Etapes de la production de charbon de bois

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RESSOURCES NATURELLES

La couverture vรฉgรฉtale de la partie Est au niveau de la Mandraka est composรฉe essentiellement de forรชts naturelles. A lโ€™Ouest se trouvent les plantations dโ€™Eucalyptus. Cโ€™est une des premiรจres rรฉgions de Madagascar reboisรฉes en Eucalyptus et oรน il y a une importante activitรฉ dโ€™exploitation de bois. La partie Anjozorobe se distingue par son milieu naturel oรน prรฉdominent les roseaux, ยซ zozoro ยป en malgache, se trouvant dans les marais. Le corridor forestier d’Anjozorobe-Angavo bรฉnรฉficie depuis dรฉcembre 2005 du statut d’aire naturelle protรฉgรฉe. Il sert de lit aux fleuves qui dรฉbouchent sur la cรดte. Son paysage accidentรฉ a crรฉรฉ les chutes d’Ambohimanga sur le fleuve Mananara.
La plus importante zone de prรฉdilection dโ€™Eucalyptus robusta se situe dans lโ€™axe AnjozorobeManjakandriana-Tsiazompaniry ยป (RANDRIAMBOLA et al.,2012).

Notions gรฉnรฉrales sur la carbonisation

Carbonisation

La carbonisation du bois consiste en une dรฉgradation de trois polymรจres vรฉgรฉtaux ร  savoir la cellulose, lโ€™hรฉmicellulose et la lignine (LEJEUNE, 1995). Les produits qui en sont issus sont le charbon de bois, une fraction pyroligneuse et une fraction gazeuse qui constituent respectivement 25 ร  30%, 40 ร  55% et 10 ร  15% en poids soit 45 ร  55%, 30 ร  35% et 10 ร  15% en รฉnergie (RAMILSON, 2004).

Types de carbonisation

Carbonisation par combustion partielle : lโ€™รฉnergie nรฉcessaire ร  la carbonisation est fournie par une partie de la charge. Cโ€™est le plus utilisรฉ surtout dans les pays en voie de dรฉveloppement en raison de sa simplicitรฉ et du faible coรปt de matรฉriels.
Carbonisation par chauffage externe : lโ€™รฉnergie nรฉcessaire est fournie ร  la charge par un foyer de chauffe externe par lโ€™intermรฉdiaire dโ€™une surface chargรฉe (vase clos, cornue).
Carbonisation par contact de gaz chaud : lโ€™รฉnergie nรฉcessaire ร  la carbonisation est fournie par des gaz chauds provenant dโ€™un foyer externe et mis en contact direct avec la charge. Le foyer est alimentรฉ par les gaz de pyrolyse.

Charbon de bois

Cโ€™est un rรฉsidu solide obtenu par carbonisation, distillation, pyrolyse ou torrรฉfaction du bois ; un combustible de couleur noire, solide friable et hygroscopique (RABESANDRATANA 2004), et formรฉ essentiellement de carbone (75 ร  85%), de matiรจres minรฉrales et de matiรจres volatiles (BRIANE et al., 1985).

Pourquoi amรฉliorer la technique de carbonisation ?

Avec lโ€™accroissement dรฉmographique des centres urbains, les demandes en charbon de bois ont connu une forte augmentation. Lโ€™affinitรฉ de la population par rapport ร  lโ€™utilisation du charbon de bois sโ€™est de plus en plus dรฉmarquรฉe. Ainsi, la consommation moyenne urbaine a รฉtรฉ รฉvaluรฉe ร  520 000tonnes de charbon de bois en 2001 soit 4,5millions de tonnes de bois verts ou lโ€™รฉquivalent de 100 000 ha de forรชts (VAN DER PLAS, 2003). Cette consommation a atteint 8,58millions de m3 รฉquivalent bois en 2006 soit 1,7 m3/personne/an. Or la technique traditionnelle a un faible rendement (en moyenne 10%), cโ€™est-ร - dire que pour produire10kg de charbon de bois, il faut carboniser 100kg de bois. Alors quโ€™avec une technique amรฉliorรฉe, ces 100kg de bois peuvent produire le double cโ€™est-ร -dire 20kg de charbon de bois. Consรฉquemment, une amรฉlioration de la technique de carbonisation permettrait ร  la fois de rรฉduire de moitiรฉ lโ€™exploitation des forรชts tout en assurant un approvisionnement durable et satisfaisant pour couvrir les besoins de la population urbaine en charbon de bois.

