ESTIMATION DE LA VULNERABILITE AU SEIN DE NOS QUATRE COMMUNES 

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Démographie

Avec une population totale de quasiment 500 000 habitants pour une superficie de presque 6000 km² (INSEE, 2020) la Manche peut être considérée comme un département à faible densité de population (84 habitants par km² contre 113 pour la moyenne nationale). Malgré tout, la démographie du département est actuellement en croissance – modérée – à la faveur essentiellement d’un solde naturel positif mais aussi grâce à une arrivée importante de retraités – essentiellement franciliens – sur le littoral. Ainsi, entre les années 1999 et 2012, le département a vu sa population augmenter de plus de 30 000 résidents (Guillemin et al., 2018). Néanmoins, ce ne sont pas les grandes villes – telles que Cherbourg-en-Cotentin, Saint-Lô ou Granville, ni les espaces les plus ruraux – tels que les marais du Cotentin et du Bessin – qui ont gagné des habitants, ce sont surtout les espaces périurbains des campagnes (voir figure 2). Cependant, pour ce qui est de notre zone d’étude – le littoral – elle semble à part de ces différentes dynamiques. En effet, le littoral manchois connaît aujourd’hui une croissance démographique majeure et une capacité d’attraction très importante. Il s’agit surtout de la frange littorale qui s’étend du Mont-Saint-Michel à Agon-Coutainville qui gagne aujourd’hui des habitants. Cette croissance provient en partie de Manchois quittant la ville, mais également de personnes venues de l’extérieur du département, en particulier d’Ile-de-France (Guillemin et al., 2018). Concernant l’âge de la population, le département connaît un vieillissement général de sa population avec une diminution de la part des moins de 20 ans.

Géologie

La département ne présente pas d’unité géologique. En effet, il appartient à deux domaines géologiques distincts (voir figure 3) :
• Le Bassin parisien dans sa partie Est. Il est composé de terrains carbonatés jurassiques et crétacés. Ses roches les plus anciennes se sont formées il y a 150 millions d’années.
• Le Massif armoricain à l’Ouest et au Nord. La Manche est située dans la partie la plus au Nord de ce dernier, le domaine nord-armoricain. Le Massif armoricain appartient à l’ensemble hercynien. On rencontre au sein de ce domaine nord une vaste variété de roches ainsi que des formations volcaniques anciennes. Il s’est formé il y a plus de 500 millions d’années et est composé de roches du Briovérien.

Relief et zones basses

La présence de deux assises géologiques à des conséquences sur le relief de notre département, qui se révèle assez hétérogène. En effet, on note qu’il s’élève du littoral vers l’intérieur. Pour la partie Nord-Cotentin, de manière générale les côtes sont basses, on a ainsi une bande littoral se déroulant parfois sur quelques centaines de mètres, suivie d’un espace arrière-littoral disposant d’une topographie marquée. Pour la Baie des Veys, l’altitude est très faible. Ainsi pour l’ensemble de nos quatre communes d’étude, ont dispose d’importantes zones basses en arrière du littoral. Ces zones sont humides et bien souvent inondées l’hiver (voir figure 4).

