Etat de connaissance sur les plantations forestières

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METHODOLOGIE

Problématique

La Région Analamanga figure parmi les Régions les moins couvertes de forêts de la Grande Ile. Celle-ci a connu un taux annuel de déforestation des forêts naturelles de 0,3% entre 2005 et 2010, équivalent à une perte de 154,9 ha/an (Conservation International, 2013). Nombreuses interventions anthropiques ont été à l’origine de cet incident, notamment l’augmentation perpétuelle des besoins en matière de produits issus des ressources forestières (bois, charbon, plantes médicinales, etc.), le besoin croissant en terre pour d’autres fins et l’expansion des habitations. De plus, l’exploitation forestière, lorsqu’elle est excessive et peu soucieuse du développement durable, représente une menace réelle pour les forêts. Enfin, il est à signaler que les feux de forêts constituent une des principales causes de la dégradation des forêts dans la Région Analamanga. Il faut noter que les feux proviennent soit des défrichements mal gérés, soit d’incendies volontaires. Les feux, souvent incontrôlés envahissent ainsi une superficie considérable de plantations forestières. L’incident est surtout accentué en intersaison et durant la saison sèche pendant lesquelles les terres sont pleinement colonisées par de hautes herbes sèches qui facilitent la propagation des feux.
En revanche, le reboisement figure parmi les stratégies qui ont été adoptées afin de diminuer les pertes et de reconstituer la couverture forestière. En outre, la législation forestière malagasy qui datait de 1997 précise qu’il est du devoir de l’Etat de s’engager à mettre en œuvre une politique volontariste de reboisement. En plus de cela, à première vue, la Région Analamanga semble être potentiellement riche en terrain pour le reboisement même à grande échelle.
Malgré que les reboisements se fassent annuellement par divers opérateurs, les bases de données complètes qui démontrent les situations actuelles des plantations forestières réalisées dans la Région demeurent insuffisantes.
Pour contribuer à la résolution de ce problème, la présente étude tend principalement à répondre à la question : « Comment se présente actuellement les plantations forestières dans la Région Analamanga? »
Dans cet axe, les questions de recherches suivantes se situent au cœur de la présente étude :
• Quelles sont les initiatives de plantations forestières qui ont été menées dans la Région Analamanga?
• Comment sont gérées ces plantations forestières?
• Quels types d’interventions sylvicoles sont attribués à ces plantations ?
• Quelles sont les situations qui favorisent et qui limitent ces plantations forestières?
• Quelles sont les axes stratégiques à considérer pour apporter des améliorations à la situation actuelle des plantations forestières dans la Région Analamanga ?

Hypothèses de recherche

En guise de réponse à la problématique posée plus haut, il est pressenti que les interventions se rapportant aux plantations forestières existent malgré qu’ils conduisent encore à des résultats précaires. C’est justement pour cette situation que sont émises les deux hypothèses suivantes :
1) Des initiatives de plantations ont actuellement tendance à être ressenties dans la Région Analamanga
Diverses activités doivent être conduites avant de se lancer dans l’opération de reboisement proprement dite. La mise en place des pépinières et la production de plants figurent entre autres parmi les principales actions rattachées à la mise en terre des jeunes plants. Evaluer la portée des investissements effectués par les opérateurs de reboisement ainsi que les actions réalisées permettent de détecter un aplomb au niveau des initiatives déjà menées en termes de plantations forestières dans la région étudiée.
2) Les plantations forestières ne sont pas gérées de manière durable
La gestion forestière durable peut se définir comme étant la gestion de forêts permanentes en vue d’objectifs clairement définis concernant la production soutenue de biens et de services désirés sans porter atteinte à leur valeur intrinsèque ni compromettre leur productivité future et sans susciter d’effets indésirables sur l’environnement physique et social (Conseil International des Bois Tropicaux, 1991). Ainsi, une gestion durable des plantations forestières stipule d’une part l’existence de plusieurs programmes et projets intégrant le reboisement dans son cadre logique. D’autre part, le concept de gestion durable réside du fait que la conduite des exploitations des forêts plantées est effectuée de manière à assurer une durabilité des ressources forestières. Pourtant, pour le reboisement dans la Région Analamanga tout en considérant les paramètres précités, il est supposé que celui-ci est soumis à une gestion qui est instable voire même peu assuré pour l’avenir.

