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LES CREVETTES PENEIDES D’ELEVAGE
Le P.monodon appartient au groupe des crevettes Pénéides.C’est la seule espèce choisie par toutes les sociétés crevetticoles opérationnelles à Madagascar du fait de ses caractères biotechniques :
meilleure taille marchande ;
appréciée par les consommateurs ;
croissance rapide en milieu contrôlé et ;
adaptée aux conditions environnementales de Madagascar.
La classification de cette espèce a été réaliséepar LIAO en 1981. elle appartient au règne animal, embranchement des arthropodes, classe de crustacés, ordre de décapodes, famille de Penaeidae , genre dePenaeus et espèce de Penaeus monodon.
La F.A.O l’appelle « crevette géante tigrée »en français et « giant tiger prawn » en anglais.
Les synonymes du P. monodon cités par différents auteurs sont :
-P.caeruteurs ; STEBBINGS, 1905
– P.monodon, var manillenois ; VILLALUZ, 1938.
-P.bubulus,KUBA, 1949.
La reproduction a lieu en mer sur des fonds de quelques dizaines de mètres de profondeur. Les œufs flottent quelques t emps puis se déposent au fond où a lieu l’incubation. Après une courte durée de développement embryonnaire, les larves mènent une vie pélagique de 10 à 20 jours. Au dernier stade de leur développement les postlarves sont semi-benthiques. Elles se concentrent près des côtes et pénètrent dans les estuaires et les lagunes. Elles y croisent et évoluent en juvéniles. les crevettes quittent les estuaires pour retrouver la mer où va se poursuivre leur vie adulte . La figure suivante représente le cycle de vie de cetteespèce.
Figure n°1 : Cycle de vie de P . monodon
Source : MOTOH, 1981
Lorsqu’elles migrent vers le large, elles poursuivrent leur croissance et, leur longévité peut atteindre 2 à 3 ans, voire plus (BARNABE, 1991).
ACTIVITES DURANT L’ELEVAGE EN BASSIN
Des nombreuses activités doivent être entreprises pour l’élevage de P.monodon. Les plus importantes sont :
– la préparation de bassin ;
– l’ensemencement ;
– le suivi par rapport à l’alimentation et ;
– le suivi des paramètres physico-chimiques.
Préparation de bassin.
Les travaux y afférents consistent essentiellement comme suit :
Assec et le labourage.
Entre deux cycles d’élevage, la duréeminimale d’un assec est de 10 jours. Une fois bien asséchée, il est important d’aérer lesol en utilisant un équipement agricole tel que la herse ou la charrue à disque. C ette aération permet l’oxydation de la matière organique réduite et la destruction des organismes pathogènes L’objectif principal de ces travaux est de minéraliser les matières organiques du sol pour avoir les éléments nutritifs nécessaires à la croissance desvégétaux aquatiques qui constituent eux aussi le premier maillon de la chaîne trophique. L’opération permet également de diminuer la multiplication de sulfure d’hydrogène (H2S) et d’autres substances organiques néfastes, résultats de réaction anaérobique des matières organiques du bassin lorsqu’il est encore plein d’eau durant d’élevage précédent (AUTRAND, 1991).
Le séchage complet après deux semaines est très intéressant. Toutefois cette durée prolonge le temps de non utilisation de bassin.
Amendement.
Un échantillonnage du sol sefait pour évaluer les éléments constituants ainsi que la nature (CUIFFORD III, 1994).
Le pH d’un sol acide peut être amélioré par le chaulage. La chaux présente l’avantage de désinfecter et de réorganisela structure du sol en favorisant l’activité biologique. Il est important de bien lessiver un bassin à sol acide avant la remise en eau.
Elimination des prédateurs etdes compétiteurs
Si le fond et les digues ne sont pas bien séchés, il convient d’éliminer les crabes, les mollusques et éventuellement les poissons qui peuvent se maintenir dans les zones humides. Les prédateurs et les autres animauxindésirables doivent être éliminés par l’utilisation des divers produits comme le chlore (hypochlorite de sodium), la roténone, le phosphate d’ammonium, le latex d’euphorbe. Le dosage à utiliser et le moyen à appliquer sont fonction du cas, c’est-à-dir e, il dépend de la solution appliquée et du volume à traiter (ANONYME, 1991).
Pendant l’élevage, l’arrivée des prédateurs et des compétiteurs est limitée par la mise en place de maille de filtration au niveau des moines d’entrée d’eau. (AUTRAND, 1991).
Fertilisation du milieu d’élevage.
Selon RANDRIAMIARISOA (2002), cette opération a pour objectif de favoriser la multiplication de plancton, nourriture complémentaire des crevettes. Pour la fertilisation de démarrage, il est recommandé deréaliser plusieurs fertilisations en particulier les dix premiers jours suivant la mise en eau. Si l’eau reste claire, la fertilisation est insuffisante. Donc il faut ajouter une dose correspondante à la moitié du dosage de démarrage. Par contre, si l’eau devient sombre, il faut faire un changement d’eau maximum de 20% tout en surveillant la concentration en oxygène. La transparence d’eau indique l’insuffisance de la qua ntité d’algues nécessaires. Une fertilisation d’entretiens est alors indispensable.