Les côtes de la Manche

Les côtes de la Manche s’étendent sur plus de 570 kilomètres, dont 300 sont anthropiques et 270 restent des côtes naturelles (Cerema, 2019). On a une très grande variété structurale et morphologique. Ainsi, « pour l’essentiel, le dessin actuel des rivages est lié aux fluctuations du niveau marin durant les derniers épisodes quaternaires » (Bavoux, 1997).
On peut ainsi distinguer cinq grands types de faciès littoraux :
• Les côtes rocheuses élevées
On les retrouve au Nord de la presqu’île du Cotentin, avec des caps tels que celui de La Hague ou le promontoire du Nez de Jobourg. Au niveau de la côte Ouest, on retrouve seulement quatre zones de côtes rocheuses élevées : ce sont les caps de Flamanville, du Rozel et de Carteret ainsi que la pointe du Roc à Granville.
• Les côtes rocheuses basses
Par exemple, entre Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue, aucune falaise vive n’est présente.
• Les côtes basses sableuses
Il s’agit ici des plages, des havres ainsi que des dunes. Elles sont également importantes, et sont les plus vulnérables aux risques littoraux. A l’Ouest du Cotentin s’étend la Côte des Havres qui englobe l’ensemble de la côte Ouest. Elle est à 80% constituée de secteurs sableux et de dunes. « Le cordon dunaire est alimenté par des houles dominantes du nord-ouest et progresse en direction du sud. Il résulte de puissantes accumulations effectuées principalement durant les périodes glaciaires du Quaternaire. Les dunes y sont peu élevées, généralement inférieures à 25 m, sauf lorsqu’elles montent à l’assaut des falaises mortes, atteignant 62 m près de Carteret et même 80 m au fond de l’anse de Vauville » (Bavoux, 1997).
• Marais et polders
Très présents dans le département, les marais et polders sont principalement représentés par la baie des Veys, se trouvant au Sud-Ouest (on pourrait citer avant bien sûr la baie du Mont Saint-Michel mais elle ne sera pas ici étudiée). Elle constitue un ensemble de « 32 000 ha de marais dans une très ancienne aire de subsidence exploitant la faiblesse structurale entre le massif ancien et sa couverture sédimentaire ; débouché de quatre cours d’eau anastomosés, la Douve, la Taute, la Vire et l’Aure, elle a été peu à peu emplie par l’apport de matériaux détritiques, sables, galets ou tangue, permettant aux hommes une conquête patient sur la mer » (Bavoux, 1997). Cet ensemble est en cours d’accrétion et la progression de sa schorre est donc régulière. Il s’agit de milieux biologiquement riches et diversifiés. En outre, le marnage y est très important.
• Les côtes anthropisées
Il s’agit des côtes présentant des ouvrages de protection, c’est-à-dire l’ensemble des ouvrages et aménagements littoraux (digues, épis, etc). Elles font donc partie intégrante des côtes précédemment citées. Néanmoins, c’est essentiellement sur les côtes basses sableuses que l’on retrouve ces ouvrages de protection.

Contexte climatique

La Manche est caractérisée par un climat océanique tempéré typique de la côte atlantique française. Les précipitations, températures, vents et l’ensoleillement sont fortement conditionnés par la mer. Le département dispose de faibles amplitudes thermiques. Les hivers y sont doux et les étés relativement frais. Des précipitations sont présentes toute l’année pour un total allant entre 700 et 900 mm/an (DREAL Normandie, 2015). Elles sont réparties sur 150 jours en moyenne. Les vents dominants du Cotentin sont surtout des vents d’Ouest, ils sont quotidiennement ressentis. Sur la carte ci-dessus (voir figure 5), la force du vent est fractionnée en quatre groupes de vitesse, allant de calme (<1,5 m/s) à fort (>8,0 m/s).
Les rayons de la rose des vents indiquent la direction du vent. La longueur du rectangle est proportionnelle à la fréquence de vitesse. Pour l’ouest, le chiffre 8,3 indique le pourcentage de vent faible sur la côte Ouest de la Manche).
Les températures et les précipitations connaissent ainsi une variabilité saisonnière. La période estivale s’étend d’août à septembre et est plus sèche. Tandis que la période humide s’étend tant d’octobre à décembre reçoit davantage de précipitations. « En hiver, la migration vers le Sud et le creusement de la dépression d’Islande est synonyme d’un surcroît d’humidité et de vent dans une ambiance rafraîchie. En été, la remontée vers le Nord de l’anticyclone des Açores assure un temps plus agréable » (DREAL Normandie, 2015). Néanmoins, des épisodes de sécheresses, inondations, de tempêtes violentes, de vagues de froid et de canicules ont déjà été recensés.
En outre, la diversité spatiale est importante pour caractériser le climat de la Manche (Cantat et al., 2001). En effet, la frange littorale dispose d’un climat distinct de la partie continental. On parle ainsi de climat côtier. Il s’établit sur une bande de quelques kilomètres de large le long du littoral. L’ambiance climatique y est marquée par la présence de masses d’air constamment chargées d’humidité (voir figure 6).
Cette bande côtière est en général moins touchée par les précipitations qui se déversent plus en arrière des côtes. Les températures subissent ici très fortement l’effet modérateur de la mer de la Manche : les hivers sont beaucoup plus doux avec des gelées très rares et les étés connaissent très peu de fortes chaleurs. En effet, comme on peut le voir sur la figure, ci-dessous (voir figure 7), la Pointe de la Hague, connaît un cumul de précipitations annuel, de jours de précipitations et de gelée beaucoup plus faibles que des communes se trouvant dans l’intérieur des terres telle que Coutances.
Sur les côtes, le vent est souvent omniprésent. Le régime de vent dominant est de secteur Sud-Ouest à Ouest, ceci est surtout vrai pour la façade Ouest du Cotentin qui est surexposée au vent avec les grands flux d’Ouest. Le régime des vents mais aussi des houles est donc fortement influencé par le courant perturbé atlantique.

