ESSAI D’ANTHROPOLOGIE ET DE PSYCHOSOCIOLOGIE DU MARIAGE

Le sentiment amoureux et le mariage

                   Les études ont amplement montré que certaines sociétés favorisent de plus en plus de développement et l’expression de l’agressivité ou de la tendresse ou de l’amour. Dans la société moderne, tout s’emploie et s’ingénie à faire du mariage « une affaire d’amour », et l’on tend à déprécier de diverses manières le mariage d’intérêt et le mariage de raison, au profit de ce que l’on a appelé l’amour romantique ou romanesque. Pourtant, dans beaucoup de société et durant de longue période de l’histoire, le mariage des jeunes gens était arrangé par leurs parents et était essentiellement une affaire économique qu’on traitait comme telle. Et ce type de mariage était beaucoup plus stable que celui qui résulte de l’amour romanesque. En réalité, la valorisation de l’amour romanesque est un phénomène culturel relativement récent dans l’histoire de l’humanité. L’amour entre jeunes est maintenant un sentiment non seulement autorisé mais valorisé, suggéré et même amplifié, supposé parce qu’on croit pouvoir faire plus confiance à un mariage fondé sur ce sentiment qu’à un mariage de raison, ou on vient même à considérer qu’un mariage qui n’est plus animé par l’amour doit se dissoudre et que l’homme et la femme peuvent ou doivent chercher un « nouvel amour ». En comparaison d’autre civilisation et d’autres époques, la société moderne favorise donc ses éclosions, le développement aussi bien que l’expression du sentiment amoureux.

Le mariage en tant qu’institution

               La distinction entre le mariage au sens juridique et le mariage selon la conception anthropologique réside dans le fait que l’intervention de l’autorité publique est inhérente à sa formation. Les époux expriment librement leur volonté. Ce qui ne signifie pas que leur volonté autonome suffit pour donner effet au mariage. Le mariage est une institution. Au-delà du terme mariage, nous devrions souligner la notion de famille. Par famille, nous pouvons sous-entendre enfant. Leur légitimité est fondée sur le mariage. En d’autres termes, le mariage est une sorte de corps social qui dépasse les seules volontés individuelles des époux. Pour terminer, la formation du mariage repose sur trois impératifs importants à savoir l’impératif biologique, l’impératif psychologique et les impératifs sociologiques. L’impératif biologique porte sur la différence de sexe et l’âge de puberté. A Madagascar, la loi n’admet pas le mariage homosexuel. En plus, bien que deux familles prévoient en avance le mariage de leurs enfants (mariage arrangé) ; il faut tenir compte de l’âge de puberté pour pouvoir contracter leur mariage. L’impératif psychologique revient à la question de volonté des futurs époux. Il ne devrait pas y avoir l’intégrité de leur consentement. Quant à la volonté de familles, la majorité matrimoniale délimite le consentement des parents. Les impératifs sociologiques portent sur trois points essentiels : en premier lieu, la bigamie constitue un délit. Un nouveau contrat ne doit être établi qu’à la dissolution du premier. En second lieu, pour des raisons physiologique, hygiénique et moral, le mariage est prohibé entre les personnes parentés ou alliés. En dernier lieu, la confusion de paternité doit être évitée dans le cas où la femme contracte un second mariage. Un délai d’attente ou de viduité est établi à cet effet. Dans la conception juridique, l’union libre est inadmissible. A défaut de recours au mariage civil, les époux se trouvent une situation irrégulière. D’un côté, il se peut que l’homme soit encore engagé dans un autre mariage. De l’autre côté, il ne faut pas nier le cas des époux qui se contentent de contracter verbalement leur mariage sans l’intervention de l’autorité publique. Enfin, la formation du mariage peut se limiter seulement à des rites tels que la demande en mariage et la remise du « vodiondry » ; autrement dit, le mariage est simplement considéré comme une affaire familiale.