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

Problรฉmatique

Lโ€™offre รฉnergรฉtique ร  Madagascar est dominรฉe par le bois รฉnergie (AIDES, 2012) et il fournit prรจs de 90 % de lโ€™รฉnergie totale utilisรฉe (MONTAGNE et al., 2009). Le charbon de bois est la source dโ€™รฉnergie domestique la plus adaptรฉe car il est moins onรฉreuse, et reste le type dโ€™รฉnergie le plus accessible. La consommation continue de croรฎtre sur le continent africain (FAO, 2009). Pour la grande รฎle, elle est estimรฉe ร  17,5 millions de m3/an de bois pour une population de 17,1 millions dโ€™habitant (VERHAEGEN et al., 2014) dont 110 kg de charbon de bois/habitant/an en milieu urbain (RANDRIANJAFY, 1993). Le bois รฉnergie est donc un produit de premiรจre nรฉcessitรฉ au mรชme titre que le riz et indispensable ร  la vie quotidienne des mรฉnages malgaches.
A cause de la forte croissance dรฉmographique, lโ€™approvisionnement en bois-รฉnergie de la ville dโ€™Antananarivo est devenu responsable de prรจs de 90 % des prรฉlรจvements ligneux (GTZ, 2008). Jusquโ€™ร  trois quarts du bois destinรฉ ร  la carbonisation provient des plantations, le reste est coupรฉ illicitement dans les forรชts naturelles (EUEI PDF, 2014). Les prรฉvisions de MEYERS et al. en 2006 dรฉmontrent que la production totale durable de bois รฉnergie arriverait ร  subvenir aux besoins de consommation jusquโ€™aux environs de 2010, date ร  partir de laquelle lโ€™offre serait dรฉficitaire. A lโ€™รฉchelle nationale, la diffรฉrence entre production durable et consommation annuelle en charbon de bois est de -1 683 638 m3 (GTZ, 2008). Cette source dโ€™รฉnergie traรฎne une image passรฉiste, et est couramment accusรฉe de conduire ร  la dรฉgradation des forรชts (GIZ, 2014), discours, qui, ร  Madagascar, sert la promotion dโ€™รฉnergies alternatives modernes et celle de conservation de la nature. Les รฉtudes estiment que la production durable diminuera dโ€™environ 100 000 m3 par an au cours des 20 prochaines annรฉes (GTZ, 2008). Cette รฉvolution de lโ€™offre en charbon de bois est inquiรฉtante car le dรฉficit sera forcรฉment couvert par des productions non durables de charbon de bois, et le bilan globalement nรฉgatif signifie la disparition inexorable des ressources forestiรจres existantes. La diminution du rythme de coupe des taillis dโ€™Eucalyptus vient aussi renforcer ces inquiรฉtudes (FAO, 2010 ; RANDRIANJAFY, 1999). Ces taillis ne devraient pas รชtre exploitรฉs ร  moins de six ans mais la pauvretรฉ conduit les propriรฉtaires des plantations ร  les exploiter suivant des rotations de plus en plus courtes. Il est frรฉquent de voir des rejets de deux ร  quatre ans exploitรฉs, parfois mรชme dโ€™un an et demi (TRENDELENBURG, 2008). En 2014, il nโ€™existe plus de taillis รขgรฉs de six ans ou plus dans un rayon de 50 km autour dโ€™Antananarivo (VERHAEGEN et al., 2014), situation qui compromet fortement leur durabilitรฉ.
