Estimation des paramètres démographiques des populations de Chrysichthys auratus

Contexte et justification

Au Bénin, tout comme dans la majeure partie des pays en développement, on assiste de plus en plus à la diminution des stocks des populations de poissons du fait d’une exploitation poussée et non contrôlée des ressources (Lalèyè et al., 2007) et aussi du fait des effets du changement climatique (FAO, 2010). L’augmentation de la population mondiale a entraîné corrélativement une plus grande demande en protéine, notamment animales, ce qui a suscité des enjeux économiques importants avec l’émergence de nouveaux marchés (Kouassi et al., 2010).

A travers sa position géographique, la basse vallée de l’Ouémé jouit d’une valeur ichthyologique très élevée représentée par une richesse des communautés de poissons qu’elle héberge (Chikou, 2006). Elle constitue un grand vivier où naissent et grandissent plusieurs espèces de poissons destinées à coloniser la plupart des eaux intérieures du pays. La crue commence habituellement vers fin juillet et finit avant novembre (Lalèyè et al, 2004). Mais, d’une année à l’autre, les variations sont plus ou moins grandes et lorsque l’inondation des terres n’est pas importante, elle crée des problèmes de recrutement normal des poissons dans les plaines (Balarin, 1984).

L’importance du rôle joué par ces produits de pêche dans l’alimentation, la réduction de la pauvreté et l’économie des populations riveraines n’est plus à démontrer. L’exploitation halieutique observée dans cette partie du bassin concerne en général toutes les espèces dont principalement les poissons chats du genre Chrysichthys dont la chair est très fortement appréciée et l’abondance relativement élevée en saison de crue. On note cependant, une réduction progressive des rendements de pêche des Chrysichthys du fait de la dégradation des habitats de pêche, de la qualité des eaux intérieures (Welcomme, 2003) et de la surexploitation par les pêcheurs (Lalèyè, 1995). Des études menées dans le même milieu (Lalèyè (1995) et Dossou (2010)) ont déjà montré des statistiques de pêche alarmantes avec la capture d’individus de petites tailles, des larves et de spécimens en pleine reproduction.

Généralités sur l’espèce 

Description et distribution

Chrysichthys auratus (Geoffroy, 1808) est facilement reconnaissable à sa nageoire dorsale dont le premier rayon branchu est prolongé par un long filament qui peut atteindre et même dépasser la base de la nageoire caudale (figure 1). Il porte 9 à 13 branchiospines crénelées, courtes et épaisses en bas du premier arc branchial. C. auratus a une livrée uniforme. In vivo, les spécimens ont souvent un rellet jaunâtre, doré ou argenté. En Afrique, sa présence a été notée dans plusieurs cours d’eaux de la zone nilo-soudanienne et dans de nombreux bassins côtiers du Libéria au Sénégal.

Ecologie et biologie

Facteurs physiques du milieu

Poisson des zones tropicales, C. auratus est un poisson d’eaux douce qui colonise les baies, eaux saumâtres, estuaires, lagunes, lacs, ruisseaux, marais….. de plusieurs pays d’Afrique en particulier. Elle peut supporter une gamme de température allant de 26 à 31°C mais ne supporte pas des milieux pauvres en oxygène. C. auratus est un fossoyeur retrouvé dans les zones argileuses, sableuses et les récifs coralliens.

Période de reproduction, maturité sexuelle et condition

Les travaux réalisés par Dossou (2010) sur la biologie de C. auratus dans la vallée de l’Ouémé ont permis de montrer que le sex-ratio est en faveur des mâles (1 :0,96). La taille de la première maturité est de 12,69 cm et 14,08 cm respectivement chez les mâles et femelles. C’est une espèce à ponte unique qui se reproduit préférentiellement en période de montée des eaux qui correspond aux mois de mai, juin et juillet. Le facteur de condition moyen Kest de 0,66 ± 0,08 pour l’ensemble des individus de C. auratus analysés.

Régime alimentaire

Les études de Lalèyè (1995) dans le complexe fiuvio-Iagunaire (Lagune de Porto-Novo_Lac Nokoué) mettent en évidence les tendances benthophages de C. auratus qui se nourrit de mollusques et de petits crustacés (Branchiospodes, Copepodes, Ostracode) par fouille du substrat. Il se nourrit aussi de poissons et d’insectes divers. Une étude similaire menée par Yem et al. (2009) dans le lac Kandji au Nigéria, a révélé dans l’estomac de C. auratus, des fretins, des insectes, des crustacés, du sable, de la boue, des algues, de la matière végétale, des mollusques, des détritus divers, des nématodes et beaucoup d’autres items non identifiés.