Le mariage et ses règles

                Les contraintes biologiques laissent une latitude considérable aux groupes de parenté quant au moyen de se procurer des membres. Mais normalement, le commerce sexuel aboutit à la grossesse, handicap souvent important pour la femme, à la naissance d’un enfant, à la longue immaturité d’un jeune qui a besoin d’une protection constante, puis d’une socialisation e d’un apprentissage culturel. Tout ceci exige un cadre, une structure de groupe, une famille quelle qu’en soit la forme, sans la quelle l’espèce ne pourrait se reproduire, même biologiquement. Chez l’ensemble des primates supérieurs, l’organisation sociale est une condition de la reproduction. La famille est là pour consolider la relation sexuelle et assurer la socialisation des enfants. Les familles s’allient et se perpétuent par le mariage, qui est l’union d’un homme et d’une femme telle que les enfants de la femme soient reconnus pour légitimes. A ce propos, nous ferons trois remarques préalables.
-Quelle que soit la variété des types de mariage, une distinction a toujours été faite dans toutes les sociétés entre union libre et union légitime. C’est le mariage qui permet à des couples nomades sans résidence fixe d’instaurer une famille. Le mariage est donc une institution car doit se conformer à certaines règles sociales qui confèrent sa légitimité à l’alliance, même si la vie sexuelle hors mariage est plus ou moins tolérée partout, avec ses propres règles, très variables, d’une société à l’autre : par exemple ici, la virginité de la fille doit être conservée et prouvée le soir des noces, là , elle ne pourra se marier que si une maternité a déjà démontré sa capacité de fécondité.
-le mariage est une institution vitale pour la société : les célibataires et les couples sans enfant sont donc plus ou moins marginalisés ou déconsidérés
-Le mariage ne trouve pas son origine dans les individus, mais dans l’alliance de groupes preneurs de femmes et de groupes donneurs de femmes. Il n’est pas et ne peut être une affaire privée.
Les règles qui contrôlent les alliances matrimoniales sont par conséquent dictés par des impératifs familiaux. L’une interdit l’inceste ou union sexuelle entre deux parents proches. Ces règles sont généralement complété par les d’autres, telle en général une règle d’exogamie, qui prescrit de chercher un conjoint hors de son propre groupe; et une règle d’endogamie, qui prescrit ou permet de contracter alliance à l’intérieur d’un certain périmètre social de caste, de classe, d’appartenance nationale ou régionale, de religion… La plus célèbre de ces règles est la prohibition de l’inceste. Dans toutes les sociétés, le mariage est interdit entre parents consanguins à un degré plus ou moins proche. Il y eut bien quelques sociétés où le mariage entre frère et sœur a été admis, dans maintes familles royales, comme celles des Pharaons égyptiens. D’une part, dans les populations qui ne sont pas en situation d’isolat génétique, l’inceste n’aurait d’effets biologiques désastreux qu’à un degré de fréquence très élevé, qui supposerait son institutionnalisation. D’autre part, des populations humaines vivant en isolat peuvent connaître une dérive génétique caractérisée par une fréquence anormale de tares transmissibles sans qu’il y ait inceste. La femme la plus illustre pour son intelligence et sa beauté. Quoi qu’il en soit, à la suite de Mauss, Levy Strauss pense que la vraie raison de la prohibition universelle de l’inceste, c’est quelle est le revers de l’obligation positive de donner ses filles et ses sœurs en mariage afin d’obtenir des épouses en contrepartie. Il ne s’agirait que d’un cas particulier de la règle fondamentale de la socialité humaine, à savoir la réciprocité et l’échange. Il s’agit d’échanger des femmes comme on échange les mots et la nourriture, les dons et les contre dons, les coups et les pactes. Cette théorie qui voit dans l’échange des femmes et la prohibition de l’inceste le principe organisateur de la parenté est connue sous le nom de la théorie de l’alliance. De toute façon, il faut noter l’extrême variation des règles concernant l’inceste; le principe une fois posé, son extension va de la permission d’épouser un demi-frère ou une demi-sœur jusqu’à la prohibition absolue d’union dès qu’un ancêtre commun est repéré; comme si l’essentiel était moins le contenu que la simple forme de cette réglementation qui marque le passage de la nature à la culture. Dans la première annexe sera présenter les différents types de mariages selon le point de vue anthropologique c’est-à-dire la polygamie, la monogamie, le système de lévirat, sororat ainsi que le système de parenté.