Sur un autre plan, des expรฉriences sur lโ€™รฉvaluation de la technique de carbonisation en meule par rapport aux techniques modernes, dans plusieurs rรฉgions du monde, ont montrรฉ que la technique traditionnelle affiche toujours un rendement faible et mรชme mรฉdiocre (RASAMINDISA, 2010).
Dans la rรฉgion Boeny, par exemple, la meule traditionnelle a un rendement de 10,61%% contre 19,72% pour la meule amรฉliorรฉe (RASOANAIVO, 2010).
Dโ€˜ores et dรฉjร , ce type de production dโ€˜รฉnergie constitue lโ€˜un des problรจmes majeurs de la planรจte, car il a de graves implications sur lโ€˜environnement (GTZ, 2008).Mais aussi, les combustibles ligneux fournissent des revenus et des ressources ร  un grand nombre de population pauvre. La production de charbon de bois, en monde rural, est une activitรฉ dynamique et reste une stratรฉgie de diversification des activitรฉs qui permet aux paysans dโ€™acquรฉrir des bรฉnรฉfices financiers que lโ€™agriculture ne suffit pas ร  fournir. Cependant, lโ€™ ampleur de la contribution du commerce aux moyens d’existence est sous- รฉtudiรฉe (ARNOLD & PERSSON, 2003; ARNOLD et al., 2006). Or, ce sont ces producteurs, acteurs de base, qui sont les plus concernรฉs.
La problรฉmatique bois รฉnergie nโ€™a pas รฉtรฉ considรฉrรฉe ร  sa juste importance jusquโ€™ici (ARNOLD et al., 2003). Perรงu comme un sous-produit de lโ€™exploitation forestiรจre, le bois รฉnergie a รฉtรฉ marginalisรฉ par rapport aux autres produits forestiers ligneux faisant lโ€™objet dโ€™รฉchanges รฉconomiques plus visibles comme le bois dโ€™ล“uvre. Lโ€™administration ne peut pas assurer un contrรดle efficace de tout le territoire. Seules les aires protรฉgรฉes sujets au transfert de gestion font lโ€™objet de suivis. Les autres espaces forestiers sont laissรฉs au libre usage de la population locale. Davantage d’attention doit รชtre accordรฉe aux questions de production durable de bois รฉnergie et de gestion efficace des ressources naturelles ainsi quโ€™aux modes de subsistance se rattachant ร  cette activitรฉ. Plusieurs questions รฉmergent alors de ces constatations : la technique de carbonisation pratiquรฉe dans les zones de Manjakandriana et dโ€™Anjozorobe a-t-elle une bonne productivitรฉ ? La production de charbon de bois est-elle responsable de la dรฉgradation des ressources forestiรจres de ces zones ? Comment se prรฉsente les potentialitรฉs disponibles en surface forestiรจre pour la production de charbon de bois et celles devant รชtre sujettes ร  des conservations ? Produire du charbon de bois est-elle rentable รฉconomiquement pour la population paysanne qui en dรฉpend ? En considรฉration de ces faits, cette รฉtude se propose de se focaliser sur la question centrale suivante: la technique de carbonisation pratiquรฉe actuellement dans ces zones est-elle efficiente et permet-elle dโ€™assurer une gestion efficace des forรชts et de procurer des bรฉnรฉfices importants pour les producteurs ?

