Etat actuel de l’epidemie par le vih

Le syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA) est dû au virus de l’immunodéficience humain. Ce dernier affaiblit le système immunitaire, favorisant l’atteinte de l’organisme par les autres agents infectieux. Il pose un problème de santé publique et reste un défi important pour le système de santé mondial.

Selon le rapport annuel de l’ONUSIDA, 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH à la fin de l’année 2014 à l’échelle mondiale. L’Afrique subsaharienne reste l’une des régions les plus gravement touchée, avec près d’un adulte sur vingt (4.9%) vivant avec le VIH, ce qui représente 69% des personnes vivant avec le VIH dans le monde [59]. Au Sénégal, les premiers cas ont été dépistés en 1986 et malgré une faible prévalence nationale (0,7%) notée en 2014, des groupes vulnérables sont fortement atteints d’où la notion d’épidémie de type concentré. La prévalence est plus élevée au sein des groupes dits à risque surtout chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes(MSM) (17,8 %), les travailleuses du sexe (18,5%) et les usagers de drogue en intraveineuse (9,4%). De plus on constate aussi des disparités selon les régions, avec une prévalence beaucoup plus élevée (1 2,4%) au niveau de la région du sud et (0,1%) dans la région de Louga où est situé le département de Linguère [16]. Le Sénégal est le premier pays d’Afrique à avoir mis en place une initiative gouvernementale d’accès aux ARV, qui est l’initiative sénégalaise d’accès aux ARV (ISAARV). La qualité de la riposte dès le premier cas, a contribué à contenir l’épidémie qui est restée concentrée aux groupes clef. Après avoir prouvé la faisabilité d’une prise en charge de qualité au niveau des pays à moyens limités, le Sénégal s’est inscrit dans une politique de décentralisation de la prise en charge en 2001 [1].

DEFINITION

L’infection à VIH est une maladie infectieuse virale, chronique, due aux virus de l’immunodéficience humaine (VIH1 et VIH2), caractérisée par la diminution des moyens de défense de l’organisme. Elle est marquée par la survenue de nombreuses maladies opportunistes, qui profitent de la baisse de l’immunité de l’organisme, pour se développer. Le SIDA correspond au dernier stade de l’infection à VIH. [31]

ETAT ACTUEL DE L’EPIDEMIE PAR LE VIH

Aucune région du monde n’est épargnée par l’épidémie VIH/SIDA mais la prévalence des infections par le VIH ainsi que l’incidence des nouvelles infections sont particulièrement élevées dans les pays en voies développement (PED) des zones tropicales.

Situation dans le monde

D’après les estimations, en fin 2014, 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde (tableau 1). Depuis le début de l’épidémie, environ 75 millions (63 millions-89 millions) de personnes ont été infectées par le virus. A l’échelle mondiale en 2014, 2 millions de nouvelles infections à VIH et 1, 2 millions décès ont été signalés, soit un recul de 42% depuis le pic de 2004. Les nouvelles infections à VIH chez les enfants ont diminué de 58 % depuis 2001. En juin 2015, 15,8 millions de personnes avaient accès au traitement. Parallèlement, bien que les nouvelles infections à VIH aient diminué, un nombre inacceptablement élevé de nouvelles infections à VIH et de décès liés au sida surviennent encore chaque année (tableau 2) [72]. Les décès liés au SIDA enregistrent également une baisse, passant de 2,3 millions en 2005(2,1-2,6) à 1,6 million en 2012(1,4-1,9) [68]. Depuis le début de l’épidémie, on estime que 36 millions de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA. Assurer l’accès à la thérapie antirétrovirale, pour 15,8 millions de personnes, est une réalisation jugée impossible il y a 15 ans. En 2000, moins de 1% des personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, avaient accès au traitement. En 2014, la couverture mondiale des personnes bénéficiant d’une thérapie antirétrovirale était de 40%. Mais le VIH continue de jeter un éclairage violent sur les inégalités dans le monde.

