Etapes d’une éducation thérapeutique du patient
INTRODUCTION
Le diabète est un problème de santé majeur présent partout dans le monde. Sa prévalence mondiale est passée de 135 millions en 1 995 (1) à171 millions diabétiques en 2000(2). L’organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit une population de 366 millions de diabétiques en 2030 (2). Au Maroc, des études faites sur des échantillons réduits montrent des chiffres autour de 2 % chez les adultes de 20 ans et plus. Mais, au fur et à mesure que l’âge avance la prévalence du diabète augmente pour atteindre 5 à 6 % (3, 4). A l’échelle nationale une enquête du ministère de la santé a été menée au cours de l’année 2000 auprès d’un échantillon de 2000 marocains âgés de 20 ans et plus et choisi au hasard dans 100 communes au Maroc, a rapporté une prévalence globale du diabète de 6,6%(5).La fédération internationale du diabète annonce un nombre de 1,5 millions d’adultes marocains âgés de 20 ans et plus atteints de diabète en 2010 et prévoit un nombre de 2,5 millions pour 2030 (6). L’excès de mortalité globale attribuable au diabète en 2000 a été estimé à 2,9 millions de décès, soit l’équivalent de 5,2% de tous les décès (7). L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la septième cause de décès dans le monde (8).Cela est dû aux différentes complications aiguës (hypoglycémie, hyperglycémie et acidocétose) et chroniques (rétinopathie, néphropathie, cardiopathie et pieds diabétiques)qu’il peut engendrer (9).A titre d’exemple, la proportion des patients diabétiques qui, au cours de leur maladie, vont développer un ou plusieurs ulcères au pied est estimée à 15 %, dont 24 % vont subir une amputation (10).
La prise en charge du patient diabétique est très complexe. Elle se base sur trois piliers : le traitement médical, l’activité physique et le changement des comportements diététiques. Elle a pour objectifs d’assurer l’équilibre glycémique et d’améliorer le bien-être du patient diabétique pour qu’il puisse mener une vie similaire à celle d’une personne ne souffrant pas du diabète. Concrètement, cela signifie d’éviter les symptômes liés à l’hyperglycémie, prévenir les complications aiguës et chroniques, diminuer la mortalité, maintenir l’autonomie du patient et contrer la discrimination sociale (11).
PROGRAMME D’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT:DU PATIENT:
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une pratique et un domaine scientifique jeune, évolutif, qui trouve un ancrage à la fois dans la médecine, la pédagogie de la santé et les sciences humaines et sociales (psychologie de la santé, sociologie, anthropologie, etc.). Cette démarche éducative, qui repose de manière fondamentale sur la relation de soin et sur une approche structurée, inscrite dans la durée, accorde une place prépondérante au patient en tant qu’acteur de sa santé (13). L’ETP s’inscrit dans le champ de l’éducation du patient. D’après l’OMS, l’éducation du patient recouvre trois niveaux différents d’activité qui peuvent s’intriquer dans la pratique.
– Éducation pour la santé du patientÉducation pour la santé du patient : Située en amon t de la maladie (Prévention primaire), elle s’intéresse aux comportements de santé et au mode de vie du patient actuel ou potentiel. Cette « culture de santé » repose autant sur les soignants que les éducateurs pour la santé.
– Éducation à sa maladieÉducation à sa maladie : Elle concerne les comporte ments de santé liés à la maladie, au traitement, à la prévention des complications et des rechutes. Elle s’intéresse notamment à l’impact que la maladie peut avoir sur d’autres aspects de la vie. Située dans le champ de la prévention secondaire, elle a pour but de limiter la durée et l’évolution de la pathologie et se traduit par le dépistage précoce et le traitement des premières atteintes.
– Éducation thérapÉducation thérapeutiqueeutique : Elle concerne les actions d’éducation lié es au traitement curatif ou préventif. Elle repose pleinement sur les soignants, dont l’activité d’éducation thérapeutique fait partie intégrante de la définition de leur fonction soignante. Elle s’adresse aux patients atteints de pathologies chroniques et a pour objectif de limiter au maximum les épisodes d’exacerbation et les invalidités consécutives à la pathologie. L’éducation thérapeutique a la particularité de s’adresser exclusivement aux patients atteints de pathologies chroniques contrairement à l’éducation à la maladie qui concerne tout type de pathologie (32).