Ensemencement.
L’opération d’ensemencement commence par l’acclimatation de postlarves au nouveau milieu où elles vont vivre .La durée d’acclimatation est fonction de la température et de la salinité sila durée de transport est inférieure à une heure, l’acclimatation est faite à l’écloserie ou nurseries une journée avant la pêche. L’ajustement des paramètres physico-chimiques et l’empêchement à l’intrusion des prédateurs jouent un rôle primordial dans l’ensemencement car des taux de mortalité plus élevés sont constatés après l’ensemencement sil’un de ces facteurs n’est pas biologiques sont de culture et ; maîtrisé. Avant le déversement, un dénombrement s’avère indispensable en vue d’estimer le taux de mortalité dû au transport et le nombre exact des postlarves ensemencées. (RANDRIAMIARISOA, 2002).
Conduite d’élevage.
En réalité, trois facteurs onts interdépendants :
– l’insuffisance de la ration alimentaire entraîne le retard de la croissance des crevettes par contre, l’excès d’aliment peut provoquer, lui aussi, des effets néfastes au milieu d’élevage ;
-les valeurs extrêmes des paramètres physico-chimiques et également néfastes aussi bienpour les animaux que pour le milieu
-le suivi du milieu d’élevage et les animaux permettent d’avoir un bon rendement et une longévité du bassin (RANDRIAMIARISOA, 2000).
C’est pourquoi, la surveillance des facteurs aliments, cheptels, paramètres physico –chimiques et biologiques du milieu n’est pas à négliger.
Alimentation.
La ration alimentaire est une association des aliments quotidiennement mis à la disposition des animaux pour satisfaire leurs besoins. C’est également la quantité d’aliments nécessaire pour une bonne croissance, sans polluer les bassins. La ration alimentaire indispensable est fonction de la densité, du poids des crevettes, de la production naturelle des bassins, de la qualité d’aliments et des facteurs physico-chimiques (température, salinité, et oxygène). Cette ration ste ajustée en fonction des réalités, des résultats obtenus lors de la pratique durant la conduite d’élevage. Le calcul de la ration est effectué chaque semaine après l’échantillonnage. Celui ci permet d’évaluer la biomasse (CLEMENT, 1991).
La ration quotidienne est calculée en multipliant la biomasse par la valeur trouvée sur un abaque qui donne par simple lecture, la valeur approchée d’une fonction pour diverses valeurs et paramètres. Dans tout les cas, il faut faire très attention à la consommation réelle ; le calcul donne une valeur moyenne théorique qu’il faut ajuster suivant la consommation de crevettes. Cet ajustement se fait généralement à la baisse car il y a presque toujours suralimentation et très rarement sous-alimentation. La distribution d’aliments journalière peut se faire à plusieurs reprises. Elle dépend du taux d’aliments à distribuer. La crevette est surto ut active la nuit. L’aliment granulé est fabriqué pour conserver une bonne tenue à l’eau, pendant plusieurs heures. L’aliment distribué dans le jour n’est souvent consommé que plusieurs heures plus tard. Dans ce cas il a perdu beaucoup de qualités nutritives. Il est donc de préférence poursuivre la distribution tard le soir ou la nuit (AUTRAND et al, 1998).
Paramètres physico-chimiques
Les paramètres physico-chimiques tels que la température, l’oxygène dissous, le pH, la salinité et la turbidité de l’eau sont très importants dans la vie de crevettes. Des prélèvements réguliers sont faitsquotidiennement.
Oxygène dissous ( O )
D’après BARNABE (1986), l’oxygène joue la côte le plus impo rtante pour la qualité biotique des eaux indispensable à la respiration des organismes. Il facilite la dégradation des matières organiques détritiques etl’accomplissement des cycles biochimiques. Et, dans le besoin d’élevage, la concentration d’oxygène dissous (O2) doit être supérieure à 3 mg/l.
Température ( T° )
La température est un des facteurs environnementaux les plus importants pour les organismes aquatiques. Elle agit sur l’oxygénation des eaux, la productivité primaire, source de nourriture pour les élevages en mer ouverte, la reproduction et la croissance des espèces. Le métabolisme est dépendant de la température ambiante (BARNABE, 1991).
Salinité( S‰)
C’est le poids en gramme de sels minéraux contenu dans 1 /kg d’eau de mer. Selon RANDRIAMIARISOA ( 2002 ) , la salinité est une caractéristique essentielle ’und site aquacole. Elle influence la croissance et la santé des animaux élevés.
pH
C’est un indicateur de qualité d’eau (RANDRIAMIARISOA, 2002). Le pH conduit à la formation d’ion carbonates par additio n d’acides et CO2 par addition d’une solution basique.
