Essai sur l’application de l’intelligence économique au fonctionnement des organisations

DE L’IDEE A LA THESE DEFENDUE 

UN FAISCEAU CONVERGENT

Des signes évocateurs :
« On ne fait pas de recherche en lisant le journal local », telle était la mise en garde d’un des intervenants de notre Master Recherche (UBO, IAE, 2009). C’est sûrement vrai, mais pourtant ces pages sont pleines d’informations ! C’est la vie qui fait l’actualité ! En lisant avec un œil critique les informations qu’elles délivrent, nous prenons le pouls du monde et des interrogations naissent. Pourquoi les salariés d’une entreprise se mettent-ils en grève ? Que demandent-ils à leur patron ? Pour quelles raisons le nombre d’affaires traitées par les prud’hommes augmente-til ? Pourquoi, dans le cadre de leur travail, certains mettent-ils fin à leurs jours ?

Toutes ces questions montrent que les relations au sein des entreprises, mais aussi des organisations, ne sont pas lisses et que des tensions peuvent exister. Mais, elles nous enseignent aussi que les différents protagonistes sont parfaitement informés de leurs droits, de la situation économique globale comme de celle de leur entreprise. Cependant, le journal local n’est pas la seule source d’information. L’âge aidant, le réseau social s’étoffe et, si l’on est un peu curieux et attentif, nous atteignons des tranches de vie qui ne peuvent que nous interpeller. Ainsi, au détour d’une conversation, nous apprenons qu’une organisation donnée a ouvert un poste mais, même si les formes de recrutement sont respectées, il est déjà promis à telle personne, situation connue sous le terme de « poste fléché ». Dans un repas au restaurant du personnel, un chef de service explique qu’il vient de réaliser la projection de son effectif sur les cinq ans qui viennent : il est heureux, car en jonglant avec les départs négociés pour les plus de cinquante-cinq ans et le recrutement de jeunes, il baisse sa masse salariale. Peu emporte si les anciens souhaitent encore travailler ! Enfin, dans un élan digne de la comptabilité créative, nous voyons apparaître la novlangue et ses habiles dissimulations. Un jour, lors d’une discussion avec un responsable de haut niveau, il nous confirma que l’expression « optimisation fiscale » correspondait bien à « évasion fiscale », mais en plus, il nous indiqua qu’aujourd’hui, un directeur financier se devait de proposer un tel plan, même si cela bousculait l’éthique.

Ainsi se dessine un jeu complexe entre les différents acteurs. Il nous questionne car nous sommes au cœur de celui-ci. Nous comprenons que les moteurs sont d’ordre économique, informationnel, contractuel, mais aussi d’exercice du pouvoir, d’amitié bien comprise, voire mafieuse. Face à cette situation, il n’existe que deux solutions possibles : vivre avec, tout en se protégeant, ou chercher à comprendre et mettre ses résultats sur la place publique. Nous devons bien reconnaître que la première solution nous convenait parfaitement n’ayant aucune idée sur la deuxième. La rencontre avec le Pr Paturel devait changer notre attitude.

L’article fondateur :
En étudiant l’intelligence économique dans le cadre du Master recherche, nous avons retenu un article publié en 1999. Dans cet article, les auteurs rapportaient le résultat d’un travail collectif. Ils suggéraient que l’intelligence économique peut être externe et interne. Si l’existence de l’intelligence économique externe est évidente aujourd’hui et fait toujours l’objet de nombreuses recherches, il n’en est pas de même pour l’intelligence économique interne. Intéressé par cet aspect de l’intelligence économique, nous avons effectué des recherches bibliographiques pour approfondir le sujet. Aucune d’entre elles ne fut fructueuse. Bien sûr, nous ne pouvons pas être formel, mais il semble que l’article cité ci-dessus soit le seul abordant cette question.

