ESTIMATION DE L’INCERTITUDE DE MESURE
Introduction générale
L‟histamine à très faible dose joue un rôle de régulation important dans le système immunitaire de l‟organisme. A teneur relativement élevée, cette substance est très toxique. Elle est à l‟origine de certaines allergies (allergies à effets immédiats) qui provoquent chez l‟homme des troubles respiratoires, des démangeaisons, des troubles de la vigilance, des crampes, des vomissements et de la diarrhée. Trouver une nouvelle méthode efficace qui permettra de donner une réponse à toutes les insuffisances observées dans les méthodes actuelles (instabilité, interférences, longue durée et coût très élevé) de dosage de l‟histamine dans les produits alimentaires (produits halieutiques et dérivés, fromages, etc.) présente un enjeu sanitaire et économique très important. D‟où la nécessité de valider la méthode de dosage de ce composé chimique. C‟est dans ce cadre que s‟inscrivent les travaux d‟expériences présentées dans cette étude. Pour ce faire, nous avons, en un premier temps, donné une simple présentation de lieu de notre stage(CSVPM), en suite quelques connaissances bibliographiques concernant la production d‟histamine, sa genèse et ces effets, tout en mettant l‟accent sur les normes et les méthodes de son dosage. La deuxième partie de ce travail concerne une étude bibliographique qui portera sur la méthodologie de la validation analytique basé sur la notion de l‟erreur totale. En suite une généralité sur la méthode de dosage de l‟histamine et le matériel utilisé. La partie expérimentale a pour objet l’étude de la prévalidation de la méthode pour mettre en évidence les conditions de travail à savoir le domaine de linéarité, la nature de la matrice et la spécificité de la méthode. Puis, nous élaborons les plans d‟étalonnage et de validation sur lesquelles en se basant pour choisir le modèle d‟étalonnage adéquat après la génération de plusieurs modèles, et en fin pour pouvoir calculer les différentes critères de validation et de déterminer le domaine de validité de la méthode, aussi l‟incertitude de mesure a été également estimée à chaque niveau de concentration.
Objectif de la recherche et valorisation
La valorisation des produits de la mer est un atout majeur pour avenir meilleur conciliant la qualité requise des produits finis et l‟exploitation rationnelle des ressources. Les objectifs de la recherche en matière de valorisation visent à :
Entreprendre des travaux pour valoriser les espèces qui peuvent générer une plus value.
Répondre aux priorités des industriels dans le domaine de développement de nouveaux produits et d‟extraction des molécules a haute valeur ajoutée.
Contribuer à la valorisation des produits qui suscitent l‟intérêt des opérateurs dans des secteurs porteurs tel que la chimie fine, l‟industrie pharmaceutique et biomédicale.
Les recherches de formulation, de nouveaux produits peuvent être accompagnées par :
• Des études de faisabilité technico-commerciale.
• Des études de la réglementation et de la définition des normes [1].
Gestion du CSVTPM
Comité de Direction
Chargé de tracer les grandes orientations du Centre, de valider ses programmes, d’activité et d’identifier les moyens et les ressources nécessaires afin de renforcer son fonctionnement.
Comité Scientifique et Technique
Chargé d’accompagner le Centre sur le plan scientifique et technique, d’évaluer périodiquement ses travaux et de lui prodiguer les avis et les conseils afin d’améliorer son efficacité dans l‟accomplissement de ses missions.
Comité Conjoint de Coordination
Chargé d‟assurer le suivi du déroulement des projets retenus dans le cadre de la coopération technique.
Comité mixte de coordination INRH/JICA
Chargé d‟assurer le suivi du déroulement des projets retenus dans la cadre de la coopération technique Maroc-japonaise.
Pôle recherche et développement
Contient un Laboratoire de microbiologie alimentaire qui à comme mission de :
Contrôler les produits au cours du processus de fabrication de la matière première au produit fini.
Améliorer les techniques de fabrication par la surveillance des points critiques sur la chaîne d‟élaboration et évaluation des procédures de nettoyage et de désinfection.
Déterminer la “Date Limite de Consommation (DLC)” des produits de la pêche.
Etudier la stabilité des produits appertisés.
