Estimation de la biomasse de Penaeus monodon dans des bassins de grossissement

L’exploitation des ressources marines vivantes en milieu aquatique a été débutée depuis fort longtemps ; mais elle a été faite sous forme de cueillette au départ comme ce qui s’est passé sur terre avant que l’agriculture ait été crée. Débutées seulement au milieu des années 70 les industries de crevetticulture produisent actuellement 25 à 28 % des crevettes livrés aux marchés mondiaux (Randriamiarisoa, 2008). D’après CDCC (2001), la crevetticulture a été réalisée en Asie depuis plusieurs années. Elle est devenue la meilleure solution pour limiter la surexploitation du stock naturel d’une part et satisfaire le besoin alimentaire de la population d’autre part (FAO, 1976). Selon FAO, (1976) cité par RANDRIAMIARISOA, (2008), les océans mondiaux appelés également planète mer ne fournissent que 10 à 12% de protéines à l’alimentation humaine et l’aquaculture est appelée à combler ce déficit avec son développement spectaculaire ces dernières décennies. La production de l’aquaculture est passée de 6,2 millions de tonnes en 1975 ; 10,2 millions de tonnes en 1983 puis 25,5 millions de tonnes en 1996.

Une prise de conscience mondiale fait de l’aquaculture une activité prioritaire pour accroître les productions alimentaires. Les océans qui reçoivent plus 70% de l’énergie solaire (base de toute vie sur terre) produisent de 10% des protéines animales pour la nourriture humaine et 13% de l’alimentation globale (Duvignaud, 1980). La disponibilité annuelle en protéines d’origine animale est de l’ordre de 20 kilos par individu, dont 6 kilos seulement d’origine halieutique (FOFIFA, 1989). La crevetticulture à Madagascar constitue une des aquacultures récentes (Randriamiarisoa, 2009). Ce stage a été réalisé à l’Aquamas Soalala au département élevage. L’espèce choisie est Penaeus monodon. En effet, elle présente une croissance rapide en milieu contrôlé et est adapté aux conditions environnementales de Madagascar (Autrand, 2003). Selon Barnabé, (1991), les progrès scientifiques et techniques offrent des moyens indispensables à une nouvelle forme d’aquaculture basée sur les connaissances de la biologie, de l’océanographie, et de beaucoup d’autres disciplines. L’aquaculture nouvelle qui est née au carrefour des sciences et des techniques diverses est actuellement devenue une discipline scientifique en soi avec ses congrès, ses revues, ses vulgarisateurs.

Présentation du site

Historique de l’AQUAMAS

La société Aquamas a été créée en 1989. Elle fait partie du groupe Refrigepêche au départ. L’écloserie a été créée en 1998. Au début, elle avait mis en place une petite écloserie composée de trois salles d’élevage larvaire contenants six bassins ou bacs ; une petite salle de culture d’artémia provisoire pour approvisionner la phase de démarrage, et en 2000 l’écloserie a obtenu une grande extension pour la construction de 08 bassins de maturation ; 22 bassins d’élevage larvaire ; 10 bassins de nurseries ; une grande salle d’artémia ; une salle d’algue, 03 bassins de stockage des géniteurs. La production est estimée de 100millions à 150millions des post-larves par an.

En mai 1998: l’aménagement des bassins de grossissement a commencé. Les premiers travaux de construction ont été terminés en 2000. Deux bassins ont été ensemencés en début de l’année 2000.

En 2007, la société s’était détachée du groupe Refrigepêche et est devenue indépendante. L’Aquamas est basé à 160km de Katsepy au Sud-Ouest de Mahajanga dans la baie de Baly . L’écloserie se trouve dans ce Fokontany d’Ampapamena commune rurale de Soalala .

Structure et Organigramme

L’Aquamas se subdivise en deux grands départements : le département écloserie et le département ferme. Ce dernier se divise en trois grandes sections: la direction technique, la direction usine, et la direction ferme. Elle a pour objectif d’élever les crevettes d’espèce Penaeus monodon en système d’élevage semi intensif amélioré. Le cycle de production annuelle est deux fois par an.