Hypothรจses de recherche

Hypothรจse 1 : la technique de carbonisation pratiquรฉe par les charbonniers est une technique traditionnelle ร  rendement infรฉrieur ร  10%
La technique de carbonisation utilisรฉe dรฉtermine le rendement et le rendement obtenu influe le taux de prรฉlรจvement de bois, et le prรฉlรจvement impacte sur la gestion spatiale des ressources naturelles. Le but de cette hypothรจse est donc de dรฉmontrer que la technique de carbonisation pratiquรฉe par les charbonniers dans la zone dโ€™รฉtude nโ€™est pas performante et ne permet pas, en consรฉquence, dโ€™assurer une gestion durable des plantations dโ€™Eucalyptus.
Hypothรจse 2 : la potentialitรฉ en surface forestiรจre est en rรฉgression et la production de charbon de bois en est la principale cause
Un des objectifs de cette รฉtude est de connaitre lโ€™รฉtat des ressources naturelles et qui sont les objets dโ€™exploitation ร  vocation de production de charbon de bois. Si la surface forestiรจre rรฉgresse dโ€™annรฉe en annรฉe, ceci dรฉmontre une mauvaise gestion de celles-ci ce qui compromettra leur durabilitรฉ. Certes, les raisons de lโ€™exploitation de ces forรชts peuvent รชtre diverses et autre que la production de charbon: production de bois COS, agriculture, … mais ร  partir de cette hypothรจses, on veut vรฉrifier si cโ€™est la production de charbon de bois qui est ร  lโ€™origine de cette dรฉgradation.
Hypothรจse 3 : la production de charbon de bois dans ces zones procure peu de bรฉnรฉfice pour les producteurs
Il doit y avoir une certaine proportionnalitรฉ entre temps, effort, conditions de travail et bรฉnรฉfice obtenu. Savoir comment se prรฉsentent ces rapports conduirait certainement ร  une รฉvaluation de la rentabilitรฉ du travail des charbonniers et ร  tirer des conclusions sur la rentabilitรฉ รฉconomique mรชme de la pratique de ce mรฉtier. Voir si les producteurs de charbon de bois tirent peu ou beaucoup dโ€™avantages ร  partir de cette activitรฉ est le but de cette derniรจre hypothรจse.

Mรฉthodes

Etudes prรฉliminaires

Choix des zones dโ€™intervention

Cette รฉtude a รฉtรฉ axรฉe sur la zone dโ€™Anjozorobe-Manjakandriana car cโ€™est la plus importante zone de prรฉdilection dโ€™Eucalyptus notamment E. robusta. Recouvrant au total 140 000 Ha de surfaces reboisรฉes (VERHAEGEN et al., 2014), ce grand massif assure ร  lui seul prรจs de 70% des besoins รฉnergรฉtiques de la capitale. Lโ€™enjeu est grand : trouver un rรฉel compromis entre approvisionnement durable, gestion rationnelle des ressources forestiรจres et conditions รฉconomiques viables pour les producteurs de la rรฉgion. Rien de plus intรฉressant que de faire lโ€™รฉtude dans une zone ร  grande potentialitรฉ forestiรจre et oรน les activitรฉs dโ€™exploitation de bois et de carbonisation sont trรจs importantes.

Elaboration du plan de recherche

Toute recherche dรฉbute toujours par un รฉtat de connaissance sur le sujet afin de lโ€™orienter vers une problรฉmatique prรฉcise et qui mรฉrite dโ€™รชtre abordรฉe. Le plan de recherche a donc servi de guide pour les travaux de terrains : Oรน aller ? Quoi relever ? Comment procรฉder ?
Cette phase a permis de structurer la recherche afin dโ€™arriver ร  des rรฉsultats concluants : hypothรจses ร  vรฉrifier, indicateur ร  prรฉlever et ร  analyser, mรฉthodes dโ€™analyse ร  รฉtablir.

Visite de reconnaissance

Lors de cette investigation, des enquรชtes ont dรฉjร  รฉtรฉ faites au niveau des institutions concernant les informations gรฉnรฉrales sur les communes dโ€™intervention. De surcroit, le questionnaire a pu รชtre testรฉ auprรจs de 10 charbonniers dans le but de valider leur efficacitรฉ ร  relever toutes les informations nรฉcessaires ร  lโ€™รฉtude. Le plan de recherche, le questionnaire et le guide dโ€™entretien ont pu รชtre corrigรฉs et rรฉajustรฉs en fonction de la rรฉalitรฉ sur terrain, grรขce ร  cette premiรจre descente.

Travaux de terrain

La mรฉthodologie de terrain sโ€™est concentrรฉe sur des observations directes, une consultation dโ€™archives, des entretiens semi-directifs, des enquรชtes et enfin des mesures et pesages de bois et de charbon de bois.

