Essai d’évaluation d’impact du microcrédit sur le niveau de pauvreté

La pauvreté dans les pays en développement

Avant d’examiner l’état de la pauvreté à l’heure actuelle, nous aborderons une revue de l’état de pauvreté dans le monde depuis l’année 1820.
La lecture du tableau (II.2) montre que presque il y’a presque deux siècle, 94.4 % de la population mondiale vivait dans la pauvreté au lieu de la moitié aujourd’hui , et 83.9% vivait dans l’extrême pauvreté au lieu de 22.7% en 1997.
On constate aussi que dans l’absolu, le nombre de pauvres a presque triplé depuis 1820 et augmenté de moitié depuis 1950, et comme la population mondiale a été multipliée par six depuis 1820, les pauvres sont plus nombreux, par contre leur pourcentage ne cesse de baisser par rapport à l’accroissement de la population.
Il est tout à fait clair, que les seuils pris en compte pour ces calculs sont le seuil d’un dollars et deux dollars par jour.

Ce n’est que récemment que banque mondiale à donné de nouvelles estimations en se basant sur le programme PCI qui à été instauré en 2005.
Pour cet organisme onusien, le nombre de personnes pauvres vivant dans les pays en développement a été revu à la hausse pour atteindre 1,4 milliard (25,7 pour cent de la population) en 2005, basé sur le nouveau seuil de à 1,25 dollar par jour au prix de 2005 contre environ 1 milliard en 2004, basé sur l’ancien seuil de pauvreté fixé à 1 dollar par jour aux prix de 1993.

Selon la même étude, les 1751 millions de personnes (32,1 pour cent de la population) étaient entre $ 1.25 et $ 2.50, qui sont donc très exposé au risque de glisser vers le bas à la pauvreté par les chocs de revenu négatifs.
Cela s’explique du fait que le PCI de 2005 a révélé que le coût de la vie dans les pays en développement était plus élevé que ne l’indiquaient les estimations de 1993 et qu’il a en outre pris en compte les différences entre pays en terme de qualité de la consommation. Ainsi, le calcul du nouveau seuil de pauvreté, fixé à 1,25 dollar par jour (aux prix de 2005), représente la moyenne des seuils de pauvreté recueillis dans les 15 pays les plus pauvres du monde.

Les deux tableaux suivant nous donnent un aperçu général sur la répartition régionale de l’état d’extrême pauvreté et pauvreté dans les pays en développement.

La lecture du tableau (II.3) Fait ressortir un premier constat lequel entre 1981 et 2005, la proportion des personnes vivant dans les pays en développement avec moins de 1,25 dollar par jour a diminué de moitié de 51.9 à 26.2 %. Cela équivaut à une réduction globale de la pauvreté d’un pourcent par an environ, qui s’est traduite par une baisse de 500 millions du nombre de personnes pauvres (de 1,9 à 1,4 milliard) entre 1981 et 2005.

Le tableau fait ressortir aussi que le recul de la pauvreté est très inégal suivant les régions Le nombre de pauvres a chuté en Asie de l’Est mais augmenté ailleurs.
Cependant, durant les années 1980, l’Asie de l’Est avait le taux de pauvreté le plus élevé du monde (77.7 % de la population vivait avec moins d’1,25 dollar par jour en 1981), celui-ci était passé à 54.7 % en 1990 et à 16.8 % en 2005. Le même constat se fait pour la chine qui a vu diminuer entre 1981 et 2005, le nombre de personnes pauvres a de 600 millions.

Nous pouvons dire dans ce sens, que si la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté recule d’un coté, la population continue d’augmenter de l’autre coté, et ceci peut signifier que le nombre de pauvres ne bouge que légèrement.
Pour le cas de l’Afrique subsaharienne, la proportion de personnes vivant avec moins d’1,25 dollar par jour a stagné autour de 50% entre 1981 et 2005, c’est-à-dire passant seulement de 53.4 % à 50.9 %, soit un recule de 2.5 points de pourcentage. En termes absolus, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté fixé à 1,25 dollar par jour a pratiquement à presque doublé dans la même période, passant de 212 à 388 millions. En ce qui concerne ce continent, et pour contrecarrer cette situation, Il est nécessaire de renforcer la croissance économique par une bonne politique distributive et améliorer l’accès aux services de base pour inclure les populations pauvres dans le processus de développement, si l’on veut qu’à l’avenir la réduction de la pauvreté progresse au même rythme en Afrique que dans le reste du monde.