Les effets de l’histamine
L‟histamine est à l‟origine d‟une intoxication dite histaminique. Celle-ci survient lorsque le consommateur mange un poisson contenant de fortes teneurs en histamine. Les symptômes de l‟intoxication histaminique se manifestent comme suit [4] : -Premiers symptômes : rougeur de visage et de la nuque, oedèmes du visage, sensation de brûlure dans la gorge et la bouche, et picotements de la peau -Symptômes intervenant ensuite : maux de tête, étourdissement, palpitations cardiaques -Symptômes secondaires de type gastro-intestinal : nausées, vomissements, diarrhée. Les espèces de poissons riches en histamine appartiennent en grande partie à la famille des : – Scombridés : thon (toutes espèces), maquereau… – Clupéidés : sardinelles, hareng…
Problématique
A cause des faibles niveaux de détection exigés par la réglementation et la nature des matrices dans lesquelles les composés d‟intérêts sont présents la préparation d‟échantillon, la détection et l‟identification des composés à des niveaux de traces sont des aspects des méthodes analytiques. La surveillance de la qualité des produits de la mer est confrontée à la quantification et l‟identification de centaines de molécules ayant des propriétés physico-chimiques différentes dans des matrices variées (telle que l‟histamine). Aussi des méthodes sensibles, sélectives, fiables et engendrant un cout modéré sont nécessaires et représentent un enjeu non négligeable voire même un défi pour les analystes. C‟est dans ce contexte de réglementation de la présence d‟histamine, du respect de la conformité commerciale des produits de la pêche et de la garantie de la sécurité du consommateur, que des méthodes analytiques capables d‟identifier sans ambigüité les teneurs en histamine et de les quantifier à de très faibles niveaux sont très fortement requises. C‟est dans cette même voie que des travaux de mise au point du méthode d’analyses de cette molécule (Méthode spectofluorimétrie) ont démaré au CVTPM pour évaluer le degré de sensibilité de l‟appareil, renforcer le plan de contrôle des produits de la pêche et valider l‟utilisation quotidienne de cette méthode pour une quantification avec une exactitude précise et un degré d‟incertitude acceptable d‟histamine présente dans ces derniers.
La validation analytique
La validation des procédures analytiques quantitatives est, aujourd‟hui, largement répondue dans tous les domaines d‟activité où des mesures sont réalisées. Le champ d‟application de la validation analytique s‟étend à toute procédure d‟analyse utilisée dans le contrôle de la matière première, le contrôle en cours de fabrication, le contrôle des produits intermédiaires et finis et les essais de stabilité de tous les produits. De plus pour tout laboratoire, la validation analytique est une nécessité universellement reconnue, en vue de la garantie d‟un système d‟assurance qualité complet [6].
Définitions
Selon la norme ISO/IEC 17025 : La validation se définit comme la « confirmation par l‟examen et l‟apport de preuves objectives du fait que les prescriptions particulières en vue de l‟utilisation prévue déterminée sont remplies » [7]. Valider, c‟est démontrer que les méthodes correspondent à l‟utilisation pour laquelle elles sont proposées et permettent de minimiser les essais effectués et minimiser les deux risques de premier et deuxième espèces c‟est à dire le risque d‟accepter une procédure qui ne serait pas suffisamment exact ou, au contraire, de rejeter une procédure qui serait fiable.
Objectif de la validation analytique
L‟objectif de la validation est de : – démontrer qu‟elles conviennent aux usages auxquels on les destine [8]. – permettre de donner aux laboratoires ainsi qu‟aux autorités compétentes, les garanties que chaque mesure qui sera réalisée ultérieurement en routine, une fois la procédure validée, sera suffisamment proche de la « vraie valeur » inconnue de l‟échantillon ou du moins comprise dans une limite acceptable, en fonction de la finalité de la procédure. Le but est de minimiser le risque tant au niveau du producteur que du futur consommateur [9].
Linéarité
La linéarité d‟une procédure analytique donnée est „‟ sa capacité (à l’intérieur d’un intervalle de dosage donné) à fournir des résultats directement proportionnels à la concentration/quantité de la substance à analyser (dans l’échantillon) [8]‟‟ sur lequel il a été démontré que la procédure possède une fidélité, une exactitude et une linéarité appropriées.
Exactitude
L‟exactitude d‟une procédure analytique exprime « l’étroitesse de l’accord entre la valeur acceptée comme conventionnellement vraie, ou comme valeur de référence, et la valeur trouvée» [10]. Elle est appelée justesse. La mesure de la justesse est exprimée en termes du biais, celui-ci représentant la différence entre la moyenne des résultats d‟essais et la valeur de référence acceptée.
