durable ». Le concept commence à être largement médiatisé devant le grand public .

La définition Brundtland (1ère définition du DD), axée prioritairement sur la préservation de l’environnement et la consommation prudente des ressources naturelles non renouvelables, sera modifiée par la définition des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une perspective de développement durable : le progrès économique, la justice sociale, et la préservation de l’environnement. Ces trois aspects sont les piliers du développement durable. Dans chaque pilier, un objectif général est défini (Fig. I.2).

L’Economique : traduisant la recherche par le développement durable d’un objectif de croissance et d’efficacité économique.

Le Social : exprime le fait que ce développement durable doit prendre en compte les besoins humains et donc répondre à un objectif d’équité sociale .

L’Environnemental : signifiant que l’objectif de développement durable est de préserver, améliorer et valoriser l’environnement et les ressources pour le long terme. Aujourd’hui, une quatrième dimension est ajoutée au processus de développement. Il s’agit de la gouvernance qui suggère de nouveaux modes d’organisation et de gestion.

Il n’y aura pas de développement durable sans protection préventive et partage équitable de la ressource en eau. Le cycle hydrologique doit être appréhendé dans sa globalité par une« gouvernance sociétale » qui, seule, peut garantir la pérennité du couple eau-développement durable, en impliquant gouvernements et citoyens (Froger et alii, 2005). (Guesnier Bernard, 2012) .

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Table des matières

Introduction Générale 
CH I : Etat de l’art sur le développement durable et Les ressources hydriques
I.1/ Introduction
I.2/ Evolution du concept du Développement Durable
I. 3/ L’Eau et le Développement Durable
I.3.1/ La protection des Eaux entre une perspective de développement durable et un conflit entre différents pays
I.4/ Evaluation de développement durable
I.4.1.1/ Notion d’indicateur
I.4.1.2/ Définitions d’indicateur
I.4.1.3/ Objectif de l’indicateur
I.5/ Approche systémique
I.5.1/ La systémique : essai de définition
I.5.2/ Apport de l’approche systémique
I.5.3/ Définition d’un système
I.5.4/ Le concept de système
I.5.5/ Notion et concept de la systémique
I.5.6/ Comparaison entre l’approche Analytique et Systémique
I.5.7/ Gestion des Ressources en Eau et l’Approche systémique
I.5.7.1/ Le concept de « Ressources »
I.5.7.2/ Le concept de « Gestion »
I.5.8/ Vue systémique de la stratégie nationale pour les ressources en eau
I.6/ Le système ressources en eau
I.6.1/ Interactions entre ressources et utilisations
I.6.2/ Les relations entre utilisations des ressources en eau
I.7/ Conclusion
CH II : Le système ressource en eau en Algérie: Analyse et diagnostique
II.1/ Introduction
II.2/ L’eau en Algérie
II.2.1/ Contexte géographique et climatique
II.2.2/ Régime hydrologique en Algérie
II.3/ Le Système Ressources en Eau en Algérie
II.3.1/ Sous système mobilisation superficielle
II.3.1.1/Evolution de l’infrastructure de mobilisation des eaux superficielles de 1962 à 2010et prévision pour l’horizon 2030
II.3.2/ Sous système : Les grands transferts et adductions
II.3.2.1/Les Sept systèmes de transfert
II.3.2.2/ Le transfert des eaux des nappes du Sahara
II.3.3/ Sous système : Les grands périmètres irrigués
II.3.4/ Sous système Eau Souterraine
II.3.5/ Sous système : Assainissement et épuration des eaux
II.3.5.1/ Aspect Règlementaire
II.3.5.2/ Evolution de la production des eaux usées
II.3.5.3/ Programme de construction des STEP
II.3.6/ Sous système : Dessalement d’eau de mer
II.3.7/ Sous système : Contextes législatif et institutionnel
II.3.7.1/ Introduction
II.3.7.2/ Les structures du secteur de l’eau en Algérie
II.3.7.3/ Les différentes stratégies nationales de l’eau
II.3.7.4/ Cadre institutionnel
II.3.7.4.1/ Tarification de l’eau en Algérie
II.3.7.4.2/ Une législation intégrant le concept de gestion durable des ressources
II.3.7.4.3/ Une gestion de l’eau centralisée
II.3.7.4.4/ La participation du secteur privé à la gestion des services d’eau
II.4/ Synthèse sur la stratégie de développement
II.5/ Aperçu sur la problématique de l’eau en Algérie
II.6/ Conclusion
CH III : présentation de la zone d’étude (Annaba-El Tarf)
III.1/Cadres géographique et hydrographique
III.1.1/ Limite de la zone d’étude
III.1.2/ Aspect géomorphologique
III.1.3/ Le couvert végétal
III.2/ Aperçu géologique
III.2.1-Cadre lithostratigraphique
III.2.1.1/ Introduction
III.2.1.2/Le Paléozoïque
III.2.1.3/ Le Mésozoïque
III.2.1.4/ Le Cénozoïque
L’Eocène inférieur
L’Oligocène
Le Mio-Pliocène
L’ Quaternaire
Quaternaire ancien
Quaternaire récent
Quaternaire actuel
III.2.2/ Caractéristiques physico-chimiques des dunes
III. 3/Cadre structural
III.3.1/Les Monts de la Chefia
III.3.2/ La Plaine d’Annaba
III.4/Conclusion
CH IV : Caractéristiques hydro- climatologiques de la région Annaba-El Tarf
IV.1/Introduction
IV.2/ Les facteurs climatiques
IV.2.1/ Les précipitations
IV.2.1.1/ Précipitations moyennes mensuelles
IV.2.1.2/ Répartition saisonnière des précipitations
IV.2.1.3/ Le quotient pluviométrique
IV.2.2 Les températures
IV.2.3/ L’humidité relative
IV.2.4/ Le vent
IV.3 / Caractérisation du climat
IV.3.1/ L’indice d’Emmanuel De Martonne
IV.3.2/ Diagramme Ombrothermique de Bagnouls et Gaussen
IV.4/ Le bilan hydrique
IV.4.1/ L’évapotranspiration
IV.4.1.1/ Évapotranspiration potentielle (ETP)
IV.4.1.1.1/Formule de C.W Thornthwaite
IV.4.1.1.2/ Formule de SERRA
IV.4.1.2/ Estimation de l’évapotranspiration réelle (ETR)
IV.4.1.2.1/ Formule de L .Turc 1954
IV.4.1.2.2/ Formule de M Coutagne
IV.4.1.3/ Estimation du déficit d’écoulement par la méthode de WUNDT
IV.4.2./ Le calcul du bilan hydrique par Méthode de THORNTHWAITE
IV.4.3/ Le ruissellement de surface
IV.4.4/ Estimation de l’infiltration
IV.5/ VI.5/ Hydrologie
VI.5.1/ Introduction
VI.5.2/ Le Régime de l’Oued Kébir-Est à la station d’Ain Assel
VI.5.3/ Variation mensuelle des débits en fonction des précipitations des oueds Kébir-Est et Bounamoussa
VI.5.4/ Lac et Marécage
VI.5.4.1/ Lac Tonga
VI.5.4.2/ Lac Oubeïra
VI.5.4.3/ Lac des Oiseaux
VI.5.4.4/ Lac Mellah
VI.5.4.5/Tourbière du Lac Noir
VI.5.4.6/ Les Marais de Mekhada
VI.5.4.7/ Lac Fetzara
IV.6/ Conclusion
Conclusion Générale

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