Le premier département agricole de France

En 2019, l’agriculture occupait en moyenne 70% de l’espace de la région Normandie contre 53% pour les autres régions de la France métropolitaine, soit plus de 2 millions d’hectares valorisés par l’agriculture, ce qui fait de la Normandie, la première région française en terme de surface agricole utile (SAU) (Chambres d’agriculture de Normandie, 2020). Ceci s’explique par une urbanisation modérée ainsi que par l’absence de massifs montagneux et d’une faible part de forêts. La Manche occupe une place de choix au sein de la région puisqu’elle est le premier département agricole français, avec près de 440 000 ha de surface dédiés à l’agriculture, soit 73 % du territoire (Agreste, 2018). Le département concentre ainsi un tiers des exploitations agricoles de l’ensemble de la région Normandie.
Comme l’ensemble du monde agricole français, la société agricole manchoise s’est beaucoup transformée au cours des dernières décennies. Elle s’est tertiarisée, la part des employés a ainsi aujourd’hui dépassé celle des agriculteurs qui était auparavant la plus importante. Néanmoins, le nombre d’exploitations agricoles reste conséquent. En 2019, la Manche regroupe 5440 exploitations dites professionnelles, dont la surface moyenne est de 71 hectares (Guillemin et al., 2018).
La réduction du nombre d’agriculteurs s’explique par de nombreux départs en retraite mais également par le développement des formes sociétaires, c’est-à-dire la présence de plusieurs coexploitants se regroupant sur une même exploitation. Ainsi ce sont aujourd’hui les grandes (une production brute standard supérieure à 100 000 €) et moyennes exploitations (une production brute standard située entre 25 000 et 100 000 €) qui dominent en nombre, comparé aux petites exploitations (une production brute standard inférieure à 25 000 euros) qui sont déjà inférieures numériquement et qui continuent à décroître.
Les productions qui caractérisent le département en terme de productivité sont aujourd’hui le lait (3500 producteurs et 241 000 vaches laitières en 2018), la Manche représentant à elle seule 40 % de la production du lait normand. Viennent ensuite, les viandes bovines (65 000 tonnes en 2018), le département concentre à lui seul le tiers des effectifs de bovins normands ainsi que l’élevage de porcs (66 000 tonnes). L’importance des troupeaux explique ainsi la prédominance des prairies, elles dominent dans une bonne partie de la Manche, et occupent plus de 60 % des surfaces agricoles (voir figure 8).
La production de légumes n’est pas non plus à négliger. En effet, avec 165 000 tonnes produites par 450 maraîchers en 2018, la Manche concentre près des trois quarts de la production légumière de la Normandie.
Enfin, les grandes cultures (céréales, oléagineux et protéagineux) sont peu présentes dans la Manche et sont même en régression , car le poids de l’élevage fait que la majorité des terres sont occupées par les cultures fourragères et les prairies.
Néanmoins, au cours des dernières décennies, la géographie agricole de la Manche ainsi que les paysages agraires se sont modifiés. « L’intensification de la production dans les élevages laitiers s’est traduite par une substitution progressive des prairies permanentes par la culture du maïs fourrager, associée au développement de la prairie temporaire et de la culture céréalière » (Guillemin, 2018).
Malgré cela, les superficies toujours en herbe sont encore très importantes dans la Manche, même si elles ont diminué au profit des terres labourables (qui ont progressé notamment pour la culture des oléagineux). Mais si la poussée des grandes cultures reste la principale raison de la disparition des prairies, l’artificialisation des sols progresse également. Or, les terres agricoles consommées par l’urbanisation sont majoritairement des prairies.