Turbidité
La turbidité des eaux est due à la présence des solides en suspension constitués par des particules minérales et organiques d’origine détritique, ainsi que par des organismes phytoplanctoniques et des organismes zooplanctoniques. Elle agit sur la disponibilité des ressources nutritives du phytoplancton (BARNABE, 1986).
En conclusion , voici sous forme de tableau les exigences des espèces par rapport aux facteurs physico-chimiques.
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Table des matières
INTRODUCTION
I-RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I-Les crevettes Pénéides d’élevage
2-Les différentes activités durant l’élevage en bassin
2-1-Préparation de bassin
2-1-1-Assec et le labourage
2-1-2-Amendement
2-1-3-Elimination des prédateurs et des compétiteurs
2-1-4-Fertilisation du milieu d’élevage
2-1-5-Ensemensement
2-2-Conduite d’élevage
2-3-Alimentation
2-4-Paramètres physico-chimiques
2-4-1-Oxygène dissous ( O2 ).
2-4-2-Température ( T° )
2-4-3-Salinité( S%o )
2-4-4- Turbidité
2-4-5- pH
3-Contrôle du milieu
3-1-Contrôle du milieu d’élevage
4-Biomasse
4-1-Définition de la biomasse
4-2-Contrôle de la biomasse
4-3-Estimation du poids moyen et suivie de la croissance
4-4-Estimation du nombre
4-5-Détermination de la biomasse
4-6-Estimation du poids moyen ou Echantillonnage
4-7-Facteurs qui peuvent intervenir à l’estimation de la biomasse
4-7-1-Phase lunaire, la mue et ses conséquences
4-7-2-Vent
5- Expertise
6- Grossissement
6-1-Système extensif
6-2-Système semi-intensif
6-3-Système intensif
7-Ajustement de l’aliment
7-1-Ajustement des suivies de paramètres physico-chimiques et biologiques
8-Préservation de l’environnement
9-Gestion de l’eau dans le bassin
10-Préparation de la pêche
I-11-Répartition de crevettes
II- MATERIELS ET METHODES
1- Généralité sur la société et ses activités
1-1-Ferme de Besalampy
1-1-1- Historique de la ferme.
1-1-2-Cadre physique de la ferme
1-1-3- Situation géographique
1-1-4- Facteurs écologiques permanents
1-2-Composantes fonctionnelles du site Besalampy
1-2-1- Département technique
1-2-2- Département administratif et fabrication
1-2-3- Département élevage
1-2-3-1- Phase de pré-grossissement
1-2-3-2- Phase de grossissement
II-2-4– Département contrôle qualité
1-2-4- Contrôle de qualité d’élevage (C.Q.E)
1-2-4- 1- Contrôle de qualité de l’usine (C.Q.U)
1-2-4 -2-Contrôle de qualité de l’environnement (C.Q.En)
1-2-5- Concept de Feed trial
2-Matériels de prélèvement .
2-1- Matériels divers
2-1-1-Matériel biologique
2-1-2-Matériels techniques
3- Méthodologie d’échantillonnage et de dénombrement
3-1- La répartition de station
3-2- Capture
3-3-Pesage
3-4- Expertise sanitaire
3-5- Méthodologie de traitement de données
3-6- Condition d’échantillonnage et de dénombrement
3-6-1-Ordre biologique
3-6-2-Ordre techniques
3-6-2-1- Préparation
3-6-2-2- Opération
3-6-2-3- Précaution à prendre
4- Traitement de données
III- RESULTAS ET DISCUSSIONS
1- Corrélation entre les récoltes estimées et les récoltes réelles
1-1- Corrélation entre les récoltes estimées et les récoltes réelles (G01 à G10 )
1-2- Corrélation entre les récoltes estimées et les récoltes réelles ( G11 à G21 )
1-3- Corrélation entre les récoltes estimées et les récoltes réelles ( G22 à G23 )
2-Corrélation entre les nombres estimés et les nombres réels :
2-1- Corrélation entre les nombres estimés et les nombres réels ( G01 à G10)
2-2- Corrélation entre les nombres estimés et les nombres réels ( G11 à G21 )
2-3- Corrélation entre les nombres estimés et les nombres réels ( G22 à G43 )
3-Corrélation entre les survies estimées et les survies réelles :
3-1- Corrélation entre les survies estimées et les survies réelles ( G01 à G10 )
3-2- Corrélation entre les survies estimées et les survies réelles ( G11 à G23 )
3-3- Corrélation entre les survies estimées et les survies réelles ( G24 à G39 ).. …
4- Influence des facteurs externes sur l’estimation de la biomasse
4-1- Influence de la phase lunaire sur l’estimation de la biomasse
a) Comportement des crevettes
b) Répartition des crevettes dans le bassin
4-2- Mouvement du vent
SUGGESTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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