Milieu d’étude

Milieu physique

La présente étude a été réalisée dans la commune de Dangbo, dans la basse plaine inondable du Delta de l’Ouémé (figure 2). Le régime des eaux dans la zone est caractérisé par une période de basses eaux qui dure en général sept mois (décembre à juin) et par une période de hautes eaux de trois mois environ (août à octobre). La zone d’étude connaît un climat équatorial de transition ou équato-guinéen comportant deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches. Dans l’ensemble, les données climatiques analysées proviennent des postes d’observations de l’Agence pour la Sécurité et la Navigation Aérienne (ASECNA) installés à Sonou, Adjohoun et Cotonou. Les valeurs présentent au cours de l’année deux grandes tendances: une période chaude Uanvier à mai) et une période plus froide (juin à septembre). Les températures moyennes mensuelles les plus élevées sont enregistrées en février, en mars et en avril (plus de 2a,5°C), les plus basses en jUillet (25,a°C) et en aOe!t (25,6°C), période au cours de laquelle la mousson, un vent maritime humide, souffle sur la région donnant plus de fraîcheur.

Caractéristiques physico-chimiques du milieu d’étude 

D’après les données de Dossou (2010), la température et l’oxygène dissous de l’eau en surface est en moyenne de 28,7 oC (26,1-29,8 oC) et 5,5 mg/I (4 -7,8 mg/I) respectivement. Le pH de l’eau varie très peu; elle est en moyenne de 7,0. La quantité et la qualité de l’eau s’améliorent progressivement et on observe en juillet les valeurs élevées de la transparence (17 cm) avec une moyenne de 15 cm.

Activités socio-économiques
Les principales activités économiques pratiquées dans le Delta de l’Ouémé sont la pêche et l’agriculture dont l’exercice est régi par le régime du fleuve Ouémé. L’élevage, le commerce, l’artisanat et la chasse sont des activités secondaires. La pêche, principale activité de la population se pratique durant toute l’année mais la période de pêche fructueuse s’étale d’Août à Septembre avec l’arrivée de la crue. Les techniques utilisées sont les différents types de filets, les trous à poissons (whédos), différents systèmes de piégeage (nasses, enclos..) et les ahlos. L’annexe 2 présente un récapitulatif des différents engins et techniques de pêche utilisés dans le milieu d’étude pour la capture de C. auratus.

Dynamique du Delta de l’Quémé
L’Ouémé, qui prend sa source dans les monts Tanekas à 550 m d’altitude, coule d’abord vers l’Est sur 70 km puis vers le Sud jusqu’à Cotonou qu’il atteindra 580 km plus loin. Dans son cours supérieur, il reçoit de nombreux petits affluents sur ses deux rives. L’okpara, dont le cours lui est parallèle, le rejoint par l’Est, avec le Zou qui conflue à son tour par l’Ouest. C’est alors que le fleuve développe son Delta sur 95 km de longueur jusqu’à la lagune de Cotonou (Moniod, 1973). En effet, le fleuve Ouémé, en pénétrant dans le bassin sédimentaire côtier par le nord-est du plateau de Zallgnanado, reçoit son principal affluent Zou à la latitude de Pobè puis longe le plateau de Pobè-Porto-Novo avant de se jeter dans la lagune de Porto-Novo (Dissou, 1986). Dès qu’il pénètre dans les formations sédimentaires de la zone côtière, les conditions d’écoulement changent brusquement. Son relief devient peu marqué avec une pente très faible (quelques centimètres par kilomètre en moyenne) sur le bassin sédimentaire côtier. La vitesse de l’écoulement va alors considérablement chuter, la sédimentation va croître, le lit du fleuve va perdre de sa puissance et s’anastomoser; il ne pourra plus contenir la totalité des débits d’où la présence de vastes zones d’inondation. Ce sont ces différents facteurs qui, au fil du temps, ont abouti à la formation du Delta de l’Ouémé (Le Barbé et al., 1993).

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Table des matières

Liste des figures
Sigles et abréviations
Dédicace
Remerciements
Résumé
Abstract.
1. Introduction
1.1 Contexte et justification
1.2 Généralités sur l’espèce
1.2.1 Description et distribution
1.2.2 Position systématique
1.2.3 Ecologie et biologie
2. Milieu d’étude
2.1 Milieu physique
2.2 Caractéristiques physico·chimiques du milieu d’étude
2.3 Activités socio·économiques
2.4 Dynamique du Delta de l’Ouémé
3. Démarche méthodologique
3.1 Choix de la zone d’étude
3.2 Matériel de collecte
3.3 Echantillonnage
3.4 Traitement des données
3.5 Difficultés rencontrées
4. Résultats
4.1 Les paramètres de croissance
4.2 Mortalité et Taux d’exploitation
4.3 Modèle de recrutement
4.4 Analyse des populations virtuelles
4.5 Prédictions
5. Discussions
6. Conclusions et perspectives
Références bibliographiques
Annexes
Annexe 1 : Récapitulatif des mesures physico·chimiques au niveau des stations d’étude
Estimation des paramètres démographiques des populations de Chrysichthys Ilura/us dans la vallée de l’OUEME
Annexes 2 : Engins et techniques de pêches utilisés pour la capture de C. auratus pendant la montée des eaux
Annexe 3 : Fiche de collecte de données
Annexe 4: Echantillonnage

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