Collections privรฉes et mรฉnageries royales
ย ย ย Le prestige de contenir, apprivoiser et domestiquer, des animaux, qui plus est exotiques, remonte ร 2800 ans avant Jรฉsus Christ, surtout en Afrique du Nord (Egypte), en Asie (Chine), en Europe, et ร Babylone. Ces collections pour la plupart privรฉes servaient surtout de reflet de richesse, de prestige, de seigneurie et de royautรฉ. Cette pratique a รฉtรฉ ensuite reprise dรจs le 13 ie siรจcle en Europe avec les empereurs et rois qui se succรจdent (Gรฉrard, 2005, Guillot, 2012 ; Gay, 2013). Les animaux รฉtaient gardรฉs dans des parcs et enclos dont le but รฉtait plus pratique pour des questions techniques et de disponibilitรฉ, quโesthรฉtique ou รฉlรฉgant. Les invitรฉs nโaccรฉdaient pas aux collections et ne voyaient les animaux que lors de prรฉsentations (Parades, chasseโฆ) (Gerard, 2005 ; Quertier, 2006). Cโest ainsi que les perses organisaient des jardins dโornements. Les รฉgyptiens portaient รฉgalement beaucoup dโintรฉrรชt aux animaux : ils faisaient partie de leurs croyances et faisaient lโobjet de prรฉsentations, de symboles et dโemblรจmes religieux. En Chine aussi, des rรฉserves dโanimaux ont pu รชtre mises ร jour et tรฉmoigner de grandes collections. Leur but รฉtant, soit simplement de garder des spรฉcimens, soit de promouvoir les connaissances, ou encore de servir de joyaux.Les grecs ont eux aussi disposรฉ de collections et mรฉnageries mais plus rarement, cependant ils furent les premiers ร instaurer le systรจme dโentrรฉe payante pour accรฉder ร des voliรจres exotiques. Les romains ont initiรฉ les spectacles dโanimaux et les cirques (Quertier, 2006). Pendant la renaissance, la curiositรฉ du monde naturel, ainsi que les nombreux voyages ร travers le monde pour le dรฉcouvrir permettaient dโentretenir des mรฉnageries et de justifier leur existence. Mais cela nโรฉtait donnรฉ quโaux rois et nobles, compte tenu du coรปt que cela engendrait. LโItalie comptait les plus nombreuses collections, puis suivirent le Portugal et lโEspagne. La France et lโEurope du Nord suivirent le mouvement quโun peu plus tard. Pendant ce mรชme temps, en Amรฉrique, des collections existaient pour รฉtayer les connaissances en zoologie, parmi les populations aztรจques et incas surtout (Quertier, 2006).
Une nouvelle idรฉe des parcs zoologiques
ย ย ย ย Progressivement, chaque รฉlรฉment constituant lโenvironnement des pensionnaires en parcs zoologique va รชtre repensรฉ de sorte ร privilรฉgier dโabord le bien-รชtre animal et la santรฉ des animaux prรฉsentรฉs au public. Lโapproche qui va finalement faire surface consiste ร disposer les animaux dans un environnement le plus proche possible de leur milieu naturel. Par exemple, les zoos sont รฉloignรฉs le plus possible des agglomรฉrations ; la place prรฉvue pour le pensionnaire va รชtre augmentรฉe. La variabilitรฉ des espรจces va aussi primer sur les grands nombres dโanimaux dโune mรชme espรจce, permettant ainsi un gain de place. Dans les mรชmes objectifs, plusieurs espรจces vont รชtre regroupรฉes pour reproduire un semblant de biotope naturel et se rapprocher des conditions de vie naturelle des animaux ; le milieu crรฉรฉ sera aussi enrichi pour ressembler au maximum au milieu dโorigine. Les clรดtures vont รชtre rรฉduites voire supprimรฉes au profit de fosses, de vitreโฆ Dโautres paramรจtres vont aussi รชtre maitrisรฉs comme la tempรฉrature, lโhygromรฉtrie et la luminositรฉ pour mettre lโanimal dans les conditions optimales de vie. Aussi, depuis plusieurs annรฉes, le systรจme de ยซ cage inversรฉe ยป se dรฉveloppe et sรฉduit les parcs zoologiques et le public. En effet, les visiteurs sont immergรฉs dans lโenvironnement de lโanimal, tout en restant dans des cages ou des structures. Cโest ainsi que les parcs zoologiques vont suivre des directives et des conditions, qui vont finalement devenir des textes rรจglementaires et des critรจres ร respecter lors de lโinstallation dโun zoo ou de nouveaux pensionnaires (Quertier, 2006 ; Guillot, 2012).
