Essai de contrôle de quelques parcelles d’aframomum angustifolium (sonn.) k. schum, espèce autochtone nuisible

Madagascar dispose d’une diversité biologique très riche et unique au monde avec un taux d’endémisme spécifique dans les environs de 90 % au niveau flore (Scahtz, 2000), ainsi qu’un écosystème naturel particulier qui représente un patrimoine national, voire même mondial. Toutefois, constitué par une population pauvre et une économie dépendante des ressources naturelles, le pays se trouve victime d’un déclin alarmant de sa richesse biologique. Ainsi, face à cette perte, la prise de mesure de protection et de conservation s’avère être primordiale.

L’appauvrissement de la biodiversité a trois principales causes, le changement climatique, la destruction des habitats et l’invasion biologique (Millenium ecosystem assessment, 2005). Cette dernière autrefois négligée attire maintenant l’attention de nombreux scientifiques. En effet, une espèce envahissante est par définition une espèce exotique naturalisée dans un territoire qui modifie la composition, la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels ou semi-naturels dans lesquels elle se propage (Cronk et Fuller, 1995). Cependant, il a été aussi remarqué que certaines plantes autochtones peuvent avoir des comportements envahissants et peuvent modifier l’écosystème dans sa structure ou dans sa fonction. A Madagascar, 45 espèces autochtones dont 3 endémiques et 42 non endémiques ont été identifiées comme envahissantes (Rabarimanarivoet al, 2014) et ces dernières sont connues sous l’appellation de plantes autochtones nuisibles. Selon Linsan en 2014, non seulement les espèces introduites mais aussi certaines espèces non introduites ont la capacité de coloniser rapidement une zone et induire un déséquilibre à la biodiversité, à l’écosystème et même à l’économie.

MILIEU ABIOTIQUE

Localisation et historique du milieu d’étude 

L’étude a été effectuée dans la Réserve Naturelle Intégrale de Betampona, première aire protégée de Madagascar créée en 1927 occupant une superficie de 2228 ha dans la partie Est de Madagascar, à 25 km à vol d’oiseau de l’océan Indien et à 40 Km au Nord-Ouest de la ville de Toamasina. C’est une Réserve délimitée par 16 bornes située entre 17°52’ et 17°56’de latitude Sud, 49°11’et 49°15’de longitude Est. L’altitude varie entre92 à 571 m (Ghulam , 2014).

Sur le plan Administratif, la Réserve appartient à l’ex-Province de Toamasina, Région Atsinanana, District de Toamasina II. Elle est située entre les communes rurales d’Ambodiriana et de Sahambala. Elle est entourée par six fokontany dont Andratambe au Sud, Fontsimavo au Sud-Est, Ambodirafia au Sud-Ouest, Antaranarina au Nord, Analamangahazo au Nord-Est et Ambodiriana à l’Est.

Milieu physique

Le massif forestier de Betampona jouit d’un régime climatique de la côte Est de Madagascar, perhumide tempéré (Cornet et Guillaumet, 1974), caractérisé par des périodes chaudes et humides pendant presque toute l’année. Les mois les plus frais s’étendent de juin à août avec une température moyenne de 17°C, les plus chauds sont les mois de décembre, janvier et février avec une température moyenne de 24°C (données MFG, station Rendrirendry 2003-2013).

La précipitation est abondante de janvier à mars avec des averses et de fortes pluies. La précipitation moyenne annuelle est de 20314 mm/ an. La région ne possède pas de mois écologiquement sec selon le diagramme ombrothermique de Gaussen élaboré à partir de la formule P = 2T (Gaussen, 1955), c’est-à-dire l’échelle exprimant la précipitation (mm) est le double de celui qui exprime la température (°C).

La Reserve présente un taux d’humidité élevé, entre 2003 à 2012 la valeur moyenne minimale est de 72% et la valeur moyenne maximale est de 90 %. Elle est sous l’influence de deux vents, l’Alizé venant du Sud Est soufflant toute l’année, à l’origine de la forte précipitation et la forte humidité de la région, et la Mousson venant de l’Ouest soufflant en été austral de novembre à avril (Razakaniaina, 2015).

La Réserve de Betampona présente une topographie très accidentée avec une succession de montagne à pente forte et abrupte dans certains endroits. Environ, 26,3 km² de la surface de l’aire protégée se situe à une altitude inférieure à 400 m et 2,7 km² à une altitude de 400 à 590 m.

La RNI de Betampona repose sur un socle Précambrien (ONE et al., 1997), c’est une formation de la série micaschisteuse avec des roches micacées (migmatites oeillées).Le sol est de type ferralitique jaune et rouge, avec une masse importante d’humus de nature acide (la teneur globale en matière organique est de 1 à 6,5%). C’est un sol riche en fer et en aluminium et sensible aux érosions. Les bas-fonds sont caractérisés par des alluvions et des sols hydromorphes saturés d’eau en permanence, non profonds, fortement rajeunis. Ce sont des sols à bonne propriété physique, mais les éléments chimiques sont faibles (MAEP, 2003). La Réserve de Betampona constitue une réserve hydrique importante pour l’alimentation en eau potable de la population environnante. Au total, 21 ruisseaux prennent leurs sources dans la forêt. Ces ruisseaux alimentent 12 rivières permanentes (ANGAP, 2004) . Ces rivières coulent toute l’année avec des crues torrentielles à cause des dénivellations importantes dans plusieurs endroits. Ces réseaux hydrographiques forment les deux fleuves : Ivoloina dans la partie Sud et Ifontsy dans la partie Nord.