Les quatre communes d’étude

Dans le cadre de ce mémoire, quatre communes d’étude ont été sélectionnés (voir figure 1). Leur point commun est d’être plus ou moins vulnérables aux deux aléas et de présenter des enjeux agricoles. Mais, malgré leur proximité, leurs caractéristiques diffèrent en termes de géomorphologie, d’hydrodynamisme, et des cultures pratiquées. Les limites des sites reprennent les limites administratives actuelles des communes, sauf pour Gouville-sur-Mer. Pour cette dernière, nous avons repris ses anciennes limites communales. En effet, elle est devenue une commune nouvelle en 2019 en s’élargissant aux territoires d’Anneville-sur-Mer, Montsurvent et Servigny. Or, cela aurait supposé l’étude d’un territoire bien trop large.
Afin d’identifier au mieux ces sites d’études, il est nécessaire de présenter leurs différents contextes géophysiques, les risques et d’identifier les principaux enjeux agricoles.

Site d’étude n°1 : Réville

Réville se trouve sur la façade Est du Nord-Cotentin, au Nord de la rade de Saint-Vaast-la-Hougue et au sud de Montfarville. Sa limite communale avec Saint-Vaast-la-Hougue est formée par l’embouche de la Saire, petit fleuve côtier parcourant le bocage normand sur une longueur de 30,6 km.

Contexte géophysique

La commune est localisée dans la cellule hydrosédimentaire de Saint-Vaast-la-Hougue. Sa superficie est de 10,55 km². D’un point de vue climatique, les vents les plus forts et les plus fréquents sur la commune sont de secteur Ouest. Le relief de ce territoire est plat, avec une altitude moyenne oscillant entre 7 et 10 mètres. Ainsi, « la topographie des lieux, pratiquement sans aucun relief, fait que l’eau est très souvent présente sous forme de marais, prés marécageux, fossés inondables et zones humides » (PPRL des communes de Saint-Vaast-la-Hougue, Quettehou et Réville, 2016).
Elle compte cinq kilomètres de littoral sur la côte orientale et deux kilomètres entre l’embouchure et la Pointe de Saire. Plus précisément, Réville est située à sur une plate-forme littorale2 faible pente vers la mer. La nature de son trait de côte est majoritairement sableux, même si des côtes rocheuses sont présentes. La commune à la particularité de ce diviser en deux côte d’orientations différentes :
• La côte Est (voir figure 9) entre l’Anse de Landemer et la Pointe de Saire qui s’étend sur 5 kilomètres. « Le rivage, peu découpé, est marqué par une succession d’anses peu profondes bordées par un cordon dunaire. La plage et lestant sont sablonneux avec quelques affleurements de rochers de granit. Le secteur arrière dunaire présente un paysage sans relief constrasté, dominé par la présence de terres agricoles » (PPRL des communes de Saint-Vaast-la-Hougue, 2 Plate-forme littorale (ou platiner rocheux) : il s’agit d’une surface en faible pente au pied d’une falaise taillée dans la roche par les vagues et la météorisation subaérienne.
Quettehou et Réville, 2016)). La nature de son trait de côte est majoritairement sableux, même si des côtes rocheuses sont présentes.
• La côte Sud de Réville, entre la Pointe de Saire et l’embouchure de la Saire. Elle s’étend sur environ 2 km. Ainsi, « le rivage est relativement linéaire. L’estran sablonneux est ponctué de quelques affleurements granitiques » (PPRL des communes de Saint-Vaast-la-Hougue, Quettehou et Réville, 2016).
D’un point de vue géologique, les différentes formations géologiques dominantes au sein de la commune sont des couches de galets, de grès et de sable du Trias, et des grès et schistes du Cambrien et du Briovérien moyen et inférieur. sur la façade Est du Nord-Cotentin.