Pourquoi aucun auteur ne s’est-il investi sur ce sujet ? Peut-être que, dans un premier temps, il a été plus simple de traiter d’abord le côté externe de l’intelligence économique. Mais maintenant que la connaissance a progressé, nous devrions observer des communications sur ce sujet et il n’en n’est rien. Est-ce le signe d’un désintéressement ou d’une difficulté de mise en évidence ? Nous avons une préférence pour la deuxième proposition. Pour aller plus loin et à la lumière de ce que nous avons compris de l’intelligence économique, il nous paraît intéressant de confronter celle-ci aux questions posées dans les paragraphes précédents. Ainsi, nous aurons peut-être une clé pour relier l’intelligence économique et ce que nous observons tous les jours. Pour ce faire, à partir de cet article que nous considérons comme fondateur, nous allons examiner la question de l’existence de l’intelligence économique interne qui peut être considérée comme un champ d’application particulier de l’intelligence économique.

UNE PREMIERE APPROCHE DE LA QUESTION DE RECHERCHE 

A partir des éléments qui composent les phénomènes décrits ci-dessus et en faisant appel à nos connaissances sur la construction des systèmes d’informations, nous bâtissons un modèle. Son examen va nous indiquer les points utiles pour la suite de notre travail.

Une décomposition en éléments simples :
Interpellé par notre expérience des relations professionnelles et conforté par l’observation de la vie courante, nous nous sommes interrogé sur les mécanismes qui permettaient de comprendre ou au moins d’expliquer ces phénomènes. Une première réponse a été donnée à travers des ouvrages comme « La sociologie des organisations » ou « L’acteur et le système ». Mais, s’ils apportent une vision des organisations, ils n’intègrent pas ou peu, selon nous, une vision économique. D’un autre côté, une première étude de l’intelligence économique nous a permis de comprendre qu’elle pouvait permettre d’expliquer des actions et des comportements d’acteurs divers.

A partir de ces deux constats, nous avons commencé à envisager un lien entre la vie d’une organisation et l’intelligence économique au sein de celle-ci, c’est-à-dire l’intelligence économique interne décrite dans l’article cité ci-dessus. Afin de bâtir ce lien, notre réflexion s’est portée sur les éléments constitutifs des phénomènes observés. En premier lieu, nous avons remarqué qu’il y avait toujours au moins deux ou plusieurs acteurs. Il existe toujours un lien entre eux. Ainsi, lorsque les prud’hommes sont saisis, c’est souvent pour trancher un conflit portant sur un contrat. En second lieu, nous observons que la presse met souvent en avant la perte de confiance des personnels dans leur direction lors des conflits, voire évoque des trahisons. Enfin, par notre expérience, nous savons que des manœuvres existent pour provoquer des décisions favorables, ce qui revient à influencer, voire à manipuler. Ainsi, nous voyons apparaître un certain nombre de termes comme la confiance, la trahison, le contrat ou l’influence. Ce constat nous interpelle. En effet, par construction, au sein d’une organisation au sens large, il n’y a pas de besoin de renseignement, car nous sommes dans un monde parfait où il n’y a pas d’informations cachées, de volonté de nuire ou des attitudes qui conduiraient à s’inquiéter vis-à-vis des autres membres. Or, tout ce qui vient d’être rapporté montre, au contraire, que la confiance peut varier, que l’éthique peut être bousculée et que les liens qui unissent les différents acteurs peuvent être l’objet d’attaques plus ou moins prononcées. A ce stade, nous commençons à formuler l’idée que l’état des relations au sein des organisations explique peut-être un besoin d’intelligence économique interne.

La création d’un chemin :
Cette décomposition en éléments simples n’est pas satisfaisante, car elle ne permet pas de se prononcer sur l’existence de l’intelligence économique interne et encore moins de voir un lien entre tous les éléments observés. Pour avancer dans notre réflexion, nous proposons de classer les éléments en adoptant un des schémas de la méthode Merise.