PROBLEMATIQUE

Selon Autrand et Rafomanana, (1998), la technique d’élevage avec la filière semi intensive est la méthode la plus exploitée à Madagascar, est bien maîtrisée actuellement. La clé de la réussite de l’aquaculture réside dans le contrôle de la qualité d’eau. Les facteurs physico-chimiques de l’eau de mer ont des influences sur la survie et la croissance des crevettes. La productivité d’un milieu d’élevage en dépend car c’est son environnement immédiat. La profondeur optimale de l’eau d’élevage est de 35 à 50 cm. Les valeurs au dessous de 35 cm indiquent qu’il y a trop d’algues, il, faudra donc faire un changement d’eau massif. Par contre, au dessus du 50 cm une fertilisation est nécessaire car la quantité d’algues est insuffisante. De plus, quand la biomasse des crevettes est forte, cette turbidité minérale augmente en raison de l’intense activité des animaux sur le fond. (Ratsimbazafy et al, 2005). La plus grande partie des charges d’exploitation de la culture de crevettes est représentée par l’achat d’aliments. Cette charge est estimée entre 35% à 50%, voire même 60% selon le système d’exploitation (Ratsimbazafy et al, 2006).

Les restes d’aliment se transforment lentement et engendrent des substances toxiques telles que l’ammoniac (NH3), le sulfure d’hydrogène (H2S), le nitrite (NO2). Ces substances inhibent la croissance des crevettes et le plancton, et diminuent surtout le taux d’oxygène. Ces gaz entraînent dans le bassin d’élevage le stress ou même la mortalité. (Tahindrazana, 2006). Pour moderniser les systèmes d’élevage en crevetticulture, on a besoin d’échantillonnage et de dénombrement. Cette amélioration permet d’estimer la quantité de ration journalière du cheptel.

BIOLOGIE DE P.monodon

Il est généralement admis que le comportement de base des crevettes pénéides est un comportement nocturne : les crevettes sont actives sur le fond la nuit et enfouies le jour pour fuir la lumière ou les prédateurs (Marcille, 1978) .

BIOGEOGRAPHIE DE P. monodon

P.monodon est rencontrée sur toutes les régions situées entre 30°Est et 155°Est de longitude et 35°Nord et 35°Sud de latitude. Cette espèce se trouve généralement dans la région Indopacifique qui inclut le Nord du Japon et Taiwan, à l’Est le Tahiti, au Sud l’Australie et à l’Ouest l’Afrique (Ravelo, 2008). Cette espèce est rencontrée depuis la zone intertidale jusqu’à 45m de profondeur (Crosnier, 1965). Selon, Marcille, (1978), elle n’est abondante que par petit fond (4 à 8 m) et au voisinage des embouchures des rivières.

CONDUITE D’ELEVAGE DE P.monodon à l’AQUAMAS 

La production larvaire 

Origine des géniteurs : les géniteurs ont été collecté par les petits pêcheurs de : Mahajanga ; Soalala et Ampapamena.

L’élevage d’une population de géniteur dans des bassins ou des bacs de grands volume lorsque les géniteurs ont la taille et le poids critique [D’après FAO, (2006), trois ganguis sont utilisés pour pêcher les crevettes dans le bassin géniteur, les femelles et les mâles sont ensuite triés en fonction de leur poids et de leur aspect extérieur. Ainsi, on a retenu 15 mâles (poids moyen: 67,6 g) et 15 femelles (poids moyen : 114,5 g) pour constituer la base du travail]pour la ponte, ils sont ensuite transférés dans la salle de maturation (AQUACOP ,1977a Chamberlin et Lawrence 1981 a ;Primavera,1985 ;Chamberlin 1988,Brown et al 1990 ;Harrison 1990,Weidner et Rodembery 1992,Browdy 1992 ;Fegan1992,Wilkenfeld,1992;Bray et Lawrence,1993).Les mâles et les femelles ont été séparés dans le bassin de stockage ; sa densité est de 2,5 ind/m².

Grossissement de P.monodon

Préparation du bassin d’élevage
Selon FAO ,1991 : le bassin a été mis en assec seulement pendant 4 jours. Durant cet assec, les parties du fond où s’étaient entassées les boues noires sont remuées à la pelle ; les caniveaux et les drains sont nettoyés en enlevant les terres qui s’y sont accumulées. Avant le remplissage effectué deux semaines avant l’ensemencement, le bassin est traité à la roténone à raison de 5ppt/m3 . Dès le début du remplissage, le bassin est fertilisé par 27 kg de poudre d’aliment LIVESTOCK car l’engrais (TSP et Urée) est toujours suspecté d’être toxique. Le but de ce remplissage progressif sur deux semaines est de développer une bonne production naturelle de phytoplancton et de zooplancton utilisables par les post-larves dès l’ensemencement.

Ensemencement

Le transfert des post-larves de l’écloserie aux bassins doit se faire avec beaucoup de précaution. L’ensemencement des post-larves dans les bassins représente un changement assez grand des conditions d’élevage .Une acclimatation au nouveau milieu est nécessaire pour limiter le stress dû aux différences de température et de salinité .La méthode d’acclimatation dépend du moyen de transport utilisé (FAO,1991). L’analyse des résultats de la filière crevetticole calédonienne sur 17 ans confirme que les survies finales obtenues en bassins dépendent du mois d’ensemencement (Patrona, 2005). Cent post-larves ont été mises dans la cage de survie puis la vérification de taux de survie se fait après 24h d’ensemencement (Rakotondrazava, 2009) .

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : GENERALITE
1- Présentation du site
1.1-) Historique de l’AQUAMAS
1.2-) Structure et Organigramme
1.3 -) Problématique
2- COMPILATION BIBLIOGRAPHIQUE
2.1-) Rappel de la systématique
2.2-) BIOLOGIE de P.monodon
2.2.1-) BIOGEOGRAPHIE DE P.monodon
2.2.2-) MORPHOLOGIE EXTERNE DE Penaeus monodon
2.2.3 -) ANATOMIE
2.2.4 -) CYCLE BIOLOGIQUE DE CREVETTE
2.2.5 -) PRINCIPALES ÉTAPES DES CYCLES BIOLOGIQUES
2.3 -) CONDUITE D’ÉLEVAGE DE P.monodon à l’AQUAMAS
2.3.1-) La production larvaire
2.3.2-) Cycles de production à l’écloserie
2.3.3-) Département ferme
2.3.4-) Grossissement de P.monodon
2.3.4.1-) Préparation du bassin d’élevage
2.3.4.2-) Ensemencement
2.3.4.3-) Transfert des juvéniles
2.3.4.4-) Échantillonnage et dénombrement
2.3.4.5-) Facteurs qui peuvent influencer l’estimation de biomasse
2.3.4.6-) Conduite d’élevage
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES
II .1- MATERIELS
1- Pirogue avec flotteurs
2 – Pagaie
3 – Porte lanceur
4 – L’épervier
5 – Plaque écritoire et crayon
6 – Calculatrice
7- Caractéristiques de l’épervier
8 – Matériel biologique
9 – Renseignement de bassin à tester
10 – Les matériels de prélèvement des paramètres physico-chimiques18
II.2- METHODOLOGIE
II.2.1-) Méthode de mesure de l’ouverture de l’épervier
II.2.2-) Procédure à suivre durant le dénombrement
II.2.3-) Méthode d’estimation du taux de survie et de la biomasse
1-) Estimation du taux de survie
2-) Définition des paramètres statistiques
3-) Estimation de la biomasse
III.2.4-) Méthode d’évaluation de la constante d’échappement
Troisième partie : RESULTATS ET DISCUSSIONS
III.1- RESULTATS
III.1.1 – Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées
1-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées au bassin D12-B
2-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées au bassin E5
3-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées au bassin E7
4-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées au bassin F1
5-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées au bassin F8
6-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées au bassin G2
III.1.2 – Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées
1 – Corrélation entre les biomasses réelles et les celles estimées au bassin D12-B
2- Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées au bassin E5
3- Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées au bassin E7
4- Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées au bassin F1
5- Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées au bassin F8
6- Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées au bassin G2
III.1.3 – Constante d’échapper en fonction du poids moyen de chaque bassin
III.2- DISCUSSIONS
1-) Corrélation entre les survies réelles et les survies estimées
2-) Corrélation entre les biomasses réelles et les biomasses estimées
3 -) Constante d’échapper
RECOMMANDATIONS
Quatrième partie : CONCLUSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE

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