Estimation de l’état de la population d’Alose feinte du Rhône (Alosa fallax rhodanensis)

Contexte, conséquences et objectifs 

Comme dans la plupart des pays du monde, les cours d’eau ont toujours été un atout pour les villes. En France, les cours d’eau ont eu plusieurs fonctions, la défense, la navigation et l’activité économique (Di Pietro, 2019). Les débuts de l’utilisation fluviale commencent depuis l’antiquité. À cette époque l’utilisations des rivières naturelles était maximal, avec peu de modification de la voie d’eau. Cependant, 2 types de problèmes étaient rencontrés. Des obstacles naturels en raison de pente, du terrain variable posant des difficultés à la remontée mais aussi des débits d’eau saisonniers qui obligent une navigation intermittente. Des obstacles politiques existaient aussi, mais qui disparaîtront à la révolution qui ont cependant entrainé des luttes entre les corporations au niveau des péages et/ou moulins.(Di Pietro, 2019).

À l’origine, la navigation fluviale est une navigation de bassin. Chaque bassin est une unité géographique et économique. Il n’existe alors que peu ou pas de possibilité de passer de bassin en bassin sauf en transport routier. Face à ça, de nouvelles techniques se mirent en place au cours de l’histoire : écluse, canal à bief, ouvrage submersible, canalisation des rivières.(Frémont, 2012) Aujourd’hui encore, les grands axes de circulation que représentent les fleuves tels que le Rhône sont indispensable à l’acheminement de frêt.

Cependant, l’ensemble de ces aménagements ne sont pas sans conséquence sur la biodiversité autochtone sédentaire mais aussi migratrice. Les populations de poisson migrateur par-delà leur valeur patrimoniale tel que le saumon, la lamproie ou encore l’Alose sont aussi et avant tout des indicateurs de la qualité de l‘ensemble du bassin hydrographique et de son bon fonctionnement.(DREAL AuvergneRhône-Alpes, 2016) Auparavant, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle les populations d’aloses étaient en abondance sur le Rhône tout comme sur les affluents allant sur l’Isère, la Drôme, la Saône.(Blanchard, 1866) Comme évoqué précédemment, c’est au milieu du XXe siècle que le fléchissement des populations se fait ressentir sur l’ensemble du linéaire fluvial avec la construction des premiers barrages et des aménagements du bassin rhodanien.(Larinier et al., 1978)

C’est alors dans ce contexte de tension qu’une attention particulière doit être accordé. En effet, le classement par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) des espèces migratrices présentes sur le bassin rhodanien devient préoccupant.

Pour répondre et éviter l’extinction de ses espèces, la gestion de la migration est pilotée sur l’ensemble du bassin hydrographique par la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement-Délégation (DREAL) du bassin Auvergne Rhône-Alpes et établi par le Comités de Gestion des Poissons Migrateurs (CoGePoMi). C’est à lui que revient la tâche d’élaborer, mais aussi d’effectuer le suivi des Plans de Gestion des Poissons Migrateurs (PlaGePoMi). Les plans successifs d’une durée de 5 ans commencés en 1995 doivent fixer les mesures et travaux à effectuer pour garantir une bonne reproduction, un bon développement et une bonne circulation des espèces cibles. Ce plan de gestion s’appuie sur d’autres politiques en lien avec la gestion des milieux aquatiques comme le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eau (SDAGE) et reprend aussi dans certains cas des dispositions de plan de gestion de d’autres secteurs.

L’étude 

Durant le stage, une population d’alose feinte du Rhône a été suivi de mai à juin. Les aloses appartiennent à la famille des Clupéidés, on en dénombre deux espèces sur notre territoire, la Grande alose (Alosa alosa) et l’Alose feinte de Méditerranée (Alosa agone). Pour cette dernière, sa présence est endémique à la région qui en porte le nom. À noter qu’aujourd’hui l’Alose feinte de Méditerranée était appelée jusqu’en 2019 Alose feinte du Rhône. Cette dénomination porte toutes fois des interrogations et ceux même avec l’évolution de la génétique dans le domaine de la classification.

Selon l’étude de (Le Corre et al., 1998) la distribution ainsi que la valeur moyenne des branchiospines des aloses du bassin rhodanien fait apparaître un seul groupe d’individus que l’on rattache à l’espèce Alosa fallax. Cette étude reste cohérente avec celle de (Le Corre et al., 1997) qui a étudié sur 2 000 individus, les critères morphologiques et la biométrique de l’alose. Enfin « l’analyse des fréquences alléliques pour les loci MPI et HBA montre clairement que les aloses du Rhône appartiennent au groupe des A. fallax »(Le Corre et al., 1998) Néanmoins, d’autres études remettent en question cette classification. C’est pour cela que dans ce rapport, nous parlerons d’Alose feinte du Rhône comme le plus souvent évoqué dans la bibliographie.

Matériel & Méthode 

Suivi in situ de l’estimation de l’état de la population 

Les paramètres abiotiques 

L’acte de reproduction de l’alose est un phénomène unique en son genre et comme pour toute espèce essentielle pour leur survie. Cet acte de reproduction particulier est appelé «bull» avec des variations possibles dans l’appellation selon les régions.

Les aloses étant des poissons lucifuges, les bulls ne sont observables que durant la nuit. L’eau doit être comprise aux alentours de 16 °C à 25°C ce qui varie selon les espèces le débit lui doit être lotique de l’ordre de 0,5 à 2 m/s quant à la hauteur d’eau celle-ci peut atteindre de 0,8 m à 2m. Enfin, un point clé dans le choix d’une zone de fraie même forcé est dû à la granulométrie du fond du lit. En effet, les graviers et enrochements étant le support de fixation des œufs, celui-ci ne doit être en aucun colmaté.

Localisation des zones de fraies 

Pour des questions de sécurité, le travail a toujours été réalisé en binôme. Or nous n’étions que 4 stagiaires pour réaliser le suivi. La zone d’études a donc été la même que les années précédentes. La Figure 5 montre les 2 zones (F5 et F2) qui ont été le plus largement inspecté durant les mois de suivi. En effet, les conditions abiotiques énoncées au-dessus étaient le plus adéquat sur c’est deux zones.

Le suivi s’effectue chaque année sur une portion de la basse Cèze, à six kilomètres environ de la confluence avec le Rhône. La zone de fraie étudiée se situe en aval du seuil de Chusclan.

Le seuil est un ouvrage qui autrefois servait à faire tourner la roue à aube du moulin aujourd’hui disparu. Ce site a été choisi, car le seuil est un obstacle infranchissable pour les aloses. En effet comme le montre l’ ANNEXE II le seuil possède une passe à poisson qui est cependant complétement inefficace car non adapté pour ces individus, celui-ci possède des marches trop hautes et un dénivelé trop important. Par conséquent, les aloses viennent donc théoriquement se concentrer et se reproduire à sa base, dans des frayères dîtes «de substitution» ou frayères «forcées». À l’origine, les cascades du Sautadet étaient la limite naturelle infranchissable pour les aloses de la Cèze . Cette limite se situe à vingt-quatre kilomètres plus en amont de la confluence.

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Table des matières

Introduction
Contexte, conséquences et objectifs
L’étude
Matériel & Méthode
Suivi in situ de l’estimation de l’état de la population
Les paramètres abiotiques
Localisation des zones de fraies
Des suivis annexes
Reconnaissance et comptage des bulls
Protocole du suivi
Résultats et interprétations
Le suivi sur le seuil
Suivi à Codolet
Discussion
Le suivi
Le protocole
Conclusion
Bibliographie

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