Le mythe selon lequel les ménages pauvres des pays en développement comme ceux de notre pays qui, gagnent souvent le moindre revenu, ne sont pas de bons emprunteurs ou ne peuvent épargner dans les banques primaires en comparaison des riches. Néanmoins on a constaté que ces ménages accordent une grande importance à un accès continu et fiable à différents types de services financiers disponibles à un prix raisonnable et répondant à leurs besoins spécifiques. Des services d’épargne et de crédit peuvent aider les ménages de maigres ressources, à subvenir à leurs besoins primaires nécessaires à la satisfaction du bien-être de leur famille. Ainsi, les facilités de crédit leur permettent d’exploiter des ressources supplémentaires et de saisir les opportunités d’investissements potentiellement rentables. Des services d’épargne bien gérés incitent les ménages à accumuler des fonds pour une consommation ou des investissements futurs. La pauvreté touche la majorité de la population malgache, surtout en zone rurale selon le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) de 2003. De surcroit, cela est encore renforcé par Madagascar Action plan (MAP) en 2004 qui dans son programme, a comme objectif de lutter intensivement contre la pauvreté, et illustre dans son Engagement N°04 et Défi N°02, l’importance de l’acc ession à des services financiers par la majorité de la population, surtout dans le monde rural, dans le but d’atteindre une « Economie à forte croissance » qui est définie dans l’« Engagement N°06, Défi N°04 » grâce à la réforme du système bancaire et financier. En général, l’institution de microfinance mutualiste (IFM) comme l’OTIV est prête à participer activement à l’offre des services financiers à la population exclue des banques classiques, surtout pour les zones rurales. Pour s’assurer du bon fonctionnement, la qualité des services et leur pérennité relatent les indicateurs de performances de la microfinance pour alléger les risques de portefeuille à sa disposition tout en renforçant la confiance du public à son égard.
GENESE ET ENVIRONNEMENT DE L’OTIV
HISTORIQUE ET NAISSANCE
Historique de l’OTIV VOHITRA
Historiquement, c’est dans le cadre du projet de développement de mutuelle d’épargne et de crédit, lancé en 1994 avec l’encadrement technique du Développement International Desjardins (DID), et financé particulièrement par la Banque Mondiale (BM) que le premier OTIV fut crée officiellement à l’époque. C’est une institution de microfinance mutualiste. Cette création résulte de la soif de développer une véritable institution financière pour les simples personnes, ménages ainsi que les petites entreprises familiales exclues de la banque primaire. Les dates qui suivent, marquent les événements d’ampleur non négligeable de la naissance de l’OTIV VOHITRA. En 1989, au sein de la société de raffinage pétrolière « SOLIMA » de Toamasina, actuellement appelé « Terminale GALANA », la première idée de création d’une caisse de genre mutualiste a été initiée par quelques uns de ses employés. C’est ainsi qu’une Association d’Encadreurs des Petits et Moyens Epargnants (AEPME) a été mise en place qui, par la suite, a transmis une demande d’aide au Gouvernement Malgache de cette époque de trouver des issues pour la mise en place d’un système financier de proximité. A l’époque, les objectifs majeurs étaient d’orienter les populations cibles (quantitativement majoritaire) de placer leur argent dans un endroit, loin des risques et des dangers de spéculation financière, de les éduquer à mobiliser leur épargne en vue de s’engager à des petits crédits. En 1990, les habitants du quartier Valpinson CU de Toamasina encadrés par Monsieur ALEXIS Augustin mettent en place la première structure de mutuelle. Cette structure répond aux besoins de placement des petits peuples du quartier et leurs riverains. En outre, par la suite du programme, en 1991, l’organisation du DID du Canada vient en aide à la population de Toamasina pour favoriser l’AEPME et promouvoir la création d’un mouvement mutualiste d’épargne et de crédit dont tous les