Observations directes

Il sโ€™agit dโ€™une mรฉthode basรฉe sur lโ€™observation visuelle des phรฉnomรจnes au moment oรน ils se passent. Les points sur lesquels se sont orientรฉes ces observations sont :
la prรฉsence ou non de forรชts naturelles : un des enjeux de cette รฉtude car il sโ€™agit dโ€™analyser lโ€™origine de leur dรฉgradation
lโ€™estimation ร  vue dโ€™ล“il de lโ€™รฉtat de dรฉgradation des surfaces forestiรจres, entre autre la hauteur dโ€™abattage et le plan de coupe.
la conversion des terres forestiรจres naturelles en terrain de culture
importance des activitรฉs de production de charbon dans la zone (indicateur: prรฉsence de meules)

Consultation dโ€™archives

Lโ€™analyse des aspects administratifs des activitรฉs de production de charbon de bois a pu รชtre rรฉalisรฉe grรขce ร  la consultation dโ€™archives (annexe 6) auprรจs du secrรฉtariat de chaque commune dans le but dโ€™avoir des รฉlรฉments plus concrets pour complรฉter les donnรฉes des enquรชtes et entretiens. Ainsi les points suivants ont pu รชtre obtenus et rรฉalisรฉs :
Nombre dโ€™autorisations de coupe
Inventaire des surfaces exploitรฉes inscrites dans les demandes dโ€™autorisations de coupe
Consultation des documents nรฉcessaires ร  lโ€™exploitation de parcelles forestiรจres.

Entretien semi-directif

Cโ€™est une technique qualitative qui permet de centrer les discours des personnes interrogรฉes autour de diffรฉrents thรจmes dรฉfinit prรฉalablement par lโ€™enquรชteur. Les questions ne sont ni entiรจrement ouvertes, ni totalement prรฉcises afin que lโ€™interviewรฉ puisse parler ouvertement.
Des entretiens ont donc รฉtรฉ rรฉalisรฉs sur la base dโ€™un guide dโ€™entretien (annexe 7) auprรจs des personnes ressources au niveau local : responsable du cantonnement, maire ou adjoint au maire, chef fokontany.
Ils visaient essentiellement ร  avoir des informations gรฉnรฉrales sur chaque commune (superficie, nombre de population, moyens de subsistance,) ; ร  savoir le rรดle de chaque institution dans la gestion du secteur bois-รฉnergie, ร  รชtre en connaissance des rรจglementations qui rรฉgissent cette filiรจre, et ร  discuter des avantages et problรจmes rencontrรฉs ร  ces diffรฉrents niveaux.

Enquรชte par questionnaire

Elle consiste ร  poser ร  un groupe de personnes ou รฉchantillon, une sรฉrie de questions relative ร  leur situation par rapport ร  un thรจme donnรฉ, avec lโ€™aide dโ€™un questionnaire dans laquelle les possibilitรฉs de rรฉponses ont รฉtรฉ prรฉalablement codรฉes. Les enquรชtes ont รฉtรฉ effectuรฉs auprรจs des charbonniers nโ€™ayant pas encore reรงu de formation sur la technique amรฉliorรฉe de carbonisation avec comme outil des fiches prรฉparรฉes dโ€™avance ร  cette intention (annexe 8). Elles avaient pour but de caractรฉriser ces charbonniers et dโ€™en dรฉduire une typologie basรฉe sur des critรจres comme la frรฉquence de leurs activitรฉs ou leur statut par rapport aux terres exploitรฉes, et la conduite gรฉnรฉrale de la carbonisation. Ces enquรชtes ont aussi pu permettre aux charbonniers de sโ€™exprimer sur les difficultรฉs quโ€™ils rencontrent dans lโ€™accomplissement de leur tรขche. Une mรฉthode statistique dโ€™รฉchantillonnage a รฉtรฉ รฉlaborรฉe (annexe 9). A remarquer que lโ€™รฉchantillonnage consiste essentiellement ร  tirer des informations dโ€™une fraction dโ€™un groupe ou dโ€™une population, de faรงon ร  en tirer des conclusions sur lโ€™ensemble de la population.