Selon le MGD (2009), en Afrique subsaharienne, il y avait, en 2005, 100 millions de personnes extrêmement pauvres de plus qu’en 1990 et le taux de pauvreté se maintenait au-dessus de 50 pour cent (même s’il a commencé à baisser après 1999).

En Asie du Sud, nous pouvons constater que le taux de pauvreté a été ramené de 59.4 % à 40.3 % entre 1981 et 2005, mais du fait de l’augmentation de la population, ce recul ne s’est pas traduit par une baisse du nombre de pauvres dans la région.

Ainsi, le taux de pauvreté extrême a également baissé en Amérique latine et dans les Caraïbes, au Proche-Orient et en Afrique du Nord durant la même période, ceci sans qu’il ai d’incidence sur le nombre de personnes pauvres.
En outre, malgré une hausse nette du taux de pauvreté et du nombre de personnes pauvres en Europe de l’Est et en Asie centrale, on observe des signes d’améliorations légères depuis la fin des années 1990.

Pour ce qui est du seuil de pauvreté de 2$ par jour (voir tableau II.4) La proportion de personnes pauvres vivant avec moins de deux dollars par jour (aux prix de 2005) est passée de 69.4 % en 1981 à 48 % en 2005, avec stagnation du nombre de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour autour de 2,664 milliards entre 1981 et 2005.

On observe aussi dans les différents pays un risque considérablement accru de  vulnérabilité aux turbulences économiques. D’après les estimations de la Banque, le nombre de personnes ayant entre 1,25 et 2 dollars par jour pour vivre a doublé, passant de 600 millions en 1981 à 1,2 milliard en 2005.
Les individus situés juste au-dessus du seuil de pauvreté sont particulièrement sensibles aux conséquences de la hausse des prix alimentaires et du carburant ainsi que du changement climatique.

Selon le M.D.G.R (2008)109 La hausse des prix alimentaires limite non seulement leur capacité d’acquérir de la nourriture mais aussi d’avoir accès à d’autres biens et services essentiels, y compris l’éducation et les soins médicaux.
Cette hausse des prix risque aussi d’accroître les inégalités. Le taux réel d’inflation auquel sont confrontées les populations pauvres d’Amérique latine par exemple est de 3 points de pourcentage supérieur au taux officiel, une différence qui pourrait renforcer l’écart entre les riches et les pauvres.
D’après les projections actuelles, le taux de pauvreté global continuera de baisser dans le monde en développement en 2009, mais à un rythme plus lent qu’avant le ralentissement économique.

Pour certains pays, cela peut faire la différence entre atteindre leur cible sur la réduction de la pauvreté ou pas, puisque les conséquences de la crise économique mondiale peuvent en fait dérailler les progrès attendus dans la lutte contre la pauvreté.
C’est ainsi que ceux qui sont considérés comme extrêmement pauvres ne formaient qu’un peu plus d’un quart de la population du monde en développement en 2005, alors qu’ils en représentaient près de la moitié en 1990.

Cependant, le rapport du M.D.G (2009)110, considère que certaines régions seront loin d’atteindre la première cible des ODM, et il est probable que jusqu’à un milliard de personnes continueront de vivre dans une pauvreté extrême à la date boutoir fixé pour cette cible.

Les stratégies internationales de lutte contre pauvreté

Pendant les années 90, la marginalisation croissante des pays à faible revenu dans le processus général de la mondialisation et le creusement énorme de l’écart entre riches et pauvres, ont incité la communauté internationale à rechercher davantage des schémas de coopération plus appropriés.

Ce n’est qu’en 1999, que les institutions de Bretton Woods ont reconsidéré leurs stratégies en se dotant de nouvelles stratégies de financement en vue de réduire la pauvreté dans une optique d’amélioration des conditions de vie des individus et participation citoyenne comme élément clefs dans leur actions.

Les stratégies de réduction de la pauvreté jouent aujourd’hui un rôle central dans l’aide financière et l’appui à la réforme des politiques économiques réalisés sous l’égide des pays en développement, notamment ceux considérés comme pauvres.