La première définition officielle publiée dans un rapport d’experts de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a marqué définitivement l’identité de cette branche médicale: « L’éducation thérapeutique du patient est un processus continu, intégré dans les soins et centré sur le patient. Il comprend des activités organisées de sensibilisation, d’information,d’apprentissage et d’accompagnement psychosocial concernant la maladie, le traitement prescrit, les soins, l’hospitalisation et les autres institutions de soins concernées. Ce processus éducatif vise à aider le patient et son entourage à comprendre la maladie et le traitement, à mieux coopérer avec les soignants et à maintenir ou à améliorer sa qualité de vie. L’éducation devrait rendre le patient capable d’acquérir et de maintenir les ressources nécessaires pour gérer au mieux sa vie avec la maladie. » (33).
Place de l’éducation thérapeutique du paientque du paientdans la prise dans la priseen charge en chargedu diabète: du diabète:
L’efficacité de l’éducation thérapeutique a été démontrée à plusieurs reprises, elle est par ailleurs adaptée aux différentes maladies chroniques, telles que l’asthme bronchique (34), les maladies pulmonaires (broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO) (35), le syndrome d’apnée du sommeil (36), les maladies cardio-vasculaires (37), etc.Dans les cas de diabète, la première grande étude est celle de Leona Miller en 1972 dans un collectif de 6000 patients où l’effet thérapeutique de l’enseignement a été évalué au Los Angeles County Hospital. Après deux ans d’enseignement aux malades, la morbidité a fortement diminuée. Les diabétiques ont remarqué que la durée de leur hospitalisation a diminuée de 5,7 à 1,4 jours par an, contre 1,2 jour pour la population générale. Cette étude a montré également que les cas de décompensations d’acidocétose ont passé de 200 à 100 par année, les consultations pour lésions aiguës des membres inférieurs (cellulite, mal perforant, gangrène) ont chuté de 320 à 40 par semaine et les urgences ont diminué de 80%. De son côté, l’assistance téléphonique a augmenté de vingt fois. Aussi, la fréquence des infections et des gangrènes au niveau des pieds a été notablement diminuée, et Les amputations ont baissé de 75% chez les diabétiques. Ce résultat a pu être atteint en organisant pour les diabétiques : 1) des cours hebdomadaires sur les soins des pieds, la détection et le traitement précoces des lésions des membres inférieurs et 2) une consultation ambulatoire pour diabétiques à haut risque orthopédique atteints de lésions aux pieds (consultation pendant laquelle l’enseignement de la prévention se poursuit).
|
Table des matières
INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
I- TYPE DE L’ETUDE
II- POPULATION CIBLE ET ECHANTILLONNAGE
1. Population cible de l’étude
2. Echantillon étudie
III- INTERVENTION
1. Conception et développement des outils educatifs
2. Formation des éducateurs
3. Déroulement de l’atelier éducatif
IV- Collecte des données
1. Les outils de la collecte
2. Formation des enquêteurs
3. La méthode de collecte des données
V- ANALYSE DES DONNEES
VI- ASPECT REGLEMENTAIRE
VII- ASPECT BUDGETAIRE
VIII- CHRONOGRAMME DE L’ETUDE
RESULTATS
I. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DE NOTRE L’ECHANTILLON
1. Age
2. Sexe
3. Lieu de recrutement
4. Niveau scolaire
5. Etat matrimonial
6. Statut socioeconomique
II. CARACTERISTIQUES DU DIABETE
1. Ancienneté du diabète
2. Histoire familiale de diabète
3. Complication du diabete
4. Co-morbidite
III. Suivi et prise en charge du diabete
1. Traitement médicale
2. Activité physique
3. Suivi
4. Education thérapeutique
IV. L’EVALUATION DES ACTIVITES D’AUTO SOINS
1. Résultats globaux
2. Les facteurs associés aux variations des activités d’auto-soins
DISCUSSION
I. PROGRAMME D’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT
1. Définition
2. Place de l’éducation thérapeutique du patient dans la prise du diabète
3. Etat de lieux au Maroc
4. Etapes d’une éducation thérapeutique du patient
5. Mise en œuvre de notre programme
II. Auto soins
1. Définition
2. Type d’activités d’auto-soins
3. Objectifs des activités d’auto-soins chez les diabétiques
4. Méthodes de mesure d’auto-soins
5. Relation entre l’éducation thérapeutique du patient et l’auto-soin
III. RESULTATS DE L’ETUDE
V. LES FORCES ET LES LIMITES DE NOTRE PROGRAMME
CONCLUSION
ANNEXES
I. Annexe I : Le scénario de la vidéo
II. Annexe II : Le calendrier détaillé de notre intervention
III. Annexe III : questionnaire 1
IV. Annexe IV : questionnaire 2
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet