Essai de définition de l’éducation
Dans le langage courant, l’emploi du terme éducation est considéré comme le fruit ou résultat d’une action. Quand nous recevons une meilleure ou mauvaise éducation. Donc, nous sommes le produit d’une méthode éducative traditionnelle ou nouvelle. Par ailleurs, le fait de placer l’individu dans un tel ou tel système éducatif montre qu’il est le produit de l’éducation dans laquelle l’individu est formé. D’où le proverbe français : «Dis moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es».
M .DEBESSE donne la définition étymologique de l’éducation comme étant : «l’éducation est relativement récent. Tiré du latin, il a une double origine : «educare»veut dire nourrir et «educere» : tirer hors de conduire vers, en un mot élever . Nourrir et élever, ne sont pas là les deux tendances séculaires et souvent en conflit d’une éducation tantôt de l’élève pour en tirer toutes les possibilités?» Emile Durkheim rappelle que «l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux qui réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné».Evoquer le sujet «éducation» c’est tout d’abord parler de tout ce qui constitue les institutions sociales, les pratiques sociales ainsi que le système éducatif.
Pour LALANDE, l’éducation est «un processus constituant en ce qu’une ou plusieurs fonctions se développent graduellement par l’exercice et se perfectionne…».
Cette définition souligne bien l’ambiguïté du terme éducation et précise que l’éducation est à la fois un processus et un résultat. Ici, le mot éducation se rapporte à «un processus» et l’éducation processus est un fait très général que nous observons à tous les âges de notre vie et dans toutes les circonstances ou passages de la vie de l’homme. Nous pouvons aussi évaluer, contrôler les connaissances des apprenants en mettant en exergue un système d’examen de contrôle qui montrera aux élèves que ceux, qui sont au niveau réussissent et ceux qui ne le sont pas redoublent (abandon ou échec scolaire).
Le concept « d’échec scolaire »
Dans un établissement public ou privé, les problèmes de l’échec scolaire ne sont pas des phénomènes nouveaux pour notre société actuelle. Lors d’une évaluation des niveaux ou connaissances des apprenants, il y a toujours des élèves au niveau qui se retrouvaient en premiers rangs et les faibles aux derniers rangs. Mais les phénomènes d’échec scolaire ont déjà existé depuis les lois laviques de Jules Ferry (scolarité obligatoire et gratuite), depuis que l’enseignement a été universalisé (sous la forme d’obligation scolaire) et jusqu’à nos jours. De nombreux élèves en milieu urbain et en milieu rural sont frappés par le phénomène d’abandon scolaire à savoir 60% en milieu en urbain et 40% en milieu rural. (Selon le journal MIDI MADAGASCAR, état de l’abandon scolaire à Madagascar, N°8185, du Mercredi 14 Juillet 2010, à la page 4). Le phénomène de l’échec scolaire font parti des centres de débats des spécialistes en éducation et le terme «échec scolaire» est très usuel actuellement. Le mot échec scolaire est apparu dans le langage pédagogique et le débat politique qu’après la seconde guerre mondiale (Hutmacher1992).
En général, le terme «échec» englobent plusieurs mots comme abandon, retard, redoublement,…Et la notion d’échec scolaire était inconnue dans l’enseignement jusqu’aux années soixante, l’expression date tout au plus d’une trentaine d’année. Avant les années cinquante, il n’était question que de succès ou d’insuccès scolaire. La réussite étaient mises sur le compte de la qualité de maître et les institutions. Les insuccès étaient exclusivement imputés aux élèves considérés comme paresseux, instables, peu motivés.
C’était le temps de l’élève organiquement et physiologiquement anormal à qui la médiocrité ou l’absence de tout fonctionnement physique interdisait des performances scolaire normales.
La déperdition scolaire
Le phénomène de déperdition scolaire est un concept très complexe sur lequel les sociologues de l’éducation ne cessent de poser des questions. Paul et Brimer ont décrit la déperdition scolaire dans un ouvrage rédigé pour le compte de l’UNESCO-BIE intitulé «la déperdition est un problème mondial.» Dans cette ouvrage, le phénomène de déperdition scolaire se définissait comme «le résultat de la combinaison de deux facteurs :
«Premièrement, l’abandon prématuré qui se produit lorsqu’un élève interrompt ses études avant de terminer la dernière année d’étude primaire ou de base ; Deuxièmement, le redoublement qui fait qu’un élève reste dans la même classe deux, trois et parfois quatre ans de suite, pour d’autres raisons, empêchant à tout le moins d’autres enfants de s’inscrire dans les écoles déjà insuffisantes».