Risques

La commune est en proie comme les trois autres à des risques littoraux majeurs. Néanmoins, le fait qu’elle s’inscrive dans un Plan de Prévention des Risques littoraux (P.P.R.L.) – englobant également les communes de Saint-Vaast-la-Hougue et Quettehou – souligne leur importance. De fait, le trait de côte de la commune est très artificialisé, on retrouve des épis, des digues, des enrochements (voir figure 10) et même des traverses de chemin de fer. Ces aménagements sont anciens, puisque dès le 17ème siècle, un ensemble de digues est crée à l’intérieur des terres, appelées « digues de salines ». Elles sont chargées de « protéger les prés et labours des salines et marais côtiers. Ces salines bordent les dernières maisons du villages et s’étendent vers l’intérieur » (PPRL des communes de Saint-Vaast-la-Hougue, Quettehou et Réville, 2016).

Site d’étude n°2 : Surtainville

Surtainville est située sur la côte Ouest de la manche. Elle occupe une superficie de 14,60 km². Cette dernière est localisée au sein de la Côte des Havres (appelée également Côte des Isles), ruban quasiment rectiligne s’étalant sur environ 85 kilomètres du cap de Flamanville jusqu’à Granville.

Contexte géophysique

« Un talus de solifluction, des surfaces sableuses, interrompues par quelques zones marécageuses et des dunes basses », voilà comment Pierre Brunet (1963) introduit Surtainville Ainsi, la commune est située sur la côte Ouest de la Manche. Elle occupe une superficie de 14,60 km². Cette dernière est localisée au sein de la Côte des Havres (appelée également Côte des Isles), ruban quasiment rectiligne s’étalant sur environ 85 kilomètres du cap de Flamanville jusqu’à Granville. Le trait de côte de la commune est dominé par une longue plage de 10 kilomètres qui s’étire au fond de l’anse de Surtainville, dont les limites sont le Cap du Rozel au Nord, et au Sud le Cap de Carteret. Cette plage est constituée d’un sable très fin, et on y retrouve un large cordon de galets d’une dizaine de mètres de largeur. Un cordon dunaire arrière-littoral est présent, élément caractéristique de la côte Ouest et fait office de digue. Ces dunes oscillent entre 3 et 18 mètres de hauteur. A l’arrière de ces dunes, sont présentes les mielles3. L’altitude de la commune est assez marquée, elle est en moyenne de 10 mètres. En effet on a une bande littorale d’environ 1 kilomètre disposant de faibles altitude puis la partie arrière de la commune est constituée de coteaux dont la hauteur maximale est de plus de 80 mètres à certains endroits.
Concernant la géologie, la partie Ouest du Cotentin sur laquelle se situe la commune appartient au Massif armoricain. Le Cap du Rozel est constitué d’un socle granitique, tandis que la côte Ouest de celui-ci est constitué d’alluvions récentes adjointes à un socle de grès et de quartzite.

Risques

La commune de Surtainville sont fortement exposées aux aléas marins. Le recul du trait de côte de Surtainville est facile à constater. Le cordon dunaire se trouvant à l’arrière de la plage protège les terrains bas de la submersion marine. Or, l’érosion des dunes est extrêmement visible, on remarque de nombreuses brèches. Ainsi, la fragilisation des dunes par l’érosion favorise la submersion. Par exemple, en janvier 2021, une brèche s’est creusée dans le cordon dunaire. Elle atteint en février 2021 les six mètres de large (voir figure 13 ci-dessous). Ce phénomène est dû à la mer ainsi qu’à un débordement de nappe qui a fragilisé le pied de dune. Le sol sableux renforce les impacts de ces derniers. Des aménagements coûteux et peu pérennes ont été mis en place : enrochements, épis et digues. Des débordements de nappes sont également très fréquents l’hiver et causent souvent l’inondation des champs de la commune.