Divorce issue de l’épouse

                 Si l’homme acquiesçait, la séparation se fasse sans histoire. Dans le cas contraire, le mariage ne peut être dissous. Même si l’épouse n’est plus chez lui, le mari peut refuser pendant des années de considérer comme rompu leur mariage. Sa femme n’est pas libérée, et ne peut se remarier ailleurs. Faciliter un éventuel divorce sur l’initiative de la femme c’est vrai, mais cela ne veut pas dire que la séparation soit aisée à obtenir, même dans ce cas si le mari s’y oppose car évidemment si la femme demande le divorce et si le mari l’accepte. Dans le cas ou le mari refuserait la séparation demandée par sa femme, il faut au moins que le père de l’épouse entre dans les vues de la fille. S’il lui ordonne de rester chez son mari, il n’y a pour elle vraiment rien à faire. Si le père approuve les raisons de sa fille de vouloir quitter son mari, et s’il n’a pas autrement donné le « tandra », il ne peut rien entreprendre. S’il a donné le « tandra », il peut au moins engager les négociations avec le père du mari. L’affaire n’est pas facile et l’est d’autant moins que les conjoints sont des adultes plus âgés. S’ils sont très jeunes, on peut aisément passer à une opposition résolue du mari, à condition encre que le père soit plus accommode que le fils. Suivant les humeurs des uns et d’autres, on peut parvenir à une séparation à l’amiable, ou avec un contre partie un bœuf donné par le père de la femme « tandra ». L’affaire peut même être portée devant le fokonolona à qui on demande de rendre un verdict. Il se peut même que cela n’aboutira à rien si l’on se heurte à un refus absolu de la famille du mari. Mais au moins il est possible d’essayer de parlementer, alors que cette possibilité n’existerait pas si « le tandra » n’avait pas été donné.

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Table des matières

Introduction
Présentation et choix du sujet
Objectifs
Problématiques
Hypothèses
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : LE MARIAGE, UN ENJEU DU PHENOMENE MONDIALISATION GLOBALISATION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MARIAGE
I- Rappel théorique sur le mariage
II- Type de mariage occidental
III- Mariage selon l’approche antrhopologique
IV- Mariage selon l’approche juridique
V- Le mariage du point de vue chrétien
VI- Le mariage : un phénomène relatif
CHAPITRE II- LES HISTOIRES ET TYPOLOGIE DES ALLIANCES MATRIMONIALES A MADAGASCAR
I-1- Logique et cérémonie
II- La formation du mariage en Imerina
CHAPITRE III : EFFLORESCENCE DU MARIAGE DANS LE CONTEXTE SYNCRETIQUE
I- La sacralisation de la sexualité dans l’ancien orient
II- La doctrine prophétique
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : LA SACRALISATION DU MARIAGE A L’EGLISE FJKM ANKADIFOTSY
CHAPITRE I : L’ACTUALISATION DES ETAPES TRADITIONNNELLES MARIAGE
I- Les étapes traditionnelles du mariage malgache
CHAPITRE II : LES DONNEES PSYCHOSOCIOLOGIQUES CHEZ LES JEUNES
I- Se marier pourquoi ?
II- signification du mariage
III- Attitude vis-à-vis du mariage
IV- Statut d’une personne apte à se marier
V- Finalité
CHAPITRE III : LES ASPIRATIONS DU MARIAGE CHRETIEN
I- Avant le mariage
II- Attitudes des jeunes vis-à-vis du mariage chrétien
II-1- Nécessaire à la réussite du mariage
CHAPITRE IV : LA DIMENSION SOCIO-ANTHROPOLOGIQUE DU MARIAGE
I- La célébration du mariage actuellement
II- Le divorce
CHAPITRE V : GRANDEUR ET LES IMPONDERABLES DANS LE MARIAGE
I- La célébration du mariage actuellement
II- II- Divorce
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : LE MARIAGE DANS UN CONTEXTE PROSPECTIF
CHAPITRE I : LES DIMENSIONS PSYCHOLOGIQUES A PRESERVER DANS LE MARIAGE
I- Le choix d’un compagnon
II- La fusion de deux personnalités
CHAPITRE II : BONHEUR DANS LE MARIAGE
I- Une vie conjugale bien équilibrée
II- Le moral du foyer
III- Vivre heureux
IV- L’apport du mariage
CHAPITRE III : LE MARIAGE COMME CONTRAT
I- Le mariage comme contrat religieux
II- Le mariage comme contrat socio-économique
III- Le mariage comme contrat administratif
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TALBEAUX
ANNEXES I : Les types de mariages antrhopologiques
ANNEXES II : Kabary am-panambadiana
ANNEXES III : Questionnaire
CURRICULUM VITAE

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