Origine et รฉvolution du bien-รชtre animal
ย ย ย ย Depuis des millรฉnaires, les animaux sont gardรฉs en collections ร travers le monde mais les notions de meilleures conditions de vie pour ces pensionnaires ne se sont vraiment affirmรฉes quโil y a quelques annรฉes. En effet, la santรฉ physique รฉtait auparavant le seul critรจre qui comptait. Dรฉsormais, la santรฉ de lโanimal, nโest plus seulement physique mais aussi psychologique, et de nombreux facteurs sont de ce fait pris en compte (Guillot, 2012). Alors que certains grands penseurs affirmaient que les animaux ne souffraient pas et ne pensais dโaucune maniรจre, tels Descartes (16ie et 17ie siรจcles) ; dโautres au contraire ont fait naรฎtre des dรฉbats sur les pensรฉes, les sentiments et le ressenti que peuvent avoir les animaux. David Hume a commencรฉ au 18ie siรจcle a sรฉrieusement dรฉbattre sur cela, puis Darwin au 19ie siรจcle le prouve scientifiquement et publie ses thรฉories et travaux dans son livre ยซ The descent man ยป en 1871 ; finalement, le professeur Dawkins au 20ie siรจcle confirme et obtiens les mรชmes conclusions de ses travaux (Guillot, 2012). Egalement, les textes de lois suivent les courants de pensรฉes : entre autre, le traitรฉ dโAmsterdam de 1999 change officiellement lestatut de lโanimal dans toute lโUnion Europรฉenne, il est alors lรฉgalement reconnu comme ยซ รชtre sensible ยป et plus comme ยซ bien marchand ยป (Veissier et al., 2007). Les รฉtudes vis-ร -vis du ressenti des animaux et de leur maniรจre de penser ont considรฉrablement รฉvoluรฉ par la suite. Le stress physique et le stress รฉmotionnel sont alors dรฉmontrรฉs chez les animaux comme des rรฉponses de lโanimal pour prรฉserver son intรฉgritรฉ et son bien-รชtre. Bien que la vision des animaux en matiรจre de ressenti a changรฉ il y a prรจs dโun siรจcle, la notion de bien-รชtre animal et sa priseen compte sont encore rรฉcentes dans les parcs zoologiques (Guillot, 2012). En effet, cette notion ร rรฉellement pris naissance dans les รฉlevages (animaux de rente), en particulier dans les annรฉes 1970 ; et aussi grรขce ร la prise de conscience de la part du public (Courboulay et al., 2012). Peu ร peu, les structures revoient leur fonctionnement et leur gestion pour contribuer ร lโamรฉlioration des conditions de vie des animaux et ainsi assurer leur bien-รชtre.
Modalitรฉs de fixation des critรจres dโรฉvaluation
ย ย ย ย Lโรฉvaluation du bien-รชtre animal est devenue incontournable dans un parc zoologique pour une bonne gestion et un entretien adรฉquat des animaux. Cependant, cette รฉvaluation peut รชtre trรจs subjective en fonction de lโindividu qui la rรฉalise. Les rรฉsultats varient fortement entre รฉvaluateurs en raison de nombreux critรจres (รฉducation, expรฉrienceโฆ). Aussi, est-il plus judicieux de suivre des recommandations et des protocoles choisis ร lโunanimitรฉ. Certains critรจres de base et รฉchelles correspondantes peuvent รชtre proposรฉs par diffรฉrents organismes ou textes rรจglementaires ; comme par exemples, le code terrestre de lโOIE, les rapports de lโEFSA, le Zoo Assessment Protocol (OIE, 2010 ; Infozoos et Born Free Fondation, 2011 ; ANSES, 2015)… Aussi, des รฉlรฉments, issus de recherches, permettent de se baser sur des donnรฉes scientifiques, objectives et prรฉcises afin de rรฉaliser une bonne รฉvaluation du niveau de bien-รชtre des pensionnaires (Guillot, 2012 ; Courboulay et al., 2012 ; ANSES, 2015). Egalement, les mesures les plus rรฉvรฉlatrices du bien-รชtre animal sont celles qui concerne le pensionnaire lui-mรชme, puisque le bien รชtre est directement reflรฉtรฉ par les caractรฉristiques de lโanimal et donc par ce qui pourra รชtre observรฉ et relevรฉ lors de lโรฉvaluation. Ces observations de lโanimal directement sont alors combinรฉes aux observations de lโenvironnement et de ce qui est donnรฉ ร lโanimal ;ย cโest alors que lโรฉvaluation est la plus reprรฉsentative et rรฉvรฉlatrice possible (Botreau, 2008).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1 – GENERALITES SUR LES PARCS ZOOLOGIQUES
1. DEFINITION DโUN PARC ZOOLOGIQUE
2. EVOLUTION DES PARCS ZOOLOGIQUES
2.1. Collections privรฉes et mรฉnageries royales