Merise est une méthode conçue pour permettre la création des systèmes d’informations. Elle date des années 1980 et a fait l’objet de plusieurs versions. L’un des apports majeurs de cette méthode est d’avoir intégré la systémique dans le processus de construction du système. Dans l’ouvrage « La méthode Merise », les concepteurs de la méthode expliquent qu’il existe plusieurs niveaux : le niveau conceptuel pour les traitements et les données, le niveau organisationnel pour les traitements et le niveau logique pour les données et, enfin, le niveau opérationnel pour les traitements et le niveau physique pour les données. La mise en œuvre de cette modélisation se fait en couches horizontales comme le montre Seba qui indique aussi les questions qu’il faut se poser lorsque l’on remplit le tableau proposé.

Synthèse partielle :
A partir de ce tableau, nous sommes maintenant en mesure de lister les points qui présentent un intérêt pour notre travail. Nous distinguons plusieurs thèmes : au niveau conceptuel, l’intelligence économique, le groupe confiance méfiance trahison, l’éthique et la stratégie et au niveau logique, les relations entre niveaux d’emplois différents.

LES ELEMENTS ACADEMIQUES FONDATEURS 

« Qu’est-ce qu’un client ? ». Nous entendons encore cette phrase d’un de nos formateurs en analyse organique. Appelé comme consultant dans une entreprise, il nous avait raconté avoir évité l’achat d’un nouveau disque dur (une fortune à l’époque) en posant cette question simple. Depuis, nous gardons à l’esprit qu’avant d’entamer le moindre travail, il faut savoir à quoi nous nous référons. Pour ce faire, nous commencerons par donner notre référence de dictionnaire, puis nous aborderons sur un plan académique les thèmes évoqués ci-dessus.

Le sens des mots :
Dans une construction, pour assurer sa solidité, il est de bon ton de commencer par des fondations solides. Ici, nous bâtissons sur des mots et, vu sous cet angle, l’expression « revenir au sens des mots » prend une importance particulière ! Pour définir les mots, il faut choisir un dictionnaire de référence. Nous avons retenu le portail lexical du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL). Ce site, créé par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), propose plusieurs outils : morphologie, lexicographie, étymologie, synonymie et antonymie, proxémie. Il contient, en particulier, plusieurs éditions du dictionnaire de l’Académie Française et aussi un dictionnaire géré par l’unité mixte de recherche 7118, Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) : le Trésor de la Langue Française informatisé (TLFi). Celui-ci est le fruit d’un important travail réalisé par une centaine de personnes pour substituer un nouveau dictionnaire au Littré, tombé dans le domaine public. Edité à l’origine sous forme papier (16 volumes), il a été numérisé pour être diffusé sous forme de CD ROM, puis intégré à un site internet.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : DE L’IDEE A LA THESE DEFENDUE
CHAPITRE I : UN LONG CHEMINEMENT
SECTION I : UN FAISCEAU CONVERGENT
SECTION II : UNE PREMIERE APPROCHE DE LA QUESTION DE RECHERCHE
CHAPITRE II : VERS UNE FORMALISATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE
SECTION I : LES ELEMENTS ACADEMIQUES FONDATEURS
SECTION II : LES ELEMENTS ACADEMIQUES DE RUPTURE
CHAPITRE III : DE LA RUPTURE A LA QUESTION DE RECHERCHE
SECTION I : DES RAISONS DE S’INQUIETER ET UNE FACON DE SE RASSURER
SECTION II : UNE REFLEXION POUR DETERMINER NOTRE POSTURE ETHIQUE
SECTION III : LA FORMALISATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE
PARTIE II : DE LA THESE DEFENDUE A UN DEBUT DE PREUVE
CHAPITRE I : COMMENT APPORTER LA PREUVE DE L’EXISTENCE DE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE INTERNE ?
SECTION I : DES IDEES A ORGANISER
SECTION II : LA CREATION DE L’OUTIL
CHAPITRE II : LA MISE EN ŒUVRE DE L’OUTIL
SECTION I : LE CHOIX DU TYPE D’ANALYSE
SECTION II : LA MISE EN ŒUVRE DU QUALITATIF
CHAPITRE III : L’EXPLOITATION DES RESULTATS
SECTION I : L’EXPLOITATION DES ENTRETIENS
SECTION II : LE BALISAGE DU CHEMIN SUIVI
CONCLUSION GENERALE

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