Agriculture

L’agriculture occupe une surface importante de la commune. Comme le montre la figure 16, ce sont les herbages destinés à l’élevage qui dominent, néanmoins Surtainville est une commune maraîchère. En effet, on y trouve une production légumière à forte valeur ajoutée (carottes et poireaux essentiellement), à celle-ci sont combinées les prairies. Cette culture de légumes a pu prospérer grâce à un micro-climat d’abri. Cette dernière nécessite des sols sableux, ce qui explique le fait que beaucoup d’exploitations soient localisées dans les dépressions arrière-dunaires, comme le montre le champ de poireaux de la figure 15.
Néanmoins, dans l’arrière-pays, les coteaux agricoles sont également dominés par le maraîchage. Ainsi, la commune présente des paysages plutôt ouverts composés d’un maillage de petits openfield littoraux aux cultures légumières variées et de pâtures de prés-salés et d’herbages traditionnels sur les coteaux. Aussi, on note depuis ces dernières décennies une évolution des paysages agricoles de par le développement important des cultures sous serres (voir figure 14). Elles apportent comme à Réville, un côté industriel à ces paysages maraîchers.

Site d’étude n°3 : Gouville-sur-Mer

Gouville-sur-Mer se trouve sur la côte Ouest du Cotentin, où elle occupe une superficie de 18,54 km². Elle est située entre les communes d’Anneville-sur-Mer au Nord, de Blainville-sur-Mer au Sud et de Boisroger à l’Est.

Contexte géophysique

Le trait de côte de la commune est composé uniquement d’une plage de 6 kilomètres. Cette côte sableuse est constituée d’un étroit cordon littoral avec à l’arrière un massif dunaire en bon état de conservation. Ce dernier est d’ailleurs protégé par ZNIEFF de type 1 nommée « la dune de Gouville-sur-Mer ». Néanmoins, au-delà de cette impression de monotonie, on trouve une diversité de milieux littoraux sablonneux, avec dunes fixées, dunes en voie de fixation mais aussi vieilles dunes en cours de boisement. Le relief de la commune est peu marqué, avec une altitude variant entre 0 et 45 mètres. Les points les plus hauts se trouvent sur la partie Est de la commune, zone bocagère et partie la plus éloignée de la mer.
Concernant la géologie, sa partie Est est composée de roches anciennes appartenant au Massif Armoricain (falaise morte), et l’Ouest de sédiments fluvio-maritimes récents. Les dunes recouvrent quant à elles un sol tourbeux et argileux.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : PRESENTATION DU SUJET ET DU TERRAIN D’ETUDE 
1.1 – Le sujet
1.2 – Le secteur d’étude
PARTIE 2 : ETAT DE L’ART 
2.1 – Le risque en agriculture
2.2 – L’agriculture littorale : une agriculture spécifique
2.3 – La notion de risque
2.4 – L’aléa submersion marine
2.5 – L’aléa débordement de nappe
2.6 – Submersion marine et débordement de nappe dans la Manche
2.7 – Effets futurs du changement climatique sur ces deux aléas
2.8 – Les dommages agricoles
PARTIE 3 : METHODOLOGIE 
3.1 – Protocole et réalisation du mémoire
3.2 – Données utilisées
PARTIE 4 : ESTIMATION DE LA VULNERABILITE AU SEIN DE NOS QUATRE COMMUNES 
4.1 – La part des enjeux agricoles exposés aux aléas
4.2 – Résultats obtenus : des communes inégalement exposées
4.3 – Limites de notre méthode
4.4 – A l’échelle des exploitations agricoles : des critères pouvant jouer sur la vulnérabilité
PARTIE 5 : ANALYSE DES ENTRETIENS PAR THEMES 
5.1 – La grille d’entretien : un outil pour entrer dans l’étude
5.2 – Méthode d’analyse
5.3 – Résultats 1
CONCLUSION GENERALE 
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE 

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