cibles sont initialement dans la province de Toamasina. En 1992, DID démarre un Programme d’Assistance Technique de Finances Rurales (PATFR), un programme pionnier qui intervient uniquement sur la Côte-Est de Madagascar. Ce programme est le fruit d’une convention signée entre DID et PDFR (Programme de Développement des Finances Rurales) concernant la vision du développement de mutuelle dans la région littorale Toamasina. Et le principal bailleur de fonds est la Banque Mondiale (BM). Ce projet tient également à favoriser la mobilisation de l’épargne de la couche vulnérable pour la faire accéder au micro-crédit et développer l’économie rurale conjointement avec l’économie des ménages. En 1993, l’AEPME s’inscrit à l’Association de Développement du Mouvement Mutualiste d’Epargne et de Crédit (ADMMEC). Cette association est une organisation avec qui, DID a signé une convention de partenariat pour le développement approfondi du mouvement mutualiste. L’ADMMEC collabore étroitement avec l’AEPME pour le développement de l’OTIV avec DID. Ainsi, un projet d’élaboration de règlement intérieur et des politiques et procédures diverses concerne les épargnes et les crédits, en prospection pour la gestion saine et fiable des OTIV. En conséquence, un projet d’expérimentation des OTIV est mis en route, en proche partenariat avec DID et de l’AEPME qui se positionne déjà comme étant l’Union des OTIV à l’époque. Sur cette approche, des OTIV ont été créées dans le milieu rural, de même dans les communes urbaines de la province de Toamasina. Elles sont au nombre de huit (08) parmi lesquelles : SOLIRAF (CU de Toamasina), ANDRY (CR Vavatenina), EZAKA (CR Fénerive Est), etc. Notons bien que l’OTIV VOHITRA ne fait pas partie des huit (08) OTIV à cette date. En ce moment également, DID signe un protocole d’accord avec le gouvernement malgache pour favoriser des extensions des mutuelles en débutant dans la Zone « littoral » et région Alaotra dans la province de Toamasina. C’est en 1994 que le programme de développement des finances rurales est lancé officiellement. L’implantation d’autres nouveaux OTIV se propage et qu’une phase d’expérimentation des OTIV s’ouvre sur une période de trois (03) ans. Dix-sept (17) OTIV ont été enregistrés en 1997 (fin de la première phase d’expérimentation) dans les deux (02) antennes (zone « Littoral » et région du lac Alaotra Ambatondrazaka). Les deux (02) antennes sont sous haute assistance par les canadiens, représentés par l’étiquette de DID. En 1997, financé par la ROMA qui est un programme sectoriel d’élevage, le réseau des OTIV d’Antananarivo a été ensuite crée. De la même façon pour la région SAVA qui ouvre un réseau OTIV grâce au financement donné par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) dans un projet d’amélioration et développement agricole dans le Nord-Est de Madagascar. La deuxième phase d’expérimentation s’enchaîne. En 1999, on enregistre soixante (60) OTIV dans les quatre (04) régions (zone « Littoral », Alaotra, Tananarive, et SAVA).
Caisse OTIV et son environnement
Définition
L’OTIV ou « Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola » appelé auparavant MEC ou «Mutuelle d’Epargne et de Crédit », est une association de personnes qui possèdent et contrôlent démocratiquement, à titre propriétaires usagers, une coopérative offrant des services financiers. L’OTIV est classé comme un organisme de premier niveau dans un réseau et parmi les Institutions Financières Mutualistes de Microfinance (IFM). D’après la définition donnée par la loi 96 020 du 04/09/96 dans l’article 04, « l’IFM est un groupement de personnes physiques ou morales, doté de la personnalité morale, sans but lucratif, fondé sur les principes de coopération, de solidarité et d’entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l’épargne de ses membres et/ou de consentir du crédit à ceux-ci ». Comme la mutuelle appartient à ses membres; l’adhésion y est facile, ouverte et volontaire. L’OTIV est donc un intermédiaire financier privé et coopératif fondé aussi sur la non limitation des nombres de membres.