Milieu d’étude

Pour conduire convenablement le travail de recherche, il est indispensable de considérer les caractéristiques de la Région qui a fait l’objet de la présente étude.

Situation géographique et administrative

La Région Analamanga se situe au centre de Madagascar et compte parmi ses Districts, la capitale de Madagascar, Antananarivo. Au point de vue administratif, elle est délimitée par la Région de Betsiboka au Nord, les Régions de Bongolava et Itasy à l’Ouest, la Région d’Alaotra Mangoro à l’Est et la Région de Vakinakaratra au Sud. Elle est administrativement composée par sept (7) Districts périphériques qui sont Antananarivo Atsimondrano, Antananarivo Avaradrano, Andramasina, Ambohidratrimo, Manjakandriana, Anjozorobe et Ankazobe ; et six (6) Districts urbains (Antananarivo Renivohitra : Antananarivo I, II, III, IV, V, VI).
Le District d’Ankazobe occupe la plus grande superficie de la Région (43%).
Antananarivo Renivohitra, seule commune urbaine, dotée de statut spécial, représente 1% de la Région en termes de superficie. Les Districts d’Antananarivo Atsimondrano et Antananarivo Avaradrano n’occupent que 5% de la superficie totale de la Région Analamanga.

Milieu biophysique

Climat

Située dans la zone intertropicale, Analamanga présente les caractéristiques d’un climat tropical d’altitude présentant deux saisons bien distinctes :
• une saison pluvieuse et chaude s’étalant de Novembre à Avril
• une saison fraîche et relativement sèche sur le reste de l’année.
Néanmoins, quelques Districts comme Anjozorobe et Manjakandriana présentent des sous climats ou même des microclimats dans quelques zones.
La moyenne de précipitations annuelles est de 1 100 mm environ (avec des précipitations maximales de 1456,3 mm dans le District de Manjakandriana). Plus de 80% des précipitations annuelles tombent pendant la saison humide. La température moyenne est de 19°C avec une température maximale de 24,5°C et une température minimale de 14°C (PRD Analamanga, 2007).

Relief

La géomorphologie générale de la Région est marquée par deux aspects contrastés.
Au Nord, en particulier à l’Ouest, elle est dominée par le plateau du Tampoketsa d’Ankazobe qui correspond à des surfaces d’aplanissement tabulaires jurassiques d’altitude autour de 1600 m. Vers le Sud, à ces plateaux succèdent des reliefs rocheux alignés Est-Ouest en gradin. Sur le plateau, les vallées sont moins importantes en dimension pour devenir de vastes prairies; ces dernières sont rares.
Au Sud et à l’Est, l’altitude diminue mais les reliefs deviennent plus accidentés. Mise à part la zone de Manjakandriana où le relief est mou, la morphologie des reliefs est plus accidentée et alignée de direction Nord-Sud (PRD Analamanga, 2007).
Partout sur les flancs de la plupart des collines apparaissent les « lavaka » en général en pleine activité plus ou moins importante en dimension entraînant la destruction d’importantes surfaces cultivables sur ces milieux ou produisant d’important ensablement ou envasement sur les vallées.

Hydrographie

Analamanga dispose d’un réseau hydrographique relativement dense et assez bien réparti dans l’ensemble de la Région.
Deux grandes étendues d’eau artificielles constituent les réservoirs d’eau de la Région : Mantasoa et Tsiazompaniry. Elles se trouvent sur la partie Sud-Est. De ces deux zones partent en général la plupart des cours d’eau de la Région d’Analamanga (PRD Analamanga, 2007).
Les cours d’eau s’orientent suivant deux principales directions, d’une part, vers l’Ouest où ils sont très longs dont le principal est le fleuve de l’Ikopa qui traverse et draine entièrement la partie occidentale de la Région d’Analamanga; sauf sur les vastes plaines.
D’autre part, l’autre direction est vers l’Est où les cours d’eau sont plus courts. De Tsiazompaniry partent la Varahina et la Sisaony qui vont rejoindre le principal fleuve Ikopa.