Vรฉrification de la deuxiรจme hypothรจse

Lโ€™aspect spatial concerne particuliรจrement lโ€™analyse de la dynamique des surfaces de forรชts naturelles et de plantations prรฉsentes dans les zones dโ€™รฉtude. Les images utilisรฉes pour cette รฉtude sont des images satellites landsat 7 pour lโ€™annรฉe 2003 et landsat 8 pour lโ€™annรฉe 2015.

Prรฉtraitements dโ€™images

Cโ€™est une phase importante car elle permet dโ€™avoir une image plus nette en enlevant toutes les imperfections comme lโ€™existence de nuages afin que celle-ci ne viennent porter confusion ร  la classification proprement dite. Le module DOS (Dark Object Substraction) a รฉtรฉ utilisรฉ dans le logiciel ENVI. Aprรจs le prรฉtraitement, on obtient une image plus nette qui met plus en รฉvidence les diffรฉrentes occupations du sol ร  classifier ultรฉrieurement.

Classification sous ENVI

La cartographie des zones dโ€™รฉtude part dโ€™une classification semi-supervisรฉe. Elle consiste ร  chevaucher une classification supervisรฉe par une classification non supervisรฉe. Lโ€™รฉvaluation de la classification a รฉtรฉ faite par lโ€™intermรฉdiaire de la matrice de confusion et de lโ€™indice de kappa.
La matrice de confusion permet dโ€™รฉvaluer la prรฉcision de la classification. Elle a รฉtรฉ obtenue en comparant les donnรฉes issues de la classification avec les donnรฉes de rรฉfรฉrence acquises sur terrain qui doivent รชtre diffรฉrentes de celles ayant servi ร  la rรฉalisation de la classification. Elle consiste ร  dรฉterminer le nombre de pixels affectรฉs ร  chaque classe ร  partir dโ€™un rรฉsultat statistique et permettant de dรฉterminer les erreurs omises par le classificateur.
Lโ€™indice kappa est le produit de la comparaison de la carte obtenue ร  une carte de rรฉfรฉrence. Il permet de calculer le niveau de concordance entre les deux. Se rapprochant de la valeur 0,75 ; lโ€™indice indique un niveau de concordance รฉlevรฉ entre les deux et la carte est donc utilisable.

Etude de la dynamique avec IDRISI

Les cartes issues de la classification ont รฉtรฉ ensuite traitรฉes dans le logiciel IDRISI pour pouvoir en sortir lโ€™รฉvolution de lโ€™occupation du sol plus prรฉcisรฉment la dynamique des surfaces forestiรจres. Lโ€™indicateur ayant รฉtรฉ soumis ร  cette mรฉthode est la diffรฉrence de surface entre les annรฉes 2015 et 2003. Les contraintes ayant รฉtรฉ utilisรฉes pour lโ€™analyse sont les routes et les zones dโ€™habitations. Le module LCM (Land Change Modeler) a รฉtรฉ utilisรฉ pour illustrer cette dynamique. A partir de ces contraintes, lโ€™augmentation ou la diminution du nombre de pixels affectรฉs ร  chaque classe ont pu รชtre dรฉterminรฉes, ce qui indique thรฉoriquement une augmentation ou une diminution de la couverture forestiรจre. Lโ€™รฉtude de la dynamique permet aussi de dรฉtecter le changement entre les pixels cโ€™est-ร -dire la transition entre une classe vers une autre.