Ces stratégies s’articulent généralement autour de 4 piliers principaux qui participent directement ou indirectement à l’allègement de la pauvreté (Montalieu, 2008)111 :
-La création de richesses dans une logique de croissance inclusive (pro-poor growth).
-Un développement accéléré de l’accès aux services sociaux de base.
– Une action sur la vulnérabilité économique par la protection sociale et la gestion des risques
– Une gouvernance renouvelée et plus conforme à un management participatif et décentralisé.

Ces axes de développement font l’objet d’un traitement qui cherche à traduire un équilibre entre la stabilisation macroéconomique, perçue comme une condition nécessaire à la croissance économique, et des réformes micro-structurelles, mieux à même d’enrichir le contenu social de cette croissance.

L’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) : Highly indebted poor C. Hipcs

Cette initiative, renforcée en 1999, repose sur l’idée qu’une réduction globale de la dette est une condition nécessaire au développement des pays les plus pauvres.
Ainsi, selon le FMI, « pour que la réduction de la dette ait un effet tangible sur la pauvreté, les ressources qu’elle libère doivent servir à améliorer le sort des pauvres ».

Conçue pour renforcer le lien entre l’allégement de la dette et la lutte contre la pauvreté, cette initiative s’adressait d’après Massod (2002)113, aux pays ayant démontré leurs capacités de mener à bonne fin des mesures d’ajustement macroéconomiques et structurel en vue de fournir un allégement de la dette plus rapide et plus substantiel. Il est essentiel de rappeler que cette initiative vise également à lever les obstacles au développement et à rendre les pays les plus pauvres apte à mieux accroître les investissements qui s’imposent dans les secteurs sociaux et éducatifs.

Selon la Banque mondiale, 50 pays ont été classés dans la catégorie « pays à faible revenus ».

Le rapport mondial sur le développement humain (RMDH, 2000), énumère sept pays qui ont été admis à bénéficier de l’aide dans le cadre de cette initiative d’une valeur globale d’environ 03 milliards de dollars sur les 127 milliards de dollars dus par l’ensemble des pays pauvres très endettés.
En fin juin 2008114, 23 des 41 pays pauvres très endettés avaient atteint « le point de décision » visé par l’initiative PPTE « renforcée » pour des engagements d’allégement de la dette qui s’élevait à plus de 34 milliard de dollars.

Pour être éligible au point de décision, les pays intéressés par l’initiative PPTE doivent par conséquent satisfaire les conditions suivantes :
– Etre membre de l’association internationale pour le développement (AID, filiale de la Banque mondiale).
– Avoir un niveau d’endettement soutenable
– Ayant suivi avec succès des programmes de réformes préconisés par le FMI et la Banque mondiale depuis au moins trois ans.
– Définir une stratégie globale de lutte contre la pauvreté (aspect multidimensionnel) présenté dans un document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP).

Par conséquent, il est à noter qu’en 2004, le mécanisme PPTE a abouti à des allégements évalués à 52 milliards de dollars (soit 2.6% de la dette extérieur des PED) pour 27 pays dont 23 pays africains, qui allouent aujourd’hui prés de quatre fois plus de ressources, en moyenne, au service sociaux (santé, éducation) qu’au service de la dette.

Malgré ceci, des critiques de cette initiative portent sur le nombre de pays bénéficiaires, le faible montant des allégements et la lenteur du processus.

En fait, si cette initiative a tout l’air d’être une nouvelle conditionnalité qui s’ajoute à celle des programmes d’ajustement structurel, il n’en demeure pas moins qu’elle peut contribuer relativement à la réduction de la pauvreté si les fonds lui sont destinés convenablement.

En 2005, d’autres initiatives sont venu s’ajouter à l’initiative PPTE, a savoir l’initiative d’allégement de la dette multilatérale IADM116, en vue d’accélérer les progrès dans la voie des objectifs du millénaire pour le développement.

Selon les estimations du dernier rapport sur l’avancement de l’Initiative PPTE (mars 2008), les mesures d’allégement de la dette accordées sous leurs différentes formes (PPTE, IADM, mesures classiques d’allégement de la dette et autres mesures  «volontaires » d’allégement de la dette bilatérale) ramèneraient le montant total de la dette des 33 pays parvenus au point de décision de 105 milliards à 9 milliards de dollars, soit une réduction de plus de 90 %.