D’après cette définition, la déperdition scolaire est structurée de deux grandes idées, l’un l’abandon prématuré d’un cycle d’étude et l’autre, le redoublement successif de classe favorise le non motivation des élèves à poursuivre leurs études. Dans le dictionnaire de l’Evaluation et de Recherche en Education, de Gilbert de LANDSHEERE (1979) décrit le mot déperdition scolaire comme étant «la différence entre le nombre d’étudiants au début et à la fin d’un cours, d’une année ou d’un cycle d’étude» (p.201)
Définition du mot « Enfant »
Selon encarta 2007, «l’enfant se définit comme un être humain dans la première période de la vie, une personne moins de 18ans qui n’est pas majeur, ou généralement, tout individu masculin ou féminin qui se trouve encore dans l’âge de l’enfance c’est-à-dire dans la période situé entre la naissance et la puberté.» .
Par contre, l’âge de la puberté se diffère d’une personne à une autre. D’autant plus, même si leur aspect physique se développe rapidement par rapport à leur âge. Elles sont toujours classés le stage d’adolescent immature et irresponsable. Dans l’article 1 de convention relative aux droits de l’enfant, presque la majorité des nations définit le mot «enfant» comme étant un être humain âgé de moins de 18ans, sauf si la majorité est atteinte l’âge adulte plutôt en vertu de la législation qui est applicable» .Comparons à Madagascar, l’âge majeur est fixé à 21ans et pour ceux qui n’acquièrent pas cet âge est considéré comme mineur.
D’un point de vue général, l’expression enfants des rues est décrite comme étant un enfant qui vit souvent sans domiciles fixe ou ayant un domicile mais exercent une activité non formel comme docker, mendiant à travers la grande rue de la ville. Parfois, les enfants des rues vivent avec leurs familles dans la rue et il y a aussi ceux qui se regroupent dans un même refuge sans famille ni personnes qui les encadrent.
Le terme «enfants des rues »est jugé péjoratif et dépréciatif car cette appellation n’est toujours qu’une façon de designer leur mode d’existence ainsi que leur situation de vie. L’existence de phénomène «enfants des rues» est universelle mais dans la plupart des cas, c’est dans les pays en développement où le taux est important.
Caractéristiques des Enfants Des Rues
Les EDR se caractérisent en trois catégories : les enfants de la rue, les enfants dans la rue, les enfants à la rue.
Enfants des rues :Ce sont les enfants qui vivent dans la rue en permanence et qui sont en rupture totale avec la famille et en rupture totale avec toute institution de socialisation. Ces enfants constituent 37% des EDR (estimation faite en tenant compte du résultat obtenu par MFS 1997).
Enfants dans la rue :Ce sont des enfants qui passent toute la journée dans la rue et y ont des occupations rémunérées. Ces enfant sont parfois en conflit plus ou moins grave avec les institutions de socialisation mais ils n’ont pas forcement rompu les liens avec elles. Ils vont de temps à autres revenir dormir chez eux. Le nombre des enfants dans la rue est estimé à 60% de la population totale des EDR.
Enfants à la rue :Ce sont les enfants qui se trouvent subitement dans la rue malgré eux et qui ne demandent que leur réaffiliation. Dans quelle rue se trouvent t- ils à Antananarivo?
Les enfants des rues vivent souvent dans de gîtes ou des cases en plastique, dans les places du marché et dans des bas quartiers comme Anosibe Lalamby, Andravoahangy, sous le pont de Behoririka, Antaninarenina, Analakely, Isotry, Tsaralanana. Ils pratiquent des petits métiers comme dockers, gardiens de voitures et font les mendiants à travers les rues.