Aspect technico-spatial

Lโ€™impact de la technique de carbonisation sur les forรชts naturelles et les plantations a รฉtรฉ dรฉduit ร  partir de lโ€™รฉtude de corrรฉlation entre le taux dโ€™exploitation de ces forรชts et le rendement massique des meules objets de pesage dans les 4 Communes dโ€™intervention. Vu le nombre limitรฉ des รฉchantillons, le test de corrรฉlation de Spearman a รฉtรฉ choisi pour en venir au rรฉsultat attendu. Les deux hypothรจses ร  vรฉrifier sont alors :
Hypothรจse nulle H0 : il nโ€™y a pas de corrรฉlation significative des rangs entre le taux dโ€™exploitation des forรชts et le rendement massique des meules.
Hypothรจse alternative H1 : il y a une corrรฉlation significative des rangs entre le taux dโ€™exploitation des forรชts et le rendement massique des meules.
Le choix entre ces deux hypothรจses dรฉpend de la valeur de trois variables qui sont le p-value, le coefficient de dรฉtermination et la valeur observรฉe (tableau 11).

Vรฉrification de la troisiรจme hypothรจse

Statistique descriptive

La statistique descriptive a servi ร  prรฉsenter graphiquement la typologie des charbonniers, base de lโ€™analyse รฉconomique de la carbonisation dans les zones dโ€™รฉtudes. Ces valeurs ont รฉtรฉ prรฉsentรฉes sous forme de diagramme hiรฉrarchique afin de faciliter leur comprรฉhension.

Calcul et interprรฉtation de quelques ratios รฉconomiques

Ces diffรฉrents ratios seront la base du calcul pour lโ€™รฉvaluation des bรฉnรฉfices รฉconomiques gรฉnรฉrรฉs par la pratique de carbonisation adoptรฉe par les charbonnie

Analyse qualitative

Choix du site de carbonisation

Le choix du site de carbonisation est primordial pour un charbonnier non salariรฉ cโ€™est-ร -dire, ceux qui achรจtent du bois sur pieds ; sโ€™il veut rรฉduire le coรปt de transport des bois ร  carboniser, faciliter le suivi de la cuisson mais aussi lโ€™รฉvacuation du charbon de bois. Cependant, pour le cas de Manjakandriana et dโ€™Anjozorobe, le choix se porte surtout sur la facilitรฉ dโ€™รฉvacuation de produits dโ€™une part, et la configuration du terrain dโ€™autre part. En effet, sur pente, le bois des Eucalyptus est plus dense et produit du charbon plus dense alors que sur les bas-fonds, le bois est beaucoup trop lรฉger pour produire du charbon de bonne qualitรฉ.
Nรฉanmoins, ces critรจres ne sont pas des freins ร  la production de charbon de bois dans ces zones pour la raison que les charbonniers ne peuvent pas รชtre trop sรฉlectifs en matiรจre de site de carbonisation. Dans la majoritรฉ des cas, ce sont des parcelles hรฉritรฉes, ou alors la concurrence sur lโ€™achat des bois sur pieds les pousse ร  primer lโ€™opportunitรฉ de faire du charbon plutรดt quโ€™une accessibilitรฉ facile. Pour les charbonniers salariรฉs, le choix est imposรฉ par le propriรฉtaire de la parcelle ร  exploiter.
Abattage Sรฉchage Ebranchage
Piquetage de la meule Empilage/Recouvrement Cuisson
Contรดle-suivi du four Refroidissement Dรฉfournement
Mise en sac
En ce qui concerne la configuration du terrain, les meules sont montรฉes sur pente et non sur terrain plat. Ce type de configuration ne permet pas dโ€™uniformiser lโ€™exposition de toutes les faces de la meule au vent, ce qui aura pour consรฉquence de rendre la carbonisation des bois moins homogรจne.

Prรฉparation du bois

Abattage

Les exploitants utilisent soit une hache soit un coupe-coupe pour abattre les arbres. Les rรจgles prรฉconisent un plan de coupe oblique pour favoriser les rejets et prรฉserver la souche restante pourtant les charbonniers ne prennent pas ces prรฉcautions en compte. En effet, ils coupent le bois ร  hauteur variable et nโ€™applique pas un plan de coupe horizontale. Quoi quโ€™il en soit, ces charbonniers pensent que leurs techniques favorisent lโ€™apparition des rejets nรฉanmoins, il nโ€™y a pas de soucis dโ€™รฉconomie de bois.