Situation en zone tropicale 

Afrique subsaharienne 

➤ En 2014, 25,8 millions [24,0 millionsŔ28,7 millions] de personnes vivaient avec le VIH en Afrique subsaharienne.
➤ Les femmes représentent plus de la moitié du nombre total des personnes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne.
➤ En 2014, on estimait à 1,4 million [1,2 millionŔ1,5 million] le nombre des nouvelles infections à VIH en Afrique subsaharienne.
➤ Les nouvelles infections à VIH ont diminué de 41% entre 2000 et 2014.
➤ L’Afrique subsaharienne représente 66% du total des nouvelles infections à VIH dans le monde.
➤ En Afrique subsaharienne, 790 000 [670 000Ŕ990 000] personnes sont décédées de causes liées au sida en 2014.
➤ Entre 2004 et 2014, le nombre de décès liés au sida en Afrique subsaharienne, a chuté de 48%.
➤ En Afrique subsaharienne, 10,7 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale, soit 41% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH dans la région, contre moins de 100 000 personnes en 2002.
➤ Les 36% [34%-39%] des hommes et 47% [43%-55%] des femmes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en Afrique subsaharienne en 2014.
➤ Cinq personnes sur sept, sous thérapie antirétrovirale, vivent en Afrique subsaharienne.
➤ En 2014, il y a eu 190 000 [170 000Ŕ230 000] nouvelles infections à VIH parmi les enfants en Afrique subsaharienne.
➤ Depuis 2009, il y a eu une diminution de 48% des nouvelles infections à VIH parmi les enfants dans les 21 pays prioritaires du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH parmi les enfants et maintenir leurs mères en vie en Afrique.

Amérique latine
➨ En 2014, 1,7 million [1,4 millionŔ2 millions] de personnes vivaient avec le VIH en Amérique latine.
➨ En 2014, on estimait à 87 000 [70 000Ŕ100 000] le nombre des nouvelles infections à VIH dans la région.
➨ Les nouvelles infections à VIH ont baissé de 17% entre 2000 et 2014.
➨ En Amérique latine, 41 000 [30 000Ŕ82 000] personnes sont décédées de causes liées au sida en 2014.
➨ Entre 2005 et 2014, le nombre des décès liés au sida dans la région, a chuté de 29%.
➨ La couverture du traitement est de 47% [40%Ŕ56%] de l’ensemble des adultes de 15 ans ou plus vivant avec le VIH en Amérique latine et de 54% [46%Ŕ64%] parmi les enfants de 0 à 14 ans.
➨ En 2014, il y a eu 2000 [1300Ŕ2900] nouvelles infections à VIH parmi les enfants en Amérique latine.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’INFECTION A VIH/SIDA
1. DEFINITION
2. ETAT ACTUEL DE L’EPIDEMIE PAR LE VIH
2.1. Situation dans le monde
2.2. Situation en zone tropical
2.3. Situation au Sénégal
3. HISTOIRE NATURELLE
3.1. La primo infection
3.2. La phase de séropositivité asymptomatique (latence clinique)
3.3. La phase finale (ARC et SIDA)
3.4. Classification des manifestations cliniques et biologiques
4. VIROLOGIE PATHOGENIQUE
4.1. Les virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
4.2. Transmission du VIH
5. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A VIH
6. PRISE EN CHARGE GLOBALE DE L’INFECTION A VIH/SIDA
6.1. Objectifs
6.2. Education thérapeutique
6.3. Prise en charge psycho-sociale
6.4. Prise en charge nutritionnelle
6.5. Prise en charge vaccinale
6.6. Prise en charge thérapeutique
6.7. Surveillance du traitement
7. PREVENTION
7.1. Mesures générales
7.2. Prévention de la transmission mère- enfant
7.3. Prise en charge des accidents exposants au sang ou au sexe
8. PROPHYLAXIE PRÉ-EXPOSITION (PREP)
8.1. Les indications
8.2. Les modalités d’administration
8.3. La surveillance
9. LE TATARSEN
10. LA CIRCONCISION
11. LES MICROBICIDES
12. LE DÉPISTAGE
13. ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE AU SÉNÉGAL
14. INITIATIVE SENEGALAIS D’ACCES AUX ARV (ISAARV)
14.1. Historique
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1. OBJECTIFS DE NOTRE ÉTUDE
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. MATÉRIEL ET METHODE
2.1. Cadre d’étude
3. POPULATION D’ETUDE
3.1. Critères d’inclusion
3.2. Critères d’exclusion
4. MÉTHODOLOGIE
4.1. Recueil de données
4.2. Analyse des données
5. LIMITES DE L’ÉTUDE
6. RÉSULTATS
6.1. Données démographiques
6.2. Données socio-économiques
6.3. Données cliniques
6.4. Données paracliniques
6.5. Aspect thérapeutique
7. EVOLUTION
7.1. Répartition des patients selon le rythme de suivi
7.2. Répartition des patients selon l’observance du traitement ARV
7.3. Evaluation de l’efficacité du traitement
7.4. Décès et perdus de vus
8. DISCUSSION ET COMMENTAIRES
8.1. Au plan épidémiologique
8.2. Sur le plan clinique
8.3. Sur le plan paraclinique
8.4. Au plan thérapeutique
8.5. Aspects évolutifs
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES

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