Fidélité
La Fidélité d‟une procédure analytique exprime « l‟étroitesse de l‟accord (mesure de la dispersion) entre une série de mesures obtenues à partir de plusieurs prises d‟essai provenant d‟un même échantillon homogène, dans les conditions prescrites » [11]. La fidélité traduit uniquement la distribution des erreurs aléatoires et n‟a aucune relation avec la valeur vraie ou spécifiée. La fidélité d‟une procédure analytique est en général exprimée en termes de variance, d‟écart type ou de coefficient de variation d‟une série de résultats de mesure. Aussi elle peut être considérée à 3 niveaux : Répétabilité, fidélité intermédiaire et reproductibilité.
Limite de quantification
Elle correspond à la limite à partir de laquelle la méthode est suffisamment précise pour donner une estimation quantitative satisfaisante d‟une concentration inconnue de la substance à doser.
Intervalle de dosage
L‟intervalle de dosage d‟une procédure d‟analyse est la région entre les niveaux supérieurs et d‟inférieurs (ces valeurs incluses) pour la quelle il a été démontré que la procédure est appropriée quant à son exactitude (justesse+fidélité) et sa linéarité, en utilisant la méthode décrite.
Fonction de réponse
La fonction de réponse traduit à l’intérieur de l’intervalle de dosage, la relation existant entre réponse et la concentration en substance à examiner dans l’échantillon. La fonction de réponse monotone la plus simple qui exprime cette relation est appelé « courbe d‟étalonnage ».
CONCLUSION GENERALE
La méthodologie globale du profil d‟exactitude appliquée pour valider la méthode Spéctrofluorimétrique de dosage de l‟histamine dans la chaire de poisson est mieux adaptée aux enjeux de la validation, à savoir la satisfaction des besoins des services demandeurs tout en contrôlant le risque de laboratoire. Elle permet de décider la validité de la méthode seulement à partir d‟une illustration graphique sans qu‟aucun test d‟hypothèse ne soit effectué. Et elle permet non seulement de simplifier l‟approche de validation d‟une procédure mais aussi l‟estimation de l‟incertitude de mesure sur la base des données de validation. Alors le profil d‟exactitude peut être considéré comme un outil de décision pour accepter ou rejeter une méthode selon son usage prévu. Dans notre travail, une méthode de dosage de l‟histamine a l‟objet de validation analytique par l‟approche du profil d‟exactitude. En premier lieu, nous avons pu démontrer la non spécificité de la méthode et déterminer l‟intervalle de linéarité qui s‟étend entre 5 et 20mg/l. Après nous avons effectué un plan d‟étalonnage pour générer plusieurs modèle d‟étalonnage de chaque série (le jour) qui permet de relier la réponse analytique (Fluorescence) à la concentration introduite. Le modèle retenu est le modèle linéaire simple qui donne des résultats très satisfaisants. En deuxième lieu, l‟établissement des deux intervalles de tolérance basse et haute en utilisant les paramètres statistiques telles que le biais relatif et le coefficient de variation de la fidélité intermédiaire pour une attente d‟une proportion de 95% des résultats futurs soit comprise entre les limites d‟acceptation de ±15%, nous a permis de construire le profil d‟exactitude. Le profil d‟exactitude construit à l‟issue de ce travail caractérisant la méthode de dosage d‟histamine, est validé dans un intervalle de concentration allant de la limite inférieure de quantification, estimée égale à 6, 