Sรฉchage

Avant de carboniser, les bois sont sรฉchรฉs pendant une durรฉe moyenne de 15 jours mais qui peut varier de 7 jours ร  30 jours sous lโ€™influence de facteurs externes comme lโ€™urgence de la commande des clients ou lโ€™accomplissement des tรขches agricoles plus importantes.
Aprรจs lโ€™abattage, les bois restent allongรฉs sur le sol pour รชtre sรฉchรฉs. Ils conservent toujours leurs branches et feuilles car ces derniรจres sont des indicateurs du degrรฉ de sรฉchage du bois, trรจs pratique pour les charbonniers puisque lโ€™assรจchement des feuilles peut รชtre observรฉ de loin. Et cโ€™est le signe que le bois a รฉtรฉ suffisamment exposรฉ au soleil et probablement bien sec.
Le problรจme avec cette technique de sรฉchage est que la position allongรฉ ne permet pas dโ€™รฉliminer facilement lโ€™humiditรฉ du bois vert. De plus, avec les feuilles toujours prรฉsentes et qui sโ€™entremรชlent entre elles, celles-ci se prรฉsentent comme un obstacle ร  lโ€™รฉvaporation de lโ€™eau du bois.

Construction de la meule

Forme

Les meules utilisรฉes par les charbonniers sont gรฉnรฉralement de forme rectangulaire, presque carrรฉe dans certains cas oรน il y a dรฉfaut de dรฉlimitation. Elles sont construites sur pente terrassรฉe de faรงon ร  ce que le terrain prenne directement la forme souhaitรฉe. Certains cas, ont รฉtรฉ observรฉs notamment dans la CR de Ranovao oรน une partie de la meule est enfouie dans la terre ร  une profondeur de 0,5m ร  1m dont le principal but est de minimiser la quantitรฉ de matรฉriau de recouvrement. Quoi quโ€™il en soit, ce mode de construction a pour consรฉquence un mauvais contrรดle de lโ€™air, une fois la cuisson amorcรฉe.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
I. Etat de connaissance
Caractรฉristiques gรฉnรฉrales de la zone dโ€™รฉtude
II. Ressources naturelles
1.2. Notions gรฉnรฉrales sur la carbonisation
1.3. Pourquoi amรฉliorer la technique de carbonisation ?
I. Problรฉmatique et hypothรจses
1.1. Problรฉmatique
1.2. Hypothรจses de recherche
1.3. Mรฉthodes
5.1. Mode opรฉratoire
RESULTATS
—- PARTIE I : ANALYSE TECHNIQUE —-
1.1. Etapes de la production de charbon de bois
1.2. Analyse qualitative
1.3. Analyse quantitative
1.4. Conclusion partielle
—- PARTIE II : ANALYSE SPATIALE —-
2.1. Rรฉsultats de la classification des forรชts
2.2. Potentialitรฉ des Communes
2.3. Mode de gestion spatiale actuel
2.4. Etude de la dynamique des plantations
2.5. Aspect technico-spatial
2.6. Conclusion partielle
—- PARTIE II : ANALYSE ECONOMIQUE —-
2.1. Caractรฉrisation des charbonniers
2.2. Fonctionnement du maillon transformation
2.3. Caractรฉristiques des ressources de production
2.4. Productivitรฉ de travail
2.5. Rentabilitรฉ du travail de la carbonisation
2.6. Comparaison du revenu des employeurs et des charbonniers salariรฉs
2.7. Conclusion partielle
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. Discussion sur la mรฉthode
Indisponibilitรฉ de certaines donnรฉes
1.2. Erreur de classification lors de lโ€™รฉtude spatiale
1.3. Faiblesse de la taille des รฉchantillons
II. Discussion sur le rรฉsultat
2.1. Rendement de la technique traditionnelle mรฉdiocre
2.2. Producteur de charbon de bois : un salaire au-dessous des normes
III. Analyse FFOM
3.1. FORCES
3.2. FAIBLESSES
3.3. MENACES
3.4. OPPORTUNITES
IV. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESย 

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