L’épidémie du VIH/SIDA demeure une priorité sanitaire, voire de développement à l’échelle mondiale. En fin 2010, on estimait à 34 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde, soit une hausse de 17% par rapport à 2001 [1]. L’Afrique subsaharienne reste la partie la plus touchée. En 2010, elle représentait près de 68% des infections et 70% des nouvelles infections. À l’instar des autres pays du continent africain, le Mali est confronté à l’épidémie du VIH. Dans la population générale, la prévalence du VIH est estimée à 1,3 % selon l’Enquête Démographique et de Santé, 2006 [2]. La cavité buccale est particulièrement susceptible au développement des lésions associées à l’infection au VIH.Ces lésions sont nombreuses et variées d’où la sémiologie clinique qui est très riche[3], car elles sontparmi les premières manifestations à apparaître chez les personnes porteuses du virus. Ces lésions atteignent des taux de prévalence allant de 40 à 50% [4] et se manifestent par de nombreuses infections opportunistes, des néoplasies ainsi que des lésions non spécifiques résultant d’une diminution de l’immunité [5]. De façon générale, on rapporte que les lésions buccales sont les premières manifestations de l’infection pour le tiers des PVVIH avec un taux de prévalence qui s’élève à 85 % chez les individus ayant développé le SIDA [6 ,7] ; mais leur incidence a substantiellement diminué à l’ère des HAART (Higly Active AntiReTroviral) [8]. Parmi celles-ci, on retrouve de nombreuses pathologies des muqueuses buccodentaires et du parodonte certaines d’entre elles sont des marqueurs de la progression de l’infection et plusieurs causent des problèmes majeurs aux personnes affectées, pouvant aller de la douleur entravant une alimentation normale jusqu’au processus infectieux ou néoplasique venant surcharger un système immunitaire déjà déficient[9]. La santé bucco-dentaire est essentielle pour l’état général et la qualité de vie. Elle se caractérise par l’absence de douleur buccale ou faciale, de cancer buccal ou pharyngé, d’infection ou de lésion buccale, de parodontopathies (affection touchant les gencives), de déchaussement et perte de dents, et d’autres maladies et troubles qui limitent la capacité de mordre, mâcher, sourire et parler d’une personne , et donc son bien-être psychosocial[10].
Généralités de l’infection à VIH/SIDA
Le virus du SIDA
Définition
Le SIDA ou le syndrome de l’immunodéficience acquise causé par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)est un ensemble de manifestations cliniques traduisant un déficit de l’immunité à médiation cellulaire.
Historique
1952 premier cas probable américain.
1958 : premier sérum positif pour VIH à priori aux États-Unis.
1959 : premier cas rétrospectif européen, un marin anglais mort en 1959 à Manchester (Grande-Bretagne) avait présenté un tableau clinique évocateur du SIDA. Premier cas d’infection par le VIH identifié chez un Zaïrois (actuelle République Démocratique du Congo).
1978 : début de l’épidémie de Sida aux Étatsunis selon les enquêtes officielles
1981 : première définition du SIDA.
1983: identification du virus VIH-1.
En septembre 1983 : premiers résultats du test Élisa mis au point par Christine Rouzioux et Françoise Brun-Vezinet.
1985 : on assiste à la commercialisation du premier test de diagnostic sérologique et dès février de cette même année l’activité de la zidovudinevis-à-vis du VIH se confirme.
Avril 1985 : première conférence internationale sur le sida à Atlanta (États-Unis).
1986 : identification du VIH-2.
1993 : nouvelle définition du Sida aux États-Unis : classification CDC Atlanta.
1999 : VIe conférence sur les rétrovirus tenue à Chicago (États-Unis) a mis l’accent sur l’importance destests de résistance de routine.
2000 : XIIIe conférence internationale sur le SIDA à Durban (Afrique du Sud), les laboratoires pharmaceutiques ont annoncé des mesures concrètes afin d’aider les pays pauvres.
Au Mali, le premier cas de SIDA a été identifié en 1985 à l’Hôpital Gabriel Touré par l’équipe du Professeur Aly GUINDO. La première enquête de séroprévalence a été réalisée en 1987. Elle a trouvé une prévalence de 1% dans les capitales régionales et dans le district de Bamako, 7% dans la population de tuberculeux soignés dans les hôpitaux et 40% parmi les prostituées des centres urbains.
Données épidémiologiques
L’infection à VIH/SIDA est une pandémie dont l’extension est actuellement encore en constante progression dans certains pays. L’infection VIH tend à se stabiliser dans les pays industrialisés alors que la progression est encore élevée dans les PEVD peu sensibles aux mesures de protection individuelle. On note dans ces derniers l’importance de la transmission hétérosexuelle, alors que dans les pays industrialisés les homosexuels et les toxicomanes sont majoritairement touchés. Dans son bilan pour l’année 2012, l’ONUSIDA estime à 35,3 millions le nombre de personnes infectées par le VIH dans le monde, avec 2,3 millions de nouvelles infections et 1,6 million de décès dans l’année. L’Afrique subsaharienne est de loin la région du monde la plus touchée (25 millions de personnes infectées), suivie par l’Asie du Sud et du Sud-Est (4,8 millions). L’OMS estime que ce nombre augmente de 5,8 millions par an soit 15.890 nouvelles infections chaque jour. L’épidémie continue sa progression inexorable et s’alimente grâce à l’ignorance, la misère et l’insuffisance des moyens.
Structure du VIH et types de virus
Structure du VIH
Le VIH appartient à la famille des retroviridae, vaste famille de virus à ARN équipés d’une enzyme structurale appelée transcriptase inverse ou reverse transcriptase (RT).Il est classé dans le genre des lentivirus qui a pour caractéristiqued’entraîner des infections virales lentes toujours mortelles.
Le génome du virus est composé d’un ARN simple brin, présent endouble exemplaire représenté au centre du schéma (marron). Cet ARN est retranscrit en ADN dans le cytoplasme de la cellule hôte par l’action d’une enzyme : la transcriptase inverse. C’est à partir de cet ADN, intégré dans le génome de l’hôte que sont exprimées les différentes protéines virales.
Types de virus
L’on distingue deux types de VIH chez l’homme : le VIH-1 et le VIH-2. Pour chaque type, il est possible de dégager un certain nombre de sous-types, sur la base de comparaison de séquence.
➤ Le VIH-1 classé en trois groupes : Le groupe M subdivisé en dix sous-types de A à J ; le groupe O rencontré essentiellement en Afrique centrale ; le groupe N isolé récemment au Cameroun. En Afrique de l’Ouest, c’est essentiellement le sous-type A qui prédomine et en Afrique de l’est, le sous-type C.
➤ Le VIH -2 isolé en 1986 chez les patients originaires de l’Afrique de l’Ouest se rencontre essentiellement dans les zones urbaines.
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Table des matières
I- Introduction
A. Préambule
B. Intérêt
C. Objectifs
1) Objectif général
2) Objectifs spécifiques
II – Généralités
1 – Généralités de l’infection à VIH/SIDA
2 – Manifestations bucco-dentaires au cours de l’infection à VIH/SIDA
3 – Prévention de l’infection à VIH
4 – Thérapeutiques de l’infection à VIH
5 – Prise en charge des PVVIH
6 – VIH/SIDA au MALI
III – Méthodologie
IV – Résultats
V – Commentaires et discussion
VI – Conclusion
VII – Recommandations
VIII – Références bibliographiques
ANNEXE
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