3257 ppm, vers la limite supérieure de quantification égale à 20 ppm. Dans cet intervalle l‟analyste peut garantir que la méthode quantifiera de façon acceptable les échantillons reçus. Dans le même contexte, nous avons calculé l‟incertitude de la méthode. La valeur de l‟incertitude calculée se trouve incluse dans la limite d‟acceptation ± 5%. Ce qui nous permet de déclarer que cette méthode peut être utilisée dans le contrôle de qualité de routine. Enfin, nous estimons que le fait de rassembler la validation et l’incertitude dans la même approche permet à l’analyste de contrôler le risque d’utiliser cette méthode d’analyse en routine et d’avoir une information complète sur ses performances.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : PRESENTATION DU CSVTPM (LIEU DE STAGE)
I. MISSIONS ASSIGNEES
II. OBJECTIF DE LA RECHERCHE ET VALORISATION
III. STRUCTURES DE L’INRH
III.1 NIVEAU CENTRAL
III.2 NIVEAU REGIONAL
IV. GESTION DU CSVTPM
IV.1 COMITE DE DIRECTION
IV.2 COMITE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
IV.3 COMITE CONJOINT DE COORDINATION
IV.4 COMITE MIXTE DE COORDINATION INRH/JICA
V. ORGANISATION DU CSVTPM
V.1 POLE D’INGENIEUR
V.2 POLE RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT
V.3 POLE CONTROLE DE LA QUALITE
VI. COOPERATION DE CSVTPM
VI.1 SUR LE PLAN NATIONAL
VI.2 SUR LE PLAN INTERNATIONAL
PARTIE 2 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. HISTAMINE
I.1 LA GENESE DE L’HISTAMINE DANS LES POISSONS
I.2 LES EFFETS DE L’HISTAMINE
I.3 LES FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DES BACTERIES
I.3.1 LA TEMPERATURE
Université Sidi Mohammed Ben Abdellah
I.3.3 L’ACTIVITE DE L’EAU
I.3.4 LE POTENTIEL D’HYDROGENE (PH)
I.4 ASPECTS REGLEMENTAIRES ET NORMATIFS
I.4.1 METHODES DE DOSAGE
I.4.2 METHODES D’INTERPRETATION
II. PROBLEMATIQUE
III. LA VALIDATION ANALYTIQUE
III.1 DEFINITIONS
III.2 OBJECTIF DE LA VALIDATION ANALYTIQUE
III.3 TEXTES DE REFERENCES POUR LA VALIDATION ANALYTIQUE
III.4 CRITERES DE VALIDATION
III.4.1 SPECIFICITE
III.4.2 LINEARITE
III.4.3 EXACTITUDE
III.4.4 FIDELITE
III.4.5 LIMITE DE QUANTIFICATION
III.4.6 INTERVALLE DE DOSAGE
III.4.7 FONCTION DE REPONSE
IV. PRINCIPE DE LA METHODE DU PROFIL D’EXACTITUDE
IV.1 GENERALITEE
IV.2 DOMAINE D’APPLICATION
IV.3 ETAPE DE LA VALIDATION ANALYTIQUE BASEE SUR LE CONCEPT DE L’ERREUR TOTALE
IV.4 AVANTAGES DE L’APPROCHE DE L’ERREUR TOTALE
IV.5 PLANS D’EXPERIENCES
IV.6 CALCULER LES CRITERES DE VALIDATION
IV.6.1 ANALYSE DE LA FONCTION DE REPONSE ET PREDICTION INVERSE
IV.6.2 CALCUL DE LA JUSTESSE ET DE LA FIDELITE
IV.6.3 CALCUL DES INTERVALLES DE TOLERANCE
IV.6.4 CONSTRUCTION DU PROFIL D’EXACTITUDE ET DECISION
IV.6.5 CALCUL DE LA LIMITE DE QUANTIFICATION
IV.7 ESTIMATION DE L’INCERTITUDE DE MESURE
IV.7.1 CONCEPT D’INCERTITUDE
IV.7.2 INCERTITUDE ET ERREUR
IV.7.3 CALCUL D’INCERTITUDE
PARTIE III : VALIDATION DE LA METHODE DE DOSAGE D’HISTAMINE PAR PROFIL D’EXACTITUDE
I. MATERIELS ET METHODE I.1 METHODE DE LERKE ET BELL
I.1.2 PRINCIPE
I.1.3 REACTIFS ET LEURS PREPARATION
I.2 MATERIELS DU LABORATOIRE
I.3 MODE OPERATOIRE
I.4 EXPRESSION DES RESULTATS
II. VALIDATION AU MOYEN DU PROFIL D’EXACTITUDE
II.1 PREVALIDATION
II.2 PLAN D’EXPERIENCES
II.3 FONCTION DE REPONSE
II.4 PREDICTION INVERSE
II.5 CALCUL DE LA JUSTESSE
II.6 CALCUL DE LA FIDELITE
II.7 CALCUL DES INTERVALLES DE TOLERANCE
II.8 CALCUL DE LA LIMITE DE QUANTIFICATION
III. ESTIMATION DE L’INCERTITUDE
CONCLUSION GENERALE
Télécharger le rapport complet