Rôles de l’OTIV
Est défini comme activité de microfinance mutualiste offre à titre habituel de services financiers de proximité à des personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel. Ce sont des services d’épargne et de crédit qui sont nécessaires pour promouvoir ou soutenir des activités permettant à cette catégorie de population d’améliorer son niveau de vie, d’atteindre une meilleure intégration sociale et d’accéder à un développement humain durable. Par conséquent, l’OTIV assure principalement la collecte de l’épargne ainsi que la gestion des activités de crédit. Elle offre en sus, tous les services complémentaires à ces deux (02) fonctions principales. Elle assure la gestion des sources et des utilisations des fonds ; la gestion des ressources de l’OTIV (les matérielles, les ressources humaines, etc.) intensifie périodiquement les relations avec les membres et le milieu extérieur. Toutefois, elle contribue au développement de la société et de la Nation :
• L’OTIV a pour objet d’aider la population dans l’ensemble aux financements de ses activités et à sécuriser ses épargnes. Elle contribue en effet dans le développement économique et social de ses membres fidèles ;
• Elle cherche toujours à améliorer et à spécifier ses produits pour satisfaire chaque membre en utilisant toutes les ressources disponibles ;
• Elle s’engage à accomplir l’objectif du millénaire de combattre sur la réduction de la pauvreté qui pèse lourdement dans le pays ;
• Résoudre les problèmes des ménages qui n’étaient pas au niveau de s’inscrire dans des banques primaires ;
• Par « effet multiplicateur de revenu », elle crée des emplois et revenus grâce à des octrois des petits crédits à ses membres ;
• L’OTIV, à l’image de coopération, éduque ses membres de vivre un climat de confiance. C’est la raison pour laquelle l’OTIV est dirigé par les membres dirigeants élus par les membres à l’Assemblée Générale (AG). Elle éduque aussi ses membres à prévoir le futur en épargnant et en investissant rationnellement.
Partenaires principaux de l’OTIV
Membres
Les membres sont à la fois propriétaires et usagers de l’OTIV. Ils déposent leurs épargnes, utiliser les petits crédits (au choix de chaque membre) volontairement et participent à l’AG
Etat malgache
La politique du Gouvernement de Madagascar pour le secteur de la microfinance est volontaire et concerne à la fois son développement et sa régulation. Sa traduction pratique est :
• Assure la protection de l’épargne des membres ;
• L’engagement du processus de réforme du secteur financier (politique monétaire et fiscale) ;
• l’adoption d’une loi (loi 96-020) portant réglementation des activités et organisation des Institutions Financières Mutualistes ;
• la coordination du développement de la microfinance, en partenariat avec les intervenants, et ceci sous la responsabilité du Ministère des Finances et de l’Economie ;
• l’attribution à la CSBF des rôles de surveillance du secteur, du suivi de l’application des normes et règles prudentielles, et d’autorisation des agréments.
Union des OTIV
Etant classée dans la structure du deuxième niveau, l’Union est un groupement des OTIV qui fournit à ses OTIV des services communs, en vue de développer leur efficacité, ainsi que leur croissance. Comme l’OTIV VOHITRA répond aux critères d’admissibilité à l’Union, elle est admise parmi les OTIV intégrés à l’Union des OTIV zone « Littoral ». Les critères d’intégration à l’Union sont précités ci-dessous :
• Standardisation des opérations, et des approches, c’est-à-dire offrir les mêmes produits à ses membres respectifs ;
• Solidarité contractuelle au sein de l’Union ;
• Mise en commun des ressources (humaines, matérielles, intellectuelles, etc.);
• Applique les mêmes règles de gouvernance.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : HISTORIQUE ET GENERALITES DE L’OTIV VOHITRA
CHAPITRE I : GENESE ET ENVIRONNEMENT DE L’OTIV
1.1. Historique et naissance
1.2. Organisation de l’OTIV
CHAPITRE II : ORGANES FOCTIONNELS DE L’OTIV VOHITRA
2.1. Organes dirigeants
2.2. Employés et prestations de l’OTIV
CHAPITRE III : PRODUITS DE L’OTIV
3.1. Services de l’épargne
3.2. Types de prêts
DEUXIEME PARTIE: GESTION DE MICRO-CREDIT A L’OTIV VOHITRA
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LA GESTION DE CREDIT DE L’OTIV
1.1. Demande et conditions d’éligibilité au crédit
1.2. Normes générales de gestion de portefeuille de crédit
1.3. Crédit et ses évolutions
CHAPITRE II: ADMINISTRATION DE CREDIT
2.1. Analyse avant octroi de crédit
2.2. Gestion des crédits en retard et douteux
CHAPITRE III: PROBLEMES ET SUGGESTIONS D’AMELIORATION
3.1. Facteurs liés aux usagers et aux cibles de l’OTIV
3.2. Problèmes liés à l’institution
3.3. Suggestions d’amélioration
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DE TABLEAUX
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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