Nous avons pu constater à travers ces actions, que le fardeau de la dette constitue un frein déterminant dans le processus de développement notamment humain de la plupart des PED. C’est pour cette raison, que les pays pauvres n’arrivent pas à s’intégrer dan s cette mondialisation par ces échanges et flux divers, vu la lourdeur de la dette qui pèse et pèsera sur l’équilibre macroéconomique de ces pays.

Le document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) : Poverty réduction strategy papers

Les pays à bas revenu qui souhaitent bénéficier d’une aide financière a des taux concessionnels émanant des institutions financières internationales, ou d’un allégement de leurs dettes dans le cadre de l’initiative PPTE « renforcée » doivent préparer un programme conçu pour la lutte contre la pauvreté à moyen et long terme, appelé communément DSRP, développé par la Banque mondiale en septembre 1999.

En tant que nouveau cadre conceptuel de développement, visant à accorder une importance accrue à la réduction de la pauvreté, les DSRP sont des documents de référence pour les opérations d’allégement de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE. En fait, ils contiennent quatre éléments fondamentaux:
1 – Une description du processus de préparation, fondé sur la participation.
2 – Un diagnostic de la pauvreté, avec l’identification des obstacles ou recul de la pauvreté et à la croissance.
3 – Des objectifs, des indicateurs (par exemple des taux annuels de croissance ou scolarisation primaire).
4- Des mesures prioritaires que les pays s’engagent à prendre dans les limites imposées par leur budget pour atteindre les objectifs établis.

Ainsi, le succès des stratégies de réduction de la pauvreté dépend des mesures prises par les pays eux même et de l’aide concertée de tous leurs partenaires.

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Table des matières

Introduction génerale
Chapitre I : Considérations générales sur le phénomène de la pauvreté
Introduction
Section 1 : Définition de la pauvreté
Section 2 : L’émergence des trois écoles sur la définition de la pauvreté
Section 3 : Différents types de pauvreté
Section 4 : Les lignes de la pauvreté
Section 5 : Pauvreté et inégalité
Section 6 : vulnérabilité et pauvreté
Section 7 : La pauvreté : d’un concept à un processus
Conclusion
Chapitre II : Mesure et état des lieux de la pauvreté
Introduction
Section 1 : Les indices de pauvreté
Section 2 : Les indices d’inégalité
Section 3 : Le bien-être comme continuum : l’apport de la logique floue
Section 4: La pauvreté dans les pays en développement
Section 5 : les stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
Section 6 : Caractéristiques et évolution de la pauvreté en Algérie
Section 7 : Stratégie nationale et politiques de lutte contre la pauvreté en Algérie
Conclusion
Chapitre III : Les grands courants de pensées se rapportant à la microfinance
Introduction
Section 1 : Les origines de la microfinance
Section 2 : Une explication de l’émergence de la microfinance
Par le marché à travers la théorie financière
Section 3 : Le contexte de la microfinance
Section 4 : La nature de la microfinance : entre médiatisation et critique
Section 5 : Le paradigme de l’Empowerment
Section 6 : définition de l’exclusion financière
Section 7: La microfinance entre logique de marché et logique de solidarité : L’émergence de deux écoles de pensée
Section 8: Articulation entre les activités bancaires et microfinanciéres : une Nouvelle sphère d’intermédiation
Section 9 : Inclusion financière et responsabilité sociale
Conclusion
Chapitre IV : La question de la microfinance entre opportunités et contraintes
Introduction
Section 1 : Etat de l’art en matière d’évaluation de l’impact et de l’effet de la de la microfinance sur la réduction de la pauvreté
Section 2 : Revue sur les études d’évaluation d’impact de la microfinance
sur la pauvreté
Section 3 : Etat de la microfinance dans le monde
Section 4 : le prêt de groupe : L’exemple du Self Help Group
Section 5 : Le contexte d’évolution de la micro-finance en Algérie
Section 6 : Approche descriptive des différents dispositifs d’insertion
économique en Algérie
Conclusion
Chapitre V : Essai d’évaluation d’impact du microcrédit sur le niveau de pauvreté à partir le l’Agence Nationale de gestion du Microcrédit (ANGEM) de Tlemcen
Introduction
Section 1 : Description du dispositif ANGEM
Section 2 : Les sources de données, contexte de l’étude et méthodologie d’enquête
Section 3 : Structure du questionnaire
Section 4 : Analyse descriptive
Section 5 : Méthode d’analyse et spécification des variables retenues
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Liste des sigles
Liste des tableaux et figures
Tables des matières

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