2.2. Les zoos pendant la rรฉvolution Franรงaise : une รฉpoque dรฉcisive
2.3. Lโavรจnement des zoos ยซ modernes ยป
2.4. Une nouvelle idรฉe des parcs zoologiques
3. ROLES ET MISSIONS DES PARCS ZOOLOGIQUES
3.1. Conservation et entretien des animaux
3.2. Recherche scientifique
3.3. Rรฉcrรฉation, รฉducation et sensibilisation de la population
4. SITUATION DES PARCS ZOOLOGIQUES EN AFRIQUE
CHAPITRE 2 – BIEN-ETRE ANIMAL
1. NOTION DE BIEN-ETRE ANIMAL
1.1. Dรฉfinition du bien-รชtre animal
1.2. Origine et รฉvolution du bien-รชtre animal
1.3. Principes directeurs du bien-รชtre animal dans les parcs zoologiques
1.4. Pourquoi รฉvaluer le bien-รชtre animal
2. REGLEMENTATIONS ET ORGANISATIONS VIS-A-VIS DU BIEN-ETRE ANIMAL
2.1. Sur le plan International
2.1.1. Organisation Mondiale de la Santรฉ Animale (OMS)
2.1.2. Convention de Washington
2.1.3. La WAZA
2.1.4. LโUICN
2.2. En Europe et en France (Born Free Fondation, 2011 ; Chauvet, 2014 ; Broom, 2017)
2.2.1. Principale rรจglementation en Europe
2.2.2. Rรจglementation du bien-รชtre animal en France
2.2.3. Principales associations europรฉennes et franรงaises sur le bien-รชtre animal
2.3. En Afrique et au Sรฉnรฉgal
2.3.1. Au niveau rรฉgional africain
2.3.2. Au niveau du Sรฉnรฉgal
3. CRITERES DโEVALUATION DU BIEN-ETRE ANIMAL
3.1. Modalitรฉs de fixation des critรจres dโรฉvaluation
3.2. Les critรจres de lโOIE
3.3. Les critรจres de lโEuropรฉen Welfare Quality (EWQ)
3.4. Les critรจres de la FAO
3.5. Notions de stress et de comportement
3.6. Santรฉ des animaux
3.7. Niveau de reproduction
3.8. Aire de vie
3.8.1. Taille, matรฉriaux, composition de lโenvironnement
3.8.2. Relation avec lโHomme
4. COMMENT ASSURER LE BIEN-ETRE DES ANIMAUX EN PARCS ZOOLOGIQUES
4.1. Prรฉalables ร la mise en captivitรฉ
4.2. Amรฉnagement des enclos et enrichissement
4.2.1. La notion dโenrichissement
4.2.2. Finalitรฉs de lโenrichissement
4.2.3. Outils pour enrichir un milieu
4.3. Suivi sanitaire et suivi du bien-รชtre des animaux
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE 1 – MATERIEL, PRINCIPE ET METHODE
1. PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE
1.1. Localisation, gรฉographie et climat
1.1.1. Localisation et plan
1.1.2. Gรฉographie
1.1.3. Climat
1.2. Historique
1.3. Organisation et cadre institutionnel
1.3.1. Cadre institutionnel et organisation administrative
1.3.2. Gestion financiรจre du Parc Zoologique
1.3.3. Horaires et tarifs
1.4. Missions et activitรฉs menรฉes
1.5. Recensement des animaux
2. MATERIEL ET METHODE
2.1. Matรฉriel
2.1.1. Animal
2.1.2. Non animal
2.2. Principes et mรฉthode
2.2.1. Critรจres รฉtudiรฉs
2.2.1.1. Alimentation et รฉtats dโembonpoints
2.2.1.2. Aspects sanitaires et hygiรฉniques
2.2.1.3. Habitats
2.2.1.4. Comportement des animaux
2.2.1.5. Annexes, conditions gรฉnรฉrales du parc zoologique et environs
2.2.2. Mรฉthode
2.2.2.1. Observations personnelles et travaux au sein du parc
2.2.2.2. Consultation des archives
2.2.2.3. Entretien avec le personnel
CHAPITRE 2 – RESULTATS, DISCUSSION, RECOMMANDATIONS
1. RESULTATS
1.1. Alimentation et รฉtat dโembonpoint
1.1.1. Quantitรฉ et composition de la ration
1.1.2. Disponibilitรฉ de lโeau
1.1.3. Embonpoint et รฉtat des poils et peaux
1.2. Aspects hygiรฉnique et sanitaire
1.2.1. Suivi sanitaire des animaux
1.2.2. Hygiรจne de lโhabitat
1.2.3. Hygiรจne des denrรฉes alimentaires
1.2.3.1. Hygiรจne de la viande pour les carnivores
1.2.3.2. Hygiรจne des denrรฉes pour herbivores et omnivores
1.3. Habitat
1.3.1. Tigre
1.3.2. Pumas
1.3.3. Hyรจnes
1.3.4. Lions
1.3.5. Chacal
1.3.6. Herbivores et phacochรจre
1.3.7. Primates
1.3.8. Bilan des habitats รฉtudiรฉs
1.4. Comportement et reproduction
1.5. Evaluation des annexes, conditions gรฉnรฉrales et environs
2. DISCUSSION
2.1. Limites et difficultรฉs rencontrรฉes lors de lโรฉtude
2.2. Alimentation et embonpoint des animaux
2.3. Aspects hygiรฉniques et sanitaires
2.4. Habitat
2.5. Comportement et reproduction
2.6. Evaluations des annexes, conditions gรฉnรฉrales et environs
3. RECOMMANDATIONS
3.1. A lโEtat du Sรฉnรฉgal
3.2. A la direction du parc zoologique
3.3. Aux soigneurs
3.4. Aux visiteurs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
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