MILIEU BIOTIQUE

Flore et végétation

La Réserve appartient à la Flore du vent (Perrier De La Bathie ,1921), du domaine de l’Est (Humbert, 1955) et à la zone écofloristique orientale de basse altitude (Faramalala et Rajeriarison, 1999). Elle est caractérisée par une forêt dense humide sempervirente de basse altitude avec des arbres à feuilles persistantes et de la série à MYRISTICACEAE et Anthostema (EUPHORBIACEAE). La végétation est constituée par 1758 ha de forêt primaire et 470 ha de forêts secondaires (Ratovonamana, 2006). Actuellement 807 espèces de plantes vasculaires sont représentées dans les herbariums d’Antananarivo. Ces espèces se répartissent dans 296 genres appartenant à 114 familles (Tahirinirainy, 2011) .

Les cinq familles endémiques de Madagascar sont toutes rencontrées dans la réserve. Les familles les mieux représentées sont RUBIACEAE, EUPHORBIACEAE, FABACEAE, APOCYNACEAE et MALVACEAE. Parmi les espèces identifiées, 623 sont endémiques de Madagascar (609 espèces endémiques nationales et 14 espèces endémiques locales), 62 espèces sont incluses dans la liste rouge de l’UICN dont deux espèces en danger critique (CR), 27 espèces en danger (EN) et 33 espèces sont vulnérables (VU) (Tahirinirainy, 2011).

Dans les forêts secondaires sont rencontrées les espèces exotiques envahissantes: Lantana camara (VERBENACEAE), Psidium cattleianum (MYRTACEAE), Spathodea glabra (BIGNONIACEAE), Merremia peltata (CONVOLVULACEAE), Albizia lebbeck (FABACEAE) Clidemia hirta (MELASTOMATACEAE), Brachiaria mutica (POACEAE), Rubus allegheniensis, Rubus idaeus, Rubus moluccanus (ROSACEAE), Solanum auriculatum (SOLANACEAE) ainsi que des plantes autochtones nuisibles telles que, Ravenala madagascariensis (STRELITZACEAE), Aframomum angustifolium (ZINGIBERACEAE),et Dicranopteris linearis (GLEICHENIACEAE), Syzygium sp. (MYRTACEAE). (Razakaniaina, 2015) .

Faune

La Réserve de Betampona renferme de nombreuses espèces animales.Jusqu’à présent, 76 espèces de la classe des BATRACIENS, 69 espèces de la classe des REPTILES, 100 espèces d’oiseaux ont été recensées dans la réserve et ces alentours parmi lesquelles 44 sont endémiques de Madagascar et 18 endémiques des régions de l’océan Indien (Données MFG). On retrouve aussi, 11 espèces de lémuriens dont 5 espèces diurnes et 6 espèces nocturnes, une espèce figure dans la catégorie des primates en danger (EN) : Daubentonia madagascariensis, trois espèces sont gravement menacées (CR) : Propithecus diadema diadema, Indri indri et Varecia variegata. (Miller et al. ,2012) .

Population et ses activités 

La Réserve Naturelle Intégrale de Betampona est entourée de 6 Fokontany appartenant à 2 communes rurales. Dans chaque village, l’organisation sociale des populations est assurée par deux dirigeants: le président du Fokontany chargé des affaires administratives, et les Tangalamena, des personnes âgées et acceptées dans les villages, qui dirigent les cérémonies ancestrales et conservent les coutumes.

Le groupe ethnique dominant dans cette région est le Betsimisaraka mais d’autres groupes sont présents comme les Merina, les Antandroy et les Antaimoro. Ces populations pratiquent la culture sur brûlis ou « Tavy », la culture de bananiers, de caféiers, de maniocs et de girofle. La plupart des ménages pratiquent des petits élevages. La population de cette région pratique des exploitations artisanales comme la vannerie ou le « Rary » pour être vendus dans le centre-ville de Toamasina (Razakaniaina, 2015).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE
I.1 MILIEU ABIOTIQUE
I.1.1 Localisation et historique du milieu d’étude
I.1.2 Milieu physique
I.2 MILIEU BIOTIQUE
I.2.1 Flore et végétation
I.2.2 Faune
I.2.3 Population et ses activités
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 MATERIEL BIOLOGIQUE
II.1.1 Description d’Aframomum angustifolium (Humbert, 1967)
II.1.2 Mode de multiplication
II.1.3 REPARTITION D’Aframomum angustifolium DANS LA RESERVE
II.2 ETUDES PRELIMINAIRES
II.3 LOCALISATION ET CHOIX DU SITE D’ETUDE
II.4 CARACTERISATION ECOLOGIQUE
II.4.1 Méthodes de collecte de données
II.4.2 Méthodes d’analyse de données
II.5 METHODES POUR LE CONTROLE DES PARCELLES
II.5.1 Techniques utilisées par traitements
II.5.2 Essais de restauration des parcelles
II.5.3 Comparaison de la meilleure technique
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 CARACTERISATION ECOLOGIQUE DES PARCELLES A Aframomum angustifolium
III.1.1 Richesse et composition floristique globale
III.1.2 Descriptions des groupes floristiques
III.1.3 Relations entre facteurs du milieu et groupes floristiques
III.1.4 Résultats sur l’analyse pédologique
III.2 EFFETS DES TECHNIQUES DE CONTROLE
III.2.1 Etats des plots avant traitements
III.2.2 Dégâts biologiques des traitements
III.2.3 Nombre total d’individus qui apparaissent après traitements
III.2.4 Taux de mortalité des plantules restaurées
III.2.5 Apparition de rejet par plot et évolution de la densité d’Aframomum pour chaque traitement
III.2.6 Coût des traitements
III.2.7 Résumé de la comparaisondes deux techniques
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1 DISCUSSIONS
IV.1.1 Sur la méthodologie
IV.1.2 Sur la caractérisation écologique des plots
IV.1.3 Sur les techniques de contrôle
IV.2 RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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