Pédologie

Les sols alluviaux, n’occupant que de surface restreinte, se rencontrent dans les cuvettes ou de part et d’autre du lit de la plupart des cours d’eau, et en particulier de l’Ikopa ou dans des zones soulignées par de grandes fractures comme la grande faille de Mahitsy ou celle de Niadiana. Ces sols correspondent aux dépôts pendant les saisons de pluie et en période de crue.
Dans sa partie orientale, en particulier autour de Manjakandriana, Ambatomanga, Anjeva, Mantasoa correspondant à la zone occupée par le granite de Carion, les collines sont constituées par du sol plus alumineux tendant vers la bauxitisation; tandis que les zones basses sont dominées par des argiles grises plus fertiles provenant probablement des sédiments enrichis (PRD Analamanga, 2007).

Flore et végétation

La Région présente des sols à faible couverture végétale. Les végétations sont variées et constituées entre autres par des savanes herbeuses et des forêts.
A ces types de formations végétales s’ajoutent encore les forêts artificielles qui demeurent très reparties dans toute la Région.
Le tableau 2 montre que la zone d’étude abrite une biodiversité particulière et riche de par la présence d’une gamme de formations végétales. Néanmoins, entre 2000 et 2010, la superficie occupée par la plupart de ces formations végétales a connu une diminution considérable étant donné les diverses perturbations, entre autres d’origine anthropique, qui les menacent d’année en année.
Face au défi de préservation de la couverture forestière naturelle, diverses forêts naturelles sont actuellement protégées et sont gérées par des organismes environnementaux (cf. Annexe 2).
En ce qui concerne la richesse floristique, 439 espèces endémiques y sont présentes dont 14 espèces sont endémiques de la Région. Ces forêts abritent également une gamme d’espèces faunistiques particulière avec 88 espèces endémiques dont 6 sont des espèces endémiques de la Région (cf. Annexe 3).

Milieu socio-économique

Analamanga abrite 14% de la population nationale qui est fortement concentrée dans la capitale. La démographie a connu une augmentation considérable, surtout pour le District d’Antananarivo Renivohitra. Avec le chiffre estimatif admis de 3 173 077 habitants en 2011, le taux d’accroissement de la population atteint les 80% entre 1993 et 2011 (INSTAT, 2012). A l’opposé, les Districts d’Andramasina, Ankazobe et Anjozorobe comptent le moins d’habitants, avec respectivement 6%, 5% et 6% de la population d’Analamanga.
Les activités de la population sont majoritairement constituées à 49,02% par le secteur primaire dont des cultures vivrières (riz, manioc, maïs, patate douce) et maraîchères (oignons, arachides, etc.) Différents types d’élevage sont actuellement développés dans la Région dont l’aviculture et l’élevage bovin et porcin. Le secteur aquacole, relativement dynamique, est également en pleine expansion. Le secteur secondaire occupe 12,75% des activités. 10,78% des professions de la population sont des activités commerciales tandis que 4,90% exercent des métiers dans l’administration publique. Le reste c’est-à-dire 22,55% sont constitués par des autres secteurs tertiaires (INSTAT, 2010).

Etat de connaissance sur les plantations forestières

Définition

Les plantations forestières ou les forêts plantées sont des peuplements forestiers établis par plantation et / ou par semis dans le cadre de processus de boisement ou de reboisement (FAO, 1998). Les arbres de la plantation appartiennent à un cortège d’espèces sélectionnées indigènes ou introduites, qui ont le même âge et sont espacées de manière régulière.
De plus, du point de vue composition floristique, la forêt artificielle est souvent monospécifique dans les régions tropicales1. Pour cette présente étude, les forêts plantées couvrent une superficie de plus de 0,5 ha, les plantations ornementales exclues.

Typologie des plantations forestières

Les critères qui peuvent permettre de classifier les types de reboisement sont la terminologie sylvicole et le type d’opérateurs de reboisement.