Environ 60% des enfants qui se trouvent dans la rue ne sont pas à la charge de leurs parents d’après l’enquête de Ministère de la population. Ces enfants travaillent jour et nuit pour se nourrir et vivre.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PLAN
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’ENSEIGNEMENT A MADAGASCAR ET LES ENFANT DES RUES
Chapitre I : HISTORIQUE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR
Section1 : Histoire de l’école à Madagascar
1.1. Ecole de la période précoloniale
1.2. L’école de l’époque coloniale
1.3. L’école de l’ère postcoloniale
Section 2 : Cadre Institutionnel du système éducatif à Madagascar
2.1. Les échelons de chaque niveau
2.2. Nouvelle politique éducationnelle à Madagascar
2.3. Les lois régissant la politique éducationnelle à Madagascar
Chapitre II : MISE EN PERSPECTIVE THEORIQUE DE L’EDUCATION ET PRESENTATION DU TERRAIN
Section 1 : Concept sur le terme éducation
1.1. Essai de définition de l’éducation
1.2 le concept « d’échec scolaire »
1.2. La déperdition scolaire
Section 2: Présentation du terrain
2.1. Historique de l’ONG MANDA
2.1.2. Localisation
2.1.3. Ses objectifs
2.1.4. Effectifs
2.2. Structure organisationnelle de l’ONG MANDA
2.2.1. Activités de L’ONG MANDA
2.2.2. Activités de L’ONG MANDA
2.2.3. Moyen de fonctionnement
Section 3 : Définition et conception des termes « Enfant » et « enfants des rues »
3.1. Définition du mot « Enfant »
3.2 Caractéristiques des Enfants Des Rues
a) Enfants des rues
b) Enfants dans la rue
c) Enfants à la rue
4.1. Qui sont les enfants des rues ?
DEUXIEME PARTIE : ANALYSES DES RESULTATS SE RAPPORTANT AUX ABANDONS SCOLAIRE DES EDR ET EXPLICATION DES PROBLEMATIQUES
Chapitre III : DYNAMISME SOCIALE DES ENFANTS DES RUES
Section 1: Situation sociale et caractéristiques de la population étudiée
Section 2 La population étudiée et les résultats scolaires
1.1 Abandon et sexe
1.2 Abandon et âge
1.3 Abandon et responsabilités parentales face à l’éducation de leurs enfants
Section 3 : La population à étudier et leurs problèmes face à leurs résultats scolaires
2.1 Le contexte familial
2.2 Lieu d’origine des EDR
Chapitre IV : DESCOLARISATION DES ENFANTS DES RUES
Section 1 : Contrastes et manifestations de la déscolarisation des enfants
Section 2: Principales causes de déscolarisation des enfants des rues
Chapitre V: SITUATION SCOLAIRE DES EDR ET ACTIVITES PROFESSIONNELLES DES PARENTS DES EDR
Section 1 : Abandon scolaire face au dynamisme socio-professionnelle des parents
1.1 Situation scolaire et familiale des enfants des rues
1.2 Catégorie socio – professionnelle des parents
Section2 : Abandon et motivation parentale
2.1. Abandon scolaire et statut familiale des EDR
2.1.1 Abandon et situation familiale
2.1.2 Abandon et rang dans la fratrie
2.1.3 Abandon et problèmes familiaux
2.1.4 Des problèmes de l’enfant confié et leurs typologies
TROISIEME PARTIE : LES ENFANTS DESCOLARISES ET REEDUQUES PAR L’ONG MANDA-SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre VI : DONNEES SUR LES ENFANTS DES RUES INSERES DANS DIVERSES CLASSES A L’ONG MANDA ET ENFANTS DES RUES A ANTANANARIVO
Section 1 : Effectifs des enfants des rues réinsérés à l’école par l’ONG MANDA
Chapitre VII : RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS
Section1 : Solutions externes ou Recommandations au niveau du centre
1- Promouvoir l’éducation et ses enjeux
2- Etablir un centre de réinsertion scolaire et spécialisé pour la famille des EDR
3- Pour les parents des EDR
Section 2 : Suggestions au niveau de chaque statut
1- Au niveau des parents
2- Au niveau de l’Etat
3- Au niveau du centre
4- Au niveau des bénéficiaires ou enfants pris en charge par le centre
CONCLUSION GENERALE
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