Selon la terminologie sylvicole

En sylviculture, différents types de forêts artificielles peuvent être distingués.
 Reboisement
De manière générale, le reboisement est l’opération qui consiste à restaurer ou créer des zones boisées ou des forêts (www.foret2011.unblog.fr). Il est effectué sur un terrain à petite ou moyenne échelle.
Selon le décret 2000/383 du 07 Juin 2000, relatif au reboisement, ce terme désigne toute plantation d’arbres forestiers ou non suivant les normes techniques en la matière en vue de la constitution ou de la reconstitution d’une forêt.
En sylviculture, le reboisement c’est planter des arbres sur un terrain qui avait été préalablement déboisé c’est à dire supprimés par coupe rase ou détruits par différentes causes dans le passé (surexploitation, incendie de forêt, surpâturage, guerre, etc.) (www.foret2011.unblog.fr).
 Afforestation
L’afforestation ou boisement est une plantation d’arbres ayant pour but d’établir un état boisé sur une surface longtemps restée dépourvue d’arbre, ou n’ayant éventuellement jamais (aux échelles humaines de temps) appartenu à l’aire forestière (www.foret2011.unblog.fr).
L’afforestation s’agit également d’une plantation d’arbres forestiers sur des sols non forestiers et occupant un vaste terrain.
 Reforestation
La reforestation, quant à elle laisse supposer un objectif plus ambitieux en termes de surface et de qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L’objectif étant de ce fait de restaurer un écosystème de type forestier, atteignant une superficie assez significative (www.foret2011.unblog.fr). La reforestation est mise en œuvre lorsque la couverture d’arbres a été réduite à cause d’un changement climatique ou des activités humaines.
 Embroussaillement
L’embroussaillement vise à faire une plantation forestière des espèces qui se propagent très vite sur un sol non forestier c’est-à-dire un terrain dénudé à moyenne et à grande échelle. Ce type est surtout adopté pour une plantation ayant comme objectif de lutte contre l’érosion des sols2.
 Enrichissement
L’enrichissement consiste à transformer une forêt relativement pauvre, en une forêt riche en essence de valeur par l’introduction de plants d’essence noble et par la conduite de ces plants, avec les travaux sylvicoles nécessaires jusqu’à l’âge d’exploitabilité (RAKOTOMAMONJY, 2009).
Il s’effectue ainsi dans une forêt écrémée ou dégradée dans laquelle la quantité d’essences commercialisables ou la densité d’essence désirable est inférieur à 20%. Pourtant, il peut également être mené par un semis direct.
 Plantation ornementale
Les plantations ornementales ou reboisements ornementaux sont effectuées dans les parcs des jardins publics dont le principal but est de rehausser l’esthétique du paysage. Les essences utilisées sont dans ce cas celles qui possèdent un aspect décoratif3.
En outre, ce type de plantation contribue aussi à la lutte contre le changement climatique via le rôle de protection et de régulation joués par les forêts.
 Agroforesterie
Le terme agroforesterie recouvre toutes les pratiques qui font intervenir l’association étroite des arbres avec les cultures, animaux ou les pâturages. Une telle association s’inscrit dans une logique à la fois écologique et économique. L’agroforesterie peut faire appel à une combinaison de techniques en un même lieu et au même moment (cultures associées et pratiques voisines), ou en un même lieu mais selon un calendrier séquentiel (rotation) (ROCHELEAU et al., 1988 in WOOD et BURLEV, 1993).

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. METHODOLOGIE
2.1. Problématique
2.2. Hypothèses de recherche
2.3. Milieu d’étude
Situation géographique et administrative
2.3.1. Milieu biophysique
2.3.2. Milieu socio-économique
2.4. Etat de connaissance sur les plantations forestières
Définition
Typologie des plantations forestières
2.5. Méthodes
Investigation bibliographique
Revue des données officielles
Enquêtes
Entretiens semi-directifs
Observation directe
Traitement et analyse des données
2.6. Cadre opératoire
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Initiatives de plantations forestières dans la Région Analamanga
ii Situation géographique des plantations forestières
3.1.1. Les réalisations en matière de reboisement à partir de 2008 jusqu’en 2013
Opérateurs de reboisement
Espèces plantées
Organismes d’appui au reboisement
Le reboisement et le foncier
3.2. Gestion des plantations forestières
Plan d’aménagement et de gestion
Conduite sylvicole
Diversité spécifique des plantations forestières
3.3. Atouts et contraintes des plantations forestières
Forces
Faiblesses
Opportunités
Menaces
IV. DISCUSSIONS
4.1. Sur la méthodologie
Points forts
Points faibles
4.2. Sur les résultats
4.3. Sur les hypothèses
V. RECOMMANDATIONS
VI. CONCLUSION
REFERENCES

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